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L’ascenseur est toujours en fonction

ProLigue

vendredi 26 mars 2021 - © François Dasriaux

 7 min 29 de lecture

Alors que de la N1 à la départementale 3 voire 4, tout le monde est à l’arrêt définitif au niveau des compétitions, deux clubs, parmi tout ce beau monde, s’activent en coulisse pour préparer la saison prochaine. Car, malgré 2 matches joués pour l’un et 4 pour l’autre, le Villeurbanne HA et le Caen HB sont dans les starting-blocks pour accéder à la ProLigue, leur statut VAP leur en offrant le droit.

Rien n’est acté définitivement, il faudra passer sous les fourches caudines de la CNCG (Le gendarme financier de la FFHB), puis de la CNACG le 15 juin prochain (l’équivalent pour la LNH) pour faire valider les montées. Mais, il semblerait que ce deux là soient vraiment en bonne position pour accéder au niveau au-dessus malgré l’arrêt du championnat. Cela peut sembler étonnant, mais il se murmure que la ProLigue passerait à 16, comme la LSL ce qui ouvrirait la porte à 2 équipes, et comme il n’y avait que deux équipes au statut VAP en N1 Elite, tout le monde serait content. Les clubs de ProLigue, car pas de descentes à la fin de la saison. Le VHA et le Caen HB qui n’auraient pas fait les efforts financiers pour rien. Ça, c’est le paysage global, mais quand on y regarde de plus près, on s’aperçoit que les deux cas sont bien différents et que les retombées de cette saison blanche n’ont pas les mêmes effets en Normandie et dans le Rhône. Etudes un peu plus poussées de ces deux cas.



Villeurbanne court après le temps
Le VHA, ancien grand nom de la D1M et du monde pro avait sombré au niveau amateur en 2011. Depuis, malgré quelques tentatives de relance du handball professionnel à Lyon, les choses n’avaient pas évolué, le club Villeurbannais restant tanqué en Nationale. En prenant le statut VAP en début de saison, il visait clairement la montée, le championnat ne lui ayant pas offerte, ce risque financier pourrait être payant mais il reste encore beaucoup de travail pour tout mettre en place. Tour d’horizon avec celui qui est la cheville ouvrière de tout cela depuis 3 saison, un certain Semir Zuzo, (photo ci-dessus) Lyonnais viscéral et ancien pivot de l’équipe de France au 50 sélections. « On travaille d’arrache-pied pour monter le club, l’équipe le budget, etc… pour la saison prochaine en ProLigue. On fait comme si, car en fait on n’a pas beaucoup de temps devant nous ! Au niveau de l’équipe il faut que l’on trouve 6 pros, nous en avons 4 sous contrat pour le moment, mais aussi faire face aux arrêts de tauliers de la maison, Greg Thouvenot, Mathias Ortega et Hugo Bedel, et le départ de Sven Suton, ça fait beaucoup, mais on a pas mal de pistes. » 



Si le VHA cherche des contrats pros, il sait aussi que la prise de fonction de Guillaume Joli comme responsable du Pôle de Lyon et ancienne gloire de la maison VHA lui ouvre des horizons. « On veut pouvoir offrir aux tout jeunes joueurs lyonnais une alternative. Pas forcément les voir partir à Chambéry ou encore plus loin. Assure le Manager général du club. 10 ans sans club pro à Lyon cela a provoqué une exode des talents, il faut que cela cesse. Il y a 9000 licenciés dans le Rhône, il faut qu’on leur offre une porte de sortie très sérieuse sur Lyon. Cela nous permettra de composer un groupe de 16 joueurs, c’est ce qu’il faut pour la ProLigue si on veut exister. » Les joueurs, il y en a, on sait ! Il suffit de chercher les joueurs de LSL ou ProLigue nés à Lyon pour s’en rendre compte. Mais il faut aussi ce que tout le monde appelle le nerf de la guerre, le budget ! A ce sujet, Semir Zuzo joue aussi la transparence. « On est en train de monter un budget de 1.1 M € après avoir appuré la dette et avoir des fonds propres positifs cette année. C’est ce qu’il nous faut pour pouvoir espérer autre chose que la lutte pour ne pas descendre, et encore on sera loin des plus gros budgets de la division. Mais la concurrence est plus que rude dans le Lyonnais. Le Handball est le petit poucet des sports professionnels. Avec l’OL, l’ASVEL et le LOU, leur puissance et leur lobbying, difficile d’exister au niveau des partenaires publics. On est sur du 50-50 au niveau budget, mais on sait qu’on n’aura pas beaucoup plus du côté des collectivités. Alors il faut aller chercher l’argent auprès du privé et en ce moment, c’est bien compliqué. Mais on a réussi à quasiment boucler ces 1.1 M € ! » Une équipe, un budget, il ne manquerait plus qu’une belle salle et du public pour lancer définitivement le projet vers les sommets à Lyon, mais de ce côté aussi, Semir Zuzo est très optimiste. « On sait que le Rhône est un des plus gros comités de France. Le public, il y en a et il est extrêmement demandeur. Il faut voir à la vitesse où on avait rempli la salle, lorsqu’on a fait venir sur un match amical de débit de saison, Montpellier et Aix en Provence. (Photo ci-dessous) C’est sûr que pour le moment, on va continuer à jouer Au Gratte-Ciel, la salle est homologuée pour la ProLigue. Mais cela ne nous empêche pas de viser plus haut, car on sait qu’on remplira si on a un bon niveau. » 



S’il semble un totalement exclu de viser la nouvelle salle de l’ASVEL, il y a une salle qui n’a aucun club résident, qui est un sacré chaudronet  qui est disponible à Lyon, le Palais des Sports de Gerland ! Il pourrait devenir un vrai atout pour un VHA en LSL, mais ça, seul l’avenir le dira !

 

Caen sait où il va
Alors que le VHA pourrait se lancer dans un monde qu’il ne connait plus depuis longtemps, pour le Caen HB, c’est tout le contraire. Descendu il y a deux saisons de Proligue après 3 saisons dans l’antichambre de l’élite. Le projet pour la remontée était clair et l’équipe taillée comme jamais et faisait figure d’épouvantail en N1M Elite. Pour son président Thomas Lamora, (photo ci-dessus) cette montée presque promise est logique. « Ne pas monter serait nous infliger une double peine, on savait qu’avec 2 VAP seulement dans la division, on était quasiment surs de monter. Si l’arrêt de la compétition signifiait l’abandon de cette montée, on aurait un peu de mal à comprendre. Mais on est positifs et on travaille pour monter le projet du club en ProLigue la saison prochaine. Le Budget est là (1.1 M €), même si tout est compliqué en ce moment avec la pandémie et la crise économique qui en découle. Notre équipe est là, on avait les joueurs sous contrat sur plusieurs saison, et on ne va faire que des ajustements avec 1 départ et 3 arrivées. On aura 10 pros (1 de plus que la charte ne le demande) et on a vu cette saison que ce groupe vit très bien. Ce n’est pas simple de s’entraîner sans jamais jouer, des tensions peuvent vite apparaître, mais là, tout a été parfait. » 



Caen sait ou il va en cas d’accession, mais la saison 2020-2021 pour le moins bizarre pourrait être un frein à cette montée en puissance, pourtant, malgré tout cela le Président des Vikings est confiant. « Oui, cette saison a été ubuesque, avec 4 matches, puis un arrêt, et pas moins de 3 plans de reprise pour finir par une annulation complète et l’annonce d’une saison blanche pour tout le monde sauf la N1M élite. Mais cela ne nous empêche pas de travailler en coulisse. On va réceptionner dans 4 mois notre centre d’entrainement et administratif qui sera un énorme plus pour le club. On continue à se structurer pour s’implanter très durablement en ProLigue si on y va. Mais je ne vois pas comment cela ne pourrait pas se faire. La ProLigue va sans doute passer à 16 pour que cela se fasse, mais ce n’est pas un problème pour nous. Ça fait deux matches de plus à la maison ! » C’est sans doute la décision qui fera tout basculer au niveau de la LNH, ce passage à 16. Mais elle semble presque logique, car les clubs de ProLigue ne sont que 14 alors que la LSL est à 16, et en plus ils ne jouent pas de Coupe d’Europe, ce qui leur offre plus de possibilités, en temps normal pour pouvoir disputer des journées.



Reste la question du format de la Nationale 1 masculine la saison prochaine… Avec 58 équipes théoriques, difficile de trouver la bonne formule. Mais cela, est un sujet à part entière et justifiera une étude complète à lui tout seul.
 

L’ascenseur est toujours en fonction 

ProLigue

vendredi 26 mars 2021 - © François Dasriaux

 7 min 29 de lecture

Alors que de la N1 à la départementale 3 voire 4, tout le monde est à l’arrêt définitif au niveau des compétitions, deux clubs, parmi tout ce beau monde, s’activent en coulisse pour préparer la saison prochaine. Car, malgré 2 matches joués pour l’un et 4 pour l’autre, le Villeurbanne HA et le Caen HB sont dans les starting-blocks pour accéder à la ProLigue, leur statut VAP leur en offrant le droit.

Rien n’est acté définitivement, il faudra passer sous les fourches caudines de la CNCG (Le gendarme financier de la FFHB), puis de la CNACG le 15 juin prochain (l’équivalent pour la LNH) pour faire valider les montées. Mais, il semblerait que ce deux là soient vraiment en bonne position pour accéder au niveau au-dessus malgré l’arrêt du championnat. Cela peut sembler étonnant, mais il se murmure que la ProLigue passerait à 16, comme la LSL ce qui ouvrirait la porte à 2 équipes, et comme il n’y avait que deux équipes au statut VAP en N1 Elite, tout le monde serait content. Les clubs de ProLigue, car pas de descentes à la fin de la saison. Le VHA et le Caen HB qui n’auraient pas fait les efforts financiers pour rien. Ça, c’est le paysage global, mais quand on y regarde de plus près, on s’aperçoit que les deux cas sont bien différents et que les retombées de cette saison blanche n’ont pas les mêmes effets en Normandie et dans le Rhône. Etudes un peu plus poussées de ces deux cas.



Villeurbanne court après le temps
Le VHA, ancien grand nom de la D1M et du monde pro avait sombré au niveau amateur en 2011. Depuis, malgré quelques tentatives de relance du handball professionnel à Lyon, les choses n’avaient pas évolué, le club Villeurbannais restant tanqué en Nationale. En prenant le statut VAP en début de saison, il visait clairement la montée, le championnat ne lui ayant pas offerte, ce risque financier pourrait être payant mais il reste encore beaucoup de travail pour tout mettre en place. Tour d’horizon avec celui qui est la cheville ouvrière de tout cela depuis 3 saison, un certain Semir Zuzo, (photo ci-dessus) Lyonnais viscéral et ancien pivot de l’équipe de France au 50 sélections. « On travaille d’arrache-pied pour monter le club, l’équipe le budget, etc… pour la saison prochaine en ProLigue. On fait comme si, car en fait on n’a pas beaucoup de temps devant nous ! Au niveau de l’équipe il faut que l’on trouve 6 pros, nous en avons 4 sous contrat pour le moment, mais aussi faire face aux arrêts de tauliers de la maison, Greg Thouvenot, Mathias Ortega et Hugo Bedel, et le départ de Sven Suton, ça fait beaucoup, mais on a pas mal de pistes. » 



Si le VHA cherche des contrats pros, il sait aussi que la prise de fonction de Guillaume Joli comme responsable du Pôle de Lyon et ancienne gloire de la maison VHA lui ouvre des horizons. « On veut pouvoir offrir aux tout jeunes joueurs lyonnais une alternative. Pas forcément les voir partir à Chambéry ou encore plus loin. Assure le Manager général du club. 10 ans sans club pro à Lyon cela a provoqué une exode des talents, il faut que cela cesse. Il y a 9000 licenciés dans le Rhône, il faut qu’on leur offre une porte de sortie très sérieuse sur Lyon. Cela nous permettra de composer un groupe de 16 joueurs, c’est ce qu’il faut pour la ProLigue si on veut exister. » Les joueurs, il y en a, on sait ! Il suffit de chercher les joueurs de LSL ou ProLigue nés à Lyon pour s’en rendre compte. Mais il faut aussi ce que tout le monde appelle le nerf de la guerre, le budget ! A ce sujet, Semir Zuzo joue aussi la transparence. « On est en train de monter un budget de 1.1 M € après avoir appuré la dette et avoir des fonds propres positifs cette année. C’est ce qu’il nous faut pour pouvoir espérer autre chose que la lutte pour ne pas descendre, et encore on sera loin des plus gros budgets de la division. Mais la concurrence est plus que rude dans le Lyonnais. Le Handball est le petit poucet des sports professionnels. Avec l’OL, l’ASVEL et le LOU, leur puissance et leur lobbying, difficile d’exister au niveau des partenaires publics. On est sur du 50-50 au niveau budget, mais on sait qu’on n’aura pas beaucoup plus du côté des collectivités. Alors il faut aller chercher l’argent auprès du privé et en ce moment, c’est bien compliqué. Mais on a réussi à quasiment boucler ces 1.1 M € ! » Une équipe, un budget, il ne manquerait plus qu’une belle salle et du public pour lancer définitivement le projet vers les sommets à Lyon, mais de ce côté aussi, Semir Zuzo est très optimiste. « On sait que le Rhône est un des plus gros comités de France. Le public, il y en a et il est extrêmement demandeur. Il faut voir à la vitesse où on avait rempli la salle, lorsqu’on a fait venir sur un match amical de débit de saison, Montpellier et Aix en Provence. (Photo ci-dessous) C’est sûr que pour le moment, on va continuer à jouer Au Gratte-Ciel, la salle est homologuée pour la ProLigue. Mais cela ne nous empêche pas de viser plus haut, car on sait qu’on remplira si on a un bon niveau. » 



S’il semble un totalement exclu de viser la nouvelle salle de l’ASVEL, il y a une salle qui n’a aucun club résident, qui est un sacré chaudronet  qui est disponible à Lyon, le Palais des Sports de Gerland ! Il pourrait devenir un vrai atout pour un VHA en LSL, mais ça, seul l’avenir le dira !

 

Caen sait où il va
Alors que le VHA pourrait se lancer dans un monde qu’il ne connait plus depuis longtemps, pour le Caen HB, c’est tout le contraire. Descendu il y a deux saisons de Proligue après 3 saisons dans l’antichambre de l’élite. Le projet pour la remontée était clair et l’équipe taillée comme jamais et faisait figure d’épouvantail en N1M Elite. Pour son président Thomas Lamora, (photo ci-dessus) cette montée presque promise est logique. « Ne pas monter serait nous infliger une double peine, on savait qu’avec 2 VAP seulement dans la division, on était quasiment surs de monter. Si l’arrêt de la compétition signifiait l’abandon de cette montée, on aurait un peu de mal à comprendre. Mais on est positifs et on travaille pour monter le projet du club en ProLigue la saison prochaine. Le Budget est là (1.1 M €), même si tout est compliqué en ce moment avec la pandémie et la crise économique qui en découle. Notre équipe est là, on avait les joueurs sous contrat sur plusieurs saison, et on ne va faire que des ajustements avec 1 départ et 3 arrivées. On aura 10 pros (1 de plus que la charte ne le demande) et on a vu cette saison que ce groupe vit très bien. Ce n’est pas simple de s’entraîner sans jamais jouer, des tensions peuvent vite apparaître, mais là, tout a été parfait. » 



Caen sait ou il va en cas d’accession, mais la saison 2020-2021 pour le moins bizarre pourrait être un frein à cette montée en puissance, pourtant, malgré tout cela le Président des Vikings est confiant. « Oui, cette saison a été ubuesque, avec 4 matches, puis un arrêt, et pas moins de 3 plans de reprise pour finir par une annulation complète et l’annonce d’une saison blanche pour tout le monde sauf la N1M élite. Mais cela ne nous empêche pas de travailler en coulisse. On va réceptionner dans 4 mois notre centre d’entrainement et administratif qui sera un énorme plus pour le club. On continue à se structurer pour s’implanter très durablement en ProLigue si on y va. Mais je ne vois pas comment cela ne pourrait pas se faire. La ProLigue va sans doute passer à 16 pour que cela se fasse, mais ce n’est pas un problème pour nous. Ça fait deux matches de plus à la maison ! » C’est sans doute la décision qui fera tout basculer au niveau de la LNH, ce passage à 16. Mais elle semble presque logique, car les clubs de ProLigue ne sont que 14 alors que la LSL est à 16, et en plus ils ne jouent pas de Coupe d’Europe, ce qui leur offre plus de possibilités, en temps normal pour pouvoir disputer des journées.



Reste la question du format de la Nationale 1 masculine la saison prochaine… Avec 58 équipes théoriques, difficile de trouver la bonne formule. Mais cela, est un sujet à part entière et justifiera une étude complète à lui tout seul.
 

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