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Manon Houette, l'Europe centrale

EHF League

vendredi 10 novembre 2023 - © Laurent Hoppe

 4 min 57 de lecture

Fan inconditionnelle des coupes continentales, l'ailière gauche de Chambray-les-Tours les a toutes jouées en douze ans de présence au plus haut niveau. Les épopées mémorables vécues avec Fleury-les-Aubrais et Metz ont déjà récompensé son assiduité. Samedi, elle entamera sa onzième campagne par la réception des Tchèques de Most, au troisième tour aller de la C2. Sa mission : ramener le CTHB en phase de groupes.

Or mondial, or continental, argent olympique, trois championnats de France, deux coupes nationales et même une compétition disparue (Coupe de la Ligue, deux fois). Le palmarès de Manon Houette est un modèle d'exhaustivité. « Je ne suis pas tellement du genre à cocher des cases », remarque l'ailière gauche (31 ans, 104 sélections). Rien n'y manque, si ce n'est une coupe d'Europe.

 

Par deux fois, la Sarthoise est passée près de compléter sa collection. Très près en mai 2015, lorsque Fleury-les-Aubrais, à l'apogée de l'ère Bougeant, avait abordé la finale retour de Coupe des vainqueures de coupe avec un but d'avance sur Midtjylland. « Faire partie du premier effectif à jouer une finale européenne avec Fleury, c'est un sacré souvenir. Le niveau était très élevé. J'ai le sentiment d'avoir perdu assez largement (-4 au retour au Danemark, en réalité), mais je suis très fière de la saison européenne qu'on avait réussi. » Sur la route du stade ultime, le FLHB de Barbosa, Mangué et Niombla avait notamment écarté Zvenigorod (quart) et Niederösterreich (demi-finale), des ensembles qui comptaient à l'époque. « Personne ne nous attendait. »

 

Quatre ans plus tard, changement de décor et d'échelle. Pour sa deuxième saison à Metz, Houette se présente au Final Four de C1. « C'était la récompense de deux saisons pleines de Ligue des Champions. C'était génial de pouvoir y aller avec une équipe française. La qualification contre (le CSM) Bucarest, contre qui on s'était faites éliminer l'année d'avant, était belle. » Mais le week-end VIP à Budapest s'avérera douloureux, au-delà des deux revers subis contre Rostov (demie) et Kristiansand (petite finale). « Émotionnellement, physiquement, mentalement, c'était très compliqué. On avait envie de faire quelque chose, mais c'était quelque chose de très particulier, qu'on ne connaissait pas. Je m'étais aussi blessée sur le second match. »

 

Reste que 2015 et 2019 demeurent les deux sommets d'une carrière européenne en club lancée au bas de l'échelle. En Challenge Cup, l'équivalent d'une C4, en novembre 2011. Futur demi-finaliste de l'édition en question, Fleury affrontait les Islandaises de Kopavogur, avec aller et retour le même week-end, au Palais des sports d'Orléans (39-22, 46-18). Un souvenir brumeux, presque effacé, douze ans plus tard. « C'est difficile de se souvenir de tout, s'excuse celle qui avait inscrit six buts le jour de sa première (*). Parfois, des souvenirs en font disparaître d'autres. Tant mieux, ça veut dire que j'ai pu en avoir plein. »

 

En n'ayant connu que deux saisons blanches depuis ses débuts pros (2012-13 et 2021-22), Manon Houette s'est effectivement forgé une vaste culture européenne. Les formats des épreuves ont beau avoir évolué en plus d'une décennie, pris de l'embonpoint, il n'existe rien de mieux pour garnir un calendrier, sortir de l'ordinaire. « Cette saison, depuis septembre, on a eu plusieurs fois un match tous les dix jours, illustre-t-elle. Quand il y a deux ou trois matches dans le mois, c'est vraiment peu. On essaie de se motiver par tous les moyens avec des entraînements, de la préparation, mais le plus chouette à jouer reste la compétition. »

 

Des joutes à l'international, la Chambraysienne dont le contrat arrive à échéance en fin de saison en a connu partout. Quatre clubs successifs, quatre approches différentes. « Avec Thüringen (2016-17), ou à Fleury (la saison d'avant), c'était difficile de performer à chaque match de Ligue des Champions, tellement le niveau est relevé. On avait l'effectif pour faire de bons matches à domicile, mais c'était globalement plus difficile à l'extérieur. A Metz, clairement, l'objectif était de tout gagner. J'étais là-bas pour cette raison. Avec Chambray, c'est encore différent : le club participe à l'EHF depuis trois ans, mais en tours de qualif (**). Là, l'idée serait de marquer Chambray comme un club qui existe sur la scène européenne, dans une compétition où il est possible d'exister pour une équipe de notre calibre. »

 

Treize mois après être tombé sur le « gros calibre » Thüringen, le quatrième de LBE retente donc sa chance en Ligue européenne. Il recevra Most au troisième tour aller, ce samedi soir, puis visitera le meilleur club tchèque au retour, sept jours plus tard. « C'est une équipe à notre portée. Malgré tout, je reste extrêmement méfiante. Most était une équipe de Ligue des Champions la saison dernière, et la République Tchèque est une nation qui sait très bien jouer au handball. On sera mises en danger sur les deux matches, mais je suis persuadée qu'on répondra présentes. »

 

« Dans notre groupe, on a aussi pas mal de jeunes novices qui ne connaissent pas la compétition, et on a eu du mal à stabiliser nos performances depuis le début de la saison. » D'où l'intérêt de pouvoir s'appuyer sur une guide expérimentée, familière du contexte. Voire plusieurs, avec Laura van der Heijden et Nadia Offendal. « A nous d'essayer de dégager de la stabilité émotionnelle, et au staff de donner les consignes les plus claires possibles pour que chacune sache quel rôle elle aura. »


Chambray-les-Tours – Most (RTC), samedi 11 novembre (20 h)

Nantes entre également en lice au troisième tour. Dimanche à 17 h, les joueuses d'Helle Thomsen affronteront Molde (NOR), tombeur de Dijon au tour précédent.


(*) selon les données de l'EHF, Manon Houette totalise à ce jour 299 buts en Coupes d'Europe.

(**) Chambray s'était qualifié pour les poules de la Ligue européenne dès sa première participation, en 2021-22.

Manon Houette, l'Europe centrale 

EHF League

vendredi 10 novembre 2023 - © Laurent Hoppe

 4 min 57 de lecture

Fan inconditionnelle des coupes continentales, l'ailière gauche de Chambray-les-Tours les a toutes jouées en douze ans de présence au plus haut niveau. Les épopées mémorables vécues avec Fleury-les-Aubrais et Metz ont déjà récompensé son assiduité. Samedi, elle entamera sa onzième campagne par la réception des Tchèques de Most, au troisième tour aller de la C2. Sa mission : ramener le CTHB en phase de groupes.

Or mondial, or continental, argent olympique, trois championnats de France, deux coupes nationales et même une compétition disparue (Coupe de la Ligue, deux fois). Le palmarès de Manon Houette est un modèle d'exhaustivité. « Je ne suis pas tellement du genre à cocher des cases », remarque l'ailière gauche (31 ans, 104 sélections). Rien n'y manque, si ce n'est une coupe d'Europe.

 

Par deux fois, la Sarthoise est passée près de compléter sa collection. Très près en mai 2015, lorsque Fleury-les-Aubrais, à l'apogée de l'ère Bougeant, avait abordé la finale retour de Coupe des vainqueures de coupe avec un but d'avance sur Midtjylland. « Faire partie du premier effectif à jouer une finale européenne avec Fleury, c'est un sacré souvenir. Le niveau était très élevé. J'ai le sentiment d'avoir perdu assez largement (-4 au retour au Danemark, en réalité), mais je suis très fière de la saison européenne qu'on avait réussi. » Sur la route du stade ultime, le FLHB de Barbosa, Mangué et Niombla avait notamment écarté Zvenigorod (quart) et Niederösterreich (demi-finale), des ensembles qui comptaient à l'époque. « Personne ne nous attendait. »

 

Quatre ans plus tard, changement de décor et d'échelle. Pour sa deuxième saison à Metz, Houette se présente au Final Four de C1. « C'était la récompense de deux saisons pleines de Ligue des Champions. C'était génial de pouvoir y aller avec une équipe française. La qualification contre (le CSM) Bucarest, contre qui on s'était faites éliminer l'année d'avant, était belle. » Mais le week-end VIP à Budapest s'avérera douloureux, au-delà des deux revers subis contre Rostov (demie) et Kristiansand (petite finale). « Émotionnellement, physiquement, mentalement, c'était très compliqué. On avait envie de faire quelque chose, mais c'était quelque chose de très particulier, qu'on ne connaissait pas. Je m'étais aussi blessée sur le second match. »

 

Reste que 2015 et 2019 demeurent les deux sommets d'une carrière européenne en club lancée au bas de l'échelle. En Challenge Cup, l'équivalent d'une C4, en novembre 2011. Futur demi-finaliste de l'édition en question, Fleury affrontait les Islandaises de Kopavogur, avec aller et retour le même week-end, au Palais des sports d'Orléans (39-22, 46-18). Un souvenir brumeux, presque effacé, douze ans plus tard. « C'est difficile de se souvenir de tout, s'excuse celle qui avait inscrit six buts le jour de sa première (*). Parfois, des souvenirs en font disparaître d'autres. Tant mieux, ça veut dire que j'ai pu en avoir plein. »

 

En n'ayant connu que deux saisons blanches depuis ses débuts pros (2012-13 et 2021-22), Manon Houette s'est effectivement forgé une vaste culture européenne. Les formats des épreuves ont beau avoir évolué en plus d'une décennie, pris de l'embonpoint, il n'existe rien de mieux pour garnir un calendrier, sortir de l'ordinaire. « Cette saison, depuis septembre, on a eu plusieurs fois un match tous les dix jours, illustre-t-elle. Quand il y a deux ou trois matches dans le mois, c'est vraiment peu. On essaie de se motiver par tous les moyens avec des entraînements, de la préparation, mais le plus chouette à jouer reste la compétition. »

 

Des joutes à l'international, la Chambraysienne dont le contrat arrive à échéance en fin de saison en a connu partout. Quatre clubs successifs, quatre approches différentes. « Avec Thüringen (2016-17), ou à Fleury (la saison d'avant), c'était difficile de performer à chaque match de Ligue des Champions, tellement le niveau est relevé. On avait l'effectif pour faire de bons matches à domicile, mais c'était globalement plus difficile à l'extérieur. A Metz, clairement, l'objectif était de tout gagner. J'étais là-bas pour cette raison. Avec Chambray, c'est encore différent : le club participe à l'EHF depuis trois ans, mais en tours de qualif (**). Là, l'idée serait de marquer Chambray comme un club qui existe sur la scène européenne, dans une compétition où il est possible d'exister pour une équipe de notre calibre. »

 

Treize mois après être tombé sur le « gros calibre » Thüringen, le quatrième de LBE retente donc sa chance en Ligue européenne. Il recevra Most au troisième tour aller, ce samedi soir, puis visitera le meilleur club tchèque au retour, sept jours plus tard. « C'est une équipe à notre portée. Malgré tout, je reste extrêmement méfiante. Most était une équipe de Ligue des Champions la saison dernière, et la République Tchèque est une nation qui sait très bien jouer au handball. On sera mises en danger sur les deux matches, mais je suis persuadée qu'on répondra présentes. »

 

« Dans notre groupe, on a aussi pas mal de jeunes novices qui ne connaissent pas la compétition, et on a eu du mal à stabiliser nos performances depuis le début de la saison. » D'où l'intérêt de pouvoir s'appuyer sur une guide expérimentée, familière du contexte. Voire plusieurs, avec Laura van der Heijden et Nadia Offendal. « A nous d'essayer de dégager de la stabilité émotionnelle, et au staff de donner les consignes les plus claires possibles pour que chacune sache quel rôle elle aura. »


Chambray-les-Tours – Most (RTC), samedi 11 novembre (20 h)

Nantes entre également en lice au troisième tour. Dimanche à 17 h, les joueuses d'Helle Thomsen affronteront Molde (NOR), tombeur de Dijon au tour précédent.


(*) selon les données de l'EHF, Manon Houette totalise à ce jour 299 buts en Coupes d'Europe.

(**) Chambray s'était qualifié pour les poules de la Ligue européenne dès sa première participation, en 2021-22.

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