10 secondes de folie auront gaché ce qui devait être une fête. On était entré dans le dernier quart d'heure, les Tricolores étaient en tête depuis le début de la rencontre, ils avaient largement dominé les vingt 1ères minutes, avaient éprouvé quelques difficultés par la suite et à ce moment très précis, ils pouvaient augmenter leur avance à +3. Une passe mal assurée de Reyhan Zuzo, Kyllian Prat qui essaie de sauver la sortie en touche, la glissade le projette dans les pieds du banc espagnol et s'ensuit une scène ubuesque. Le jeune entraîneur de la "Rojita" Javier Fernandez Lopez dans un geste désespéré, se rue sur le ballon et tente de le subtiliser au Français qui se rebiffe. Le jeu est arrêté et les cadres des deux formations ont du mal à calmer leurs joueurs. Les arbitres Rafik Heddid et Morgan Picot ont pris la bonne décision, celle d'exclure définitivement les deux excités avec un rapport à la clé. Sur un tournoi comme le Tiby, ce genre de scène n'a pas lieu d'être. 

On retiendra tout de même que l'équipe de France a remporté les deux rencontres qui lui étaient proposées. Jeudi largement face à la Hongrie et ce samedi, à couteaux tirés face à l'Espagne. Une nation référence dans cette catégorie d'âge puisqu'elle est championne du Monde en U19 et surtout championne d'Europe l'an passé en U20. Et même si des pièces maîtresses comme les jumeaux Cikusa étaient absentes, l'effectif qui avait fait le déplacement en Seine-et-Marne, était de qualité. 

Pour autant, d'entrée, les Français ont pris la dimension de leur adversaire et trouvé des solutions notamment pour passer un système défensif très haut. Belco Ayeva (photo de tête) et Kyllian Prat vont utiliser cette profondeur et les espaces pour faire la différence. Une certaine imprécision voire mésentente du côté des Espagnols leur facilitera la tâche. Et les Bleus, tout en maîtrise vont prendre le large et mener jusqu'à six longueurs (13-7 à la 18è). Sauf qu'entre temps, Guillaume Joli avait décidé de faire souffler ses titulaires. Le technicien tricolore en conviendra, son banc a eu du mal à soutenir la comparaison. 

A la réaction attendue des Espagnols, galvanisés par les parades de Pau Panitti leur gardien, va se rajouter des pertes de balle, des approximations, un manque de rigueur dans le dernier geste et une certaine indiscipline chez les Bleus. Atteindre la pause avec deux unités de mieux (16-14) était véritablement un moindre mal. 



Le retour du vestiaire ne sera pas tranquilisant. Le portier de Granollers toujours en réussite sur sa ligne et des Tricolores qui cafouillent leur handball (17-18 à la 34è). Heureusement, Noé Rataboul entré au relais de Stanis Soullier dans la cage, va remettre ses partenaires dans le droit chemin. A ce moment de la partie, le Raphaélois ne savait pas qu'il serait l'homme déterminant de la fin, juste avant le buzzer. L'écart était plus serré. Pas plus d'un but d'avance avec des Espagnols de plus en plus déterminés à ne pas se laisser déborder. De leur côté, les Bleus avaient du mal à retrouver l'intensité et la vitesse qu'ils avaient imposés dans le 1er acte. La tension était palpable, elle débouchera sur le triste épisode entre Prat et le coach espagnol. 

La sortie définitive de leur coéquipier a eu sans doute l'avantage de resserrer les liens au sein de la formation tricolore qui a puisé dans ses ressources pour rester devant. A quelques secondes du buzzer, les jeunes ibères, à 7 contre 6, vont avoir l'occasion d'obtenir l'égalisation mais le tir du demi-centre Alejandro Pisonero va trouver Rataboul sur sa trajectoire. Tous les Français vont se jeter sur leur gardien qui venait de les sauver de l'aléatoire séance des tirs au but. Score final: 27-26 et un large sourire sur le visage de Guillaume Joli qui pourra encore un peu plus étoffer sa feuille de route et monter en gamme sa préparation pour le Mondial u21 qui aura lieu en Pologne en juin prochain.