On va commencer par un petit mea culpa, car la semaine dernière au vu des pages un peu emberlificotées du site de la Ligue des Champions, on avait envoyé Paris vers Veszprém. Erreur, c’est vers les Allemands de Kiel que voguent les Parisiens. Pour voir Veszprém, il faudra aller un peu plus bas à l’ouest, car sauf catastrophe absolue en Hongrie, les Nantais auront bien droit, eux au géant hongrois pour leur quart de finale. Ceci étant dit, Nantes a gagné de haute lutte et de superbe façon le droit de disputer ce type de rencontre. On dit souvent qu’en Handball, quand on a une colonne vertébrale solide on peut voyager tranquille. Que dire de celle du H sur ce match à Kielce… Emil Nielsen a été tout simplement été énorme avec 18 arrêts et pas moins de 3 jets de 7 mètres arrêtés. Au centre, le retour d’Aymeric Minne a été somptueux ! 8/10 déjà aux shoots, mais aussi un vrai impact sur le jeu, des tempos mis aux bons moments et des passes de rêve, comme celle offerte de la main gauche à Alexandre Cavalcanti en fin de match pour de nouveau prendre l’avantage. Pas de faute goût et de gourmandise pour le Toulousain, il était venu à Nantes pour grandir et jouer ce genre de match comme il l’a déclaré à la fin du match. Et c’est à l’évidence ce qu’il a fait vitesse grand V dans cette rencontre.

Le dernier, mais pas le moins important a été un Dragan Pechmalbec qui n’arrête pas d’étonner tous les suiveurs du monde du hand… Il arrive a allier une activité défensive de tous les instants, et le duo qu’il a formé sur ce match au centre avec un Rock Feliho qui avait perdu 15 ans d’un seul coup a été une arme majeure pour réaliser un tel match. Mais c’est aussi en attaque que le Rennais a été monstrueux lui aussi. Pourtant les centraux polonais le regardent tous de haut et pèsent tous largement un gros quintal de muscles. Mais il a joué avec intelligence et leur a fait vivre un calvaire avec ses glissements, ses prises de balles et même des prises de risque en 1x1. Autour de ces 3 là il fallait de l’expérience, du sang froid et bien sur du talent. Et dans le domaine le duo Rivera – Lazarov en possède un peu plus que la moyenne, et même largement plus… Valero Rivera est redevenu clinique à la finition et son 9/9 est à la limite de l’extraordinaire à ce niveau de jeu. Tandis que la légende Kiril Lazarov, pour son 250° match de Ligue des champions, record toutes catégories, a été décisif dans le money time par ses passes magiques et quelques buts venus d’ailleurs, alors qu’il avait plutôt été dans le dur pendant 50 minutes. Autour, difficile de trouver un joueur qui s’est loupé, tous ont apporté et même beaucoup comme Alexandre Cavalcanti en tout début et sur la fin de match.
En bref, Nantes a été impressionnant du début à la fin des 60 minutes de lutte en très haute altitude. Certes, on a eu peur quand Kielce est repassé devant aux alentours de la 40° minute. Mais c’est à cet instant que la solidité et le mental des Nantais a été énorme. Refusant de baisser la tête devant les coups de boutoirs de Kulesh et la vitesse d'Angel Fernandez, de subir la percussion et le génie d’un Ales Dujshebaev moins en verve au shoot qu'a l'aller, mais qui s’est largement rattrapé avec pas moins de 12 passes décisives. Et tout cela en étant capables de jouer une fin de match plus que stressante avec la tête froide et le sang chaud. Au final, cette victoire est sans doute le plus grand exploit de Nantes en Ligue des Champions car sur un match couperet et après un match aller qui leur promettait une sortie au mieux honorable. C’est d’avoir refusé cet état de fait et de transformer tout cela en performance de tous les instants qui aura fait de Nantes le héros de ces 8° de finales.
A Kielce (POL), Hala M.O.S.I.R
Le mercredi 7 avril à 20h45
Lomza Vive Kielce - HBC Nantes : 31 - 34 (Mi-temps : 13-15)
Arbitres : MM Horacek Vaclav et Novotny Jiri (TCH)
Evolution du score : 2-4 5°, 5-8 10°, 7-10 15°, 8-10 20°, 12-12 25°,13-15 MT - 17-20 35°, 20-21 40°, 24-23 45°, 25-27 50°, 29-30 55°, 31-34 FT.