Le pari était audacieux de la part de Guillaume Gille. Incorporer d'un coup dans le groupe, six nouvelles têtes et d'en appeler d'autres qui jusque-là, étaient furtivement passées (Monar, Gaudin, Richert). Pour faire souffler quelques cadres et pallier à quelques blessés. Il ne s'agissait pas de chambouler totalement l'ordre établi mais d'incorporer à petit dose, ce sang neuf. Ainsi donc, Valentin Kieffer, Téo Jarry, Mohamadou Sidibé et Aymeric Zaepfel se retrouvaient dans les tribunes du Scandinavium, trois "nouveaux" étaient bien sur la feuille. Wallem Peleka sera le 1er à s'illustrer en grattant un ballon, son activité en défense associé le plus souvent à Thibaut Briet sera précieuse mais il manquera de réussite en situation offensive. Notamment face à son gardien au PSG, Andreas Palicka. Guéric Vincent lui, fera son apparition au delà du quart d'heure de jeu. Il n'aura pas suffisamment de munitions pour s'illustrer, il ouvrira son compteur peu avant la pause. Des trois, c'est finalement Tom Pelayo qui va montrer plus d'assurance et d'efficacité. En prenant des initiatives, en défendant poste 1 et en inscrivant un 1er but, moins de 5 minutes après son apparition en seconde période et en ne tremblant pas devant Palicka, à 7 mètres.
A ce moment du match, les deux formations étaient dos à dos. En 1ère mi-temps, les Tricolores étaient parvenus à faire le break (9-12 à la 19è) mais un peu trop de précipitation et de justesse de leur part, avait permis aux Suédois de refaire leur retard. Avec surtout Andreas Palicka omniprésent (13 arrêts sur la totalité) et Samir Bellahcène au relais de Rémi Desbonnet, qui va retrouver des sensations en fin de rencontre, le mano a mano va persister jusqu'à ce que les Français prennent le dessus par les deux éléments les plus en vue de la soirée, Elohim Prandi et Nicolas Tournat. Il y aura du suspens jusqu'au bout avec des Nordiques qui devant leurs supporters ne lâcheront rien. Mais il leur a manqué ce supplément d'âme qui n'a pas échappé aux Français dans ce money-time. "Nico" Tournat butera par deux fois sur Palicka mais ses partenaires notamment en défense, préserveront leur acquis et s'imposeront (32-33). 5ème succès consécutif et donc un sans faute dans cette EHF Cup qui leur revient. Dimanche, face à la Norvège (18h à la Kindarena de Rouen) ils auront en quelque sorte, un match de gala à disputer. Et à gagner. Guillaume Gille en profitera à coup sûr, pour lancer ceux qu'il n'a pas sollicités.
EHF Cup, mercredi 7 mai 2025
Au Scandinavium, Göteborg (Suède)
SUEDE - FRANCE 32-33 (MT: 18-18)
Arbitres : Viktor Nachevski et Danielo Bozhinovski (Macédoine du Nord)
Evolution du score: 5-4 (5) 7-7 (10) 9-9 (15) 10-13 (20) 13-13 (25) 18-18 (MT) 21-20 (35) 23-23 (40) 26-27 (45) 27-28 (50) 30-31 (55) 32-33 (FIN)
France : Bellahcene (4 arrêts/18 tirs dont 0/1 sur pen.), Desbonnet (4 arrêts/22 tirs dont 0/1 sur pen.) - Richert (2 buts/2 tirs), Minne (3/8), Bos (3/5), Prandi (5/7), Richardson (4/7 dont 1/1 sur pen.), Tournat (6/9), Gaudin, Pelayo (3/4), Kounkoud (0/1), Peleka (0/1), Nahi (3/3), Monar (1/2), Vincent (1/1), Briet (2/2).
Les réactions (avec le service de presse de la FFHB)Nicolas Tournat (capitaine de l'EDF): "Je suis le plus heureux, même si à la fin, j’ai failli tout faire capoter. C’est beau de venir gagner en Suède. C’est loin d’être facile, surtout avec une jeune équipe et quelques jours tous ensemble. Je pense que l’on peut être fier du visage affiché ce soir. Tout n’était pas parfait, mais on a fait une belle partie. On y a mis du cœur et de l’engagement. C’est une belle victoire. Il y a beaucoup de talent dans cette équipe. Tout le monde mérite de porter ce maillot. On a pris conscience de ça et on a fait un gros match. Au final, ce trophée n’est pas super important, mais chaque match international doit être remporté et avec ce maillot, on doit le respecter et faire de belles prestations. Je vais essayer de rendre le brassard de capitaine à Ludo en étant invaincu."
Tom Pelayo (un des bizuts de la soirée) : "J’ai vécu cette première avec plaisir.Le fait que je connaisse déjà quelques personnes, ça m’a permis de m’intégrer et d’assimiler le plan de jeu plus facilement. Ce n’est que du bonheur. Au début, j’étais peut-être sur la retenue sur les lâchers de balles pour éviter de les perdre. On n’a eu que quelques jours pour assimiler le projet de jeu, donc je ne connais pas tout encore parfaitement, mais on a mis quelques enclenchements simples et clairs pour me mettre en situation. Aymeric m’a bien accompagné. C’était magnifique."