Les Bleues auront donc l’occasion d’effacer la déception de Rio, mais sur ce que l’on a vu des Russes face à la Norvège, ce sera tout sauf une partie de plaisir. Il faudra que les Françaises haussent encore sacrément leur niveau dans tous les domaines pour pouvoir rivaliser avec les Tsarines, si celles si sont sur le même tempo que dans cette demi-finale. Pourtant on pensait les choses bien mal embarquées pour elles quand, après un début de match équilibré, Ana Sen mettait sa grosse paluche en plein visage de Nora Mork et que, vidéo consultée dans la foulée, les jumelles Bonaventura sortaient un rouge sec très logique. Privées de leur pilier défensif mais aussi de leur pivot N°2 puisque cette année, la grande blonde russe a basculé de la base arrière au poste de pivot pour le bien de la nation, les Russes auraient pu plonger aussi bien défensivement qu’offensivement avec plus que la seule Ksenia Makeeva en pivot. Tout au contraire, cela a ressoudé le bloc ! Darya Dmitrieva et Ksenia Makeeva ont tenu bon sur les 47 minutes restantes en défense centrale et ont assuré un sacré boulot offensivement.
Mais au niveau de l’attaque russe, celle qui a encore une fois éclaboussé le Yoyogi National Stadium aura été la plus petite joueuse par la taille mais sans doute la plus grande par le talent. Alors que depuis ses blessures de la saison 2019-2020, Ana Vyakhyreva semblait à la recherche de ses fulgurances passées, sur ces JO petit à petit elle a retrouvé toutes ses qualités et la Norvège à du baisser pavillon devant tant de talent dans tant de domaines. A la passe, au temps fort, au décalage, en changement de secteur, en 1x1 et même au tir de loin, la puce atomique de Volgograd a fait imploser la défense norvégienne et a mis toutes ses coéquipières dans un fauteuil. Et quand elles s’appellent Dmtrieva, Vedekhina ou Kuznetsova, fatalement cela fait mal. Alors passé la 25° minute, la Norvège a commencé à courir derrière le score et va finir par s’épuiser et lâcher l’affaire. Pourtant la reine Katrine Lunde a encore une fois fait un sacré match. Nora Mork a été une fois de plus l’exécutrice des hautes œuvres avec un 10/12 quasi impeccable, mais autour d’elle beaucoup ont coincé à commencer par la toute Henny Reistad, comme figée par l’événement et loin, très loin de son niveau habituel. Si on y rajoute une Stine Skogrand dans le dur face à Ana Seydokina tout comme Kari Brattset en pivot et un duo Oftedal – Kristiansen muselé par la défense russe, la logique du moment a prévalu, trop d’échecs aux tirs, trop de pertes de balles, face à des Russes emmenées par une Ana Vyakhyreva de ce tonneau, cela n’a pas pardonné.
Maintenant, même si le vœux d’Oliver Krumbholz n’a pas été exaucé, pas de double prolongation comme à Rio, l’intensité du match a été telle et les temps de jeu vraiment mal répartis que ce serait surprenant que ce match ne laisse pas des séquelles, même dans l’équipe victorieuse. Déjà avec 4 heures de moins en repos et donc 40 heures pour se remettre de tout cela au lieu de 44 pour les Bleues, ce sera une donnée qui devrait déjà compter un peu. Mais quand on a joué 59 minutes pour Kuznetsova, 49 pour Dmitrieva, 58 pour Vyakhyreva, 59 pour Managarova et 55 pour Makeeva, pas la peine de dire que 60 minutes ou plus à jouer dès dimanche matin, cela risque de peser lourd dans les jambes.
A Tokyo, Yoyogi National Stadium
Le vendredi 6 août à 14h00
Demi-finale
Norvège - Russie : 26 - 27 (Mi-temps : 11-14)
Huis Clos
Arbitres : MMES Bonaventura Charlotte et Bonaventura Julie (FRA)
Evolution du score : 2-2 5°, 4-4 10°, 7-6 15°, 9-8 20°, 11-10 25°, 11-14 MT - 16-17 35°, 16-21 40°, 19-22 45°, 21-25 50°, 24-26 55°, 26-27 FT.