Envoyé spécial à Katowice (Pologne)....
Il ne peut y avoir que de la frustration après une telle confrontation. Les Français avaient coché depuis longtemps ce rendez-vous sur leur plan de charge. Ces Danois à qui ils étaient allés rendre visite en novembre 2024 lorsque Guillaume Joli avait pris les commandes de l'équipe et par deux fois, ils n'avaient pas eu le dernier mot. Mais les Nordiques, tout vice-champions du Monde qu'ils ont été voilà deux ans ne pouvaient pas gonfler le torse tant leurs deux succès avaient été étriqués. Ce samedi dans une Arena de Katowice qui a peine à se garnir, ils ont été bousculés. Par des petits Gaulois morts de faim et déterminés. Sauf que le courage et la volonté de bien faire ne suffisent pas toujours.
Et pourtant... tout semblait bien commencer. Eliott Desblancs (photo de tête) et ses partenaires étaient entrés sur le parquet en s'étant débarrassés du moindre complexe. Même si Naël Tighiouart à 7 mètres, avait trouvé sur la trajectoire de son tir, Frederik Moller. Sur les 51 minutes passées dans les cages, le portier licencié à GOG, va se montrer déterminant dans les moments-clé. Dans cette entame de rencontre, Stanis Soullier ne va pas rester les bras croisés. Sous le regard de Bastien, son grand frère qui sept ans plus tôt à l'Euro U21 en Slovénie occupait la même place, le trublion parisien va mettre en échec les Vestergaard, Tombak et autres homonymes Pedersen. Les Tricolores utilisaient tout le temps qui leur était imparti pour soigner leur finition face à une défense adverse très compacte. "Ceux de derrière", Henri Kirtz, Michal Baran puis un peu plus tard Reyhan Zuzo et surtout Dimitri Claude (quelle vivacité à mettre sur le compte du Chambérien ! - photo ci-dessous) vont s'illustrer. Mais les Bleuets vont pécher par gourmandise et précipitation. Ils vont tomber dans leur travers récurrent: les pertes de balle. Quatorze au total dont neuf pour la seule 1ère période ! Ces trente minutes où ils vont connaître toutes les émotions. Une double infériorité numérique plutôt bien gérée, Un passage à vide qui va les perturber (14-9 à la 20è). Mais surtout un sursaut d'orgueil qui va leur permettre de revenir et même d'égaliser (15-15 à la 26è). Certaines fautes danoises (comme Rémi Peyre poussé dans le dos) ne seront pas sanctionnés et le Danemark va en profiter pour virer en tête à la pause.

C'est la fraîcheur qui va choisir son vainqueur par la suite. Plus roublards (dans l'art de provoquer l'adversaire) et sans doute plus lucides, les Danois vont dominer cette 2ème mi-temps. Ils ne vont jamais s'envoler au score mais toujours conserver ce fin matelas indispensable pour obliger les Français à prendre des risques. Certains pas très bien payés. Les Danois ne forceront pas leur talent. Ils vont pourtant sentir le vent du boulet lorsque Reyhan Zuzo (à l'entame du dernier quart d'heure) et Eliott Desblancs vont ramener l'espoir. La débauche d'énergie aura raison des velléités tricolores. Ce dont profiteront Nikolaj Larsson (meilleur réalisateur du match avec un 8/10) et les siens. Ils remplissent la 1ère partie de leur contrat. Basculer sur le tour principal avec un compte rond. Trois succès en autant de matches et surtout la prime de 2 pts avant même de redémarrer dès lundi.
Pour les joueurs de Guillaume Joli et Jérémy Roussel, c'est un autre combat qui est engagé. Un peu... à la vie, à la mort. L'équation est simple... pour entrevoir la suite avec les plus costauds, il faudra battre lers Iles Féroé puis la Roumanie. Dans la confrontation qui opposait ce samedi, à l'heure du repas, les deux équipes, les partenaires d'un Oli Mittun toujours aussi indomptable (et 9 réalisations de plus pour le demi-centre qui conforte sa 1ère place de meilleur buteur de la compétition) ont fait jeu égal avec les Roumains durant 26 minutes avant de leur infliger un 7-1 avant et après la pause. Et ils ont remis le couvert un peu plus tard, multipliant les séries et un cavalier seul. Daniel Stanciuc, le meneur du Dinamo Bucarest a été moins sollicité ou plus maladroit qu'à l'accoutumée (6/13).

La réaction de Naël Tighiouart, ailier gauche des U21: "C'est évident, il y a de la frustration... On est tous déçus. Aujourd'hui, on a manqué de continuité... il y a eu des faits de jeu par l'arbitrage qui ne nous ont pas aidé Mais on ne va pas se cacher derrière ça. On perd trop de ballons, on leur fait trop de cadeaux... On peut encore passer mais il va falloir aller chercher deux victoires. On est venu ici pour faire quelque chose. C'est notre dernière année en sélection jeunes, il faut montrer que la génération 2004-2005 sait jouer au handball. Et c'est tous ensemble qu'on s'en sortira."
Michal Baran, arrière couteau suisse des U21: "C'est dommage car ce match on le débute bien et même quand on a été derrière on est parvenu à remonter. Mais après, ça nous coûte beaucoup de forces inutiles et les Danois savent jouer avec ça. Le point... positif c'est qu'à part sur la fin, on n'a rien lâché. Le combat et le collectif, c'est un peu la marque de fabrique de notre génération, il faut s'appuyer sur ça pour la suite."
Tour Préliminaire – Groupe E – Mondial U21
A Katowice (Pologne) GKS Arena - Samedi 21 Juin 2025
Danemark – France 35-31 (MT : 18-16)
Arbitres : Michal Fabryczny & Jakub Rawicki (Pologne)
Evolution du score : 2-4 (5) 7-6 (10) 9-8 (15) 14-9 (20) 15-14 (25) 18-16 (MT) 21-18 (35) 23-20 (40) 25-22 (45) 27-24 (50) 29-26 (55) 35-31 (FIN)
FRANCE: Soullier (9 ar./36) Rataboul (1 ar./7) - Peyre (1/2) Kirtz (4/6) Baran (5/5) Zuzo (4/5 dt 1/2 à 7m) Gourdel (0/1) Claude (6/8) Narcisse (1/2) Favril (1/1) Baladi (2/3) Tighiouart (3/4 dt 1/2 à 7m) Karamoko (1/2) Desblancs. (2/2) Sidibé (1/1), Michel