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Pour Jef Lettens et les Belges, il était une fois le Mondial !

Mondial

jeudi 12 janvier 2023 - © Yves Michel

 5 min 29 de lecture

Ce vendredi 13 est un grand jour pour la Belgique et Jef Lettens. C'est la 1ère fois de leur histoire que le gardien de Toulouse et ses partenaires de la sélection disputent un match de championnat du Monde. Et pas contre n'importe quel adversaire puisqu'ils vont se frotter au Danemark, détenteur des deux derniers trophées planétaires.

Jamais jusque-là, la Belgique n’avait participé à un championnat du Monde ni à un autre tournoi majeur. Il y a moins d’un an, le 19 mars 2022, en remportant un barrage retour face à la Slovaquie (31-26) après avoir perdu l’aller de deux buts, les "Loups Rouges" ont obtenu la consécration. Ils ont aussi bénéficié d’un concours de circonstances. Le vainqueur de ce double affrontement devait par la suite affronter la Russie mais à cause de la guerre en Ukraine, la Fédération Européenne a décidé de suspendre les équipes russes de toutes compétitions internationales et donc, cette dernière confrontation n’a pas eu lieu. « C’est une belle récompense, reconnaît le gardien Jef Lettens. On va profiter à fond de l’occasion qui nous est donnée de montrer que le groupe a des qualités. On n’a jamais vécu un moment pareil dans l’histoire de la sélection, donc il faut aussi jouer sans se poser de questions même si on est dans une poule assez relevée. » Une fois leur billet pour le Mondial en poche, les Belges ont attendu le tirage au sort et la désignation de leurs trois adversaires. Dans l’ordre, le Danemark (ce vendredi 13), la Tunisie coachée par Patrick Cazal (dimanche 15) et le Bahreïn (mardi 17). De quoi motiver de réelles supputations et se risquer à des pronostics. « Trois équipes sortent des poules donc il faut être ambitieux. Le Danemark est intouchable. Il faudrait prendre deux points dès le 2ème match contre la Tunisie pour ne pas jouer avec la pression le dernier contre le Bahrein. Si cela doit se décider sur cette ultime confrontation, je ne sais pas si on est capable de faire le boulot. On a une certaine chance d’affronter le Danemark pour entrer dans le tournoi. Il y aura une belle ambiance (91% des billets de la salle de Malmö ont été achetés par les supporters danois), ça va nous mettre directement dans le bain.»  Loin de s’enflammer le portier de Toulouse est conscient de la tâche qui l’attend avec ses partenaires. Au-delà d’amasser des résultats sur le parquet, le handball belge a besoin de gagner en notoriété et engouement. «J’espère que tous nos matches seront télévisés sur la chaîne sportive belge, c’est aussi pour cela qu’on se doit de montrer notre meilleur visage. Cela ne peut qu’aider notre pays à progresser. Je serai en tout cas le 1er ambassadeur pour favoriser ce développement. Mais c’est toujours pareil, pour attirer les regards et de l’argent, il faut être performants et prouver qu’on n’est pas là par hasard. » Rien n’a été simple puisqu'un jour de février 2021, à cause du Covid, tout s’est arrêté. 



Décimée par le virus, la Belgique a été contrainte de stopper net sa progression en phase de qualif à l’Euro 2022 et de déclarer forfait pour la suite. « Dans l’effectif, tous les joueurs ne sont pas des pros et il était impossible de continuer. A l’époque, on a vécu cela comme une vraie frustration. Là on est au Mondial et les matches qui nous seront proposés vont nous permettre d’acquérir un peu plus d’expérience. Notre génération va devoir laisser sa place progressivement et passer le relais aux jeunes qui arrivent. Je le répète, c’est une vraie chance d’être là, profitons-en pleinement !» A l’image d’autres nations émergentes dans la discipline comme la Suisse qui n’avait pas été ridicule lorsqu’elle avait participé au pied levé au dernier Mondial en Egypte ou les Pays Bas qui pour l’occasion, ont bénéficié cette fois-ci, d’une wild card. Il ne reste plus à la Belgique qu'à se hisser à leur niveau. « Je pense qu’on est sur le bon chemin pour cela. Il y a de plus en plus de joueurs belges qui sont dans des championnats réputés comme la Starligue et la Proligue, d’autres y ont évolué et sont revenus au pays. De toute façon, la sélection doit être la vitrine du handball belge. Les Pays Bas ont des éléments d’exception avec Luc Steins et Kai Smits mais il y a tout un groupe derrière avec d’autres talents. C’est ce qui fait qu’ils jouent bien ensemble et ils sont même capables de réaliser des exploits. Il faut s’en inspirer. » La progression de la sélection belge passe également par la contribution et la personnalité, d’un homme, Yérime Sylla (photo ci-dessous). 



Il y a un peu plus d’un an (en novembre 2021), l’ancien coach de Dunkerque et Cesson reprenait pour la 3ème fois de sa carrière (après 2011-2014 et 2015-2018), les commandes du groupe. « Justement, valide Jef Lettens, le fait de nous connaître depuis des années est un atout, il sait comment gérer chacun d’entre nous. Au début, quand on est arrivé dans cette équipe, on était jeune et il ne nous a pas fait de cadeaux. Il était assez sévère, maintenant il y a un peu plus de complicité et il nous laisse mettre notre expérience au service des jeunes. Sur le plan technique, c’est lui qui a amené le jeu à 7 contre 6, on se rappelle tous du fameux match contre la France qu’on perd malheureusement d’un but (37-38 pour les qualifs à l’Euro 2018). C’est une vraie arme.» Avant de rejoindre Malmö en Suède où ils disputeront leurs trois rencontres de la phase préliminaire, les "Loups Rouges" ont pu se jauger. S’ils ont difficilement battu le Maroc (30-28), pris un peu plus logiquement la mesure de l’Iran (35-31), ils n’ont pas tenu la distance contre la Pologne. Ils ont longtemps gardé leur adversaire dans la ligne de mire mais ont craqué dans les vingt dernières minutes pour lourdement s’incliner (28-19). Contre les Danois, pour leur match inaugural, cela risque de piquer un peu plus ! Mais quel que soit le résultat, c'est la tête haute qu'ils sortiront de l'Arena. 

La "Belgitude" en LNH...

Outre Jef Lettens (GRD - Fenix Toulouse), deux autres joueurs belges évoluent en Starligue. Simon Ooms (PVT - Ivry), Raphaël Koetters (ARD - Istres). Trois sont en Proligue : Yannick Glorieux (ALG - Villeurbanne), Quinten Colman (DC - Dijon), Tom Robyns (DC - Saran). 

Pour Jef Lettens et les Belges, il était une fois le Mondial ! 

Mondial

jeudi 12 janvier 2023 - © Yves Michel

 5 min 29 de lecture

Ce vendredi 13 est un grand jour pour la Belgique et Jef Lettens. C'est la 1ère fois de leur histoire que le gardien de Toulouse et ses partenaires de la sélection disputent un match de championnat du Monde. Et pas contre n'importe quel adversaire puisqu'ils vont se frotter au Danemark, détenteur des deux derniers trophées planétaires.

Jamais jusque-là, la Belgique n’avait participé à un championnat du Monde ni à un autre tournoi majeur. Il y a moins d’un an, le 19 mars 2022, en remportant un barrage retour face à la Slovaquie (31-26) après avoir perdu l’aller de deux buts, les "Loups Rouges" ont obtenu la consécration. Ils ont aussi bénéficié d’un concours de circonstances. Le vainqueur de ce double affrontement devait par la suite affronter la Russie mais à cause de la guerre en Ukraine, la Fédération Européenne a décidé de suspendre les équipes russes de toutes compétitions internationales et donc, cette dernière confrontation n’a pas eu lieu. « C’est une belle récompense, reconnaît le gardien Jef Lettens. On va profiter à fond de l’occasion qui nous est donnée de montrer que le groupe a des qualités. On n’a jamais vécu un moment pareil dans l’histoire de la sélection, donc il faut aussi jouer sans se poser de questions même si on est dans une poule assez relevée. » Une fois leur billet pour le Mondial en poche, les Belges ont attendu le tirage au sort et la désignation de leurs trois adversaires. Dans l’ordre, le Danemark (ce vendredi 13), la Tunisie coachée par Patrick Cazal (dimanche 15) et le Bahreïn (mardi 17). De quoi motiver de réelles supputations et se risquer à des pronostics. « Trois équipes sortent des poules donc il faut être ambitieux. Le Danemark est intouchable. Il faudrait prendre deux points dès le 2ème match contre la Tunisie pour ne pas jouer avec la pression le dernier contre le Bahrein. Si cela doit se décider sur cette ultime confrontation, je ne sais pas si on est capable de faire le boulot. On a une certaine chance d’affronter le Danemark pour entrer dans le tournoi. Il y aura une belle ambiance (91% des billets de la salle de Malmö ont été achetés par les supporters danois), ça va nous mettre directement dans le bain.»  Loin de s’enflammer le portier de Toulouse est conscient de la tâche qui l’attend avec ses partenaires. Au-delà d’amasser des résultats sur le parquet, le handball belge a besoin de gagner en notoriété et engouement. «J’espère que tous nos matches seront télévisés sur la chaîne sportive belge, c’est aussi pour cela qu’on se doit de montrer notre meilleur visage. Cela ne peut qu’aider notre pays à progresser. Je serai en tout cas le 1er ambassadeur pour favoriser ce développement. Mais c’est toujours pareil, pour attirer les regards et de l’argent, il faut être performants et prouver qu’on n’est pas là par hasard. » Rien n’a été simple puisqu'un jour de février 2021, à cause du Covid, tout s’est arrêté. 



Décimée par le virus, la Belgique a été contrainte de stopper net sa progression en phase de qualif à l’Euro 2022 et de déclarer forfait pour la suite. « Dans l’effectif, tous les joueurs ne sont pas des pros et il était impossible de continuer. A l’époque, on a vécu cela comme une vraie frustration. Là on est au Mondial et les matches qui nous seront proposés vont nous permettre d’acquérir un peu plus d’expérience. Notre génération va devoir laisser sa place progressivement et passer le relais aux jeunes qui arrivent. Je le répète, c’est une vraie chance d’être là, profitons-en pleinement !» A l’image d’autres nations émergentes dans la discipline comme la Suisse qui n’avait pas été ridicule lorsqu’elle avait participé au pied levé au dernier Mondial en Egypte ou les Pays Bas qui pour l’occasion, ont bénéficié cette fois-ci, d’une wild card. Il ne reste plus à la Belgique qu'à se hisser à leur niveau. « Je pense qu’on est sur le bon chemin pour cela. Il y a de plus en plus de joueurs belges qui sont dans des championnats réputés comme la Starligue et la Proligue, d’autres y ont évolué et sont revenus au pays. De toute façon, la sélection doit être la vitrine du handball belge. Les Pays Bas ont des éléments d’exception avec Luc Steins et Kai Smits mais il y a tout un groupe derrière avec d’autres talents. C’est ce qui fait qu’ils jouent bien ensemble et ils sont même capables de réaliser des exploits. Il faut s’en inspirer. » La progression de la sélection belge passe également par la contribution et la personnalité, d’un homme, Yérime Sylla (photo ci-dessous). 



Il y a un peu plus d’un an (en novembre 2021), l’ancien coach de Dunkerque et Cesson reprenait pour la 3ème fois de sa carrière (après 2011-2014 et 2015-2018), les commandes du groupe. « Justement, valide Jef Lettens, le fait de nous connaître depuis des années est un atout, il sait comment gérer chacun d’entre nous. Au début, quand on est arrivé dans cette équipe, on était jeune et il ne nous a pas fait de cadeaux. Il était assez sévère, maintenant il y a un peu plus de complicité et il nous laisse mettre notre expérience au service des jeunes. Sur le plan technique, c’est lui qui a amené le jeu à 7 contre 6, on se rappelle tous du fameux match contre la France qu’on perd malheureusement d’un but (37-38 pour les qualifs à l’Euro 2018). C’est une vraie arme.» Avant de rejoindre Malmö en Suède où ils disputeront leurs trois rencontres de la phase préliminaire, les "Loups Rouges" ont pu se jauger. S’ils ont difficilement battu le Maroc (30-28), pris un peu plus logiquement la mesure de l’Iran (35-31), ils n’ont pas tenu la distance contre la Pologne. Ils ont longtemps gardé leur adversaire dans la ligne de mire mais ont craqué dans les vingt dernières minutes pour lourdement s’incliner (28-19). Contre les Danois, pour leur match inaugural, cela risque de piquer un peu plus ! Mais quel que soit le résultat, c'est la tête haute qu'ils sortiront de l'Arena. 

La "Belgitude" en LNH...

Outre Jef Lettens (GRD - Fenix Toulouse), deux autres joueurs belges évoluent en Starligue. Simon Ooms (PVT - Ivry), Raphaël Koetters (ARD - Istres). Trois sont en Proligue : Yannick Glorieux (ALG - Villeurbanne), Quinten Colman (DC - Dijon), Tom Robyns (DC - Saran). 

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