On attendra la fin de la compétition pour tirer les vrais enseignements en s'interrogeant sur ce qui ne va pas et surtout ce qui manque aux générations qui ont pris le relais après l'épidémie de Covid et surtout qui passaient après l'éclatante épopée des 98-99 ? Dans les classes suivantes, il y a du talent, de belles individualités mais qui, collectivement et surtout défensivement, ont du mal à s'exprimer et donc, à s'imposer. Les voyants sont plutôt positifs lors des matches de préparation mais lorsqu'arrive le moment de vérité, dans les conditions de match officiel, l'équipe tricolore perd ses moyens.
Le Mexique et finalement l'Argentine étaient deux beaux leurres. Face à la Norvège et ce lundi, l'Allemagne, le déficit de niveau a été criant. De niveau ? ou la capacité à réitérer ce qui fonctionne à l'entraînement ou alors ce qu'on se dit en réunion ou dans le huis clos des chambres ou du vestiaire avant le coup d'envoi ?
Face à l'Allemagne, le passé était lourd à évoquer. Il y a un an, à un jour près, Yoni Peyrabout (photo de tête) et consorts avaient commis quasiment les mêmes erreurs. En étant trop tendres, trop naïfs, trop... spectateurs dans le 1er acte. La sanction n'avait pas tardé. Ils avaient atteint la pause avec un différentiel de 10 buts à remonter. Cela aurait pu leur servir de leçon... Pas du tout ! Se heurtant dans un 1er temps au gardien Finn Knaack, ils ont vite déjoué. Enchaïnant pertes de balle, tirs mal cadrés face à un ensemble allemand bien organisé, solidaire et parfaitement dans le timing. A l'esprit, ces deux actions du demi-centre Ankermann qui sans difficulté, sans être effleuré, a contourné la défense tricolore pour prendre l'intervalle ou alors, l'a tout simplement perforée. Pour quelle raison voulez-vous qu'il se prive ? A ce moment précis du match, les Français avaient laissé leur cerveau à l'hôtel ! Le chronomètre a égréné le temps, les Allemands ont continué le festival (8-1 après 11'). Noé Thuillier avait ouvert le score après 1'20 sur 7m, il faudra attendre 13 minutes pour voir Mathis Barelle inscrire la 2ème réalisation tricolore. Courir après un handicap a totalement tétanisé les joueurs de Franck Prouff. Des fautes inhabituelles devenues désormais récurrentes, des intentions brouillonnes, un ballon qui pèse lourd... Il y aura un sursaut de courte durée juste avant la pause avant de retomber dans les travers (16-7).
La Mannschaft va repartir sur les mêmes bases avec un gardien (Durmic) aussi inspiré que son devancier. Et la France, compter sa 12 puis 13ème perte de balle. Et puis, une fulgurance ! Alexandre Baradat a sonné (certainement un peu trop tard) la révolte. Et malgré la fluidité toujours présente du jeu allemand, cela a failli fonctionner. Yoni Peyrabout puis Wilson Schulz devant la cage vont eux aussi, suivre l'exemple. Mais l'adversaire va résister, courber le dos (enfin, pas trop) et attendre que l'orage passe. Le matelas accumulé était confortable, il va garder une distance de sécurité, les Bleuets échouant à 4 unités d'écart (51ème). Après leur 20ème perte, ils finiront par rendre les armes (26-21)
Abandonnant toute illusion de s'offrir encore le droit de rêver... aux quarts de finale.
Tour Principal – Groupe 3 - lundi 11 août 2025
Cairo Stadium Hall 2 au Caire (Egypte)
Allemagne - France 26 – 21 (MT : 16-7)
Arbitres : Agustin Conberse & Santiago Correa (Argentine)
Evolution du score : 2-1 (5) 6-1 (10) 8-3 (15) 11-5 (20) 14-6 (25) 16-7 (MT) 19-9 (35) 21-12 (40) 22-15 (45) 23-18 (50) 25-20 (55) 26-21 (FIN)
Les stats chez les Français
Riss (4 ar/19 dt 1/1 à 7m) Schultz (7 ar/18) - Burdet Mathis (2/3) Dupuy (2/3) Peyrabout (5/7 dt 1/1 à 7m) Barelle (5/8) Gourguechon (0/2) Tsobgny Siwe (0/1) Rebel (0/1) Gendronneau (1/2) Thuillier (1/3 dt 1/2 à 7m) Sol (1/1) Baradat (4/6) Sonko Basin, Lafosse, Felix-Andrieu (n.u)
Puisqu'il faut penser à la suite ...
Norvège et Slovénie n'ont pu se départager (37-37) mais ce résultat conforte les Nordiques à la 2ème place. La France est hors du coup pour les quarts et disputera dès jeudi, la phase de classement pour au mieux terminer 9ème (comme les U21 en juin !). Ce sera contre l'Autriche et la Suisse. Avant cela, ce mardi (15h), il y aura donc une confrontation face à la Slovénie. Alors que les Allemands sont assurés de disputer les quarts et les Norvégiens qui vont les rencontrer, sont en ballotage favorable, la Slovénie a encore un mince espoir de passer. Condition sine qua non: compter sur un succès allemand assez large mais aussi battre avec de la marge les Bleuets. Reste à savoir si Simon Rebel et compagnie ont encore un soupçon d'honneur à défendre ?