France – Danemark, chez les jeunes comme chez les grandes, c'est une affiche digne d'une demi-finale d'une grande compétition. Dans l'Euro U17 en cours, ce ne sera pourtant qu'un match de préclassement, programmé ce vendredi à 17 heures. Un rendez-vous à enjeu minoré entre deux nations aux destinées similaires à Podgorica. Têtes de liste au premier tour, éjectées en quart de finale, contraintes de se disputer des accessits entre 5 et 8. Pendant que les Scandinaves échouaient à raisonner l'inattendue Slovaquie (29-30), les Bleuettes ont succombé ce jeudi au climat hostile du pays hôte. Une atmosphère plus inhospitalière que le jeudi précédent, quand elles avaient dominé ce même Monténégro en milieu de première phase (30-25).
« Rien ne nous a été rendu facile, souffle Olivier De la Fuente. L'ambiance autour, le début de match. On a laissé faire pas mal de choses aux Monténégrines, ça nous a mis à -4. » Au point mort pendant neuf minutes et demie, le jeu d'attaque des tenantes du titre a tardé à se dégripper. Ce qui a conditionné toute la suite, au-delà de l'heure réglementaire. « Les filles ont bataillé, fait énormément d'efforts pour revenir dans le match », reprend le sélectionneur. Du moins, pour rester dans les échappements des compatriotes de Martina Knezevic (8/14, dont 3 penaltys), aussi roublardes que leurs glorieuses aînées des années 2010 selon le tacticien bleu. « Elles ont marqué je ne sais combien de fois au bout du bout du bras levé, un peu miraculeusement. »
L'efficacité et la constance de Nayenka Noslen (photo de tête), l'ailière gauche du centre de formation de Paris 92 et meilleure buteuse française de la décade (39 réalisations, dont 12 en quart), n'ont rien de paranormal. Combinés aux précieux arrêts de sa camarade de centre de formation, Gabrielle Kabeya (oui, la petite sœur de la regrettée Jemima), au refus collectif de s'avouer vaincues, ils ont fini par effacer l'ardoise (18-21, 49ème, 22 partout à la 57ème). Et de s'embarquer dans non pas deux, mais quatre fois cinq minutes de rab pour forcer l'accès au fameux carré final. « Quelques immaturités, compréhensibles à 17 ans, font que le match nous échappe, avance De la Fuente. On n'a jamais réussi à prendre de but d'avance. » Sauf pendant la première prolongation (23-24 à la 63ème, 25-26 à la 68ème). « Il y a eu un peu de précipitation sur quelques ballons importants, au moment où on pouvait les punir. » On pense aux deux possessions de qualification vendangées en amont, à 22-22 (59ème et 60ème). Dans un registre similaire, toutes les supériorités numériques n'ont pas été gérées au mieux.
La sentence tombée après 80 minutes éreintantes (29-31), les rêves de troisième sacre dans la catégorie évanouis, le coach a observé « beaucoup de tristesse, de frustration » chez sa troupe. « En même temps, je suis assez fier de son comportement, de la bataille qu'elle a livrée. » Il scrutera désormais de près les capacités de ces Bleuettes nouvelle génération (nées en 2007 et 2008), d'ores et déjà qualifiées pour le Mondial U18 2026, « à digérer, à se remettre en selle pour jouer les Danoises, qui sont aussi déçues, mais qui n'ont pas eu la même intensité émotionnelle et physique que nous aujourd'hui. »
MONTENEGRO – FRANCE : 31-29 (après 2 prolongations)
Jeudi 7 août 2025, à Podgorica. 750 spectateurs. Arbitres : MM. Hummelgard et Svensson (SUE).
FRANCE : Noslen 12/14 (8/8 penaltys) ; Holler 3/3 ; Arizeux 3/5 ; Buisson 3/7 ; Mpioso 2/2 ; Cavalier 2/6 ; Hautem 1/1 ; Ellisseche 1/3 ; Plançon 0/1 ; Lemeiter 0/3 ; Saramito 0/5. Gardiennes : G. Kabeya (13/41 arrêts, dont 0/3 penaltys) et Pennavayre (0/1 penalty arrêté). 2 minutes
: Noslen (43'). Sélectionneur : O. De la Fuente.
Mi-temps : 13-10. Fin du temps réglementaire : 22-22. Fin de la première prolongation : 26-26.
Les autres quarts de finale : Danemark – SLOVAQUIE 29-30 ; CROATIE – Hongrie 32-26 ; Suisse – ESPAGNE 27-29.