Il y a encore quelques mois, Matthieu Marmier n'hésitait pas à clamer haut et fort, son appartenance à la région toulousaine. Ce pays qui l'a vu grandir lorsqu'un jour le "petit" de Montauban a débarqué dans la... capitale régionale. Pôle Espoirs de Toulouse-Raymond Naves (le même où étaient passés Valentin Porte et Aymeric Minne), clubs de Tournefeuille (comme le demi-centre nantais) et Balma puis le Fénix où il va gravir tous les échelons restants. Au point de se retrouver aux portes de l'équipe 1 alors dirigée par Philippe Gardent puis par Danijel Andjelkovic. Ce qui va suivre ne l'avantagera pourtant pas. Deux ruptures des ligaments croisés du même genou en un an. La galère s'installe et le bout du tunnel ne sera entrevu qu'en 2ème partie de la saison dernière. Ses prestations restent convaincantes au point d'intéresser Tarik Hayatoune et les dirigeants de Dunkerque. Depuis cet été, le gaucher aux lunettes et à l'imposante barbe, revit. Le Nord l'a vite adopté et réciproquement. Malgré un début de saison aux perfs sinusoïdales pour l'équipe dunkerquoise.
Comment expliquer cette inconstance une semaine sur l’autre ?
On est surtout tombé sur une équipe de Sélestat qui avait faim de résultat puisqu’elle n’avait pas encore gagné. A la différence, nous étions sur trois matches sans défaite (un nul et deux victoires) et on était en pleine confiance. Contre Sélestat, on a manqué de combat.
Dijon ce vendredi, c’est un rendez-vous à ne pas rater…
C’est évident car un bon résultat là-bas avant la trêve nous garantirait un classement à mi-tableau. Mais attention, c’est une équipe qui commence à se trouver, ils ont fait un nul contre Cesson et perdu d’un seul but à Limoges.
Tu es arrivé à Dunkerque cet été, en ayant quitté un certain confort à Toulouse…
Je pense que c’était le bon moment pour partir parce que j’avais un besoin de jouer même si là-bas, j’ai eu la chance de connaître la coupe d’Europe et de bons résultats.
En fait, être sur les photos, ce n’était pas suffisant ?
C’est exactement cela, un sentiment mitigé. J’étais forcément content car on gagnait relativement souvent mais en même temps, j’avais envie de me montrer un peu plus sur le terrain. Il y a eu des périodes où j’ai très peu joué, d’autres où j’ai été blessé et des moments sympas à vivre où le coach m’a fait confiance. En coupe d’Europe par exemple, c’était ouf car j’ai fait le 8ème aller-retour contre Porto.
Tu te retrouves en un an, avec deux ruptures des croisés au même genou. Comment réagis-tu ?
Je récupère bien de la 1ère blessure (juin 2022 – février 2023) mais ça pète à nouveau sans trop d’explications, 8 mois plus tard. Ça met un coup et en plus quand je reprends en 2024, j’ai des douleurs. Mentalement, c’est très dur. J’ai dû d’ailleurs changer mon jeu et développer certaines choses.
Par exemple ?
Du shoot au travers, du shoot de loin… Je joue plus avec les autres car je me positionne un peu plus loin. Sur un plan mental, cette frustration de suivre les copains depuis les tribunes, ça t’incite par la suite à profiter du moment présent. Que ce soit à l’entraînement, en match et peu importe le temps passé sur le terrain.
As-tu eu de vrais doutes sur ta reprise, au point d’envisager d’arrêter ?
Bien-sûr ! Après le 2ème croisé, c’est quelque chose qui m’a souvent traversé l’esprit. Si la douleur n’avait pas disparu, il n’y avait pas d’autre solution.
A Dunkerque, tu partages le poste avec Gabin Martinez de moins d'un mois ton cadet...
Ce qui est important c’est qu’on s’entend bien, on partage vraiment les mêmes valeurs. On n’a pas le même style de jeu mais on est très complémentaire et c’est un peu grâce à cela que j’arrive à être performant depuis le début de la saison.
Est-ce difficile à vous deux de faire oublier Tom Pelayo ?
Remplacer le meilleur buteur du championnat n’est pas évident. C’est l’enfant du club et il avait vraiment beaucoup de responsabilités. Mon jeu par exemple, ne se prête pas à faire la différence tout seul, ça repose plus sur le collectif, la relation avec le pivot, l’ailier, le demi-centre. Conséquence cette saison, sur la base arrière, le danger vient de partout.
Tu as signé jusqu’en 2027, est-ce que tu arrives à te projeter au-delà ?
Oui, franchement. Je me sens vraiment très bien dans cet environnement, dans cette ville, il y a eu pas mal de changements dans l’équipe mais j’en suis sûr, ça va payer. En plus, il y a ce projet de nouvelle salle en 2028 et c’est excitant car ici, il y a tout pour réussir.
Tu as déjà une idée de ta tenue pour le prochain carnaval ?
(rires) On m’a donné quelques adresses et j’ai hâte car on m’en parle depuis que je suis arrivé. Je crois même que ça tombe au moment où on recevra le PSG donc ça risque d’être une belle fête. On évitera quand même de faire le carnaval tous les soirs (
rires bis) !
Coup d'oeil sur la 8ème journée (voir ICI)