Une journée pour rien ou presque où les regrets de la veille étaient encore tout frais. Les quelques familles qui ont fait le déplacement en Pologne font ce qu'elles peuvent pour encourager les joueurs de l'Equipe de France. Dans la froideur (au sens propre comme au figuré) d'une Arena de Katowice désespéremment vide par rapport à sa capacité totale. Et pourtant les contraintes subsistent et les préposés à la sécurité prennent un malin plaisir à les faire appliquer à la lettre. Le tout est régi par la Fédération Internationale de Handball qui impose ses règles, pour certaines, totalement ubuesques. Comme cette scène à laquelle nous avons assisté, les joueurs voulant saluer leurs proches à l'issue du match et repoussés quasiment manu militari, l'accès à la tribune publique leur étant interdit. Nous pourrions passer toutes les inepties constatées en matière d'organisation en dressant une liste à la Prévert.
Retour à la compétition. Deux matches, même ambiance mais surtout deux destinés différentes. A 16h00, la formation des Féroé tombeuse la veille des Tricolores affrontait le Danemark. C'est comme si une région ou un département français subsistait en parfaite autonomie tout en faisant géographiquement partie du pays. C'est à peu près, le même rapport qui existe entre Torshavn (capitale des Féroé) et Copenhague. Il y a bien-sûr du respect mais quand c'est sur un 40x20 que se déroule le face à face, il n'y a plus de coopération. A ceci près que dans ce Mondial U21, les deux nations nordiques sont qualifiées pour le top 8. Donc l'opposition n'avait aucun enjeu, si ce n'est de savoir qui terminerait 1er du groupe. Après une 1ère période relativement équilibrée, le Danemark en tête à la pause (+3) a étendu sa domination au retour du vestiaire. De part et d'autre et notamment aux Féroé, les cadres ont été peu ou pas sollicités. La pépite Oli Mittun a fait son apparition uniquement pour exécuter les 7m (copie parfaite à 3/3), le pivot Vedelsbol a ciré le banc, le gardien Lacok a déployé son mètre 90 pour... 14 secondes de temps de jeu effectif, histoire d'encaisser un pénalty. Le coach danois a de son côté, géré son effectif, les cadres étant toutefois bien utilisés. Bilan, les vice-champions du Monde U19, se sont imposés 41-32.
La France et la Roumanie qui n'ont plus la capacité à participer aux quarts, ont enchaîné. Si les Roumains ont rivalisé avec les Tricolores pendant la 1ère période, les joueurs de Guillaume Joli se sont émancipés en seconde. Et le coach lyonnais a intelligemment composé. Reyhan Zuzo ne s'est pas levé du banc, Michal Baran n'est resté que 16 minutes sur le parquet. De son côté, Eliott Desblancs a saisi la belle opportunité qui lui était offerte. 29 minutes à conduire le jeu français et un 8/8 qui vaudra à l'Aixois la distinction de MVP de la rencontre. Dimitri Claude (photo de tête) a choisi lui, de tutoyer les nuages. Un des "moufflès" de Stéphane Imbratta à Chambéry a un jump et une faculté à suspendre son vol qui lui sont propres et son bras droit peut être ravageur (7 buts ce mardi). Cette équipe de France parfois new look s'est baladée en seconde partie avec au final, un écart de sept longueurs (40-33). DE quoi rouvrir la boîte à regrets.
La victoire était impérative pour que les idées se remettent en place mais comme l'alchimie de l'IHF est parfois difficilement perceptible, ce succès ne débouche sur aucune faveur et vaut aux Français de disputer leur prochain match (le 1er) de classement, ce jeudi à... 9h30 contre l'Autriche toujours à Katowice de même pour l'ultime rencontre, vendredi (horaire à affiner).

Mais c'est un peu plus au nord, à Kielce que s'est déroulé le mélodrame de la soirée. Avec l'élimination de l'Espagne du top 8. Les champions du Monde et d'Europe en titre, ne participeront pas aux quarts ! Si les jumeaux Cikusa (dont Djordje, le Montpelliérain de retour au Barça - photo ci-dessus) et leurs partenaires avaient fait le boulot en dominant largement la Suisse (45-33), leur sort n'était pas totalement entre leurs mains. Du résultat d'Allemagne - Egypte (les champions d'Afrique étant sûrs de faire partie du top 8) dépendaident les deux 1ères places du groupe. L'espace de 60 minutes, les Espagnols étaient supporters des champions d'Afrique qui eux étaient déjà qualifiés. La Mannschaft va imposer son point de vue d'entrée avec en 23 minutes, 13 buts inscrits contre à peine cinq encaissés. Les Egyptiens vont refaire une partie de leur retard mais ils vont payer la débauche d'énergie consentie à courir après le score. Plus déterminée à remplir son objectif avec le meilleur écart qui puisse exister, la bande à Martin Heuberger (l'ancien coach des A entre 2011 et 2014) va contenir son adversaire jusqu'au terme (29-25) et prendre ainsi la 1ère place de sa poule devant les Pharaons. Effet immédiat: pas d'Espagne en quarts de finale ! Un cataclysme... Tant sur le papier, la formation ibérique paraissant impressionnante, complète à tous les postes. Elle a vécu ce mardi soir ce que les Bleuets avaient connu la veille.
le programme des quarts de finale, ce jeudi 26 :
A Katowice,
18h30: Danemark - Norvège
21h00: Allemagne - Suède
A Sosnowiec,
18h30: Slovénie - Iles Féroé
21h00: Portugal - Egypte
L'Equipe de France face à la Roumanie en photos (@Yves Michel)