L’heure est à la revanche pour le Paris Saint-Germain. Trois semaines après sa déconvenue à Coubertin face à GOG, le champion de France retrouve le club danois avec la ferme intention de relancer sa campagne européenne. Après une trêve internationale bienvenue, les Parisiens n’ont plus le droit à l’erreur : sixièmes de leur groupe, ils doivent impérativement s’imposer pour rester dans la course au Top 5, avant la double confrontation qui les attend face au FC Barcelone.
Le contraste entre les deux compétitions reste frappant : souverains en championnat (neuf victoires en neuf matchs), les hommes de Stefan Madsen n’y arrivent pas en Ligue des Champions. Deux petites victoires en six matchs, et un mal récurrent à s’imposer loin de Coubertin avec trois défaites en autant de déplacement. Ce soir, il faudra briser la série. Le défi est d’autant plus grand que Paris voyage une nouvelle fois diminué. Kamil Syprzak, son pivot et meilleur buteur, est encore forfait (genou), tout comme le gardien Jannick Green (ischios). Emil Mellegård et Jacob Holm, victimes de graves blessures, manquent toujours à l’appel. Seule éclaircie : le retour de Noah Gaudin, dont la connaissance du championnat danois pourrait peser dans la bataille.
Et il en faut, de la solidité mentale, pour résister à l’ambiance brûlante de l’Arena de Svendborg. 4 500 spectateurs en jaune donnent de la voix et transforment la salle en chaudron. L’entrée en matière est à l’image du décor : intense, engagée. C’est Élohim Prandi qui tire le PSG vers le haut en début de rencontre. Le Français enchaîne les trois réalisations en moins de dix minutes, dont une superbe lucarne, pour maintenir les siens à portée (5-3, 9’). Des deux côtés, les défenses se mettent rapidement en place. Madsen (PSG) et Christensen (GOG) optent pour des systèmes en 6-0, compacts mais mobiles. Côté parisien, la charnière Konan–Karabatic peine toutefois à fermer la boutique : trop haute sur les temps faibles, parfois lente dans les replis, elle laisse des espaces dont GOG profite dès qu’il accélère dans les neuf mètres.
Stefan Madsen réagit vite, fait entrer le jeune Wallem Peleka et demande à son bloc de resserrer les rangs. Un ajustement payant : Paris reprend l’avantage (9-10, 15’). Le match s’emballe alors, les transitions s’enchaînent, les deux équipes se rendent coup pour coup. À cinq minutes de la pause, le score est toujours serré (16-16). Mais la fin de période tourne légèrement à l’avantage des Danois. GOG profite de quelques parades de son gardien Johannesson alors que Paris subit deux exclusions de deux minutes, infligées à Yahia Omar et Ferran Solé. Paris regagne les vestiaires avec un petit but de retard (18-17), un écart bien moindre qu’au match aller, où les Parisiens comptaient déjà sept longueurs de retard à la mi-temps.
Un moindre mal donc, mais aussi une promesse : celle d’un PSG plus discipliné et plus combatif, bien décidé à ne pas revivre la même désillusion qu’à Coubertin.

Paris se transforme, Lookvist s’impose
L’esprit combatif parisien ne s’est pas éteint à la pause, bien au contraire. Le PSG revient sur le parquet avec une intensité retrouvée. Dès que l’équipe retrouve la parité numérique après les deux exclusions de fin de première mi-temps, elle reprend les commandes. Karl Konan, impérial en défense, impose sa loi dans le secteur central : un vrai match de patron, qui étouffe les velléités danoises et donne de l’air à ses coéquipiers.
Il faut attendre la 40ᵉ minute pour voir GOG écoper de sa première exclusion. Paris ne laisse pas passer l’occasion : deux minutes plus tard, les hommes de Stefan Madsen, prennent deux buts d’avance (21-23, 43’). Temps mort immédiat du coach de GOG.
Mais le PSG ne relâche pas la pression. Yahia Omar, pourtant averti par une deuxième exclusion, continue de briller dans le jeu offensif. Auteur d’une prestation solide après ses dix buts contre Toulouse le week-end dernier, l’Égyptien doit désormais jouer sur un fil pour éviter le carton rouge.
Paris, lui, se transforme. L’équipe montre un visage que l’on n’avait plus vu depuis longtemps : solidaire, disciplinée, combative. Même en infériorité numérique, Élohim Prandi arrache le but du +3 et provoque l’exclusion d’un Danois dans la foulée. La défense tient bon, compacte et active, tandis que Lookvist multiplie les parades. En 18 minutes, le PSG ne concède que quatre buts (22-25, 48’).
Le portier de la capitale réalise sans doute sa meilleure performance européenne sous le maillot parisien : 14 arrêts à 36 % de réussite, des chiffres qui font du bien à un secteur en difficulté depuis le début de la saison.
Mais GOG n’abdique pas. Fidèle à sa réputation d’équipe explosive, elle punit Paris sur jeu rapide : deux contre-attaques éclairs ramènent les Danois à une petite longueur (26-27, 52’). Le suspense est total. Les dernières minutes sont irrespirables. Les deux équipes se crispent, les pertes de balle se multiplient. Paris tremble notamment sur deux possessions mal négociées par Prandi et Steins. Heureusement pour les Parisiens, GOG rend la politesse. Et quand il faut un homme pour faire la différence, c’est Yahia Omar qui surgit : l’arrière redonne deux buts d’avance à deux minutes du terme, malgré un rôle défensif allégé pour éviter une exclusion fatale.
Lookvist parachève son chef-d’œuvre en repoussant un kung-fu danois spectaculaire, puis un jet de 7 mètres dans la foulée. Omar conclut le travail. Paris s’impose 31-28, un succès aussi précieux que symbolique : le premier à l’extérieur cette saison en Ligue des Champions. Une victoire à trois visages : défensive, collective et enfin maîtrisée. Mieux encore, le PSG prend l’avantage particulier sur GOG (défaite de deux buts à l’aller, victoire de trois ce soir) et passe devant au classement. Dans un groupe aussi relevé, ce détail pourrait valoir cher au moment du décompte final.
La semaine européenne sourit donc aux clubs français : succès de Montpellier (25-38 à Wielkopolski), de Saint-Raphaël (35-32 face à Irun), et courte défaite de Toulouse (32-31 à Sesvete). Demain, le HBC Nantes bouclera le bal en recevant le Dinamo Bucarest de Tom Pelayo (20h45). Pour Paris, pas le temps de savourer : cap sur Istres ce week-end, avant le choc tant attendu contre le FC Barcelone jeudi prochain à Coubertin.
Phase de poules, Ligue des Champions, 12 novembre 2025
Svendborg Arena (Svendborg)
GOG - Paris SG : 28-31 (MT : 18-17)
Arbitres : Robert Schulze & Tobias Tönnies (Allemagne)
Evolution du score : 3-2 (5) 5-4 (10) 8-8 (15) 11-13 (20) 15-16 (25) 18-17 (MT) 19-20 (35) 21-21 (40) 22-24 (45) 25-27 (50) 27-28 (55) 28-31 (FIN)