La place du Capitole n'est pas la cour des miracles. Et pourtant, malgré un budget qui n'est pas extensible, un effectif en proie aux aléas des blessures, Toulouse que son président Philippe Dallard aime à qualifier de "champion de France des pauvres", montre sa régularité. Encore 4ème lors du dernier exercice et une nouvelle qualification directe pour la Ligue Européenne. Dans une ville rose où le hand doit jouer des coudes avec le foot et le rugby. Danijel Andjelkovic est un des artisans majeurs de cette réussite. Arrivé sur les bords de la Garonne en 2010 comme joueur, il a gravi tous les échelons pour prendre les commandes sur le banc, il y a 4 saisons. Et cela fonctionne plutôt bien puisqu'en juin dernier, pour la 3ème fois en si peu de temps, le technicien serbe a été désigné meilleur coach de Starligue. Son bail expire désormais en 2027.
N’as-tu jamais eu peur de faire la saison de trop à Toulouse ?
Je pourrais me poser ce genre de question mais chaque fois, je pèse le pour et le contre. Pour quelles raisons quitter Toulouse ? Tout se passe bien, on avance, les résultats sont là et je peux travailler en toute sérénité.
Est-ce qu’aussi il y a moins d’opportunités qu’avant pour changer d’environnement ?
Déjà je ne chercherai jamais ailleurs ce que j’ai trouvé à Toulouse. Quand tu débutes une nouvelle aventure, où que tu ailles, il ne faut pas regarder ce que tu as eu avant. Un Français qui va aller en Serbie, n'y va pas pour trouver du bon vin et des bons fromages ! S’il cherche ça, il ne va jamais trouver (rires).
Ta notoriété comme coach te permet-elle d’être régulièrement sollicité ?
Oui, le téléphone sonne parfois mais ce qui est sûr, c’est que je ne vais pas aller dans un autre club que Toulouse, pour retrouver le même niveau.
Sincèrement, le Fénix... c’est un miracle permanent ?
On pourrait le croire, c’est vrai. Mais tu sais, dans ce club, tout le monde bosse dur pour obtenir des résultats. Il y a de la compétence à tous les niveaux, les joueurs sont des compétiteurs.
En fin de saison, avec tous les blessés, on a bien cru que vous alliez dégringoler. Où se cache le sorcier ?
(Rires) Il a fallu réaliser de vrais exploits lors des deux saisons écoulées. Et lors de la dernière, on a fait de bons matchs contre de grosses équipes comme Nantes, Montpellier, Gummersbach et Flensburg. On a été un peu limité à cause de l’effectif et des blessures mais on a réussi à répondre à certains défis.
Baisse du nombre de pros cette saison, les objectifs peuvent-ils être les mêmes ?
En plus on a perdu Casper (Käll) qui ne pouvait pas refuser la proposition de GOG qui dispute la Ligue des Champions. Si on a l’opportunité de recruter un joueur supplémentaire sur la base arrière, nous le ferons. Cela sera nécessaire car nous avons encore des blessés. Le début de calendrier ne nous est pas très favorable avec 4 déplacements en septembre.
La Ligue Européenne n’est-elle pas un boulet pour Toulouse ?
C’est quand même intéressant sportivement pour le club, le niveau est relevé et quand tu recrutes un joueur, c’est un atout supplémentaire. Et cela permet à certains de grandir. Oui, c’est fatigant d’enchaîner mais je ne garde que l’aspect positif que cela peut procurer. A-t-on cette année, l’effectif pour évoluer sur plusieurs tableaux ? Ce sera la grande question.
Concernant la hiérarchie en tête du championnat, pour le trio, on reprend les mêmes ?
Oui… Reste à déterminer l’ordre mais on remarque que l’écart se réduit chaque année.
Le succès de Montpellier sur le PSG au Trophée des Champions est-il un indicateur ?
L’an passé, la même chose s’est produite avec Nantes et c’est Paris qui a été champion. A ce moment de la saison, tu ne peux pas tirer de vraies conclusions. Paris et Nantes ont besoin d’être à leur niveau optimal après la trêve d'hiver, pour aborder la Ligue des Champions. C'’est la régularité qui fait la différence entre les trois de tête et les autres. Il n’y a pas de secret.
Et Toulouse dans tout ça ?
En prépa, on a vu St Raphaël et Nîmes, j’ai noté les résultats de Limoges et d’Aix, il y a du renouvellement dans ces équipes et elles ont aussi envie de décrocher la 4ème place. Encore une fois, cela va être serré. C’est le 2ème étage du championnat derrière le trio. Malgré les problèmes qu’on a connus et qu’on continue de vivre au niveau des absences, on va rester unis.
Coup d'envoi de la saison 2025-2026 ce vendredi Très objectivement, on ne voit pas comment il pourrait en être différemment. La Starligue va encore présenter cette saison, une fusée à quatre étages.
- un trio de tête qui se battra pour le titre et les deux tickets en Ligue des Champions (
Montpellier, Nantes, Paris par ordre alphabétique)
- un groupe d'équipes qui viseront les accessits de la 4ème et 5ème place (
Aix, Limoges, Nîmes, St Raphaël et Toulouse)
- un "ventre mou" avec des formations qui devraient s'éloigner du piège de la relégation (
Chambéry, Chartres, Dunkerque, Tremblay)
- une zone à risque (pour
Cesson, Dijon, Istres, Sélestat)
Coup d'envoi ce vendredi avec trois affiches (Chambéry-Nantes, Nîmes-Istres et Tremblay-Toulouse).