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La Suède a la gueule de bois

Mondial

samedi 28 janvier 2023 - © Yves Michel

 5 min 29 de lecture

Le coup de massue derrière la nuque. Les Suédois sur leur sol se voyaient tellement en finale, prêts à batailler avec le voisin danois que la déception est immense. La France est passée par là et au vu des médias du royaume, c'est l'équipe la mieux armée qui s'est imposée. Petite revue de presse....

Tout avait été pensé pour que la Suède se retrouve en finale. Adversaires plutôt à sa main (même en quarts, les Egyptiens ont montré leurs limites), tarifs préférentiels afin que les supporters garnissent copieusement les tribunes, implantation des matches exclusivement sur le sol suédois avec les deux premiers tours à Göteborg, la suite à Stockholm à 1h d’avion, temps de récupération plus longs, environnement propice. Des enfants gâtés à qui tout était promis. Seulement voilà, les hommes jaunes n’avaient pas prévu qu’au plus mauvais moment, le meilleur d’entre eux, celui qui règle la fréquence quand la machine est déréglée, Jim l’intrépide, fasse défaut. Un accident tout bête. Une main qui se fracasse sur un Egyptien. Et le rouquin aux faux airs de Prince Harry a du suivre un des rendez-vous les plus importants de sa vie sportive depuis les tribunes, gesticulant sur son siège, impuissant devant le désastre. Un temps évoquée, sa présence même avec une coque protégeant la main opérée, était souhaitée sur le banc. Il n'aurait pas joué mais aurait pu distiller ses conseils. L’idée a été vite abandonnée. Glenn Solberg le coach ne la partageant pas. « Je ne peux même pas supporter que quelqu’un pense que j’aurais du mettre un joueur en bonne santé en tribunes et que je garde un joueur blessé sur le banc, a-t-il lancé à un journaliste d'Aftonbladet. » Le peuple suédois faisait grise mine en se ruant depuis jeudi matin sur la rubrique handball des pages sportives des principaux journaux avec les photos de Jim Gottfridsson et son bras en écharpe. Imaginez la tête des mêmes en feuilletant les mêmes journaux ce samedi matin ? 

Sur le web, les 1ers commentaires sont sans concession.

Dans "Ekstrabladet'', Lucas Pellas explique la faillite de l’équipe par son incapacité à contrer les pivots tricolores. L’ailier montpelliérain dont le bilan sur ce Mondial est mitigé, a même vu son jet de 7 mètres s’écraser sur la transversale. « Ce sont des tous petits détails qui font basculer ce type de match et nous n’avons pas été assez pointus. » Avant de donner un pronostic pour la finale de dimanche… « Ce sera probablement serré mais je pense que le Danemark est un cran en dessus. » On va désormais espérer qu’il soit aussi mauvais pronostiqueur que tireur de pénalty face à Vincent Gérard.

Handbollskanalen qui est une bible pour la discipline, titre « Super prestation des Français, au revoir la Suède ». Le site a pour habitude d’évaluer les protagonistes de chaque match. Sur l’échelle de notation, ‘’cinq ballons’’ correspond à une prestation de classe mondiale, un seul à un élève dissipé qui peut mieux faire.  Nedim Remili et Dika Mem décrochent la meilleure appréciation. 4 étoiles (ou plutôt 4 ballons) pour Luka Karabatic et son boulot en défense, Ludovic Fabregas, Vincent Gérard et Elohim Prandi. Aucun suédois n’a été jugé. Nos confrères étaient-ils à ce point déçus ? 

Sur le même site, Eric Johansson qui est reparti avec le carton de meilleur joueur de la rencontre (l’IHF n’est plus à une aberration près) reconnaît que « la Suède n’a pas été à la hauteur ni en attaque, ni en défense et que la France était meilleure. »

Sur ‘’Dagens Nyheter’’, on peut lire que Jonathan Carlsbogard (sur la photo de tête aux prises avec Nedim Remili) a du mal à digérer son carton rouge pour geste dangereux sur Elohim Prandi et ne comprend pas l’interprétation des arbitres. « Je gène son élan quand il s’apprête à tirer. Ce n’est pas moi qui lui fais perdre l’équilibre et il se fait mal à la main. » Dans la peau du petit ange injustement sanctionné, on ne fait pas mieux. 

Pour Patrick Ekwall, journaliste sportif habitué des colonnes d'Expressen, sur un ton un brin ironique, la France a tout apporté : « la Tour Eiffel, le Mont Blanc, les escargots, les vieux fromages, les baguettes, les paysans en colère, Remili, Fabregas et… la Suède enroulée sur le parquet de la Tele2 Arena.» Et notre confrère qui ne va pas se faire que des amis parmi les joueurs et les supporters de son propre pays, de reconnaître que la France avait tout ce que la Suède n’avait pas ce vendredi soir. Il remarque en vrac qu’il a fallu attendre un peu plus de 18 minutes pour voir un ailier toucher un 1er ballon, il soulève le mystère autour de la décision de ne pas utiliser Fredric Pettersson (en 8 matches, le Toulousain n’aura passé que 58’ sur le parquet) et surtout de ne pas avoir sélectionné Andreas Nilsson, le pivot de Veszprém. La liste des griefs est assez longue, elle écorche au passage, le jeu suédois qui selon lui, n’est basé que sur la contre-attaque et le fiasco des gardiens alors qu’en face, Vincent Gérard a été plus régulier. 

Vu l'heure tardive, les médias danois ne sont pas nombreux à commenter l'affiche dominicale, d'autant que la demie opposant le Danemark à l'Espagne a débuté à 18h à Gdansk en Pologne et que Mikkel Hansen et cie n'ont pas trainé pour prendre l'avion qui les ramenait vers Stockholm. Pour autant, dans les colonnes du tabloïd B.T, Nikolaj Jacobsen, le coach des double champions du Monde (qui peuvent réaliser un triplé consécutif) ne cache pas sa satisfaction d'être assuré de participer directement aux JO de Paris. «Cela nous donne une sécurité et une sûreté fantastiques. C'est énorme d'être qualifié avec un an et demi d'avance. Nous n'allons pas jouer des matches de qualifications stressants. Nous pourrons continuer à construire ce que nous avons déjà commencé.» Et l'intéressé trouve que pour toutes ces raisons,  « c'est sympa, d'affronter la France. Ce sera sans doute une finale passionnante, un autre match physique où une équipe vraiment forte nous attend avec certains des meilleurs joueurs mondiaux. » 

Les organisateurs pensant que la Suède serait au rendez-vous, avaient annoncé que la finale se déroulerait à guichets fermés devant 22000 spectateurs. Il risque d'y avoir quelques défections. Ce samedi et jusqu'à dimanche soir, la revente au marché noir risque de fonctionner à plein régime. 

Le match pour la médaille de bronze, entre la Suède et l'Espagne est programmé à 18h00... la finale entre la France et le Danemark, à 21h00 à la Télé2 Arena. 

La Suède a la gueule de bois 

Mondial

samedi 28 janvier 2023 - © Yves Michel

 5 min 29 de lecture

Le coup de massue derrière la nuque. Les Suédois sur leur sol se voyaient tellement en finale, prêts à batailler avec le voisin danois que la déception est immense. La France est passée par là et au vu des médias du royaume, c'est l'équipe la mieux armée qui s'est imposée. Petite revue de presse....

Tout avait été pensé pour que la Suède se retrouve en finale. Adversaires plutôt à sa main (même en quarts, les Egyptiens ont montré leurs limites), tarifs préférentiels afin que les supporters garnissent copieusement les tribunes, implantation des matches exclusivement sur le sol suédois avec les deux premiers tours à Göteborg, la suite à Stockholm à 1h d’avion, temps de récupération plus longs, environnement propice. Des enfants gâtés à qui tout était promis. Seulement voilà, les hommes jaunes n’avaient pas prévu qu’au plus mauvais moment, le meilleur d’entre eux, celui qui règle la fréquence quand la machine est déréglée, Jim l’intrépide, fasse défaut. Un accident tout bête. Une main qui se fracasse sur un Egyptien. Et le rouquin aux faux airs de Prince Harry a du suivre un des rendez-vous les plus importants de sa vie sportive depuis les tribunes, gesticulant sur son siège, impuissant devant le désastre. Un temps évoquée, sa présence même avec une coque protégeant la main opérée, était souhaitée sur le banc. Il n'aurait pas joué mais aurait pu distiller ses conseils. L’idée a été vite abandonnée. Glenn Solberg le coach ne la partageant pas. « Je ne peux même pas supporter que quelqu’un pense que j’aurais du mettre un joueur en bonne santé en tribunes et que je garde un joueur blessé sur le banc, a-t-il lancé à un journaliste d'Aftonbladet. » Le peuple suédois faisait grise mine en se ruant depuis jeudi matin sur la rubrique handball des pages sportives des principaux journaux avec les photos de Jim Gottfridsson et son bras en écharpe. Imaginez la tête des mêmes en feuilletant les mêmes journaux ce samedi matin ? 

Sur le web, les 1ers commentaires sont sans concession.

Dans "Ekstrabladet'', Lucas Pellas explique la faillite de l’équipe par son incapacité à contrer les pivots tricolores. L’ailier montpelliérain dont le bilan sur ce Mondial est mitigé, a même vu son jet de 7 mètres s’écraser sur la transversale. « Ce sont des tous petits détails qui font basculer ce type de match et nous n’avons pas été assez pointus. » Avant de donner un pronostic pour la finale de dimanche… « Ce sera probablement serré mais je pense que le Danemark est un cran en dessus. » On va désormais espérer qu’il soit aussi mauvais pronostiqueur que tireur de pénalty face à Vincent Gérard.

Handbollskanalen qui est une bible pour la discipline, titre « Super prestation des Français, au revoir la Suède ». Le site a pour habitude d’évaluer les protagonistes de chaque match. Sur l’échelle de notation, ‘’cinq ballons’’ correspond à une prestation de classe mondiale, un seul à un élève dissipé qui peut mieux faire.  Nedim Remili et Dika Mem décrochent la meilleure appréciation. 4 étoiles (ou plutôt 4 ballons) pour Luka Karabatic et son boulot en défense, Ludovic Fabregas, Vincent Gérard et Elohim Prandi. Aucun suédois n’a été jugé. Nos confrères étaient-ils à ce point déçus ? 

Sur le même site, Eric Johansson qui est reparti avec le carton de meilleur joueur de la rencontre (l’IHF n’est plus à une aberration près) reconnaît que « la Suède n’a pas été à la hauteur ni en attaque, ni en défense et que la France était meilleure. »

Sur ‘’Dagens Nyheter’’, on peut lire que Jonathan Carlsbogard (sur la photo de tête aux prises avec Nedim Remili) a du mal à digérer son carton rouge pour geste dangereux sur Elohim Prandi et ne comprend pas l’interprétation des arbitres. « Je gène son élan quand il s’apprête à tirer. Ce n’est pas moi qui lui fais perdre l’équilibre et il se fait mal à la main. » Dans la peau du petit ange injustement sanctionné, on ne fait pas mieux. 

Pour Patrick Ekwall, journaliste sportif habitué des colonnes d'Expressen, sur un ton un brin ironique, la France a tout apporté : « la Tour Eiffel, le Mont Blanc, les escargots, les vieux fromages, les baguettes, les paysans en colère, Remili, Fabregas et… la Suède enroulée sur le parquet de la Tele2 Arena.» Et notre confrère qui ne va pas se faire que des amis parmi les joueurs et les supporters de son propre pays, de reconnaître que la France avait tout ce que la Suède n’avait pas ce vendredi soir. Il remarque en vrac qu’il a fallu attendre un peu plus de 18 minutes pour voir un ailier toucher un 1er ballon, il soulève le mystère autour de la décision de ne pas utiliser Fredric Pettersson (en 8 matches, le Toulousain n’aura passé que 58’ sur le parquet) et surtout de ne pas avoir sélectionné Andreas Nilsson, le pivot de Veszprém. La liste des griefs est assez longue, elle écorche au passage, le jeu suédois qui selon lui, n’est basé que sur la contre-attaque et le fiasco des gardiens alors qu’en face, Vincent Gérard a été plus régulier. 

Vu l'heure tardive, les médias danois ne sont pas nombreux à commenter l'affiche dominicale, d'autant que la demie opposant le Danemark à l'Espagne a débuté à 18h à Gdansk en Pologne et que Mikkel Hansen et cie n'ont pas trainé pour prendre l'avion qui les ramenait vers Stockholm. Pour autant, dans les colonnes du tabloïd B.T, Nikolaj Jacobsen, le coach des double champions du Monde (qui peuvent réaliser un triplé consécutif) ne cache pas sa satisfaction d'être assuré de participer directement aux JO de Paris. «Cela nous donne une sécurité et une sûreté fantastiques. C'est énorme d'être qualifié avec un an et demi d'avance. Nous n'allons pas jouer des matches de qualifications stressants. Nous pourrons continuer à construire ce que nous avons déjà commencé.» Et l'intéressé trouve que pour toutes ces raisons,  « c'est sympa, d'affronter la France. Ce sera sans doute une finale passionnante, un autre match physique où une équipe vraiment forte nous attend avec certains des meilleurs joueurs mondiaux. » 

Les organisateurs pensant que la Suède serait au rendez-vous, avaient annoncé que la finale se déroulerait à guichets fermés devant 22000 spectateurs. Il risque d'y avoir quelques défections. Ce samedi et jusqu'à dimanche soir, la revente au marché noir risque de fonctionner à plein régime. 

Le match pour la médaille de bronze, entre la Suède et l'Espagne est programmé à 18h00... la finale entre la France et le Danemark, à 21h00 à la Télé2 Arena. 

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