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Gonçalo Vieira, le Fénix portugais...

EHF League

lundi 28 mars 2022 - © Yves Michel

 5 min 3 de lecture

Semaine à venir décisive pour les cinq clubs français engagés en coupe d'Europe. Parmi eux, le Fénix Toulouse qui accueille les Portugais de Benfica Lisbonne. Une confrontation évidemment particulière pour l'arrière lusitanien Gonçalo Vieira.

Si Philippe Dallard, le président du Fénix, a fait de ce 8ème de finale face à Benfica ni plus ni moins, le match de l’année, dans le vestiaire toulousain même si l'objectif majeur reste le top 5 de Starligue, l’excitation est bien présente à quelques jours de la confrontation. « Je n’aurai pas besoin de faire un long discours pour motiver les gars, valide le coach Danijel Andjelkovic. Ces deux matches, ils ont mérité de les jouer, ils ont bien négocié la phase de groupe (seulement trois défaites). » Dans son coin, Gonçalo Vieira attend le rendez-vous avec gourmandise. Lui, l’enfant de la banlieue de Porto qui après être passé par Aguas Santas et le Sporting Lisbonne où il a pu croiser un certain Thierry Anti, a débarqué à Toulouse durant l’été 2020. « Quand je suis arrivé, je ne parlais aucun mot de français. J’ai observé, écouté les gens autour de moi. Je suis convaincu que lorsqu’à l’étranger, tu parviens à maîtriser la langue, tu t’intègres plus facilement. Au début j’étais un peu timide mais ça va maintenant. J’ai gardé mon petit accent, ce qui me vaut quelques moqueries de la part de mes partenaires. » L’arrière au gabarit intéressant (1.90 pour 96 kg) est issu de la génération 98-99, celle des Luis Frade, Andre Gomes, Diogo Silva et Leonel Fernandes qui eux ont déjà été convoqués en sélection nationale. Le Toulousain s'arme de patience et attend son heure pour porter à nouveau les couleurs "verde e vermelho" « On a participé à toutes les compétitions chez les jeunes mais en juniors, on n’a pas fait mieux que 4ème (photo ci-dessous). Depuis plus de dix ans, la formation a sorti pas mal de talents et le niveau a progressé. On partait d’assez loin car on ne peut pas dire que chez nous, il y ait une culture hand. Ce qui est bien aussi, c’est que les mentalités ont évolué. Les joueurs qui restaient au pays ou allaient en Espagne, sont venus en France. »  Sans pour autant que les clubs locaux en pâtissent. Cette saison encore, les Lusitaniens sont qualifiés en coupe d’Europe. Le FC Porto futur adversaire de Montpellier en play-offs de Ligue des Champions, le Sporting et donc, Benfica en 8èmes de Ligue Européenne. « Il y a un vrai investissement dans ces trois clubs. Quand on voit ce qu’arrive à faire Porto en Ligue des Champions, c’est tout juste incroyable ! Le joueur portugais s’est forgé une mentalité. A se frotter à ce qui se fait de mieux en Europe, tu gagnes en confiance et tu te persuades que rien n’est impossible. Quand tu te présentes sur un terrain, il n’y a pas ce complexe d’infériorité qui a pu parfois exister. Il faut rester humble, respecter l’adversaire mais être conscient que tu peux y arriver. »



A Toulouse, l’intéressé a trouvé un cadre qui lui convient. Au point d’avoir prolongé l’expérience puisque récemment le club a confirmé son engagement jusqu’en 2024. « La saison prochaine, je serai un joueur du Fénix à part entière puisque j’étais prêté par le Sporting. Je me voyais mal terminer l’aventure. Ici, tout est réuni pour mon épanouissement. Le climat, la proximité des gens, la ville, la jeunesse des habitants. Beaucoup de choses me rappellent le Portugal. Le contexte sportif est idéal. Il n’y a pas de star dans l’équipe, chacun est à sa place avec une tâche bien précise. On sait que les moyens ne sont pas illimités mais il y a une réelle envie de se surpasser. » Et c'est cette volonté que les Toulousains vont devoir mettre en avant si en une semaine (match aller le 29 mars et retour le 5 avril au Portugal) ils veulent écarter le Benfica Lisbonne de la course aux quarts de finale de la Ligue Européenne. Ce qui serait une 1ère pour le club. « On sait qu’on va devoir sortir deux gros matches, comme on a su le faire contre Berlin. Cela a été considéré comme un exploit mais la motivation était là. Eliminer Benfica ? C’est possible mais on ne sera pas favori. C’est une grosse équipe avec de nombreux internationaux. Ils jouent très bien ensemble. Ils se sont déplacés à Nantes avec 11 joueurs et ont réussi à faire match nul. Ce sera particulier de me retrouver face à un adversaire portugais, c’est la 1ère fois que cela arrivera depuis que j’ai quitté le pays. Mais je ne me prends pas la tête. J’ai vraiment hâte d’être au match et montrer ce que je sais faire. » La puissance de feu de Gonçalo n’est plus à démontrer avec un bras droit très mobile qui lui permet de trouver la bonne trajectoire dans n’importe quelle situation. Même si… « il peut s’améliorer sur les 1 contre 1 et surtout en défense, insiste Danijel Andjelkovic. Il est très sévère avec lui-même quand il n’est pas satisfait de sa performance. J’aimerais que sur le terrain, il soit un peu plus agressif. Je le trouve un peu trop gentil. Sans parler de l’instinct du tueur, il faut qu’il franchisse un palier sur le plan mental pour devenir un joueur complet. » A presque 23 ans (il les fêtera le 27 avril prochain), Gonçalo Vieira est sur une pente ascendante et Toulouse peut être le tremplin parfait pour atteindre des objectifs plus élevés. 



La semaine européenne des clubs français

LIGUE EUROPEENNE (mardi 29 mars)
18h45      Gorenje Velenje (Slo) - USAM NIMES
20h45      HBC NANTES - Füchse Berlin (All)
20h45      FENIX TOULOUSE - Benfica (Por)

LIGUE DES CHAMPIONS 
mercredi 30 mars à 18h45      Elverum (Nor) - PSG HANDBALL
jeudi 31 mars à 20h45   FC Porto (Por) - MONTPELLIER HB            



Gonçalo Vieira, le Fénix portugais... 

EHF League

lundi 28 mars 2022 - © Yves Michel

 5 min 3 de lecture

Semaine à venir décisive pour les cinq clubs français engagés en coupe d'Europe. Parmi eux, le Fénix Toulouse qui accueille les Portugais de Benfica Lisbonne. Une confrontation évidemment particulière pour l'arrière lusitanien Gonçalo Vieira.

Si Philippe Dallard, le président du Fénix, a fait de ce 8ème de finale face à Benfica ni plus ni moins, le match de l’année, dans le vestiaire toulousain même si l'objectif majeur reste le top 5 de Starligue, l’excitation est bien présente à quelques jours de la confrontation. « Je n’aurai pas besoin de faire un long discours pour motiver les gars, valide le coach Danijel Andjelkovic. Ces deux matches, ils ont mérité de les jouer, ils ont bien négocié la phase de groupe (seulement trois défaites). » Dans son coin, Gonçalo Vieira attend le rendez-vous avec gourmandise. Lui, l’enfant de la banlieue de Porto qui après être passé par Aguas Santas et le Sporting Lisbonne où il a pu croiser un certain Thierry Anti, a débarqué à Toulouse durant l’été 2020. « Quand je suis arrivé, je ne parlais aucun mot de français. J’ai observé, écouté les gens autour de moi. Je suis convaincu que lorsqu’à l’étranger, tu parviens à maîtriser la langue, tu t’intègres plus facilement. Au début j’étais un peu timide mais ça va maintenant. J’ai gardé mon petit accent, ce qui me vaut quelques moqueries de la part de mes partenaires. » L’arrière au gabarit intéressant (1.90 pour 96 kg) est issu de la génération 98-99, celle des Luis Frade, Andre Gomes, Diogo Silva et Leonel Fernandes qui eux ont déjà été convoqués en sélection nationale. Le Toulousain s'arme de patience et attend son heure pour porter à nouveau les couleurs "verde e vermelho" « On a participé à toutes les compétitions chez les jeunes mais en juniors, on n’a pas fait mieux que 4ème (photo ci-dessous). Depuis plus de dix ans, la formation a sorti pas mal de talents et le niveau a progressé. On partait d’assez loin car on ne peut pas dire que chez nous, il y ait une culture hand. Ce qui est bien aussi, c’est que les mentalités ont évolué. Les joueurs qui restaient au pays ou allaient en Espagne, sont venus en France. »  Sans pour autant que les clubs locaux en pâtissent. Cette saison encore, les Lusitaniens sont qualifiés en coupe d’Europe. Le FC Porto futur adversaire de Montpellier en play-offs de Ligue des Champions, le Sporting et donc, Benfica en 8èmes de Ligue Européenne. « Il y a un vrai investissement dans ces trois clubs. Quand on voit ce qu’arrive à faire Porto en Ligue des Champions, c’est tout juste incroyable ! Le joueur portugais s’est forgé une mentalité. A se frotter à ce qui se fait de mieux en Europe, tu gagnes en confiance et tu te persuades que rien n’est impossible. Quand tu te présentes sur un terrain, il n’y a pas ce complexe d’infériorité qui a pu parfois exister. Il faut rester humble, respecter l’adversaire mais être conscient que tu peux y arriver. »



A Toulouse, l’intéressé a trouvé un cadre qui lui convient. Au point d’avoir prolongé l’expérience puisque récemment le club a confirmé son engagement jusqu’en 2024. « La saison prochaine, je serai un joueur du Fénix à part entière puisque j’étais prêté par le Sporting. Je me voyais mal terminer l’aventure. Ici, tout est réuni pour mon épanouissement. Le climat, la proximité des gens, la ville, la jeunesse des habitants. Beaucoup de choses me rappellent le Portugal. Le contexte sportif est idéal. Il n’y a pas de star dans l’équipe, chacun est à sa place avec une tâche bien précise. On sait que les moyens ne sont pas illimités mais il y a une réelle envie de se surpasser. » Et c'est cette volonté que les Toulousains vont devoir mettre en avant si en une semaine (match aller le 29 mars et retour le 5 avril au Portugal) ils veulent écarter le Benfica Lisbonne de la course aux quarts de finale de la Ligue Européenne. Ce qui serait une 1ère pour le club. « On sait qu’on va devoir sortir deux gros matches, comme on a su le faire contre Berlin. Cela a été considéré comme un exploit mais la motivation était là. Eliminer Benfica ? C’est possible mais on ne sera pas favori. C’est une grosse équipe avec de nombreux internationaux. Ils jouent très bien ensemble. Ils se sont déplacés à Nantes avec 11 joueurs et ont réussi à faire match nul. Ce sera particulier de me retrouver face à un adversaire portugais, c’est la 1ère fois que cela arrivera depuis que j’ai quitté le pays. Mais je ne me prends pas la tête. J’ai vraiment hâte d’être au match et montrer ce que je sais faire. » La puissance de feu de Gonçalo n’est plus à démontrer avec un bras droit très mobile qui lui permet de trouver la bonne trajectoire dans n’importe quelle situation. Même si… « il peut s’améliorer sur les 1 contre 1 et surtout en défense, insiste Danijel Andjelkovic. Il est très sévère avec lui-même quand il n’est pas satisfait de sa performance. J’aimerais que sur le terrain, il soit un peu plus agressif. Je le trouve un peu trop gentil. Sans parler de l’instinct du tueur, il faut qu’il franchisse un palier sur le plan mental pour devenir un joueur complet. » A presque 23 ans (il les fêtera le 27 avril prochain), Gonçalo Vieira est sur une pente ascendante et Toulouse peut être le tremplin parfait pour atteindre des objectifs plus élevés. 



La semaine européenne des clubs français

LIGUE EUROPEENNE (mardi 29 mars)
18h45      Gorenje Velenje (Slo) - USAM NIMES
20h45      HBC NANTES - Füchse Berlin (All)
20h45      FENIX TOULOUSE - Benfica (Por)

LIGUE DES CHAMPIONS 
mercredi 30 mars à 18h45      Elverum (Nor) - PSG HANDBALL
jeudi 31 mars à 20h45   FC Porto (Por) - MONTPELLIER HB            



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