À peine le temps de savourer leur sacre en Coupe de France, obtenu le week-end dernier à Bercy face au PSG, que les Héraultais avaient déjà rendez-vous avec l’Europe pour disputer un nouveau Final Four européen. Les ambitions étaient claires : aller chercher un deuxième titre cette saison. Lors d’une réunion organisée en début de semaine, le staff montpelliérain avait affiché la couleur. Et lorsqu’on se remémore les nombreuses galères et blessures ayant émaillé la saison du MHB, on mesure la difficulté du défi. D’autant plus que le Final Four se tient à Hambourg, avec trois clubs allemands en lice.

Montpellier frappe fort dès l’entame en infligeant un 6-1 à une équipe de Kiel complètement hors tempo, qui mettra plus de sept minutes à inscrire son premier but. Mais les hommes de Filip Jicha ne tardent pas à réagir. Profitant des premières rotations côté français, Johansson et Zerbe prennent le relais en attaque et inscrivent à eux seuls 9 des 17 buts allemands en première période. Moins inspiré qu’à Bercy, Rémi Desbonnet ne réalise que deux arrêts (15 %). Kiel recolle et prend même l’avantage à cinq minutes de la pause. Montpellier rentre aux vestiaires avec un petit but de retard (16-17).

La deuxième mi-temps ne baisse pas en intensité. L’enjeu d’une place en finale européenne est palpable. Kiel fait preuve de plus de précision et prend jusqu’à trois longueurs d’avance à l’approche du dernier quart d’heure. Mais c’est là qu’un homme fait basculer le match : Charles Bolzinger. Le jeune gardien originaire de Frontignan réalise une fin de rencontre héroïque, cumulant 11 arrêts pour un impressionnant 38 % d’efficacité. Ses parades redonnent de l’élan au MHB, bien aidé par les 8 buts de Karlsson. En quelques minutes, les Montpelliérains reviennent à hauteur.



La fin de match est irrespirable. On sent que Montpellier peut le faire, d’autant plus que Kiel commence à enchaîner les pertes de balle. Le regard inquiet des supporters allemands contraste avec la montée d’adrénaline côté montpelliérain. À une minute du terme, Montpellier repasse devant. Kiel égalise immédiatement, mais le MHB a la balle de match. Erick Mathé pose alors son dernier temps mort pour ajuster les ultimes consignes. À deux secondes du buzzer, c’est Ahmed Hesham qui trouve la faille et envoie son équipe en finale.

Montpellier, longtemps mené et encore diminué par les absences, arrache sa qualification pour la finale de la Ligue Européenne. Double vainqueur de la Ligue des champions (2003, 2018), le MHB tentera ce dimanche (19h00) de décrocher le seul titre européen qui manque encore à son palmarès : la Ligue Européenne, héritière de la Coupe de l’EHF. Un rendez-vous avec l’histoire.