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Léna Grandveau part au Mondial compléter sa collection

International

lundi 20 juin 2022 - © Laurent Hoppe

 4 min 33 de lecture

Elle a été de toutes les réussites, tous les podiums de sa génération depuis quatre ans. Double médaillée de bronze continentale, la demi-centre de Bourg-de-Péage, et bientôt de Nantes, sera l'une des leaders de l'équipe de France juniors au championnat du monde. Placées dans un groupe relevé, les Bleuettes entreront en piste mercredi en Slovénie, un pays qui leur a réussi ces dernières années.

Imagine-t-on un grand championnat féminin organisé ailleurs qu'en Slovénie ? De moins en moins, à vrai dire. Près de cinq ans après le sacre des Bleuettes de Méline Nocandy à l'Euro -19 ans, onze mois après la médaille de bronze de leurs héritières dans la même compétition, et cinq avant le rendez-vous continental des grandes (co-organisé avec la Macédoine du Nord et le Monténégro), le pays dont Allison Pineau et Océane Sercien-Ugolin ont remporté le championnat (avec le Krim Ljubljana) accueille, à partir de mercredi et pour douze jours, le premier Mondial juniors à 32 nations.

Autre question dont l'énoncé vaut réponse : imagine-t-on Léna Grandveau absente d'un podium international ? En sélection, jusqu'à présent, la demi-centre de l'équipe de France U20 n'a jamais déserté la boîte : outre la troisième place précitée, elle a terminé troisième de l'Euro U17 en 2019 (en Slovénie, pardi), première au Festival olympique de la jeunesse la même année (en Azerbaïdjan, pour changer), et deuxième de la Partille Cup (tournoi U16 de référence, en Suède) en 2018. Une rareté dans cette génération bleue où, comme partout, le collectif est en mouvement perpétuel, d'une compétition à l'autre. « Privilégiée ? Je ne sais pas. J'ai eu la chance d'avoir participé à tous les stages, toutes les compétitions. Mais aujourd'hui, celles qui n'ont pas fait tout le cursus ont la même chance d'être ici, et le méritent. Alors, ce n'est pas vraiment une forme de plus-value. »

« Etre dans la poule la plus dure, pas une mauvaise chose »

Malgré les réserves, la primauté accordée au « nous », la saine addiction ne demande qu'à se prolonger dans ce qui sera l'unique évaluation planétaire de la promotion 2002-2003. Celle qui a vu son Mondial jeunes sacrifié sur l'autel du Covid-19, il y a deux étés. « Notre objectif, c'est d'être dans le dernier carré », affirme Léna Grandveau, sur place depuis ce lundi. Si les Françaises l'atteignent, ça lui ferait 75 %, trois chances sur quatre, de terminer le cycle avec un jeu de breloques complet. « On voit loin, mais on agit sur le match qui vient, tempère-t-elle. Il faut être prudentes, ne rien prendre à la légère. »

Aucun risque de sous-estimation, considérant les adversaires de l'équipe de France à Celje, au tour préliminaire. Dans l'ordre chronologique, le collectif d'Eric Baradat croisera le Brésil mercredi soir, la Corée du Sud (championne du monde de la catégorie en 2014, troisième en 2018, autant de gages de savoir-faire) vingt-quatre heures plus tard, puis la Norvège, décidée à prouver que son neuvième rang à l'Euro 2021 était une anomalie, samedi après-midi. « C'est la poule la plus dure de toutes. Ce n'est peut-être pas une mauvaise chose, soupèse la meneuse de jeu. Ca pourra nous servir pour être prêtes pour les ''grosses équipes'' (*). Le travail paiera forcément. »

Et la native de Beaune n'est pas du genre à rechigner à la tâche. A laisser ses compétences en jachère. Repérée à Chevigny, club aubois de Nationale 1, après s'être essayée dans les cages et sur la base arrière à ses tout débuts dans la sous-préfecture de Côte-d'Or, la future joueuse de Nantes (elle y a signé début mai pour un an, la seconde en option) a confirmé les promesses à son endroit pendant ses deux premières années d'élite à Bourg-de-Péage. Réussissant à s'incruster, à 19 ans, dans le Top 5 des buteuses françaises de LBE (105 réalisations, 4,04 de moyenne), derrière des internationales A telles que Sajka, Nocandy et Deroin.

Entraîneure à plus d'un titre

« Bourg-de-Péage, c'était vraiment le bon palier, le bon choix de centre de formation. J'ai eu l'opportunité de jouer directement en championnat, de prendre de l'expérience. A mon âge, il n'y a pas beaucoup de filles qui ont la possibilité d'évoluer dans ce grand championnat. J'ai progressé, grandi dans mon jeu, j'ai mûri sur le terrain et en dehors du handball. »

Tout en s'épanouissant comme dépositaire du jeu drômois, « un des plus beaux postes » assure celle qui avait Grace Zaadi comme modèle, en faisant abstraction autant que possible des aléas extrasportifs parasitant la saison écoulée (retrait de points, finances instables, arrivée d'investisseurs), Léna Grandveau a cultivé sa passion du coaching. A BDP, « j'ai eu la chance d'aider les -13 et les -17 ans cette saison. C'est une expérience en plus », déjà validée par des diplômes. « J'ai obtenu mon titre 4 l'année dernière, je suis en train de passer mon titre 5. C'est l'avant-dernier niveau d'entraîneur », qui permet théoriquement de diriger en N1.

Dès lors, il ne faudra pas s'étonner de voir, ces jours prochains en Slovénie, la numéro 6 des Bleuettes relayer les consignes du sélectionneur à ses équipières. « J'ai toujours été très communicative avec mes entraîneurs, pour mettre en place au mieux le jeu collectif et aider l'équipe au maximum. En tant que demi-centre, c'est très important d'avoir ce rôle-là. »

 

(*) la France doit terminer première ou deuxième de son groupe afin de se qualifier pour le tour principal, dans lequel elle pourrait disputer une place en quarts de finale au Danemark et au Monténégro.

Léna Grandveau part au Mondial compléter sa collection 

International

lundi 20 juin 2022 - © Laurent Hoppe

 4 min 33 de lecture

Elle a été de toutes les réussites, tous les podiums de sa génération depuis quatre ans. Double médaillée de bronze continentale, la demi-centre de Bourg-de-Péage, et bientôt de Nantes, sera l'une des leaders de l'équipe de France juniors au championnat du monde. Placées dans un groupe relevé, les Bleuettes entreront en piste mercredi en Slovénie, un pays qui leur a réussi ces dernières années.

Imagine-t-on un grand championnat féminin organisé ailleurs qu'en Slovénie ? De moins en moins, à vrai dire. Près de cinq ans après le sacre des Bleuettes de Méline Nocandy à l'Euro -19 ans, onze mois après la médaille de bronze de leurs héritières dans la même compétition, et cinq avant le rendez-vous continental des grandes (co-organisé avec la Macédoine du Nord et le Monténégro), le pays dont Allison Pineau et Océane Sercien-Ugolin ont remporté le championnat (avec le Krim Ljubljana) accueille, à partir de mercredi et pour douze jours, le premier Mondial juniors à 32 nations.

Autre question dont l'énoncé vaut réponse : imagine-t-on Léna Grandveau absente d'un podium international ? En sélection, jusqu'à présent, la demi-centre de l'équipe de France U20 n'a jamais déserté la boîte : outre la troisième place précitée, elle a terminé troisième de l'Euro U17 en 2019 (en Slovénie, pardi), première au Festival olympique de la jeunesse la même année (en Azerbaïdjan, pour changer), et deuxième de la Partille Cup (tournoi U16 de référence, en Suède) en 2018. Une rareté dans cette génération bleue où, comme partout, le collectif est en mouvement perpétuel, d'une compétition à l'autre. « Privilégiée ? Je ne sais pas. J'ai eu la chance d'avoir participé à tous les stages, toutes les compétitions. Mais aujourd'hui, celles qui n'ont pas fait tout le cursus ont la même chance d'être ici, et le méritent. Alors, ce n'est pas vraiment une forme de plus-value. »

« Etre dans la poule la plus dure, pas une mauvaise chose »

Malgré les réserves, la primauté accordée au « nous », la saine addiction ne demande qu'à se prolonger dans ce qui sera l'unique évaluation planétaire de la promotion 2002-2003. Celle qui a vu son Mondial jeunes sacrifié sur l'autel du Covid-19, il y a deux étés. « Notre objectif, c'est d'être dans le dernier carré », affirme Léna Grandveau, sur place depuis ce lundi. Si les Françaises l'atteignent, ça lui ferait 75 %, trois chances sur quatre, de terminer le cycle avec un jeu de breloques complet. « On voit loin, mais on agit sur le match qui vient, tempère-t-elle. Il faut être prudentes, ne rien prendre à la légère. »

Aucun risque de sous-estimation, considérant les adversaires de l'équipe de France à Celje, au tour préliminaire. Dans l'ordre chronologique, le collectif d'Eric Baradat croisera le Brésil mercredi soir, la Corée du Sud (championne du monde de la catégorie en 2014, troisième en 2018, autant de gages de savoir-faire) vingt-quatre heures plus tard, puis la Norvège, décidée à prouver que son neuvième rang à l'Euro 2021 était une anomalie, samedi après-midi. « C'est la poule la plus dure de toutes. Ce n'est peut-être pas une mauvaise chose, soupèse la meneuse de jeu. Ca pourra nous servir pour être prêtes pour les ''grosses équipes'' (*). Le travail paiera forcément. »

Et la native de Beaune n'est pas du genre à rechigner à la tâche. A laisser ses compétences en jachère. Repérée à Chevigny, club aubois de Nationale 1, après s'être essayée dans les cages et sur la base arrière à ses tout débuts dans la sous-préfecture de Côte-d'Or, la future joueuse de Nantes (elle y a signé début mai pour un an, la seconde en option) a confirmé les promesses à son endroit pendant ses deux premières années d'élite à Bourg-de-Péage. Réussissant à s'incruster, à 19 ans, dans le Top 5 des buteuses françaises de LBE (105 réalisations, 4,04 de moyenne), derrière des internationales A telles que Sajka, Nocandy et Deroin.

Entraîneure à plus d'un titre

« Bourg-de-Péage, c'était vraiment le bon palier, le bon choix de centre de formation. J'ai eu l'opportunité de jouer directement en championnat, de prendre de l'expérience. A mon âge, il n'y a pas beaucoup de filles qui ont la possibilité d'évoluer dans ce grand championnat. J'ai progressé, grandi dans mon jeu, j'ai mûri sur le terrain et en dehors du handball. »

Tout en s'épanouissant comme dépositaire du jeu drômois, « un des plus beaux postes » assure celle qui avait Grace Zaadi comme modèle, en faisant abstraction autant que possible des aléas extrasportifs parasitant la saison écoulée (retrait de points, finances instables, arrivée d'investisseurs), Léna Grandveau a cultivé sa passion du coaching. A BDP, « j'ai eu la chance d'aider les -13 et les -17 ans cette saison. C'est une expérience en plus », déjà validée par des diplômes. « J'ai obtenu mon titre 4 l'année dernière, je suis en train de passer mon titre 5. C'est l'avant-dernier niveau d'entraîneur », qui permet théoriquement de diriger en N1.

Dès lors, il ne faudra pas s'étonner de voir, ces jours prochains en Slovénie, la numéro 6 des Bleuettes relayer les consignes du sélectionneur à ses équipières. « J'ai toujours été très communicative avec mes entraîneurs, pour mettre en place au mieux le jeu collectif et aider l'équipe au maximum. En tant que demi-centre, c'est très important d'avoir ce rôle-là. »

 

(*) la France doit terminer première ou deuxième de son groupe afin de se qualifier pour le tour principal, dans lequel elle pourrait disputer une place en quarts de finale au Danemark et au Monténégro.

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