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Plus on est de Bleues, plus on gagne

International

samedi 12 avril 2025 - © Laurent Hoppe

 3 min 57 de lecture

Les Françaises ont battu plus difficilement les Pays-Bas à Chartres (31-28) qu'à Trélazé deux jours plus tôt (31-25). La fin heureuse de la saison internationale a tenu à une inspiration du local de l'étape, Sébastien Gardillou : attaquer à sept dans l'avant-dernière minute. Avant cela, les fleurons de la nouvelle vague, Lylou Borg et Manon Errard, ont donné envie d'être revues quand le Mondial approchera.

Point de triomphe romain au Colisée de Chartres. Ce serait présomptueux, considérant à la fois la marge bénéficiaire, divisée de moitié entre jeudi et samedi, et le rapport de forces, plus équilibré que l'avant-veille dans le Maine-et-Loire. Trois buts d'écart, c'était le maximum possible ici. Juste ce qu'il fallait pour conclure positivement la saison internationale. La première de Sébastien Gardillou aux commandes de la sélection, où tout n'a pas toujours été cousu de fil bleu. Souvenons-nous des défaites contre la Hongrie, en ouverture de mandat et en petite finale d'Euro.

 

Le vent contraire a également soufflé fort durant la première période du second France – Pays-Bas d'avril. La défense y a couiné, subissant des courants d'air de partout : Nüsser derrière les pointillés, Freriks au pivot, Vollebregt à l'aile droite, Sprengers en montée de balle. Une phase de jeu totalement absente du programme bleu pendant le premier quart d'heure, d'ailleurs. Tout l'inverse des jets de 7 mètres, ramassés et convertis à la pelle par Sarah Bouktit (5/5, puis un sixième en seconde période). Sans l'adresse de la pivot messine, le retard bleu aurait vite excédé les deux ou trois longueurs.

 

Dans la course derrière le score, la lumière et le remède contre l'inefficacité sont venus du banc. Dès son entrée anticipée (9ème), Méline Nocandy a apporté un certain tonus, surtout défensif. Et la première période s'est terminée avec Clarisse Mairot, Lylou Borg et Manon Errard aux responsabilités. Joliment assurées pour ces deux dernières. La demi-centre de Mérignac, du haut de ses trois sélections, s'est permise de mettre un vent à Kelly Dulfer, championne du monde 2019, pour garder le contact (10-12, 25ème). Sur une relance de Floriane André, vers l'ébullition à l'approche de la pause, l'ailière droit messine a égalisé à la seconde près (13-13, mi-temps). Ensemble, les championnes du monde juniors avaient rétabli une première fois la parité (12-12, 28ème, but de la Girondine).

 

La génération dorée 2004-2005 découvre France A cette année. Elle s'y sent de mieux en mieux au fil des matches. Après que Suzanne Wajoka ait placé les vice-championnes olympiques pour la première fois devant (14-13, 31ème), les duettistes, et futures équipières en Moselle, ont poursuivi leurs numéros. Très séduisants, prometteurs pour le court et le moyen terme. Borg a trouvé ses pivots, Ondono et Foppa, quasiment les yeux fermés. Coin long ou court, Errard a gardé le compas dans l'œil. Elles feraient presque passer Léna Grandveau pour une doyenne... Mais l'autre meneuse de jeu (22 printemps, à toutes fins utiles) ne compte pas battre en retraite de sitôt, à l'image de ses deux coups gagnants pour rapprocher les Bleues de la gagne. Décocher un tir de droitière à droite (26-24, 52ème), se muer en pivot pour réceptionner un colis prioritaire de... Lylou Borg (30-28, 59ème). La position est aussi peu banale que le contexte : dans cette pénultième minute, alors que Depuiset venait de signer sa cinquième parade de la demi-heure devant Housheer, l'Euralien Sébastien Gardillou rappelait la gardienne sur le banc au profit d'une septième joueuse de champ. Au hockey, sur glace ou gazon, c'est généralement ce que tente l'équipe menée pour se soustraire à la défaite. Chez les Bleues de la balle collante, c'était l'expérimentation terminale afin de valider le résultat. Elle a fonctionné.

 

Un ultime arrêt de Depuiset à l'aile droite, comme un exutoire dans une saison si compliquée en club, et les visages tricolores pouvaient officiellement s'illuminer. Les championnes du monde en titre s'imposent (31-28), sans avaler de travers un pépin d'orange. Et se retrouveront avec le même plaisir la deuxième semaine de septembre.


FRANCE – PAYS-BAS : 31-28 (13-13)

Samedi 12 avril 2025, à Chartres. Arbitres : A. et I. Covalciuc (Moldavie).

FRANCE : Foppa 2/2 ; Grandveau 5/8 ; O. Kanor (capitaine) 2/4 ; Sajka 1/2 (1/1 penalty) ; Toublanc 1/1 ; Wajoka 2/4 ; puis L. Borg 4/5 ; Bouktit 8/9 (6/6 penaltys) ; Chambertin ; Errard 4/5 ; C. Mairot 0/1 ; Nocandy 1/3 ; Ondono 1/1. Gardiennes : André (7 arrêts en 33 mn) puis Depuiset (5 arrêts en 27 mn). 2 minutes : Nocandy (17'). Sélectionneur : S. Gardillou.

Evolution du score : 2-4 (5') ; 4-6 (10') ; 6-8 (15') ; 7-10 (20') ; 10-12 (25') ; 15-16 (35') ; 20-19 (40') ; 23-22 (45') ; 25-23 (50') ; 26-26 (55').

Plus on est de Bleues, plus on gagne 

International

samedi 12 avril 2025 - © Laurent Hoppe

 3 min 57 de lecture

Les Françaises ont battu plus difficilement les Pays-Bas à Chartres (31-28) qu'à Trélazé deux jours plus tôt (31-25). La fin heureuse de la saison internationale a tenu à une inspiration du local de l'étape, Sébastien Gardillou : attaquer à sept dans l'avant-dernière minute. Avant cela, les fleurons de la nouvelle vague, Lylou Borg et Manon Errard, ont donné envie d'être revues quand le Mondial approchera.

Point de triomphe romain au Colisée de Chartres. Ce serait présomptueux, considérant à la fois la marge bénéficiaire, divisée de moitié entre jeudi et samedi, et le rapport de forces, plus équilibré que l'avant-veille dans le Maine-et-Loire. Trois buts d'écart, c'était le maximum possible ici. Juste ce qu'il fallait pour conclure positivement la saison internationale. La première de Sébastien Gardillou aux commandes de la sélection, où tout n'a pas toujours été cousu de fil bleu. Souvenons-nous des défaites contre la Hongrie, en ouverture de mandat et en petite finale d'Euro.

 

Le vent contraire a également soufflé fort durant la première période du second France – Pays-Bas d'avril. La défense y a couiné, subissant des courants d'air de partout : Nüsser derrière les pointillés, Freriks au pivot, Vollebregt à l'aile droite, Sprengers en montée de balle. Une phase de jeu totalement absente du programme bleu pendant le premier quart d'heure, d'ailleurs. Tout l'inverse des jets de 7 mètres, ramassés et convertis à la pelle par Sarah Bouktit (5/5, puis un sixième en seconde période). Sans l'adresse de la pivot messine, le retard bleu aurait vite excédé les deux ou trois longueurs.

 

Dans la course derrière le score, la lumière et le remède contre l'inefficacité sont venus du banc. Dès son entrée anticipée (9ème), Méline Nocandy a apporté un certain tonus, surtout défensif. Et la première période s'est terminée avec Clarisse Mairot, Lylou Borg et Manon Errard aux responsabilités. Joliment assurées pour ces deux dernières. La demi-centre de Mérignac, du haut de ses trois sélections, s'est permise de mettre un vent à Kelly Dulfer, championne du monde 2019, pour garder le contact (10-12, 25ème). Sur une relance de Floriane André, vers l'ébullition à l'approche de la pause, l'ailière droit messine a égalisé à la seconde près (13-13, mi-temps). Ensemble, les championnes du monde juniors avaient rétabli une première fois la parité (12-12, 28ème, but de la Girondine).

 

La génération dorée 2004-2005 découvre France A cette année. Elle s'y sent de mieux en mieux au fil des matches. Après que Suzanne Wajoka ait placé les vice-championnes olympiques pour la première fois devant (14-13, 31ème), les duettistes, et futures équipières en Moselle, ont poursuivi leurs numéros. Très séduisants, prometteurs pour le court et le moyen terme. Borg a trouvé ses pivots, Ondono et Foppa, quasiment les yeux fermés. Coin long ou court, Errard a gardé le compas dans l'œil. Elles feraient presque passer Léna Grandveau pour une doyenne... Mais l'autre meneuse de jeu (22 printemps, à toutes fins utiles) ne compte pas battre en retraite de sitôt, à l'image de ses deux coups gagnants pour rapprocher les Bleues de la gagne. Décocher un tir de droitière à droite (26-24, 52ème), se muer en pivot pour réceptionner un colis prioritaire de... Lylou Borg (30-28, 59ème). La position est aussi peu banale que le contexte : dans cette pénultième minute, alors que Depuiset venait de signer sa cinquième parade de la demi-heure devant Housheer, l'Euralien Sébastien Gardillou rappelait la gardienne sur le banc au profit d'une septième joueuse de champ. Au hockey, sur glace ou gazon, c'est généralement ce que tente l'équipe menée pour se soustraire à la défaite. Chez les Bleues de la balle collante, c'était l'expérimentation terminale afin de valider le résultat. Elle a fonctionné.

 

Un ultime arrêt de Depuiset à l'aile droite, comme un exutoire dans une saison si compliquée en club, et les visages tricolores pouvaient officiellement s'illuminer. Les championnes du monde en titre s'imposent (31-28), sans avaler de travers un pépin d'orange. Et se retrouveront avec le même plaisir la deuxième semaine de septembre.


FRANCE – PAYS-BAS : 31-28 (13-13)

Samedi 12 avril 2025, à Chartres. Arbitres : A. et I. Covalciuc (Moldavie).

FRANCE : Foppa 2/2 ; Grandveau 5/8 ; O. Kanor (capitaine) 2/4 ; Sajka 1/2 (1/1 penalty) ; Toublanc 1/1 ; Wajoka 2/4 ; puis L. Borg 4/5 ; Bouktit 8/9 (6/6 penaltys) ; Chambertin ; Errard 4/5 ; C. Mairot 0/1 ; Nocandy 1/3 ; Ondono 1/1. Gardiennes : André (7 arrêts en 33 mn) puis Depuiset (5 arrêts en 27 mn). 2 minutes : Nocandy (17'). Sélectionneur : S. Gardillou.

Evolution du score : 2-4 (5') ; 4-6 (10') ; 6-8 (15') ; 7-10 (20') ; 10-12 (25') ; 15-16 (35') ; 20-19 (40') ; 23-22 (45') ; 25-23 (50') ; 26-26 (55').

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