Grands bouleversements, grand coup d'accélérateur. La carrière de Clarisse Mairot a pris beaucoup d'altitude en 2024-2025. En club, l'ancienne Bisontine (24 ans) n'a été prise d'aucun vertige en rejoignant le Brest Bretagne HB. Au contraire, elle en est la meilleure buteuse en championnat (4,6 buts de moyenne) comme en Ligue des Champions (5,3).
Son efficacité tous terrains lui a servi de passeport pour l'équipe de France A dès le rassemblement d'octobre, le premier suivant les Jeux. Malgré une forte densité au poste d'arrière gauche (quatre, sur les vingt joueuses mobilisées cette semaine), la Doubienne native de Marnay n'est plus sortie du groupe depuis sept mois. Une installation en douceur, une confiance en son potentiel renouvelée par le sélectionneur. La sœur de Juliette (toujours à l'ESBF) et d'Hugo (joueur à Cernay, N2) peut ainsi continuer sa revue des co-organisateurs du prochain Mondial : les Allemandes en mars, les Néerlandaises en avril...
Clarisse, les Bleues avaient fait
bonne impression le mois dernier, contre l'Allemagne. En
attendez-vous autant face aux Pays-Bas ?
On a fait deux bons matches en mars (victoires 25-28 à Trèves, 30-29 à Besançon). On était assez contentes du résultat. Ça reflétait bien l'investissement mis durant cette semaine. Là, l'objectif sera de faire la même chose contre une autre équipe. On a envie de concrétiser ce stage en réalisant deux belles prestations.
Absentes des podiums internationaux
depuis leur titre mondial (2019), les Oranje restent-elles
redoutables ?
C'est une équipe avec de bonnes joueuses, qui évoluent en Ligue des Champions. Elle n'est pas dans les derniers carrés des dernières compétitions, mais peut être dure à jouer. Elle a des armes pour pouvoir nous embêter. Il faut la prendre au sérieux.
Préparer le championnat du monde dès maintenant, alors que la majorité des nations européennes y jouent leur place en barrages, est-ce appréciable ? Avantageux ?
C'est confortable d'être déjà qualifiées pour la prochaine compétition. En match amical, il y a moins de pression. On peut tenter, expérimenter plus de choses. On a l'objectif de gagner, c'est évident, mais l'approche du match est un peu différente. Dans les rotations mises en place, dans la manière d'entamer le match.
Sébastien Gardillou a suggéré vouloir vous réemployer des deux côtés de la base arrière. Droitière à droite, n'y voyez-vous aucun d'inconvénient ?
Ce n'est pas une surprise. J'évolue aussi un peu à ce poste en club, pour dépanner, en étant plus polyvalente. Ca ne me dérange pas, au contraire.
Vous n'avez manqué aucun des quatre rassemblements de la saison. Vous sentez-vous aujourd'hui bien installée dans le groupe France ?
Maintenant, c'est tout bon. Surtout après avoir fait une compétition (l'Euro) où on reste un mois, voire un mois et demi avec la préparation. Je me suis imprégnée de la manière de fonctionner en équipe de France, que ce soit les entraînements, l'organisation globale, la préparation des matches, etc. Les réglages sont faits. Il faut continuer de s'impliquer, de s'améliorer, de montrer de quoi on est capable.
Parce que vous ne considérez pas votre place en bleu comme acquise, définitive ?
En équipe de France, les places ne sont jamais acquises pour personne. On doit toujours travailler, être performant en club pendant une certaine durée. C'est un équilibre qu'il faut avoir, en essayant de progresser, de s'exprimer au mieux, de profiter des stages pour progresser individuellement sur certaines choses.
Ouvrir plus facilement les portes de la sélection, était-ce le sens de votre transfert de Besançon à Brest, l'an dernier ?
Dans mon projet de carrière, j'avais l'intention de disputer la Ligue des Champions. De jouer contre les meilleures les week-ends, pour voir ce que j'étais capable de faire, et essayer d'arriver petit à petit en équipe de France.
Réunies en sélection, les Bleues de Brest (5) et de Metz (7) étaient adversaires juste avant la semaine internationale, en demi-finale de Coupe de France. Elles le redeviendront juste après, pour le quart franco-français de C1. Comment vivez-vous cette période singulière ?
On n'a pas vraiment le choix. Ce sont les calendriers qui tombent comme ça. De toute façon, en équipe de France, beaucoup de joueuses évoluent en Ligue des Champions, pas toutes dans les mêmes clubs. On est potentiellement confrontées à tomber dans leur poule, à jouer contre elles.. C'est un peu spécial d'être adversaires en match et de se revoir la semaine d'après en tant que coéquipières, c'est sûr, mais on fait la part des choses entre nos vies en club et nos objectifs en équipe nationale.
France – Pays-Bas (match amical), jeudi 10 avril à l'Arena Loire de Trélazé. Coup d'envoi à 20h45. Seconde rencontre samedi 12 avril, au Colisée de Chartres (18 h).