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Besançon - Bietigheim, la prochaine partie de Uno

EHF League

jeudi 24 mars 2022 - © Laurent Hoppe

 4 min 55 de lecture

Dimanche, l'ESBF jouera son premier quart de finale continental depuis 2010. Le dernier représentant français en Ligue européenne féminine aura fort à faire contre le leader du championnat d'Allemagne. Revenue en janvier d'une rupture des croisés, la Danoise Line Uno Jensen aura toute son importance dans le dispositif doubien.

Ses meilleurs moments en carrière, jusqu'à présent, Line Uno Jensen les a vécus quand Aarhus est monté en Première division danoise. Quand Viborg est allé loin en Coupe d'Europe, on y reviendra. Le plus douloureux remonte à janvier 2021, soir maudit de championnat de France où la demi-centre danoise de l'ES Besançon s'est rompu les ligaments croisés du genou droit contre Brest. « Ce fut une année longue et difficile, rembobine-t-elle. Mais j'ai été bien entourée, aidée et soutenue au quotidien. Le club m'a également beaucoup soutenu pendant cette période, je l'en remercie énormément. Je savais aussi que tout le travail accompli pour revenir allait payer plus tard. »

 

La fille de Kolding a pris son mal en patience pendant quasiment un an. De nouveau opérationnelle depuis mi-janvier, cette « bosseuse, fonceuse, qui a tout le temps le sourire » (c'est la gardienne Roxanne Frank qui le dit) se sent bien. Sa jambe aussi. Perfs et résultats suivent, tant en LBE qu'en Coupe d'Europe. « Elle revient bien, petit à petit, observe Sébastien Mizoule, l'entraîneur franc-comtois. Elle n'est forcément encore à 100 % de ses capacités, mais on a pu s'appuyer sereinement sur elle à Toulon (victoire 18-31, 3 buts). »

 

Avec sa numéro 93 (celui de l'année de naissance), l'ESBF a gagné ses cinq derniers matches, toutes compétitions confondues. Toujours engagé sur trois fronts, comme Brest et Metz, le cinquième de l'élite est aussi sorti des poules de la deuxième compétition continentale, contrairement à Chambray-les-Tours et aux tenantes du titre nantaises. Une performance qui donne le droit à Besançon de renouer avec l'effervescence d'un quart de finale. Un palier plus atteint par le club depuis 2010 (en Challenge Cup, élimination par les Allemandes de Buxtehude).

 

Line Uno Jensen y a goûté deux fois avec Viborg. Perdante en 2016 (en C2 contre ses compatriotes d'Holstebro), gagnante en 2019 (en C3 face à celles de Nykobing), elle connaît les tenants et les aboutissants d'une telle échéance. Laquelle dure toujours 120 minutes, changement d'heure ou pas. « C'est important de se rappeler que le match ne sera pas terminé ce dimanche. Il faudra réaliser le meilleur résultat possible, chaque but comptera. Il ne faudra pas l'oublier un seul instant. Je pense vraiment que nous pouvons faire un bon match dimanche, avec j'espère un bon soutien du public. »

 

Savoir gérer les temps forts et les temps faibles 

Là-dessus, peu de doute à avoir. Un peuple rouge supérieur à 3000 âmes devrait pousser les Bisontines afin qu'elles atteignent le carré final de la C2. « Ce serait énorme pour le club, pour notre équipe », sait Line Uno Jensen. A titre personnel, elle recevra les encouragements inconditionnels de sa famille, fondamentale dans sa construction comme joueuse. « J'ai débuté le handball parce que ma sœur y jouait. Je l'admire toujours. Et pendant trois ans, mes parents m'ont emmené à l'entraînement quatre à cinq fois par semaine pour me permettre d'atteindre le plus haut niveau. »

 

Pour tendre encore vers l'excellence, se rapprocher un peu plus de la génération dorée du début du siècle, victorieuse de la défunte Coupe des Vainqueurs de Coupe (2003), Besançon et sa dépositaire devront écarter la terreur allemande du moment : Bietigheim, invaincu en 30 rencontres de Bundesliga, Coupe d'Allemagne et Coupe d'Europe cette saison, entre autres porté par l'ex-arrière messine Xenia Smits. « Nous sommes conscientes que nous affronterons une équipe forte. Mais nous ferons de notre mieux pour gagner. »

 

Comme avec ses Bleues (Frank, Granier) et ses Polonaises (Nosek, Rosiak), Sébastien Mizoule compte sur l'expérience et les compétences de la Danoise, qui partira en fin de saison, un an avant la fin de son contrat, pour relever le défi. « Bietigheim met 32 buts par match depuis le début de la saison, toutes compétitions confondues, pose-t-il. Si on veut jouer vite, on leur donnera beaucoup de possessions de balle. Obligatoirement, elles marqueront beaucoup. L'idée, c'est d'être capable d'alterner temps forts et temps faibles, essayer de leur donner moins de ballons que d'habitude. De par sa formation danoise, Line sera précieuse dans cette gestion, pour sécuriser quelques ballons. Si on peut enlever à Bietigheim cinq ou six balles sur la globalité d'un match, vu leur capacité à marquer sur grand espace, on peut leur enlever au moins quatre buts. »

 

Etre une régulatrice fiable, « carrée », tempérer les ardeurs de coéquipières plus jeunes et parfois « fofolles ». Deux conditions, parmi beaucoup d'autres, pour que Line Uno Jensen puisse actualiser son inventaire des jours heureux...


Les quarts de finale de Ligue européenne

BESANCON – Bietigheim (ALL), aller le 27 mars (14 h, Palais des sports Yalouz, sur Eurosport Player), retour le 2 avril (16 h, à Ludwigsbourg).

Baia Mare (ROU) – Sola (NOR), aller le 26 mars, retour le 3 avril

Storhamar (NOR) – Viborg (DAN), aller le 26 mars, retour le 3 avril

Valcea (ROU) – Ikast (DAN), aller le 26 mars, retour le 2 avril.

 

Le parcours européen 2021-2022 de Besançon

Troisième tour préliminaire : élimine Guardes (ESP) 34-23 et 24-30.

Groupe A : deuxième place (victoires 28-27 et 26-31 contre le Lokomotiv Zagreb [CRO], 34-24 face à Mosonmagyarovar [HON] ; défaites 38-30 à Mosonmagyarovar, 32-29 et 34-27 contre Sola [NOR]).

Besançon - Bietigheim, la prochaine partie de Uno 

EHF League

jeudi 24 mars 2022 - © Laurent Hoppe

 4 min 55 de lecture

Dimanche, l'ESBF jouera son premier quart de finale continental depuis 2010. Le dernier représentant français en Ligue européenne féminine aura fort à faire contre le leader du championnat d'Allemagne. Revenue en janvier d'une rupture des croisés, la Danoise Line Uno Jensen aura toute son importance dans le dispositif doubien.

Ses meilleurs moments en carrière, jusqu'à présent, Line Uno Jensen les a vécus quand Aarhus est monté en Première division danoise. Quand Viborg est allé loin en Coupe d'Europe, on y reviendra. Le plus douloureux remonte à janvier 2021, soir maudit de championnat de France où la demi-centre danoise de l'ES Besançon s'est rompu les ligaments croisés du genou droit contre Brest. « Ce fut une année longue et difficile, rembobine-t-elle. Mais j'ai été bien entourée, aidée et soutenue au quotidien. Le club m'a également beaucoup soutenu pendant cette période, je l'en remercie énormément. Je savais aussi que tout le travail accompli pour revenir allait payer plus tard. »

 

La fille de Kolding a pris son mal en patience pendant quasiment un an. De nouveau opérationnelle depuis mi-janvier, cette « bosseuse, fonceuse, qui a tout le temps le sourire » (c'est la gardienne Roxanne Frank qui le dit) se sent bien. Sa jambe aussi. Perfs et résultats suivent, tant en LBE qu'en Coupe d'Europe. « Elle revient bien, petit à petit, observe Sébastien Mizoule, l'entraîneur franc-comtois. Elle n'est forcément encore à 100 % de ses capacités, mais on a pu s'appuyer sereinement sur elle à Toulon (victoire 18-31, 3 buts). »

 

Avec sa numéro 93 (celui de l'année de naissance), l'ESBF a gagné ses cinq derniers matches, toutes compétitions confondues. Toujours engagé sur trois fronts, comme Brest et Metz, le cinquième de l'élite est aussi sorti des poules de la deuxième compétition continentale, contrairement à Chambray-les-Tours et aux tenantes du titre nantaises. Une performance qui donne le droit à Besançon de renouer avec l'effervescence d'un quart de finale. Un palier plus atteint par le club depuis 2010 (en Challenge Cup, élimination par les Allemandes de Buxtehude).

 

Line Uno Jensen y a goûté deux fois avec Viborg. Perdante en 2016 (en C2 contre ses compatriotes d'Holstebro), gagnante en 2019 (en C3 face à celles de Nykobing), elle connaît les tenants et les aboutissants d'une telle échéance. Laquelle dure toujours 120 minutes, changement d'heure ou pas. « C'est important de se rappeler que le match ne sera pas terminé ce dimanche. Il faudra réaliser le meilleur résultat possible, chaque but comptera. Il ne faudra pas l'oublier un seul instant. Je pense vraiment que nous pouvons faire un bon match dimanche, avec j'espère un bon soutien du public. »

 

Savoir gérer les temps forts et les temps faibles 

Là-dessus, peu de doute à avoir. Un peuple rouge supérieur à 3000 âmes devrait pousser les Bisontines afin qu'elles atteignent le carré final de la C2. « Ce serait énorme pour le club, pour notre équipe », sait Line Uno Jensen. A titre personnel, elle recevra les encouragements inconditionnels de sa famille, fondamentale dans sa construction comme joueuse. « J'ai débuté le handball parce que ma sœur y jouait. Je l'admire toujours. Et pendant trois ans, mes parents m'ont emmené à l'entraînement quatre à cinq fois par semaine pour me permettre d'atteindre le plus haut niveau. »

 

Pour tendre encore vers l'excellence, se rapprocher un peu plus de la génération dorée du début du siècle, victorieuse de la défunte Coupe des Vainqueurs de Coupe (2003), Besançon et sa dépositaire devront écarter la terreur allemande du moment : Bietigheim, invaincu en 30 rencontres de Bundesliga, Coupe d'Allemagne et Coupe d'Europe cette saison, entre autres porté par l'ex-arrière messine Xenia Smits. « Nous sommes conscientes que nous affronterons une équipe forte. Mais nous ferons de notre mieux pour gagner. »

 

Comme avec ses Bleues (Frank, Granier) et ses Polonaises (Nosek, Rosiak), Sébastien Mizoule compte sur l'expérience et les compétences de la Danoise, qui partira en fin de saison, un an avant la fin de son contrat, pour relever le défi. « Bietigheim met 32 buts par match depuis le début de la saison, toutes compétitions confondues, pose-t-il. Si on veut jouer vite, on leur donnera beaucoup de possessions de balle. Obligatoirement, elles marqueront beaucoup. L'idée, c'est d'être capable d'alterner temps forts et temps faibles, essayer de leur donner moins de ballons que d'habitude. De par sa formation danoise, Line sera précieuse dans cette gestion, pour sécuriser quelques ballons. Si on peut enlever à Bietigheim cinq ou six balles sur la globalité d'un match, vu leur capacité à marquer sur grand espace, on peut leur enlever au moins quatre buts. »

 

Etre une régulatrice fiable, « carrée », tempérer les ardeurs de coéquipières plus jeunes et parfois « fofolles ». Deux conditions, parmi beaucoup d'autres, pour que Line Uno Jensen puisse actualiser son inventaire des jours heureux...


Les quarts de finale de Ligue européenne

BESANCON – Bietigheim (ALL), aller le 27 mars (14 h, Palais des sports Yalouz, sur Eurosport Player), retour le 2 avril (16 h, à Ludwigsbourg).

Baia Mare (ROU) – Sola (NOR), aller le 26 mars, retour le 3 avril

Storhamar (NOR) – Viborg (DAN), aller le 26 mars, retour le 3 avril

Valcea (ROU) – Ikast (DAN), aller le 26 mars, retour le 2 avril.

 

Le parcours européen 2021-2022 de Besançon

Troisième tour préliminaire : élimine Guardes (ESP) 34-23 et 24-30.

Groupe A : deuxième place (victoires 28-27 et 26-31 contre le Lokomotiv Zagreb [CRO], 34-24 face à Mosonmagyarovar [HON] ; défaites 38-30 à Mosonmagyarovar, 32-29 et 34-27 contre Sola [NOR]).

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