Déjà pour y répondre il faudrait déterminer de quelle équipe de France on parle. Celle du premier tour, par moment hésitante en attaque et pas totalement au point défensivement avec une paire de gardiennes juste dans les normes. Ou bien celle qu’on a commencé à voir face au Brésil et qui a déroulé face aux championnes du Monde néerlandaises avec une Amandine Leynaud infernale, une défense totalement hermétique 60 minutes durant et donc capable de gérer un peu mieux ses temps faibles offensifs. On espère bien évidemment voir la deuxième et il y a pas mal d’arguments en faveur de ce scénario.

Certes, la réponse toute faite est sans doute que la Suède s’est elle aussi baladée dans son quart de finale. Mais, honnêtement, la Corée est quand même assez loin des standards des Pays-Bas et son jeu et surtout sa défense est du pain béni pour les formes de jeu de l’équipe suédoise. Si on y rajoute une Eun Hee Ryu, l'arme fatale coréenne, qui traverse ce match comme une âme en peine, on peu aisément comprendre pourquoi la Suède en a mis 9 aux championnes d’Asie. Reste que sur l’impression reçue, on a trouvé la Suède un peu moins fulgurante, ses grands gabarits semblent commencer à souffrir de l’enchaînement des matches et les choses vont quand même moins vite que lors des premiers matches de la poule B. La baisse de performance au fil des matches de la future nantaise Carin Stromberg (Photo ci-dessus) est un petit signe qui peut confirmer cette hypothèse qui s’applique un peu à tout le groupe de titulaires des Nordiques.
Il suffit de lire les statistiques de temps de jeu pour en rajouter un peu sur le sujet. Pas moins de 4 joueuses ont allègrement dépassé les 4 heures de temps jeu pour la Suède. Côte tricolore, seule l’inusable Laura Flippes dépasse cette marque. Autre données du même type, seules Blandine Dancette et Alexandra Lacrabère sont en dessous de l’heure de jeu et on comprend bien évidemment pourquoi. Un match pour la gauchère de Nantes et deux, mais blessée, pour la future Chambraysienne. Côté Suède 4 joueuses sont en dessous de cette limite, Nina Dano n’étant entrée que sur un match.

Enfin, l’identification des très gros points forts de cette Suède semble maintenant assez facile à faire… Si on dit que Carin Stromberg a marqué 30 buts sur les 191 marqués et délivré 32 passes décisives sur 97 et que Jamina Roberts (Photo ci-dessus) elle en est à 31 buts et 25 passes décisives... Sur le champ il ne faut pas trop chercher qui fait et concrétise chez les Jaunes et Bleues. A l’évidence il faut rajouter les deux gardiennes Jessica Ryde qui tourne à 36% d’arrêts à 27/75 tandis que sa compère Johanna Budsen elle, en est à 28% à 43/154. Ce sont de bonnes, voire très bonnes gardiennes au niveau international. On se demande juste si elles sont au-dessus de la Cléopâtre Darleux vue face au Brésil, sans même parler d’Amandine Leynaud face au Pays Bas.
Bien sûr, sur 60 minutes, tout reste possible et son contraire aussi. Ce sont les joueuses qui feront le match, leurs dispositions du jour, leur faculté à aborder un rendez-vous de cette ampleur. A gérer les émotions d’avant et pendant le match. Assurer une médaille est à ce prix, mais on se dit qu’après avoir montré autant face au Pays Bas, ce serait plus que ballot de craquer à un pas du buffet final.