À Hambourg, dans une finale à sens unique, les Montpelliérains ont vu leur rêve européen se fracasser sur l’écueil Flensburg-Handewitt, machine allemande bien rodée et tenante du titre. Après leur victoire héroïque en demi-finale contre Kiel (32-31), le souffle semblait déjà court, l’énergie dilapidée. Le MHB n’a existé que durant une poignée de minutes, jusqu’à cette exclusion de Karlsson, fatale étincelle qui a embrasé la domination allemande.
En un éclair, Flensburg a pris le large (5-8, 13e), imposant son rythme, sa densité physique et surtout son efficacité chirurgicale. À la mi-temps, le score était déjà lourd (13-19) et le ton de la soirée donné. Le pivot danois Lukas Jörgensen, intenable avec 10 buts, a déchiré la défense héraultaise, pendant que son compatriote Kevin Möller fermait la boutique dans les cages, avec une performance majuscule : 19 arrêts et 43 % de réussite, un calvaire pour les artilleurs français. Brian Monte, du haut de ses 21 ans, a tenté d’allumer quelques feux de révolte (6 buts), mais le brasier s’est vite éteint, submergé par la rigueur germanique.
Flensburg a ensuite géré, creusé l’écart jusqu’à +10 (21-31, 55e), avant que Montpellier ne sauve l’honneur dans les dernières minutes, évitant de peu une défaite record. « On est tombés sur plus fort », admettra sans détour Erick Mathé, le coach héraultais, lucide dans l’amertume. Et une fois encore, la C2 s’envole pour l’Allemagne, laissant les clubs français bredouilles pour la 44e année consécutive dans cette compétition.

Une aventure qui laissera des traces positives
Si l’issue est brutale, elle ne doit pas occulter le parcours. Montpellier s’est offert une finale européenne, une victoire mythique contre Kiel, et surtout, un titre national important conquis contre le PSG en finale de Coupe de France une semaine auparavant. Dans une saison où le club a connu de grosses blessures, cette aventure européenne aura redonné du lustre au blason du MHB, en sommeil depuis son dernier sacre européen en 2018.
Avec un effectif plus que réduit, porté par l’expérience de Valentin Porte, Montpellier s’offre des raisons d’espérer à un avenir ambitieux. Certes, l’absence probable de qualification pour la Ligue des champions l’an prochain ternit un peu le tableau, mais cette finale, bien que douloureuse, témoigne d’un renouveau compétitif. Encore faut-il capitaliser.
Le choc à venir contre le PSG Handball, leader du championnat, sera un nouveau test pour les Héraultais. Il s’agira de se relever, vite, et de tirer les leçons d’une soirée européenne où les rêves se sont brisés. Mais aussi où, paradoxalement, l’avenir du MHB a montré un visage prometteur..
EHF European League, Finale
Barclays Arena, Hambourg, dimanche 25 mai
Montpellier HB – Flensburg : 25-32 (MT : 13-19)
Arbitres : Dino Konjicanin & Amar Konjicanin (Bosnie)
Évolution du score : 4-3 (5) 4-5 (10) 6-9 (15) 9-12 (20) 11-16 (25) 13-19 (MT) 15-22 (35) 18-25 (40) 19-27 (45) 21-28 (50) 22-31 (55) 25-32 (FIN)