Avec une seule victoire poussive face au promu dijonnais, deux défaites, à Cesson et à domicile contre Chartres, l’entame de saison face à des adversaires prétendument à leur portée, est plutôt morose pour les joueurs du Provence Aix Université Club. « C’est le moins qu’on puisse dire, témoigne l’ailier gauche Matthieu Ong. On est vraiment déçu de ne pas avoir pris plus de points. Il y avait beaucoup d’attente par exemple, sur le 1er match à l’Arena contre Chartres avec 6000 spectateurs et une belle animation. On n’a pas été à la hauteur de l’évènement et j’ai senti une espèce de stress généralisé. Contre Cesson, on n’a aucune excuse car contrairement aux autres matches, on n’a pas trouvé de solution en attaque. » Du coup, les questions ne manquent pas pour tenter d’expliquer la situation. A l’intersaison, le stratège Ian Tarrafeta est parti pour Nantes et Lucas De La Bretèche a effectué le voyage inverse. Sauf que le demi-centre est arrivé, blessé (rupture du ligament croisé antérieur du genou droit). Pourtant, le groupe est pétri d’éléments talentueux. «Oui, c’est vrai, il y a beaucoup de jeunes de qualité mais qui manquent peut-être d’expérience dans les moments difficiles, insiste l’aîné de 33 ans. On n’arrive pas à jouer ensemble. Cela a été flagrant la semaine dernière à Cesson. On avait plutôt affaire à une équipe de… ’’fils uniques’’, dépourvus de sens collectif. » Le constat est sans concession de la part d’un des doyens du groupe. Le malaise est-il plus profond qu’un retard sans gravité à l’allumage ? « On pourrait dire qu’il n’y a rien d’alarmant et qu’on s’en sortira par le travail. Mais c’est plus complexe. Il y a dans le club, des gens qui sont capables de mettre le feu. Les mêmes sont capables de virer l’entraîneur maintenant alors que l’équipe n’a jamais été aussi soudée derrière lui et qu’entre joueurs, il y a une parfaite ambiance. Il existe un vrai fossé entre le sportif (entraîneurs et joueurs) et la direction. C’est compliqué car on a l’impression qu’on ne va pas tous dans le même sens. » Illusoire alors de penser que le PAUC peut se situer sur le haut de la vague et ambitionner, comme l’a fixé son président Jean-Marc Gobbi, une qualification pour la Ligue Européenne en juin prochain ? « Il faut de la patience et plus de temps pour pouvoir avancer ensemble et parfois, on a un peu l’impression que les objectifs ne sont pas en adéquation. » Et de pointer aussi du doigt, les changements trop fréquents intervenus dans l’effectif, à chaque intersaison. « Il faut en effet, retrouver un peu plus de stabilité. Chaque année, on est obligé de repartir de zéro.» Le constat est d’autant plus amer que le joueur entame sa 14ème saison parmi les pros aixois et qu’il aurait pu changer d’air lorsque certaines opportunités se sont présentées. « C’est vrai que je me suis pas mal posé la question ces derniers temps mais très honnêtement, vivre sa passion dans sa ville, dans le club que j’ai découvert au baby-hand, il y a eu les soirées européennes, au final, pourquoi partir si ce n’était pas une équipe du top 4 ? Avec le recul, je ne regrette pas cette décision. Je suis vraiment attaché au PAUC et je prends vraiment beaucoup de plaisir au contact de mes partenaires. » Sauf que la réalité du terrain est implacable et la suite du calendrier n’est pas favorable avec ce dimanche, la venue du PSG et le vendredi suivant, un déplacement à Toulouse. « A Aix, on a toujours été meilleur dans la position du chasseur plutôt que dans celle du chassé. Donc pourquoi ne pas espérer un sursaut ? Il va bien falloir qu’on réagisse et peu importe contre qui. » Malgré les déboires de l’équipe et ses désillusions (il aurait espéré prolonger son bail de trois saisons alors qu’on ne lui en a proposé qu’une) Matthieu Ong reste optimiste. Parfait aussi, dans son rôle de leader.

4ème journée....
Que peuvent conjointement espérer Sélestat en déplacement à Nîmes et Dijon qui accueille Nantes ? Simplement évoluer sans pression et sur un malentendu, tout peut aller vite. Le Istres-Dunkerque sent déjà la poudre. Parce que toute la saison, ces deux équipes pourraient stagner dans les profondeurs du classement. Toulouse qui a enfin validé son 1er succès de la saison en Starligue vendredi se déplace à Chambéry. Voilà cinq ans que les partenaires de Nemanja Ilic (notre photo) n'ont pas gagné au Phare. Fin de série ? Cesson qui reste sur un succès prometteur face à Aix se rend sur la pointe des pieds à Chartres qui vient d'en prendre 12 au Fénix. Conséquence immédiate et inévitable, le coach Nebosja Stojinovic est définitivement écarté du groupe professionnel. C'est son adjoint qui assurera l'intérim. Arnaud Calbry, disponible depuis son départ de Sarrebourg en juin, devrait s'installer sur le banc eurélien. St Raphaël qui n'a pas caché son ambition d'accrocher encore une fois, l'Europe, devra se méfier de Tremblay et de son trublion, Mattéo Fadhuile (auteur de 10 buts face à Dijon). Limoges qui n'a eu que des adversaires à sa portée (Istres, Dunkerque) mais qui a trouvé moyen d'être tenu en échec par Sélestat, se déplace à Montpellier qui a négocié un début de saison plutôt "tranquille" (3 succès face à Dijon, Chartres, Chambéry). Rappelons que dimanche, Aix accueille Paris.