Nouvelle
saison, nouvelles rubriques. Charlène Guerrier inaugure notre série « Le bonheur est dans le prêt ». Vieux comme le marché des transferts, l’axiome reflète la pensée de l’arrière gauche. Cédée par Dijon à Strasbourg/Achenheim pour la saison 2024-2025, elle n’est pas rentrée en Côte-d’Or à l’expiration de la durée de location. « Le club m’a donné ma chance, l’opportunité d’avoir un temps de jeu beaucoup plus grand qu’à Dijon. C’a pris plus d’ampleur que ce que je pensais. » Par-delà le chrono et la confiance accordée précédemment par Jan Basny, « je me sens super bien ici. Le club véhicule des valeurs qui me sont très chères. Il est familial, dans le respect, avec beaucoup d’enthousiasme. Son côté ambitieux me donne aussi envie d’arriver à franchir les étapes, de participer à le faire grandir. »
Qui se ressemble s’assemble… sur le long terme. La joueuse de 23 ans ne pouvait dès lors que s’engager trois ans de plus avec le huitième du championnat révolu. Le portrait qu’elle en fait pourrait tout à fait être le sien. Ne manquer ni d’ambition, ni d’énergie positive, c’est le propre de celle qui est tombée dans la résine à Longvic, le club qu'ont fréquentés naguère son père et sa sœur. « Je ne pensais pas devenir handballeuse professionnelle. Vivre de sa passion, ce n’est que du bonheur. C’est un peu bateau, mais c’est le cas. Si on n’a plus ce plaisir-là, ça peut devenir compliqué. Notre corps est très sollicité, on renonce à beaucoup de choses pour être à 100 % dans notre métier. Je suis OK avec ça parce que je prends du plaisir quotidiennement. »
Et si Charlène Guerrier ne revient pas dans l’effectif de la JDA, c’est un peu de JDA qui vient à elle. Dans le rôle de l’émissaire, Anthony Favier, successeur de l’entraîneur tchèque sur le banc alsacien. « Je le retrouve avec plaisir. » Au centre de formation dijonnais, intégré à 16 ans, « il a eu confiance en moi. Il a été dur avec moi, ce que j’ai quand même aimé parce que c’est dans la difficulté qu’on progresse. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est grâce à lui. ‘‘Antho’’ m’a formée pendant quatre ans, était entraîneur adjoint des pros quand j’y étais. Je connais sa façon de travailler. Je sais qu’il a beaucoup d’ambition, beaucoup d’idées. Il accompagne énormément les jeunes, est très bon tactiquement. On peut faire de très bonnes choses ensemble. »
Les visages familiers sont aussi légion dans l’effectif bas-rhinois qui entamera le 3 septembre, face aux repêchées de la Sambre, sa troisième saison en Ligue féminine. Peu de départs, quelques espoirs en renfort. « La nouvelle équipe a un très gros potentiel, juge la porteuse du numéro 13. Ca va avec l’ambition formatrice du club. Trois filles sont avec l’équipe de France juniors, nous font extrêmement de bien. Des filles avec énormément d’expérience sont restées, comme Dalila (Abdesselam), Léa Fargues, Margaux Imhof à l’aile. Elles jouent un rôle de taulières, apprennent aux jeunes à grandir ensemble. Cette période (estivale) nous permet de travailler pour devenir fortes ensemble, et faire une saison pleine. »
A l’échelle de l’entité qui se partage entre son fief du Kochersberg (commune de Truchtersheim) et le Rhénus strasbourgeois (quatre affiches de LBE programmées cette saison, au lieu de deux), cela signifie viser ouvertement « le top 8 ».
Y rester, autrement dit. « On tend, d’année en année, à se rapprocher de l’objectif européen. » Et comme pour crédibiliser la finalité, sans nécessairement être l’instigateur de l’événement, rien de mieux que de participer à un tournoi où tous les adversaires sont estampillés Ligue des Champions. En ouverture de l’Europa Cup, descendant mixte (*) du mythique Eurotournoi alsacien, Achenheim a rencontré vendredi Györ, septuple vainqueur de la C1 et tenant du titre (23-38 pour les Hongroises, venues avec Hatadou Sako et sans Estelle Nze Minko). « On ne peut qu’en tirer des bénéfices, affirme Charlène Guerrier. On voit clairement l’écart entre une équipe qui joue la Coupe d’Europe depuis des années et une équipe qui est en Première division depuis deux ans. Il faut être beaucoup plus rigoureuses, consciencieuses. Ce qu’elles maîtrisent à 100 %, dans tous les domaines, nous sommes en cours d’apprentissage. C’est enrichissant de pouvoir le voir en jouant contre elles, pas qu’en les regardant jouer. » Ce sera encore le sens de l’opposition avec les Croates de Podravka, ce dimanche midi. La générale avant d’attaquer la saison nationale par la Coupe de France, samedi prochain à Palente (D2).
(*) quatre équipes masculines, dont Montpellier et Nantes, et quatre féminines, avec Metz pour compléter le tableau, y participent jusqu’à dimanche.