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And the winner is…

France

samedi 24 octobre 2009 - Handzone

 5 min 30 de lecture

Il y a peu, à l’occasion de la nomination de Thierry OMEYER, comme « Meilleur joueur du Monde pour l’année 2009 », un journaliste de l’Equipe-Magazine, désireux de faire un papier sur le sujet, est entré en communication avec moi, me posant la question suivante : Des 5 handballeurs français désignés « Meilleurs du Monde », depuis 1995, lequel  était, selon vous,  le meilleur des meilleurs ? Question, à la fois, très subjective et très embarrassante !

Vous me connaissez, jamais à court d’arguments, je lui ai proposé de ne pas répondre à sa question, ne serait-ce que par respect pour les 4 autres, mais de lui livrer mon sentiment sur chacun d’eux afin qu’il se fasse sa propre idée et qu’il réponde, ainsi, lui-même, à sa question. Je ne sais pas si vous êtes de fidèles lecteurs de cet hebdomadaire mais, suite à notre conversation, vous avez pu lire, sous la signature de Mr LHERMITTE, le classement suivant :
1ier RICHARDSON (1995)
2ième KARABATIC (2008)
3ième STOECKLIN (1997)
4ième OMEYER (2009)
5ième Bertrand GILLE (2001)

Puis-je confier aux nombreux fidèles de HANDZONE quelques déterminants qui ont pu conduire cet éminent  journaliste, pas spécialiste de hand, au demeurant, à classer, ainsi, nos plus beaux représentants ? Tout d’abord, une question : N’était-il pas plus difficile d’être, de cette manière, honoré par la Fédération Internationale, quand notre équipe nationale ne trustait pas les titres comme elle sait le faire, aujourd’hui ? Probablement…

En 1995, nous étions Champions du Monde, pour la 1ière fois, à la surprise générale ! La nomination de Jackson RICHARDSON était, vraisemblablement, un gage supplémentaire de cette nouvelle reconnaissance. Souvenons-nous, qu’à ce moment là, « maitre Jack » était, encore, sociétaire de l’OM-Vitrolles, un club français !

2 ans plus tard, en 1997, Stéphane STOECKLIN, à son tour, devenait lauréat. Nous n’avions obtenu qu’une (méritoire) 3ième place au Mondial à KUMAMOTO (JAPON), mais « STOCK » fût, dans le même temps, le meilleur artificier de la Bundesliga (ça peut aider) !

En 2001, à l’issue d’un MONDIAL en France particulièrement bien maitrisé (c’est moi qui le dit), Bertrand GILLE, du haut de ses 22 ans, se voyait honorer à son tour pour sa capacité à être, partout et toujours, au service de son équipe.

Puis vint la période faste…
Championne d’EUROPE en 2006, « volée » au Mondial 2007, au sommet de l’Olympe en 2008, à PEKIN et enfin, en février dernier, championne du MONDE, en CROATIE, « au nez et à la barbe » de tout un peuple ! Où voudriez-vous aller chercher des lauréats, sinon dans l’équipe de Claude ONESTA ?

Ce furent donc, successivement : KARABATIC  en 2008 puis OMEYER en 2009. Jouant, tous deux à KIEL, pour l’essentiel dans les performances de ce club, il était logique qu’ils soient, à leur tour, honorés ! Ce contexte ainsi rappelé, alliez-vous me dire, quid des éléments déterminants permettant, à travers les années, de différencier, voire, classer ces athlètes exceptionnels ? J’allais y venir…

Caractérisons chacun d’entre eux, d’un mot :
RICHARDSON = L’inventeur
STOECKLIN = Le don
Bertrand GILLE = Le décathlonien
KARABATIC = Robotcop
OMEYER = Un grand Cru

Peut-on corroborer le choix du journaliste faisant de l’inventeur le meilleur d’entre tous ? Probablement parce que c’est l’invention qui fait avancer le monde en général et, en l’occurrence, le handball en particulier. Il y aura, dans l’histoire de notre sport, l’avant et l’après RICHARDSON. Accepté, quasi immédiatement, par « les barjots », il leur a apporté sa créativité défensive et sa maitrise des tirs « à effets » qui en firent un formidable accélérateur de nos performances.

KARABATIC en 2ième :
C’est sûr, ça ne va pas lui plaire. N’ayant pas eu le privilège de « travailler » avec lui, mon avis n’est que celui d’un technicien « lambda ». Il est celui qui sait et peut tout faire. Son physique (sans faille), sa technique (moderne) et sa lecture du jeu en font le joueur que tout le monde souhaiterait avoir dans son équipe. Honoré à 24 ans, il pourrait truster, plusieurs fois, cette distinction avant que ne sonne l’heure de sa retraite.

STOECKLIN 3ième :
A la question posée, un jour, à un grand expert musical, à votre avis, quel a été le plus grand musicien de tous les temps ?
La réponse fusa : BEETHOVEN
Le questionneur rétorqua : Mais que faites-vous de MOZART ?
L’expert lui répondit : MOZART c’est le seul !
On pourrait dire de STOECKLIN qu’il fut « le seul » dans sa catégorie tant son talent pur fit de lui un attaquant capable de gagner des matchs par l’effet magique de son bras dévastateur. Là où certains grimacent, s’arrachent ou se « défoncent », STOCK n’avait qu’à déclencher un de « ses missiles » dont lui seul semblait connaitre le secret de fabrication. Légèrement « hors concours », ce garçon !

OMEYER  4ième !
A 33 ans, il obtient la reconnaissance. Son palmarès exceptionnel plaide pour lui. Il a tout gagné (même la Coupe d’Alsace) ! Sa précocité (40 minutes de jeu, en finale du Mondial 2001, à 24 ans) s’est complétée par des progrès constants depuis lors. Son professionnalisme sans faille lui permet de gagner du terrain sur les tireurs adverses qui le dominent 1 fois mais jamais 2 ! Quand on a connu les carrières « à rallonge » des Mats OLSSON, Andrei LAVROV ou autres Dragan PERIC, on se dit que Thierry a, encore, de belles années devant lui pour notre plus grand plaisir…

Bertrand GILLE 5ième…
5ième, peut-être, mais lauréat à 22 ans ! « Au four et au moulin », défenseur infranchissable, combattant à la zone respecté, tireur dans tous les secteurs et toutes les positions. Il a, certes, dû avoir beaucoup de bonnes fées penchées sur son berceau. Ses divers entraîneurs-formateurs lui ont accordé, systématiquement, cette confiance qui est le meilleur moteur pour le progrès personnel. Il est « Protée », celui qui s’adapte à toutes les situations pour le plus grand bonheur de ses partenaires. 5ième, mais c’est un don du ciel !

Demain ? A qui le tour ?
De Daniel NARCISSE, le STOCKLIN du 3ième millénaire, à Didier DINART dont les experts finiront par comprendre que d’être, à tous les coups, dans l’équipe qui gagne, n’est pas qu’une coïncidence, en passant par Micka GUIGOU ou Luc ABALO, la liste est longue de nos éventuels futurs candidats à cette distinction. Et comme on peut être lauréat plusieurs fois, gageons que ce titre, purement, honorifique, ne devrait plus échapper à un français pour les 10 ans qui viennent…

And the winner is… 

France

samedi 24 octobre 2009 - Handzone

 5 min 30 de lecture

Il y a peu, à l’occasion de la nomination de Thierry OMEYER, comme « Meilleur joueur du Monde pour l’année 2009 », un journaliste de l’Equipe-Magazine, désireux de faire un papier sur le sujet, est entré en communication avec moi, me posant la question suivante : Des 5 handballeurs français désignés « Meilleurs du Monde », depuis 1995, lequel  était, selon vous,  le meilleur des meilleurs ? Question, à la fois, très subjective et très embarrassante !

Vous me connaissez, jamais à court d’arguments, je lui ai proposé de ne pas répondre à sa question, ne serait-ce que par respect pour les 4 autres, mais de lui livrer mon sentiment sur chacun d’eux afin qu’il se fasse sa propre idée et qu’il réponde, ainsi, lui-même, à sa question. Je ne sais pas si vous êtes de fidèles lecteurs de cet hebdomadaire mais, suite à notre conversation, vous avez pu lire, sous la signature de Mr LHERMITTE, le classement suivant :
1ier RICHARDSON (1995)
2ième KARABATIC (2008)
3ième STOECKLIN (1997)
4ième OMEYER (2009)
5ième Bertrand GILLE (2001)

Puis-je confier aux nombreux fidèles de HANDZONE quelques déterminants qui ont pu conduire cet éminent  journaliste, pas spécialiste de hand, au demeurant, à classer, ainsi, nos plus beaux représentants ? Tout d’abord, une question : N’était-il pas plus difficile d’être, de cette manière, honoré par la Fédération Internationale, quand notre équipe nationale ne trustait pas les titres comme elle sait le faire, aujourd’hui ? Probablement…

En 1995, nous étions Champions du Monde, pour la 1ière fois, à la surprise générale ! La nomination de Jackson RICHARDSON était, vraisemblablement, un gage supplémentaire de cette nouvelle reconnaissance. Souvenons-nous, qu’à ce moment là, « maitre Jack » était, encore, sociétaire de l’OM-Vitrolles, un club français !

2 ans plus tard, en 1997, Stéphane STOECKLIN, à son tour, devenait lauréat. Nous n’avions obtenu qu’une (méritoire) 3ième place au Mondial à KUMAMOTO (JAPON), mais « STOCK » fût, dans le même temps, le meilleur artificier de la Bundesliga (ça peut aider) !

En 2001, à l’issue d’un MONDIAL en France particulièrement bien maitrisé (c’est moi qui le dit), Bertrand GILLE, du haut de ses 22 ans, se voyait honorer à son tour pour sa capacité à être, partout et toujours, au service de son équipe.

Puis vint la période faste…
Championne d’EUROPE en 2006, « volée » au Mondial 2007, au sommet de l’Olympe en 2008, à PEKIN et enfin, en février dernier, championne du MONDE, en CROATIE, « au nez et à la barbe » de tout un peuple ! Où voudriez-vous aller chercher des lauréats, sinon dans l’équipe de Claude ONESTA ?

Ce furent donc, successivement : KARABATIC  en 2008 puis OMEYER en 2009. Jouant, tous deux à KIEL, pour l’essentiel dans les performances de ce club, il était logique qu’ils soient, à leur tour, honorés ! Ce contexte ainsi rappelé, alliez-vous me dire, quid des éléments déterminants permettant, à travers les années, de différencier, voire, classer ces athlètes exceptionnels ? J’allais y venir…

Caractérisons chacun d’entre eux, d’un mot :
RICHARDSON = L’inventeur
STOECKLIN = Le don
Bertrand GILLE = Le décathlonien
KARABATIC = Robotcop
OMEYER = Un grand Cru

Peut-on corroborer le choix du journaliste faisant de l’inventeur le meilleur d’entre tous ? Probablement parce que c’est l’invention qui fait avancer le monde en général et, en l’occurrence, le handball en particulier. Il y aura, dans l’histoire de notre sport, l’avant et l’après RICHARDSON. Accepté, quasi immédiatement, par « les barjots », il leur a apporté sa créativité défensive et sa maitrise des tirs « à effets » qui en firent un formidable accélérateur de nos performances.

KARABATIC en 2ième :
C’est sûr, ça ne va pas lui plaire. N’ayant pas eu le privilège de « travailler » avec lui, mon avis n’est que celui d’un technicien « lambda ». Il est celui qui sait et peut tout faire. Son physique (sans faille), sa technique (moderne) et sa lecture du jeu en font le joueur que tout le monde souhaiterait avoir dans son équipe. Honoré à 24 ans, il pourrait truster, plusieurs fois, cette distinction avant que ne sonne l’heure de sa retraite.

STOECKLIN 3ième :
A la question posée, un jour, à un grand expert musical, à votre avis, quel a été le plus grand musicien de tous les temps ?
La réponse fusa : BEETHOVEN
Le questionneur rétorqua : Mais que faites-vous de MOZART ?
L’expert lui répondit : MOZART c’est le seul !
On pourrait dire de STOECKLIN qu’il fut « le seul » dans sa catégorie tant son talent pur fit de lui un attaquant capable de gagner des matchs par l’effet magique de son bras dévastateur. Là où certains grimacent, s’arrachent ou se « défoncent », STOCK n’avait qu’à déclencher un de « ses missiles » dont lui seul semblait connaitre le secret de fabrication. Légèrement « hors concours », ce garçon !

OMEYER  4ième !
A 33 ans, il obtient la reconnaissance. Son palmarès exceptionnel plaide pour lui. Il a tout gagné (même la Coupe d’Alsace) ! Sa précocité (40 minutes de jeu, en finale du Mondial 2001, à 24 ans) s’est complétée par des progrès constants depuis lors. Son professionnalisme sans faille lui permet de gagner du terrain sur les tireurs adverses qui le dominent 1 fois mais jamais 2 ! Quand on a connu les carrières « à rallonge » des Mats OLSSON, Andrei LAVROV ou autres Dragan PERIC, on se dit que Thierry a, encore, de belles années devant lui pour notre plus grand plaisir…

Bertrand GILLE 5ième…
5ième, peut-être, mais lauréat à 22 ans ! « Au four et au moulin », défenseur infranchissable, combattant à la zone respecté, tireur dans tous les secteurs et toutes les positions. Il a, certes, dû avoir beaucoup de bonnes fées penchées sur son berceau. Ses divers entraîneurs-formateurs lui ont accordé, systématiquement, cette confiance qui est le meilleur moteur pour le progrès personnel. Il est « Protée », celui qui s’adapte à toutes les situations pour le plus grand bonheur de ses partenaires. 5ième, mais c’est un don du ciel !

Demain ? A qui le tour ?
De Daniel NARCISSE, le STOCKLIN du 3ième millénaire, à Didier DINART dont les experts finiront par comprendre que d’être, à tous les coups, dans l’équipe qui gagne, n’est pas qu’une coïncidence, en passant par Micka GUIGOU ou Luc ABALO, la liste est longue de nos éventuels futurs candidats à cette distinction. Et comme on peut être lauréat plusieurs fois, gageons que ce titre, purement, honorifique, ne devrait plus échapper à un français pour les 10 ans qui viennent…

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