La marque laissée par la gifle qu'ils avaient reçue trois jours plus tôt sur leur propre sol n'avait pas disparu et en entrant sur le parquet d'Aix en Provence, les Polonais n'étaient pas disposés à jouer une nouvelle fois les moutons qu'on conduit à l'abattoir. Ils avaient assez d'orgueil pour réagir et opposer une résistance qui serait synonyme de rachat. En tout état de cause, ils ne pouvaient pas être aussi mauvais qu'ils l'avaient été mercredi dernier ! 

Par rapport au match aller, Bartosz Jurecki avait apporté un changement notable sur la feuille de match. Dans les cages, le coach avait laissé Kornecki au repos et il lui avait préféré Adam Morawski. Choix judicieux puisque le portier de Melsungen va non seulement montrer son efficacité (16 arrêts à 34%) mais aussi sa régularité une heure durant puisqu'il ne va pas quitter son périmètre et son binôme Jastrzebski restera sur le banc à lui passer une serviette ou une bouteille d'eau. La prestation du gardien polonais explique en partie les déboires de quelques tireurs français, Elohim Prandi et Timothey N'Guessan n'ayant pas passé une excellente soirée concernant leur rendement. 

Morawski a été déterminant, Vincent Gérard et Charles Bolzinger, aussi ! Chacun une mi-temps, ils ont permis à leurs partenaires de ne jamais être à la traîne au tableau d'affichage. L'entame était conforme aux attentes. Un rythme soutenu des deux côtés mais quelques maladresses dans la finition et des absences en défense ne permettent pas aux Tricolores de faire véritablement le break même si en fin de 1ère période et au retour des vestiaires, ils avaient 4 et 5 buts d'avance. « Le sentiment est un peu mitigé, avoue Guillaume Gille, notre prestation était assez loin de ce qu’on peut produire par moments. Cette semaine, ça n’a pas été simple de mettre les ingrédients nécessaires quand le travail est quasiment fait. On a été bien moins efficaces ce soir, ce match est aussi révélateur du niveau de cette équipe polonaise qui joue bien au ballon et qui nous a posé des problèmes des deux côtés du terrain. » C'est surtout sur des exploits individuels que la France a pu se montrer à la hauteur et dans ce domaine, Dylan Nahi, Dika Mem, Ludo Fabregas et Nicolas Tournat ont été particulièrement à la hauteur. 

Au cours d'une semaine où le temps passé dans les transports a été supérieur à celui consacré aux entraînements, l'essentiel a été préservé. L'équipe de France s'est imposée lors des deux matches qui lui étaient proposés et obtient sans surprise son billet qualificatif au prochain Euro qui aura lieu en janvier 2024 en Allemagne*. Il lui restera deux rencontres à disputer en Lettonie et face à l'Italie dans une ville française à déterminer. Sans enjeu mais non dénuées d'intérêt. L'occasion pour le staff de mettre ceux parmi les plus sollicités au repos et d'en essayer d'autres en vue des échéances futures... plus importantes.