Pas besoin d'être calé en informatique pour activer un pare-feu. De la concentration, de l'agilité et du talent suffisent. Une méthode simple, appliquée avec succès par Dijon ce dimanche. Dans leur premier quart de finale de Coupe d'Europe depuis 2009 (Challenge Cup, élimination par Nîmes), le premier en C2, les Côte-d'Oriennes ont repoussé les Flames, effigie du club de Bensheim/Auerbach... jusque sur le pare-brise du bus, emprunté à la sélection allemande.
Si un début d'incendie, imputable à l'indiscipline défensive, a existé (3-6, 9ème), celui-ci a été patiemment circonscrit par les joueuses de Clément Alcacer : 9-7 à la 15ème, 12-9 trois minutes plus tard, 15-10 à la 24ème. +5, c'est également leur marge à la mi-temps (18-13), consolidée par Dorothée Blaise. « Il y avait un peu de pression pour ne pas louper ce rendez-vous, reconnaît Manon Gravelle (photo). Ensuite, le jeu a dépassé l'enjeu. On a surfé sur ce qu'on faisait de bien, en ayant confiance en notre projet. On ne voulait rien leur laisser. »
La JDA n'a pas lâché le morceau dans la demi-heure suivante, même si tout a été à refaire à dix minutes du terme (26-26, 50ème). Pas question non plus de renoncer à la variété offensive déterminante dans le gain de la manche aller (31-27). « On savait que Bensheim défendrait fort, avec beaucoup d'entraide, explique l'arrière de 27 ans qui quittera le club en fin de saison. L'enjeu était de faire circuler au mieux la balle. On a trouvé beaucoup de solutions sur les extérieurs, c'est positif, mais on a également trouvé de loin, sur des rentrées, etc. Tout le monde a été au rendez-vous, a tiré son épingle du jeu. » Claire Vautier, l'arrière gauche (7/10), et Rosario Urban Medel, l'ailière droit argentine (5/5), un peu plus que les autres.
Renforcées depuis quelques jours par Gnonsiane Niombla, joker médical de Stine Lonborg, les Dijonnaises ont fait la moitié du chemin vers le Final Four de Graz (Autriche), programmé le premier week-end de mai. La suite du trajet, et par extension du rêve continental, passera par le Land de Hesse, dans six jours. « Quatre buts (d'avance), ce n'est rien, prévient Gravelle. On sera encore plus attendues, dans une salle où il est difficile d'aller gagner. » Paris 92 l'avait constaté à ses dépens en poules (défaite 28-24, le 8 février). « Ca sera un match à la vie, à la mort. Chacune devra donner encore plus pour décrocher cette qualification. Mais l'équipe en est grandement capable. » Surtout, ne pas glisser à l'amorce du dernier virage, si près du but, sous la pression allemande...
DIJON – BENSHEIM (ALL) : 31-27
(18-13)
Dimanche 23 mars 2025. 1900
spectateurs. Arbitres : Mmes Schaad et Müijller (SUI).
DIJON : Vautier 7/10 ; Urban
Medel 5/5 ; M. Plotton 5/8 (4/4 penaltys) ; Dury 4/7 ; Valero 3/3 ;
Pintat 3/5 ; Sivertsen 3/8 ; Blaise 1/1 ; Niombla 0/2. Gardiennes
: Giegerich (9/28 arrêts, dont 0/1 penalty) et M. Dos Reis (3/11 arrêts, dont 0/1 penalty). 2 minutes : Pintat (3'), Niombla (8'), Vautier (14' et 33'), Dury (28'). Entraîneur : C.
Alcacer.
Match retour samedi 29 mars (16 h).