L’heure de vérité absolue pour les Bleus était enfin arrivée. De la tension, de l’impatience et beaucoup de volonté pour arriver à défier une Tunisie toujours battue ces dernières saisons mais le plus souvent accrocheuse. Dans un POPB loin d’avoir fait le plein pour cet événement majeur de la vie du handball en France, le risque de voir une colonie tunisienne plus que nombreuse transformer Bercy en petit Radès était réel. Aux joueurs de savoir surpasser cela si tel était le cas et aux spectateurs français de rivaliser dans les encouragements. Restait les données du match ! Une Tunisie ressoudée pour l’objectif olympique, fraîche et menée par un Sead Hasanefendic toujours apte à sortir une astuce de son chapeau à malice, pouvait poser de très gros problèmes au groupe de Claude Onesta.
Clef de ce match, l’entame des Bleus ! Une emprise rapide et ferme de leur part sur la partie et la Tunisie pourrait être amenée à se préserver pour la rencontre face à la Norvège, si par contre les vices champions d’Afrique sentait l’odeur de l’exploit, alors tout serait compliqué jusqu’à la fin du match. Et malgré une intensité défensive très haute dès les premières minutes, la France avec Luc Abalo en lumière prenait le meilleur départ possible menant rapidement 3-0 puis 4-1, les Bleus et Thierry Omeyer fermant parfaitement l’accès à leurs buts. Restait à retrouver la bonne carburation offensive des premiers instants pour vraiment rendre ce début de match quasi parfait.
Mais la défense tricolore était tellement imperméable que les buts finissaient par venir naturellement sur montée de balle. Daniel Narcisse puis Olivier Girault permettaient à la France de mener 6-1, obligeant Sead Hasanefendic à prendre son temps mort au bout de 12 petites minutes de jeu. Même si Wissem Hmam ouvrait son compteur personnel, le 999° but de Jérôme Fernandez sous la tunique bleue et un nouveau but d’Olivier Girault en contre-attaque permettaient à l’écart de grandir encore un peu. Le 1000° but de « Fernand », à la poursuite de la légende « Charly » Volle et ses 1016 réalisations puis un doublé de Guillaume Gille rentré sur un très bon timing en mettait encore une couche à des Tunisiens qui voyaient les sanctions pleuvoir sur leurs têtes.
Un coup de moins bien offensivement allié à un vrai mieux côté tunisien équilibrait les forces, il fallait encore une fois des prouesses de Titi de Kiel et un coup superbe de Michael Guigou venant piquer un ballon de but tout fait dans les mains de son coéquipier en club Issam Tej pour que les Bleus conservent leur un peu de leur splendeur du début de match. Mais cette résistance au temps fort adverse allait déstabiliser encore un peu plus les Aigles de Carthage. Les Bleus en remettaient un petit coup d’accélérateur pour finir sur un +7 plus qu’encourageant pour la suite de TQO.
Le scénario continuer à se dérouler comme dans un film déjà monté en début de seconde période. Même si la Tunisie retrouvait un Wissem Hmam percutant, on sentait bien que l’ambition de faire l’exploit avait quelque peu quitté les esprits tunisiens. Si la France savait rester sérieuse sur les vingt dernières minutes, la fin ne faisait guère de doute. +8, +9, +10, le compteur s’affolait complètement pour le Bleus pendant que la Tunisie ne pouvait répondre que par à coups. Claude Onesta pouvait même commencer à faire tourner son effectif, Christophe Kempé rentrant en pivot, Cédric Burdet pour Luc Abalo et Guillaume Gille à la mène à la place de Nikola Karabatic. Le banc était ouvert côté Bleu et celui de la Tunisie n’allait pas tarder à faire de même, le match du lendemain face à la Norvège étant devenu la préoccupation de Sead Hasanefendic.
La partie tournait même un peu à la partie de plage. Les défenses se faisaient lâches, les câlineries du début de match disparaissaient et la France se baladait tranquillement en tête du match. Daouda Karaboué pouvait faire preuve de son énorme talent, Joël Abati être métronomique aux jets de 7 mètres et Jérôme Fernandez se rapprocher encore un peu plus du record. La première victoire était dans la poche sans avoir trop tiré sur la machine tricolore et avec le match de demain face à cette Espagne qui se devait de faire la même preuve de solidité face à cette Norvège en reconstruction. La peur d’un début raté avait bien disparue et la France pouvait s’enorgueillir de s’être rendu la tâche facile avec un début de match quasi parfait défensivement. Un grand ouf de soulagement et une aventure olympique dont la trame était dessinée avec talent. Rendez-vous demain face aux Champions du Monde 2005 avec un duel contre les Champions d’Europe 2006.
A Paris, POPB Paris Bercy
Le 30 mai 2008 à 19h30
France – Tunisie : 33 – 25 (Mi-temps : 15-8)
7 000 Spectateurs
Arbitres :
MM CHERNEGA I. et POLADENKO V. (Russie)
Statistiques du match