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Tellement cruel, mais c'est la vie !

Mondial

lundi 23 juin 2025 - © Yves Michel

 7 min 35 de lecture

Terminus tout le monde descend. Le tramway qui serpente dans les rues de Katowice et qui conduit les lauréats vers les quarts de finale, ne prendra pas à son bord, l'équipe de France. Battue déjà par le Danemark, elle se devait de s'imposer face aux Iles Féroé pour se permettre de rêver. Les Tricolores tombent avec les arbres à la main (28-27). fin du cycle pour une génération qui n'aura jamais réussi à suturer une plaie ouverte en 2022 face entre autres, à ces mêmes Nordiques.

De notre envoyé spécial à Katowice (Pologne) 

A la fin de cette rencontre de haute intensité physique et nerveuse, il eut été à la limite indécent de les obliger à s'arrêter en zone mixte et leur demander comment ils avaient vécu le match qu'ils venaient de jouer et s'ils étaient déçus non seulement de perdre d'un but mais également de ne plus rien avoir à jouer dans ce Mondial. Entendons-nous bien, ils restent des matches jusqu'à dimanche pour déterminer l'ordre du classement. Comme à l'époque, lors de la distribution des prix à l'école primaire. Ceux qui n'étaient pas parmi les tout meilleurs, avaient au mieux, les encouragements du jury. Mais les handballeurs français génération 2004-2005 n'ont pas fait le voyage en Pologne pour terminer au-delà de la 8ème place. Pour se lancer dans des oppositions qui n'auront aucune savoir. Ils étaient à Katowice pour y briller et refermer à jamais, une cicatrice béante depuis l'été 2022 lorsqu'ils s'étaient fait marcher dessus à l'Euro U18 par l'Espagne (future championne), par la Suède (finaliste) et le clou du spectacle, pour accentuer l'hallali, par les Iles Féroé où un certain Oli Mittun s'était révélé à la face du Vieux Continent. Dans cette équipe d'une nation au fort accent danois, il y avait également Lacok dans la cage, Vedelsbol au pivot, Gaard sur l'aile droite, Ziskason et Heinason sur la base arrière... 

Trois ans plus tard, le mauvais scénario se renouvelle. A ceci près que cette fois, ils étaient largement en mesure de franchir l'obstacle. Mais il fallait pour cela qu'ils aient aussi un petit coup du destin en leur faveur. Une paire d'arbitres bosniens (pourtant répertoriés au plus haut niveau international) qui ne badent pas pendant 60 minutes le virtuose qu'est Oli Mittun. Car reconnaissons-le. Ce gamin-là, est un orfèvre, un horloger suisse. Il marque d'où il veut, embarque les défenses là où il le désire et surtout est un modèle d'altruisme.  Même si ce lundi, le futur stratège de GOG a pratiquement 1/3 du score à son actif, ses partenaires ne peuvent pas lui reprocher de ne pas avoir été servis sur un plateau. 

Pourtant, les Bleuets ont entamé la rencontre comme il le fallait. Rigoureux et hermétiques en défense même si le diabolique "Oli" a tenté et réussi quelques manoeuvres dont il a le secret. Mais très vite, les Féroiens ont atteint les limites de leur jeu à 7 contre 6. ils ont perdu des ballons, ou plutôt les Français les leur ont subtilisés et coup sur coup Stanis Soullier et Naël Tighiouart (notre photo de tête) ont parfaitement ajusté leur trajectoire dans la cage vide. A ce moment-là, le portier parisien était sur un nuage. Et le Chartrain futur Pontellois véritablement dans un bon jour. Les Tricolores venaient de prendre le large (+4) et dans la panique, le coach iléen, posait son temps mort. Il fera encore une fois appel à son pompier de service pour éteindre partiellement le feu. Si Stanis Soullier avait été brillamment mis à contribution , son vis-à-vis Aleksandar Lacok ne va pas être en reste. Alors que les deux formations étaient dos à dos peu avant la pause, Mouhamadou Sidibé va quitter ses partenaires. Un marquage un peu trop haut à hauteur de la gorge de Havardsson qui en a profité pour en rajouter dans la comédie et les frères Konjicanin qui n'hésitent pas pour sortir le rouge contre l'Aixois. Un sacré coup dur. Il restait toute une mi-temps à tenir. 



Et Reyhan Zuzo et compagnie vont tenir. Avec l'aide de Romann Carle (photo ci-dessus) au relais de Stanis Soullier dans les bois pour un début de seconde période parfaitement dans la tonalité de la première. C'est simple... Même en tombant dans leur péché pas du tout mignon des pertes de balle (12 au total), les Français feront la course en tête jusqu'à la 57ème minute. Mais ils éprouvaient les pires difficultés à franchir le rideau de fer...oé. Pas de solution en attaque placée, des arbitres impatients de rendre le ballon à l'adversaire, Lacok très sportif sur une dynamique... Autant de facteurs pour permettre à Nattestad, entré depuis peu, d'égaliser et à Vedelsbol d'offrir aux siens à 1'17 du terme, ce qui ressemblait fort à un ticket pour les quarts (puisqu'en milieu d'après-midi, le Danemark avait dominé la Roumanie  37-30). Les Français vont jeter ce qui leur restait d'énergie pour au moins revenir à hauteur. Le sport est d'une cruauté telle que la pièce ne va jamais rfetomber de leur côté. Un petit but d'écart gomme leur rêve. Le retour au vestiaire sera pénible d'autant qu'à quelques mètres, les Féroiens fêteront le succès (28-27) avec leurs proches. 

Tour Principal – Groupe III – Mondial U21
A Katowice (Pologne) GKS Arena - Lundi 23 Juin 2025
Iles Féroé – France     28-27 (MT : 16-17)
Arbitres : Amar & Dino Konjicanin (Bosnie)

Evolution du score :  3-2 (5) 5-7 (10) 8-11 (15) 11-12 (20) 14-13 (25) 16-17 (MT) 16-20 (35) 19-21 (40) 21-23 (45) 24-26 (50) 26-26 (55) 28-27 (FIN)

FRANCE: Soullier (1/1 et 5 ar./23) Carle (6 ar./16) - Kirtz (3/6) Baran (2/5) Zuzo (3/4) Gourdel (1/1) Claude (1/2) Narcisse (0/1) Tighiouart (9/9 dt 4/4 à 7m) Karamoko (4/5) Desblancs (3/4) Wenkegheu (0/1) Sidibé, Favril, Michel, Peyre. 

La réaction de Guillaume Joli... "C’est cruel c’est vrai car on a mené une bonne partie du match. Il y a des faits de jeu qui ne nous aident pas trop, je pense à ce carton rouge très rapide sur ’’Momo’’… Ceux qui le remplacent, tiennent bien leur rôle. Je ne peux rien reprocher aux garçons dans leur investissement et la volonté de bien faire les choses. On va s’attacher à finir au mieux cette compétition avec cette génération… la semaine va être très longue… Il y a évidemment de la déception car on leur a vendu un projet en début de saison qui consistait à atteindre les quarts et l’objectif n’est pas atteint. Cela fait une cicatrice de plus pour ces garçons, ça fait vraiment mal au cœur pour eux." 


En pensant au "Grand" 

Si c'est Guillaume Joli qui a eu la délicatesse de marquer le coup et de proposer que ses joueurs portent un brassard noir à la mémoire de l'ami Denis Lathoud décédé dans la nuit de samedi à dimanche, les 2004-2005 ont respecté "Le Grand" comme il se doit. Le souvenir doit s'entretenir. C'est bien d'avoir eu ce geste. 

Un mardi assez chaud

La suite est programmée ce mardi avec un France - Roumanie sans grande saveur et une opposition entre les deux cousins du Nord pour déterminer qui basculera en tête et héritera d'un quart un peu plus "tranquille". Quoi que.  

Si Katowice a été balayé par une impressionnante bourrasque en fin de journée avec toitêres arrachées, arbres en travers des grandes artères et sirènes des secours dans tous les sens, un cataclysme sportif a failli se dérouler à Kielce. L'Espagne, championne du Monde en titre, a renversé une inconfortable situation face à l'Allemagne dans les trois dernières minutes. La Mannschaft menait de deux longueurs lorsque la "Rojita" a inscrit un 3-0 et c'est finalement Drosten, l'ailier de Melsungen qui a réussi à égaliser sur pénalty alors que le buzzer avait retenti. Les Espagnols n'ont plus le destin entre leurs mains. Pour espérer rejoindre les huit meilleures équipes du Mondial, ils devront battre la Suisse, ce qui est dans leurs cordes et espérer que l'Egypte (contre laquelle ils se sont inclinés d'un but) battent les Allemands. Ils auraient ainsi une chance de passer au goal-average général qui doit être supérieur, pour eux à 9 buts. 

Le diaporama consacré à l'EDF U21 face aux Féroé par Yves Michel 

Tellement cruel, mais c'est la vie ! 

Mondial

lundi 23 juin 2025 - © Yves Michel

 7 min 35 de lecture

Terminus tout le monde descend. Le tramway qui serpente dans les rues de Katowice et qui conduit les lauréats vers les quarts de finale, ne prendra pas à son bord, l'équipe de France. Battue déjà par le Danemark, elle se devait de s'imposer face aux Iles Féroé pour se permettre de rêver. Les Tricolores tombent avec les arbres à la main (28-27). fin du cycle pour une génération qui n'aura jamais réussi à suturer une plaie ouverte en 2022 face entre autres, à ces mêmes Nordiques.

De notre envoyé spécial à Katowice (Pologne) 

A la fin de cette rencontre de haute intensité physique et nerveuse, il eut été à la limite indécent de les obliger à s'arrêter en zone mixte et leur demander comment ils avaient vécu le match qu'ils venaient de jouer et s'ils étaient déçus non seulement de perdre d'un but mais également de ne plus rien avoir à jouer dans ce Mondial. Entendons-nous bien, ils restent des matches jusqu'à dimanche pour déterminer l'ordre du classement. Comme à l'époque, lors de la distribution des prix à l'école primaire. Ceux qui n'étaient pas parmi les tout meilleurs, avaient au mieux, les encouragements du jury. Mais les handballeurs français génération 2004-2005 n'ont pas fait le voyage en Pologne pour terminer au-delà de la 8ème place. Pour se lancer dans des oppositions qui n'auront aucune savoir. Ils étaient à Katowice pour y briller et refermer à jamais, une cicatrice béante depuis l'été 2022 lorsqu'ils s'étaient fait marcher dessus à l'Euro U18 par l'Espagne (future championne), par la Suède (finaliste) et le clou du spectacle, pour accentuer l'hallali, par les Iles Féroé où un certain Oli Mittun s'était révélé à la face du Vieux Continent. Dans cette équipe d'une nation au fort accent danois, il y avait également Lacok dans la cage, Vedelsbol au pivot, Gaard sur l'aile droite, Ziskason et Heinason sur la base arrière... 

Trois ans plus tard, le mauvais scénario se renouvelle. A ceci près que cette fois, ils étaient largement en mesure de franchir l'obstacle. Mais il fallait pour cela qu'ils aient aussi un petit coup du destin en leur faveur. Une paire d'arbitres bosniens (pourtant répertoriés au plus haut niveau international) qui ne badent pas pendant 60 minutes le virtuose qu'est Oli Mittun. Car reconnaissons-le. Ce gamin-là, est un orfèvre, un horloger suisse. Il marque d'où il veut, embarque les défenses là où il le désire et surtout est un modèle d'altruisme.  Même si ce lundi, le futur stratège de GOG a pratiquement 1/3 du score à son actif, ses partenaires ne peuvent pas lui reprocher de ne pas avoir été servis sur un plateau. 

Pourtant, les Bleuets ont entamé la rencontre comme il le fallait. Rigoureux et hermétiques en défense même si le diabolique "Oli" a tenté et réussi quelques manoeuvres dont il a le secret. Mais très vite, les Féroiens ont atteint les limites de leur jeu à 7 contre 6. ils ont perdu des ballons, ou plutôt les Français les leur ont subtilisés et coup sur coup Stanis Soullier et Naël Tighiouart (notre photo de tête) ont parfaitement ajusté leur trajectoire dans la cage vide. A ce moment-là, le portier parisien était sur un nuage. Et le Chartrain futur Pontellois véritablement dans un bon jour. Les Tricolores venaient de prendre le large (+4) et dans la panique, le coach iléen, posait son temps mort. Il fera encore une fois appel à son pompier de service pour éteindre partiellement le feu. Si Stanis Soullier avait été brillamment mis à contribution , son vis-à-vis Aleksandar Lacok ne va pas être en reste. Alors que les deux formations étaient dos à dos peu avant la pause, Mouhamadou Sidibé va quitter ses partenaires. Un marquage un peu trop haut à hauteur de la gorge de Havardsson qui en a profité pour en rajouter dans la comédie et les frères Konjicanin qui n'hésitent pas pour sortir le rouge contre l'Aixois. Un sacré coup dur. Il restait toute une mi-temps à tenir. 



Et Reyhan Zuzo et compagnie vont tenir. Avec l'aide de Romann Carle (photo ci-dessus) au relais de Stanis Soullier dans les bois pour un début de seconde période parfaitement dans la tonalité de la première. C'est simple... Même en tombant dans leur péché pas du tout mignon des pertes de balle (12 au total), les Français feront la course en tête jusqu'à la 57ème minute. Mais ils éprouvaient les pires difficultés à franchir le rideau de fer...oé. Pas de solution en attaque placée, des arbitres impatients de rendre le ballon à l'adversaire, Lacok très sportif sur une dynamique... Autant de facteurs pour permettre à Nattestad, entré depuis peu, d'égaliser et à Vedelsbol d'offrir aux siens à 1'17 du terme, ce qui ressemblait fort à un ticket pour les quarts (puisqu'en milieu d'après-midi, le Danemark avait dominé la Roumanie  37-30). Les Français vont jeter ce qui leur restait d'énergie pour au moins revenir à hauteur. Le sport est d'une cruauté telle que la pièce ne va jamais rfetomber de leur côté. Un petit but d'écart gomme leur rêve. Le retour au vestiaire sera pénible d'autant qu'à quelques mètres, les Féroiens fêteront le succès (28-27) avec leurs proches. 

Tour Principal – Groupe III – Mondial U21
A Katowice (Pologne) GKS Arena - Lundi 23 Juin 2025
Iles Féroé – France     28-27 (MT : 16-17)
Arbitres : Amar & Dino Konjicanin (Bosnie)

Evolution du score :  3-2 (5) 5-7 (10) 8-11 (15) 11-12 (20) 14-13 (25) 16-17 (MT) 16-20 (35) 19-21 (40) 21-23 (45) 24-26 (50) 26-26 (55) 28-27 (FIN)

FRANCE: Soullier (1/1 et 5 ar./23) Carle (6 ar./16) - Kirtz (3/6) Baran (2/5) Zuzo (3/4) Gourdel (1/1) Claude (1/2) Narcisse (0/1) Tighiouart (9/9 dt 4/4 à 7m) Karamoko (4/5) Desblancs (3/4) Wenkegheu (0/1) Sidibé, Favril, Michel, Peyre. 

La réaction de Guillaume Joli... "C’est cruel c’est vrai car on a mené une bonne partie du match. Il y a des faits de jeu qui ne nous aident pas trop, je pense à ce carton rouge très rapide sur ’’Momo’’… Ceux qui le remplacent, tiennent bien leur rôle. Je ne peux rien reprocher aux garçons dans leur investissement et la volonté de bien faire les choses. On va s’attacher à finir au mieux cette compétition avec cette génération… la semaine va être très longue… Il y a évidemment de la déception car on leur a vendu un projet en début de saison qui consistait à atteindre les quarts et l’objectif n’est pas atteint. Cela fait une cicatrice de plus pour ces garçons, ça fait vraiment mal au cœur pour eux." 


En pensant au "Grand" 

Si c'est Guillaume Joli qui a eu la délicatesse de marquer le coup et de proposer que ses joueurs portent un brassard noir à la mémoire de l'ami Denis Lathoud décédé dans la nuit de samedi à dimanche, les 2004-2005 ont respecté "Le Grand" comme il se doit. Le souvenir doit s'entretenir. C'est bien d'avoir eu ce geste. 

Un mardi assez chaud

La suite est programmée ce mardi avec un France - Roumanie sans grande saveur et une opposition entre les deux cousins du Nord pour déterminer qui basculera en tête et héritera d'un quart un peu plus "tranquille". Quoi que.  

Si Katowice a été balayé par une impressionnante bourrasque en fin de journée avec toitêres arrachées, arbres en travers des grandes artères et sirènes des secours dans tous les sens, un cataclysme sportif a failli se dérouler à Kielce. L'Espagne, championne du Monde en titre, a renversé une inconfortable situation face à l'Allemagne dans les trois dernières minutes. La Mannschaft menait de deux longueurs lorsque la "Rojita" a inscrit un 3-0 et c'est finalement Drosten, l'ailier de Melsungen qui a réussi à égaliser sur pénalty alors que le buzzer avait retenti. Les Espagnols n'ont plus le destin entre leurs mains. Pour espérer rejoindre les huit meilleures équipes du Mondial, ils devront battre la Suisse, ce qui est dans leurs cordes et espérer que l'Egypte (contre laquelle ils se sont inclinés d'un but) battent les Allemands. Ils auraient ainsi une chance de passer au goal-average général qui doit être supérieur, pour eux à 9 buts. 

Le diaporama consacré à l'EDF U21 face aux Féroé par Yves Michel 

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