Veszprém (39-30), Paris (39-28), Berlin (35-33)… Les plus grosses cylindrées européennes ont toutes mordu la poussière dans l’antre incandescent du Sporting CP. Une salle de seulement 3 000 places, mais au cœur brûlant, où l’ambiance fait basculer les matchs. Ce jeudi soir, c’était au tour de Nantes d’y jouer son destin européen. Objectif : rejoindre le Final Four pour la troisième fois de son histoire. Bonne nouvelle avant le coup d’envoi, Abdi faisait son retour de blessure.

Dès les premières secondes, les frissons sont là. L’hymne du Sporting est chanté a capella par un public en transe, et la tension grimpe vite d’un cran : Bos et Salvador sont exclus deux minutes après une altercation. Les arbitres bosniens imposent un ton bien plus strict que la semaine précédente.

Le rythme est effréné dès l’entame, avec pas moins de 20 buts inscrits dans les 15 premières minutes. Aucune des deux équipes ne parvient à prendre le dessus. Nantes répond au défi physique portugais avec autorité. Ivan Pesic commence à faire le show dans les cages et écœure les tireurs adverses. Devant, Nicolas Tournat est parfaitement servi par sa base arrière et se montre clinique face à Kristensen (5 buts en première période).

Il faut attendre les dernières minutes de la première mi-temps pour voir le « H » creuser un léger écart. Martim Costa, pourtant très en vue à l’aller, se montre plus discret mais ramène les siens à une longueur à la pause. Au cumul, Nantes mène de deux buts. Rien n’est encore joué dans ce chaudron lisboète.

Ivan Pesic, cet homme providentiel

Le retour des vestiaires est tendu. Thibaud Briet écope d’un deux minutes dès la première défense pour une cravate sévère. Le second gardien portugais, Aly, entre et perturbe l’attaque nantaise. En moins de cinq minutes, le Sporting passe devant. Cojean n’attend pas et pose un temps mort : Nantes est en difficulté.

La réaction ne se fait pas attendre. Nantes recolle rapidement, profitant d’un Martim Costa en échec (8/14 au tir). C’est toujours Yoshida qui est préféré à Gaber en défense basse. À 15 minutes de la fin, O’Brian Nyateu est exclu après une main au visage — une décision sévère mais incontestable.

La pression monte encore d’un cran. Le suspense est total, mais Ivan Pesic reste de marbre. Le portier croate sort un match monumental, multipliant les parades décisives (16 arrêts à 36%). À huit minutes du terme, Nantes compte trois buts d’avance, malgré l’exclusion temporaire d’Aymeric Minne. Le Sporting, fébrile, gâche deux occasions dans des cages nantaises laissées vides. Nicolas Tournat, discret en deuxième période, surgit pour inscrire son 6e but au meilleur moment..

Côté Sporting, on tente le tout pour le tout : défense individuelle, attaque à 7… Mais rien n’y fait, Pesic est en état de grâce. Pourtant, les Lisboètes reviennent à une longueur à l’approche de la dernière minute. Il faut un dernier frisson, un dernier souffle, et c’est Valero Rivera (6/8) qui s’en charge, transformant un penalty avec sang-froid pour sceller la victoire.

Nantes n’avait besoin que d’un match nul. Ils repartent avec la victoire. Une performance majuscule, une invincibilité brisée, et une qualification arrachée de haute lutte. Le rendez-vous est pris pour Cologne, les 14 et 15 juin, avec une étoile européenne désormais plus que jamais en ligne de mire.