Le mardi 19 janvier prochain en Autriche, la France débutera l’Euro 2010 à Wiener Neustatd face à la Hongrie, Champions Olympiques, Champions du Monde en titre et vainqueurs de l’épreuve en  2006, les Bleus semblent être les grands favoris de cet Euro.

Il faut dire que la façon dont la bande à Claude Onesta s’est imposée en Croatie devant une équipe et quasiment tout un peuple que tout le monde donnait imbattable sur ses terres, a plus que marqué les esprits. Mais au-delà de tout cela, reste que si les Tricolores ont sans doute ce qui se fait de mieux à 90% des postes, ce serait faire injure au talent des autres équipes que de dire que tout sera simple et facile. Bien sur tout le monde signe pour un scénario à la Zagreb surtout qu’il serait étonnant de voir les Bleus disputer la finale de Vienne face à l’Autriche… Mais en y regardant de près, on peut aussi se dire que tout dans cet Euro recèle les raisons d’un échec que tout le monde craint.

Jouer un premier match face à la Hongrie, qui même privée de Laszlo Nagy en réserve de la république hispanique pour cause de naturalisation programmée (encore une de plus…), pourrait bien causer quelques tracas aux Français. Cette équipe vient quand même de faire un superbe nul en préparation en Croatie (30-30). Face aux Eklemovic, Ilyes, Gal, Ivanczyk et autre Cszasar, cette entame pourrait bien se révéler piégeuse. En cas de malheur il faudrait aller défier dans la foulée une Espagne qui commence à en avoir ras la muleta de se prendre des roustes par les Bleus en compétition officielle et ensuite finir par une République Tchèque qui est quand même la seule à avoir fait toucher les épaules aux Bleus en match officiel depuis Lillehammer, si l’on excepte la gaudriole du France – Croatie du tour principal du dernier mondial.

Sans parler de catastrophe industrielle qui consisterait à un retour à la maison mère au bout de 4 jours de compétition, inutile de dire que ce premier tour est véritablement un joli piège à la c… Mais ce n’est surtout pas un piège à c… Car à l’évidence, l’équipe de France est tout à fait consciente de tous ces écueils qui vont se dresser devant un nouveau sacre qui ferait rentrer cette équipe définitivement dans l’histoire du Handball avec un grand H. Outre le fait que Michael Guigou et Luc Abalo sont deux ailiers incomparables en termes de vitesse, technique et improvisation, en bref les deux meilleurs et de loin à leur poste, que Thierry Omeyer est non seulement le meilleur gardien du monde mais en plus jugé le meilleur joueur tout court, qu’il succède à Nikola Karabatic qui a disputé son titre 2008 à Daniel Narcisse, qu’il y a quelques années le meilleur du monde s’appelait Bertrand Gille, de retour après une saison sabbatique et des ennuis physiques pour fiche le moral des attaquants et des défenseurs au plus bas. Eux qui trouvait que Cédric Sorhaindo n’était déjà pas drôle, le numéro de duettistes annoncé étant leur cauchemar depuis quelques semaines. Le tout étant chapeauté par le taulier du leader de la Bundesliga, Guillaume Gille et défendu par le meilleur défenseur du monde, mister Didier Dinart himself. Il faut avouer que présenté comme cela, il y a de quoi avoir des nervous breakdown comme ont dit de nos jours si l’on ne goûte pas les performances des Bleus !

Mais une addition de talents n’a jamais rendu obligatoire la victoire, car si les Bleus sont toujours et encore les meilleurs du monde c’est qu’ils ont faim, qu’ils veulent montrer que les dominations passées des Russes (où plutôt soviétiques à l’époque) et des Suédois ne sont rien à côté de ce qu’ils envisagent de faire dans les 3 saisons à venir. Sur le papier, peut être qu’il n’est pas envisageable de voir les Bleus ne pas être à minima dans le dernier carré, mais en y regardant de plus près, il faudra encore une fois qu’ils montrent qu’ils sont encore et toujours imbattables. Tous les supporters français y croient, les analystes de la petite balle toute collante aussi, reste qu’il va falloir mettre tous ces beaux mots en équation de jeu pour qu’encore une fois le handball français soit sur le toit du Monde ou plutôt du continent. Cela, c’est le rôle des joueurs et du staff, on vibrera à tout y compris aux peurs que cela pourrait engendrer. A Jérôme Fernandez et tout le monde du jeu tricolore de nous offrir de nouveau des émotions inoubliables !