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Hugo Kamtchop-Baril a des étoiles dans les yeux

LMSL

samedi 14 octobre 2023 - © Yves Michel

 4 min 37 de lecture

Ce dimanche, Montpellier accueille Nîmes dans un derby qui opposera deux formations invaincues en championnat. Le pivot de l’USAM Hugo Kamtchop-Baril, blessé la majeure partie de la saison dernière, va découvrir pour la 1ère fois depuis qu’il est dans le Gard, la ferveur que draine cette confrontation.

C’est l’histoire d’un p’tit Rochelais qui par atavisme maternel aurait pu tomber dans la marmite dès son plus jeune âge mais qui en suivant les traces de son père a commencé par le karaté et ensuite, gouté au rugby. Le déclic pour le hand intervient sur le tard, à 14 ans. Et tout s’enchaîne. Les clubs de Surgères et de Niort pour l’apprentissage, le pôle Espoirs de Poitiers, le centre de formation de Cesson où il signera pro en 2017, la filière fédérale et des résultats en équipe de France jeunes avec la génération 96-97 où il côtoie les Fabregas, Minne, Richardson, Mem et autre Yanis Lenne. Hugo Kamtchop-Baril a véritablement le pied à l’étrier. «J’avais de bonnes prédispositions physiques et j’ai été assez vite repéré. Ça fonctionnait plutôt pas mal jusqu’à ce que je ressente une inflammation au niveau des tendons rotuliens. Une vraie galère car cela me perturbait dans ma vie sportive et mon quotidien.» Il songe même à renoncer à cette voie royale qui semblait tracée tant la douleur est intense. «Je me suis fait opérer mais ça ne s’est pas arrangé. J’ai pourtant tenu bon et Cesson m’a même prolongé. Ça m’a aidé vraiment à passer un cap.» Avec du repos et un certain détachement par rapport à la blessure, la gêne devient moins perturbante. Les deux dernières années passées à Cesson seront les plus intenses, les plus qualitatives aussi. Le pivot figure parmi les meilleurs du championnat. Après huit saisons en Bretagne, il change d’air et répond aux sollicitations de Nîmes. «J’avais envie de découvrir autre chose, sortir d’un certain confort et voir ce que j’étais capable de produire à un niveau plus élevé.» Ses débuts dans la formation gardoise sont prometteurs. Jusqu’à la 6ème journée, ce 21 octobre 2022 et une poignée de secondes sur le parquet du Parnasse face à Istres. 

Sur un appui, son genou droit lâche. Le diagnostic médical est implacable, rupture des ligaments croisés. « Sur le coup, je ne l’ai pas trop mal vécu en me disant que je n’étais le seul à qui ça arrivait. Les questions, je me les suis posées un peu plus tard. » L’intervention chirurgicale n’intervient qu’en novembre. Peu importe, le protocole de soins commence dès le lendemain de la blessure. Même s’il ne veut brûler aucune étape, le joueur a déjà basculé sur l’après. «On a profité de cette période pour bosser sur le haut du corps mais aussi avec les kinés, sur les quadriceps, explique Marc Teissonnière, le préparateur physique de l’USAM. En prévention de l’opération pour gagner un peu de temps. Nous nous sommes retrouvés en janvier après les fêtes.» Dès lors, Hugo ne compte plus les tractions, les squats, les sauts, bref, enchaîne tous les exercices et le travail de réathlétisation auquel il doit consentir pour revenir à son meilleur niveau. C’est à ce prix qu’il aura le feu vert des médecins pour réintégrer le groupe. «Il nous a bluffés. C’est un garçon très fort physiquement mais aussi psychologiquement. Un gros bosseur. Il sait où il veut aller et comment s’y prendre. Par moments, on était même obligé de le freiner. Quand on voit ce qu’il fait depuis la reprise, on peut être satisfait. Et il va encore progresser car il a de la marge.»



Pour preuve, son rendement par rapport à la saison passée à la même époque est équivalent. Il est même en avance. « Honnêtement, je ne m’attendais pas à réaliser un aussi bon début de saison, valide le principal concerné. Les gars arrivent à me trouver et je parviens à bien me projeter. Je suis vraiment content même si je ne suis pas encore au top de mes sensations dans le jeu.» Ce dimanche, c’est un 1er gros test auquel Nîmes sera confronté avec le déplacement à Montpellier (qui avec l’USAM et le PSG, compte 5 succès en autant de rencontres). Hugo aura un regard neuf sur ce derby qui passionne toute une région. «C’est évidemment plus fort que les précédents adversaires et on va pouvoir s’étalonner. En fonction de la performance, on se dira soit qu’il existe encore une classe d’écart, soit qu’on est parti pour accomplir quelque chose de grand. On sait que ça va être chaud, il y a une certaine excitation et pour certains supporters, c’est le match de l’année.» Les Gardois ne sont jamais allés s’imposer chez le voisin héraultais et même si l’issue de cette rencontre ne conditionnera en rien l'épilogue du championnat, le vainqueur aura au moins pris un ascendant psychologique. «Notre objectif est de viser le top 4 et de décrocher un billet européen.» Hugo Kamtchop-Baril reste parfaitement lucide. Un bon parcours avec Nîmes peut lui ouvrir d’autres horizons. Comme il y a deux ans, lorsque son nom était évoqué dans l’entourage de Guillaume Gille. «C’est sûr que c’est dans un coin de ma tête mais j’ai d’abord envie de m’imposer comme un gros pivot des meilleures équipes du championnat. Ensuite, ce poste est sans doute celui qui est le plus difficilement accessible en équipe de France parce que ceux qui l’occupent, sont parmi les meilleurs mondiaux. Si ça doit se faire, je saisirai ma chance. Mais je ne me focalise pas dessus.» 

Hugo Kamtchop-Baril a des étoiles dans les yeux 

LMSL

samedi 14 octobre 2023 - © Yves Michel

 4 min 37 de lecture

Ce dimanche, Montpellier accueille Nîmes dans un derby qui opposera deux formations invaincues en championnat. Le pivot de l’USAM Hugo Kamtchop-Baril, blessé la majeure partie de la saison dernière, va découvrir pour la 1ère fois depuis qu’il est dans le Gard, la ferveur que draine cette confrontation.

C’est l’histoire d’un p’tit Rochelais qui par atavisme maternel aurait pu tomber dans la marmite dès son plus jeune âge mais qui en suivant les traces de son père a commencé par le karaté et ensuite, gouté au rugby. Le déclic pour le hand intervient sur le tard, à 14 ans. Et tout s’enchaîne. Les clubs de Surgères et de Niort pour l’apprentissage, le pôle Espoirs de Poitiers, le centre de formation de Cesson où il signera pro en 2017, la filière fédérale et des résultats en équipe de France jeunes avec la génération 96-97 où il côtoie les Fabregas, Minne, Richardson, Mem et autre Yanis Lenne. Hugo Kamtchop-Baril a véritablement le pied à l’étrier. «J’avais de bonnes prédispositions physiques et j’ai été assez vite repéré. Ça fonctionnait plutôt pas mal jusqu’à ce que je ressente une inflammation au niveau des tendons rotuliens. Une vraie galère car cela me perturbait dans ma vie sportive et mon quotidien.» Il songe même à renoncer à cette voie royale qui semblait tracée tant la douleur est intense. «Je me suis fait opérer mais ça ne s’est pas arrangé. J’ai pourtant tenu bon et Cesson m’a même prolongé. Ça m’a aidé vraiment à passer un cap.» Avec du repos et un certain détachement par rapport à la blessure, la gêne devient moins perturbante. Les deux dernières années passées à Cesson seront les plus intenses, les plus qualitatives aussi. Le pivot figure parmi les meilleurs du championnat. Après huit saisons en Bretagne, il change d’air et répond aux sollicitations de Nîmes. «J’avais envie de découvrir autre chose, sortir d’un certain confort et voir ce que j’étais capable de produire à un niveau plus élevé.» Ses débuts dans la formation gardoise sont prometteurs. Jusqu’à la 6ème journée, ce 21 octobre 2022 et une poignée de secondes sur le parquet du Parnasse face à Istres. 

Sur un appui, son genou droit lâche. Le diagnostic médical est implacable, rupture des ligaments croisés. « Sur le coup, je ne l’ai pas trop mal vécu en me disant que je n’étais le seul à qui ça arrivait. Les questions, je me les suis posées un peu plus tard. » L’intervention chirurgicale n’intervient qu’en novembre. Peu importe, le protocole de soins commence dès le lendemain de la blessure. Même s’il ne veut brûler aucune étape, le joueur a déjà basculé sur l’après. «On a profité de cette période pour bosser sur le haut du corps mais aussi avec les kinés, sur les quadriceps, explique Marc Teissonnière, le préparateur physique de l’USAM. En prévention de l’opération pour gagner un peu de temps. Nous nous sommes retrouvés en janvier après les fêtes.» Dès lors, Hugo ne compte plus les tractions, les squats, les sauts, bref, enchaîne tous les exercices et le travail de réathlétisation auquel il doit consentir pour revenir à son meilleur niveau. C’est à ce prix qu’il aura le feu vert des médecins pour réintégrer le groupe. «Il nous a bluffés. C’est un garçon très fort physiquement mais aussi psychologiquement. Un gros bosseur. Il sait où il veut aller et comment s’y prendre. Par moments, on était même obligé de le freiner. Quand on voit ce qu’il fait depuis la reprise, on peut être satisfait. Et il va encore progresser car il a de la marge.»



Pour preuve, son rendement par rapport à la saison passée à la même époque est équivalent. Il est même en avance. « Honnêtement, je ne m’attendais pas à réaliser un aussi bon début de saison, valide le principal concerné. Les gars arrivent à me trouver et je parviens à bien me projeter. Je suis vraiment content même si je ne suis pas encore au top de mes sensations dans le jeu.» Ce dimanche, c’est un 1er gros test auquel Nîmes sera confronté avec le déplacement à Montpellier (qui avec l’USAM et le PSG, compte 5 succès en autant de rencontres). Hugo aura un regard neuf sur ce derby qui passionne toute une région. «C’est évidemment plus fort que les précédents adversaires et on va pouvoir s’étalonner. En fonction de la performance, on se dira soit qu’il existe encore une classe d’écart, soit qu’on est parti pour accomplir quelque chose de grand. On sait que ça va être chaud, il y a une certaine excitation et pour certains supporters, c’est le match de l’année.» Les Gardois ne sont jamais allés s’imposer chez le voisin héraultais et même si l’issue de cette rencontre ne conditionnera en rien l'épilogue du championnat, le vainqueur aura au moins pris un ascendant psychologique. «Notre objectif est de viser le top 4 et de décrocher un billet européen.» Hugo Kamtchop-Baril reste parfaitement lucide. Un bon parcours avec Nîmes peut lui ouvrir d’autres horizons. Comme il y a deux ans, lorsque son nom était évoqué dans l’entourage de Guillaume Gille. «C’est sûr que c’est dans un coin de ma tête mais j’ai d’abord envie de m’imposer comme un gros pivot des meilleures équipes du championnat. Ensuite, ce poste est sans doute celui qui est le plus difficilement accessible en équipe de France parce que ceux qui l’occupent, sont parmi les meilleurs mondiaux. Si ça doit se faire, je saisirai ma chance. Mais je ne me focalise pas dessus.» 

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Résultats de la dernière journée

Jour.  Equ Rec  Equ Vis  Score  Stats  Date 
#25 Montpellier Chartres 37 30 25/04/2025 20:00
#25 Chambéry Créteil 34 28 25/04/2025 20:00
#25 Paris Tremblay 30 26 26/04/2025 20:00
#25 Ivry Toulouse 28 29 25/04/2025 20:30
#25 Aix en Provence Istres 31 30 25/04/2025 20:00
#25 Nîmes Dunkerque 29 23 25/04/2025 20:00
#25 St Raphael Nantes 16/05/2025 20:00
#25 Limoges Cesson 30 29 25/04/2025 20:00

Prochaine journée

Journée  Equ Rec  Equ Vis  Date 
#26 Toulouse Montpellier 02/05/2025 20:00
#26 Dunkerque Aix en Provence 03/05/2025 20:00
#26 Paris Limoges 04/05/2025 17:00
#26 Istres Nîmes 02/05/2025 20:00
#26 Cesson Chambéry 04/05/2025 18:00
#26 Tremblay St Raphael 03/05/2025 20:00
#26 Nantes Ivry 03/05/2025 20:30
#26 Chartres Créteil 02/05/2025 20:00

Classement

Place Journée  Equipe  MJ  Vic  Nul  Déf 
1 Paris 47 25 23 1 1
2 Montpellier 43 25 21 1 3
3 Nantes 42 24 21 0 3
4 Toulouse 30 25 14 2 9
5 St Raphael 29 24 14 1 9
6 Nîmes 29 25 13 3 9
7 Limoges 25 25 12 1 12
8 Aix en Provence 24 25 12 0 13
9 Chambéry 23 25 11 1 13
10 Tremblay 19 25 9 1 15
11 Dunkerque 18 25 8 2 15
12 Istres 17 25 8 1 16
13 Chartres 16 25 8 0 17
14 Créteil 14 25 7 0 18
15 Cesson 13 25 5 3 17
16 Ivry 9 25 4 1 20