Toulouse a craqué en seconde période
Direction la côte portugaise pour le Fénix, qui a fort à faire face à Porto, l’une des grosses écuries d’Europe. Habitué à la Ligue des Champions, le club portugais fait figure de favori dans cette compétition.
Toulouse avait coché ce match. Malgré seulement deux victoires sur les huit derniers matchs et une contre-performance le week-end dernier face à Tremblay, le Fénix veut se remobiliser. Arrivés dès dimanche, les hommes de Danijel Andjelkovic devront néanmoins composer sans leur capitaine et meilleur buteur, Nemanja Ilic. L’absence du Portugais Gonçalo Vieira vient compliquer encore un peu plus la tâche. Un défi immense, mais pas impossible.
On s’attendait à du rythme, et le début de match a tenu ses promesses ! Dix buts en six minutes, l’intensité est bien présente malgré une Pavilhão Dragão Arena à moitié remplie. Toulouse rentre bien dans son match avant de buter sur le portier suédois Fabian Norsten (5 arrêts en 14 minutes). Porto en profite et inflige un 8-1.
Heureusement, l’ailier Téo Jarry, auteur de cinq buts dans cette première période, relance Toulouse, qui reste au contact. Solides dans l’impact physique, les Toulousains s’adaptent aussi tactiquement. Le passage en défense 5-1 leur permet de récupérer davantage de ballons. Les choix de Danijel Andjelkovic portent leurs fruits : son attaque à sept compense l’absence de tireurs de loin, et l’entrée en jeu de Yassine Belkaied (50 % d’arrêts, 4/8) stabilise la défense. Le Fénix rejoint les vestiaires à hauteur des Portugais. 16-16 à la pause.
Rapidement, un premier temps faible se fait sentir du côté de Fénix. L’attaque à sept est de nouveau mise en place, mais l’efficacité au tir n’est pas au rendez-vous. À l’entame du dernier quart d’heure, Toulouse ne compte que deux buts de retard et peut remercier Yassine Belkaied, toujours impérial dans ses cages.
Malgré tout, l’abandon de la défense 5-1 peut être regretté tant l’impact de Pedro Valdés à neuf mètres fait des ravages (8 buts). Le match perd alors en fluidité, en partie à cause du comportement des supporters portugais : insultes, coups de sifflet incessants… Une atmosphère tendue qui perturbe les joueurs. Porto en profite pour hausser son niveau et creuser l’écart (+5 à la 47’).
Touché mais pas coulé, Toulouse tente de réagir. Matthieu Marmier, efficace en fin de match (3/3), relance les siens. À quatre minutes du terme, le Fénix revient à trois longueurs et garde espoir. Mais le dernier temps-mort posé par Porto est décisif : les Portugais optent pour une attaque à sept, un choix payant puisqu’ils reprennent immédiatement un avantage de sept buts. Cruel pour Toulouse…
L’addition est salée. Trop de temps faibles en seconde période ont coûté cher aux Toulousains. Il faudra vite se remobiliser avec la réception de Cesson ce vendredi, avant de repartir au combat mardi prochain pour tenter de décrocher une place en quart de finale.
European League, Huitième de finale aller
Pavilhão Dragão Arena, Porto (Portugal), mardi 25 mars
Porto - Toulouse : 36-29 (MT : 16-16)
Arbitres : Miljan Vesovic & Novica Mitrovic (Monténégro)
Évolution du score : 2-5 (5) 7-6 (10) 10-6 (15) 13-10 (20) 15-13 (25) 16-16 (MT) 19-18 (35) (40) 25-22 (45) 29-25 (50) 31-27 (55) 36-29 (FIN)
Limoges aura besoin d’un exploit au retour
Les déplacements en Suisse ne sont jamais simples. Il suffit de demander à Montpellier, qui s’était imposé d’un seul petit point dans cette même salle il y a trois semaines. Pour Limoges, participer à une coupe d’Europe relevait déjà de l’exploit, alors atteindre la phase finale est tout simplement exceptionnel.
Face à eux, les Suisses de Kriens, poids lourd du handball helvétique et récents vainqueurs de la Coupe de Suisse fin février. Deuxièmes de leur championnat, ils possèdent de solides arguments, à commencer par leur pivot Marin Sipic, l’un des meilleurs au monde. Sur le papier, les deux équipes affichent des profils opposés : les Suisses misent sur leur vitesse et leur explosivité, tandis que Limoges s’appuie sur sa puissance physique. Mais le LH doit composer avec les absences d’Ewan Kervadec et surtout de Matej Hrstic.
Le début de rencontre est marqué par quelques imprécisions côté limougeaud, permettant aux Suisses de prendre deux à trois longueurs d’avance. Kevin Bonnefoi, l’ancien gardien de Montpellier et de Cesson-Rennes, brille dans les cages de Kriens avec 6 arrêts en première période. Mais un coup dur vient refroidir la salle : l’international suisse Jonas Schelker, récemment revenu d’une rupture des ligaments croisés du genou droit, se blesse gravement au genou gauche.
Limoges resserre alors sa défense et parvient à passer devant. Un problème persiste néanmoins : l’intenable Marin Sipic, qui martyrise la défense limougeaude. Les erreurs de transmission refont surface du côté des hommes d’Alberto Entrerríos. Un manque de concentration qui coûte cher, car en face, Kriens se montre chirurgical et creuse l’écart à la pause : 17-14. Limoges est toujours dans le match malgré ses 11 pertes de balles.
Le retour des vestiaires est catastrophique. Kriens reprend sur les mêmes bases : une défense haute, un jeu rapide et les pertes de balles limougeaudes n’arrangent rien. Un 4-0 encaissé et déjà sept buts de retard. Côté Limoges, les postes 3 défensifs sont en grande difficulté. Quand ce n’est pas le pivot Sipic qui fait des ravages, c’est le demi-centre Sigrist qui domine les duels. À eux deux, ils inscriront 50 % des buts de leur équipe (18 buts au total).
Mais lorsque la défense finit par se stabiliser, c’est Kevin Bonnefoi qui s’impose à nouveau. Avec 10 arrêts, il empêche tout espoir de retour. À dix minutes du terme, Kriens n’a plus qu’à gérer. Il reste un match retour à domicile, un élément qu’Alberto Entrerríos ne manque pas de rappeler à ses joueurs lors de son dernier temps-mort. Se battre et ne pas abdiquer. Pour cela, il peut compter sur Jenilson Varela, excellent en seconde période (4/4).
Le LH jette ses dernières forces, mais l’écart ne se réduit pas. Kriens prend une option pour les quarts avec cette victoire +7 (36-29). Il faudra un exploit à Beaublanc pour espérer poursuivre l’aventure européenne la semaine prochaine. Un motif d’espoir tout de même : Kriens aura deux matchs de championnat à disputer contre un seul pour Limoges avant le match retour. Mais pour y croire, il faudra surtout trouver des solutions pour stopper le duo Sipic-Sigrist.
European League, Huitième de finale aller
Stadthalle Sursee, Sursee (Suisse), mardi 25 mars K
Kriens - Limoges : 36-29 (MT : 17-14)
Arbitres : Marion Kull & Alvar Tint (Estonie)
Évolution du score : 1-1 (5) 5-3 (10) 8-6 (15) 10-10 (20) 13-12 (25) 17-14 (MT) 22-15 (35) 25-19 (40) 28-23 (45) 30-23 (50) 33-27 (55) 36-29 (FIN)