Pour la première et la dernière fois de ce Mondial, l'équipe de France a rencontré un adversaire d'un autre continent. La Chine avait réussi à s'inviter dans le Top 16 planétaire en grillant la politesse aux Tchèques, dans le deuxième match du premier tour (27-26) ? Elle n'ira pas plus haut, comme la Corée du Sud et l'Egypte dans les autres groupes du tour principal. Les vice-championnes d'Asie n'ont en effet vu que du bleu dans un match 4 à sens unique. Celui désigné par Nina Dury et Manon Errard dès le coup d'envoi. A l'image du bloc défensif, des trois premiers arrêts d'Alix Tignon, la capitaine dijonnaise et l'ailière messine étaient d'humeur à ne rien laisser passer. En moins de sept minutes, temps nécessaire pour qu'elles assènent un 6-0, la voie royale des quarts de finale était dégagée.
Sur un tapis de lutte, cela s'appelle une supériorité écrasante. A peine contestée de part et d'autre du repos, quand une paire de Liu (Xuedan la demi-centre, Yuting l'ailière gauche) a inscrit cinq buts d'affilée (16-6 à la 26ème, 16-10 à la 31ème). Le temps, aussi de s'accoutumer à la défense 2-4 sortie du chapeau de la sélectionneuse adverse, l'ex-pivot monténégrine Suzana Lazovic, et la massicoteuse s'est remise à tourner à plein régime (21-12, 38ème puis 33-13, 50ème). A la manœuvre, Clémence Nikinkanda au pivot, Sissoko (photo de tête) et Monteillet sur la base arrière, Genyah et Texier sur les ailes et en contre. Sans oublier Zazie Samzun (6 arrêts en seconde période) pour étirer à l'infini le supplice chinois : six buts inscrits au retour du vestiaire, 33 % de réussite au tir. A contrario, quand le taux d'efficacité français atteint 70 %, et le nombre de buts encaissés (15) l'étiage, le collectivisme n'a que du bon.
Avec une rigueur maximale, un équilibre des temps d'expression qui n'aurait pas déplu à l'Arcom (surtout cette semaine), les Bleuettes d'Eric Baradat ont donc validé leur présence en phase finale. Elles veulent maintenant, et c'est légitime, se présenter invaincues au seuil des matches à élimination directe. Une ambition partagée par des Suédoises comptant également quatre victoires de rang. Celle obtenue plus tôt ce lundi face à l'Allemagne (26-25) a toutefois demandé plus d'efforts aux Scandinaves. Et si, pour leur faire tirer encore plus la langue, la France montait autant de ballons que pendant sa récréation ?
FRANCE – CHINE : 42-15 (16-9)
Lundi 24 juin 2024, à Skopje (MCD). 100 spectateurs. Arbitres : Mmes Balvan et Prastalo (BOS).
FRANCE : Tuccella 6/7 (1/1
penalty) ; A. Sissoko 5/8 ; Monteillet 5/11 ; Genyah 4/4 ; Nikinkanda
4/4 ; Texier 4/7 ; Errard 3/3 ; Dury (capitaine) 3/4 ; Mbata 3/5 ; F.
Karamoko 2/3 ; L. Borg 1/1 ; Perret 1/1 ; E. Borg 1/2 ; Pintat.
Gardiennes : Tignon (30 mn, 9 arrêts) puis Samzun (30 mn, 6 arrêts).
2 minutes : Mbata (38'), Nikinkanda (44').
Evolution du score : 6-0 (7') ; 9-1 (14') ; 11-2 (16') ; 14-4 (19') ; 16-5 (25') ; 19-11 (35') ; 25-12 (41') ; 30-13 (45') ; 33-14 (51') ; 38-14 (55').