Dispensée de Coupe de France, disponible en championnat. Si le déplacement de pré-rentrée de Saint-Maur, samedi dernier à Rennes (D2, victoire 17-24), s’est effectué en son absence, Rakia Rezgui répondra présente à l’appel de la LBE 2025-2026. Surtout quand la reprise s’effectue gymnase Brossolette, sa salle d’études depuis quatre ans, avec l’accueil de la classe voisine de Paris 92. « J’ai hâte de commencer », piaffe l’internationale tunisienne centenaire en sélections. Résolument positive et bienveillante, tant envers ses camarades que le prof principal, Felix Garcia. « On a un très bon groupe. On bosse bien, l’ambiance est très bonne. J’espère qu’on va se maintenir comme la saison dernière, mais avec la manière et un meilleur classement. » Il y a bientôt trois mois, la treizième et avant-dernière place avait été tamponnée sur le bulletin de la Stella.
Avant d’envisager d'ajouter un troisième derby aux deux remportés précédemment (29-22 à domicile en février, 26-24 à l'extérieur en avril), la pivot qui vient d’avoir 29 ans s’est prêtée de bonne grâce à un exercice bien de saison : retracer sa vie de joueuse, de Tunis au Val-de-Marne, sous le prisme des premières fois.
Premier contact avec la balle collante
« A l’école primaire, vers 8 ans, je faisais plein d’activités sportives. Le handball m’attirait le plus. Une prof me l’a recommandée. Elle trouvait qu’avec ma taille, je pouvais être une bonne joueuse. J’ai commencé à pratiquer le hand à 14 ans. »
Premier club
« L’ASEA, le club d’Ariana, un quartier de Tunis. J’y ai appris beaucoup de choses, gardé beaucoup de souvenirs. A l’âge de 18 ans, j’ai signé mon premier contrat pro avec le Club Africain. »
Premier poste
« J’ai commencé arrière gauche. Quand j’ai commencé à faire des stages avec l’équipe A de la Tunisie, en 2013-2014, il y avait beaucoup de monde à ce poste. Paulo Pereira, qui était sélectionneur (*), et mon formateur m’ont proposé d’être pivot. J’aimais bien ce poste, tout ce qui est combat, et j’ai accepté. Je suis très contente de mon choix. »
Première idole
« Raja Toumi, une ancienne (arrière) internationale tunisienne. J’aimais bien sa façon de défendre, même si nous n’étions pas au même poste. J’ai joué avec elle deux ans au Club Africain. Quand je suis devenue pivot, Heidi Loke m’a aussi inspirée. J’aimais son style de jeu, comment elle jouait avec les deux mains. »
Première sélection pour la Tunisie
« J’avais 17 ans, j’étais un bébé (rires) ! C’était magnifique, un rêve éveillé. Il y avait Mouna Chebbah, Rafika Marzouk, Raja Toumi… et même Noura Ben Slama (gardienne, actuelle manager de Saint-Maur). Je n’ai passé que des bons moments. J’ai appris beaucoup de choses dans la discipline, le travail, le professionnalisme. Ca m’a fait prendre la route pour arriver au haut niveau. »
Premier club en France
« Celles-sur-Belle, en juin 2019. Pablo Morel (l’entraîneur deux-sévrien d’alors) m’avait vue à la Coupe d’Afrique des Nations. Il m’a contactée à travers une personne qui connaît le handball tunisien. J’étais très contente de signer mon premier contrat en D2, une très belle division. Jouer dans le championnat français, l’un des meilleurs du monde, était un de mes rêves. Le début était très dur : c’est normal, avec l’intégration, les repères... Avec du sérieux, du travail, j’ai réussi à m’imposer dans le groupe. Malheureusement, le Covid nous a fait une coupure. »
Premier titre en France
Le championnat de D2, adjugé par Celles en 2021. « J’avais l’habitude des titres avec le Club Africain. J’ai été championne de Tunisie plusieurs années. Mais ce sont toujours des émotions très fortes. Il y avait une très belle ambiance dans l’équipe. Il fallait rester disciplinées, professionnelles, même pendant le confinement où on avait un programme à faire de notre côté. C’a joué à la reprise. On avait un objectif commun, il fallait être championnes pour laisser des souvenirs entre nous. Le travail, le mental nous ont poussées. »
Premiers pas à Saint-Maur
Au lieu de prendre l’ascenseur avec Celles, Rakia Rezgui a rejoint la petite couronne parisienne. « Le projet me plaisait, correspondait à mes objectifs. Le club était VAP, jouait la montée en D1. Il y avait aussi Noura, une personne de confiance. »
Première saison en LBE
L’exercice 2023-2024, consécutif au titre de D2 de la Stella, le second à titre personnel. « J’étais impressionnée. Je regardais souvent des matches, sans avoir jamais joué dans ce championnat. C’était dur mentalement au début. Le rythme changeait aussi, on avait l’habitude de ne jouer qu’une fois par semaine. Avec le temps, on s’est habituées. On a plus bossé physiquement et mentalement pour gagner des matches, tenir une saison. »
Premier derby de la nouvelle saison
« On prépare ce match important comme tous les autres. Il donnera l’image de tous les efforts faits pendant la préparation. C’est là qu’il faut vraiment tout donner. On a tous les moyens pour gagner ce match. Et s’il n’y a pas de victoire, il y en aura d’autres, comme celui de Sambre après. »
(*) le coach lusitanien est actuellement celui du Dinamo Bucarest et de la sélection messieurs de son pays.
Saint-Maur – Paris 92 (première journée de LBE), mercredi 3 septembre à 20h30