C’est incontestablement la belle réussite de ce début de championnat en Proligue. Alors qu’on attendait Créteil, Ivry ou Saran en tête du classement, Cournon a déjoué tous les pronostics. Au bout de huit journées, les Auvergnats ne se sont inclinés qu’à une seule reprise, lors de la 5ème, à Valence, concédé le nul face à Sarrebourg pour se retrouver dans le fauteuil de leader (avec 1 pt et un match d’avance sur Pontault). « Le tout est de ne pas s’emballer, tempère Guillaume Dupin, le coach arrivé à l’inter-saison. Je souhaite que les joueurs ne regardent pas le classement ni le calendrier mais plutôt se concentrent sur l'échéance immédiate. Notre objectif est de se glisser dans le top 9 et disputer les play-offs. » Tout laisse à penser que le challenge est réalisable malgré un effectif qui a été profondément remanié avec dix départs pour huit (jeunes) arrivées (dont le Toulousain Maxime Discamps - photo de tête). « Des joueurs français (comme 100% du groupe) avec un fort potentiel qui jusque-là, n’avait pas été exploité. Certains sont là également, pour se relancer. On accepte de prendre du temps avec eux mais comme ce sont des bosseurs, ils nous donnent entière satisfaction. » Et dès les 1ers contacts, lors de la préparation, toute la troupe a parfaitement adhéré au projet de jeu avec la mise en place d’une attaque à quatre arrières.
Démarche pour le moins atypique au niveau de la Proligue. « Si on peut ouvrir encore plus les espaces pour nos joueurs de duels, c’est beaucoup plus simple. On voit que de plus en plus d’équipes (notamment en Allemagne), sans évoluer avec 4 arrières, mettent le pivot, externe, et cela apporte un peu plus de mobilité. » L’effet de surprise passée, les adversaires sont désormais prévenus. « Notre jeu va évoluer et va aussi s’adapter à l’adversaire. L’objectif est de gagner en fluidité. » D'autant que jusqu'à la fin décembre et après la trêve, la charge de travail va augmenter et tous les poids lourds de Proligue, se succéder. Sans oublier le 8ème de finale de Coupe de France face à... Montpellier. Entre la réception d’Ivry et le déplacement à Saran, plus gros budget de Proligue (3 fois celui de Cournon). « Une aubaine pour le hand auvergnat, se contente de ponctuer Guillaume Dupin. L'important est d'avoir du monde qui prenne du plaisir et revienne nous voir. Nous aurons le temps d'en reparler. » Le public lui, s'est empressé de cocher la date (16 décembre). Conséquence directe, ouverte depuis ce lundi, la billetterie a été prise d'assaut (3500 places déjà réservées).

Depuis qu'il a endossé le costume de président en 2016 alors que l'équipe Une montait de Prénationale, Cyrille Faucher, directeur général d'Hipra France (société spécialisée dans l'industrie pharmaceutique) reste fidèle à une gestion du club "en bon père de famille". Conscient de la réalité économique mais sans ne rien s'interdire.
Pour le 11è budget de Proligue, les motifs de satisfaction ne manquent pas...
Bien-sûr qu'on est content mais je sais comment sont montés les budgets dans certains clubs. Il y a deux aspects, l'argent réel et ce qui rentre en échange de marchandise et qui est rajouté pour gonfler le chiffre. Cela a entraîné la fin de 5-6 clubs ces dernières années. Ce qui importe, ce sont les fonds propres du club. En bons Auvergnats et en toute humilité, nous faisons attention. L'essentiel est d'être en très bonne santé financière et c'est le cas.
Dans un environnement où le rugby est omnipotent ?
Nous ne sommes pas sur les mêmes créneaux. Le rugby, c'est vrai est une institution ici, mais le hand est en train de bien s'implanter. Nous arrivons à fidéliser un public et les affluences à la Maison des Sports (capacité maximale: 4800 places) sont en augmentation. Jouer le vendredi est un avantage et des partenaires du rugby viennent nous voir.
Justement... 175 partenaires vous accompagnent.
Cela représente 900 000 euros sur notre budget (qui avoisinne les 1,4 M d'Euros). Nous avons développé de multiples actions vers eux comme des business-clubs et des soirées vip. Il faut diversifier notre offre commerciale qui devient très concurrentielle. On aura peut être besoin de se rapprocher de Clermont pour faire un plus grand club. Le sujet est en discussion.
Est-ce à dire qu'à Cournon, on ne s'interdit pas de rêver ?
Bien entendu. Les gens que je croise me prennent souvent pour un ambitieux mais qui reste réaliste dans son discours. Depuis neuf ans, on a gravi tous les échelons sans se mettre dans le rouge. Nous resterons fidèles à nos principes. Notre volonté est de monter un jour, en Starligue. Si on peut y aller en s'en donnant les moyens, on ira.
Rencontrer Montpellier en Coupe, est-ce un parfait cadeau de Noël ?
C'est pour moi, la référence, le plus beau palmarès du hand français. Recevoir le MHB est une chance et cela va nous faire gagner un à deux ans de visibilité. Ce sera un match récompense pour nos joueurs et le staff bien-sûr mais aussi nos partenaires et nos bénévoles. L'idée est de faire un bon match sans se tromper d'objectif.