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Rencontre entre Experts

France

vendredi 3 décembre 2010 - © Yves Michel

 5 min 18 de lecture

Ou quand les rugbymen néo-zélandais rencontrent les handballeurs français. Claude Onesta, Jérôme Fernandez et Thierry Omeyer n’auraient voulu rater ce moment sous aucun prétexte. Les représentants de ce qui se fait de mieux dans le handball mondial avaient rendez-vous ce jeudi à Paris avec les ambassadeurs les plus prestigieux du rugby planétaire, les All Blacks néo-zélandais.  Et pas uniquement pour se serrer la pogne ou poser devant un parterre de photographes mais pour participer (en douceur) à une séance d’entraînement indoor.

Imaginez le contraste.  Ou plutôt non car finalement de par leur gabarit, les handballeurs tricolores n’ont rien à envier à leurs vis-à-vis rugbymen. Mais il y a du lourd sur le parquet. A commencer par Richie Mc Caw, le capitaine des Blacks, meilleur 3ème ligne de la planète en 2006, 2009 et 2010 (94 sélections, 7 fois vainqueur des Tri-Nations, il ne lui manque qu’une Coupe du Monde). A ses côtés, Dan Carter, le buteur. Après sa 6ème victoire dans le Tri-Nations, le plus frenchie des hommes en noir (après son passage à Perpignan) vient d’être le seul au Monde, à dépasser la barre des 1188 points inscrits en 79 sélections. Et puis il y a Mils Muliaina, l’intrépide trois-quart aile, le centre Conrad Smith, et le 2ème ligne Sam Whitelock (un beau bébé de 2.02 m et de 110 kg). Conduits par leur entraîneur emblématique Graham Henry (101 succès internationaux), ils sont tous venus à la rencontre de ces curieux français qui manient comme personne un ballon de 60 cm de circonférence enduit de colle pour une meilleure prise en main. Claude Onesta, lui n’est pas en reste. En bon toulousain né à Albi, en plein cœur du sud-ouest, le rugby, c’est un peu, sa 2ème famille. « C’est un moment magique parce que les Blacks sont mythiques et ce sont des garçons d’une extrême gentillesse et très conviviaux. Et puis on les a vus se prendre au jeu, comprendre assez rapidement les subtilités de notre sport. Ca reste quelque chose de furtif mais très agréable et un plaisir partagé. » Et que dire des deux joueurs de l’équipe de  France et de Kiel, débarqués le matin même d’une Allemagne enveloppée par la neige et à 72 heures d’un match capital de Ligue des Champions à Barcelone ? Pour Jérôme Fernandez, le sudiste, c’est un cadeau de Noël avant l’heure. Le capitaine des Experts est ravi. « On avait pu rencontrer les joueurs de l’équipe de France ou d’autres clubs mais là, c’est les Blacks. On a beaucoup de choses en commun avec les rugbymen et on s’entend très bien. Et vous avez vu, ils apprennent vite. Au niveau de la gestuelle. On  remarque dans leur expression que ce sont de vrais compétiteurs. Et même si c’est un sport différent, quasi inconnu dans leur pays. Ce qui comptait pour eux ce matin, c’était s’amuser et faire le spectacle. Ils ont tenté des tirs un peu bizarres avec des effets, c’était très intéressant. » Et Jérôme aurait pu très bien faire un excellent rugbyman .Un très bon 2ème ou 3ème ligne du haut de ses 2 m. « C’est là qu’on peut penser que le hand a véritablement évolué ces dernières quinze années avec auparavant, des joueurs de grande taille mais peut-être pas si costauds. Désormais, il y a de quoi faire  et on n’a pas à rougir de la comparaison. »

Même coup de cœur et même admiration pour Thierry Omeyer. Lui né à Mulhouse, dans une région pas franchement convertie à l’ovalie et qui a bien apprécié croiser le ballon avec d’autres légendes vivantes. « Le moment était très sympa. Y’en a quelques-uns qui ont bien assimilé les techniques de shoot. Moi le rugby, j’aime bien le regarder à la télé. Là, on a évité les contacts. Sur un vrai terrain, c’est une autre histoire. Surtout quand je vois les monstres que c’est. Lancés, ils doivent être impressionnants.» Et de ne pas oublier pour Titi que l’objectif pour les Blacks est le même que le sien, un championnat du Monde en 2011. « Ils vont jouer chez eux et ça fait longtemps qu’ils ne l’ont pas gagné. Ils auront à cœur de réussir leur compétition et finalement, nos objectifs sont identiques. »

Ce rassemblement à l’initiative de l’équipementier Adidas restera donc gravé dans les mémoires car aussi capés et adulés qu’ils soient, les Néo-Zélandais ont apprécié se frotter aux meilleurs handballeurs de la décennie. Et même si dans leur pays, seize fois moins peuplé que la France, le handball est à l’état de balbutiements avec une fédération et une équipe nationale qui tous les deux ans, défend ses chances dans l’Océanie (elle a terminé 2ème en 2010, derrière l’Australie, seul qualifié de la zone pour le prochain Mondial en Suède) l’ailier Mils Muliaina a été véritablement conquis. « C’est un sport incroyable. J’en avais déjà vu à la télé mais je n’avais jamais réalisé toute la difficulté du jeu. C’est par exemple, assez complexe de maîtriser le ballon. Les épaules sont mises beaucoup à contribution. En Nouvelle-Zélande, le rugby est plus populaire. Mais je crois que le handball a des ambitions. Ils ont comme projet de se qualifier dans le futur pour les Mondiaux et pourquoi pas pour les Jeux Olympiques. Et puis, c’est un sport idéal pour être pratiqué à l’intérieur. Surtout quand il neige, comme aujourd’hui. Quand je vais rentrer au pays, je ferai la promotion du handball. Il n’y a pas de culture pour ce sport comme il y a au rugby ou au hockey mais comme je me suis vraiment amusé aujourd’hui au contact du meilleur entraineur et des deux meilleurs joueurs au Monde, il faut que je fasse partager mon plaisir. C’était un honneur de les rencontrer. » Chapeau bas, le compliment est d’exception dans la bouche d’un des joueurs les plus charismatiques du rugby mondial.  Handballeurs et rugbymen se sont séparés en se souhaitant bonne réussite pour les prochaines grandes échéances. En Suède en janvier pour Jérôme Fernandez et ses coéquipiers. En Nouvelle Zélande, huit mois plus tard, chez eux pour les All Blacks.

 Yves MICHEL (www.rtl-lequipe.fr)

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France

vendredi 3 décembre 2010 - © Yves Michel

 5 min 18 de lecture

Ou quand les rugbymen néo-zélandais rencontrent les handballeurs français. Claude Onesta, Jérôme Fernandez et Thierry Omeyer n’auraient voulu rater ce moment sous aucun prétexte. Les représentants de ce qui se fait de mieux dans le handball mondial avaient rendez-vous ce jeudi à Paris avec les ambassadeurs les plus prestigieux du rugby planétaire, les All Blacks néo-zélandais.  Et pas uniquement pour se serrer la pogne ou poser devant un parterre de photographes mais pour participer (en douceur) à une séance d’entraînement indoor.

Imaginez le contraste.  Ou plutôt non car finalement de par leur gabarit, les handballeurs tricolores n’ont rien à envier à leurs vis-à-vis rugbymen. Mais il y a du lourd sur le parquet. A commencer par Richie Mc Caw, le capitaine des Blacks, meilleur 3ème ligne de la planète en 2006, 2009 et 2010 (94 sélections, 7 fois vainqueur des Tri-Nations, il ne lui manque qu’une Coupe du Monde). A ses côtés, Dan Carter, le buteur. Après sa 6ème victoire dans le Tri-Nations, le plus frenchie des hommes en noir (après son passage à Perpignan) vient d’être le seul au Monde, à dépasser la barre des 1188 points inscrits en 79 sélections. Et puis il y a Mils Muliaina, l’intrépide trois-quart aile, le centre Conrad Smith, et le 2ème ligne Sam Whitelock (un beau bébé de 2.02 m et de 110 kg). Conduits par leur entraîneur emblématique Graham Henry (101 succès internationaux), ils sont tous venus à la rencontre de ces curieux français qui manient comme personne un ballon de 60 cm de circonférence enduit de colle pour une meilleure prise en main. Claude Onesta, lui n’est pas en reste. En bon toulousain né à Albi, en plein cœur du sud-ouest, le rugby, c’est un peu, sa 2ème famille. « C’est un moment magique parce que les Blacks sont mythiques et ce sont des garçons d’une extrême gentillesse et très conviviaux. Et puis on les a vus se prendre au jeu, comprendre assez rapidement les subtilités de notre sport. Ca reste quelque chose de furtif mais très agréable et un plaisir partagé. » Et que dire des deux joueurs de l’équipe de  France et de Kiel, débarqués le matin même d’une Allemagne enveloppée par la neige et à 72 heures d’un match capital de Ligue des Champions à Barcelone ? Pour Jérôme Fernandez, le sudiste, c’est un cadeau de Noël avant l’heure. Le capitaine des Experts est ravi. « On avait pu rencontrer les joueurs de l’équipe de France ou d’autres clubs mais là, c’est les Blacks. On a beaucoup de choses en commun avec les rugbymen et on s’entend très bien. Et vous avez vu, ils apprennent vite. Au niveau de la gestuelle. On  remarque dans leur expression que ce sont de vrais compétiteurs. Et même si c’est un sport différent, quasi inconnu dans leur pays. Ce qui comptait pour eux ce matin, c’était s’amuser et faire le spectacle. Ils ont tenté des tirs un peu bizarres avec des effets, c’était très intéressant. » Et Jérôme aurait pu très bien faire un excellent rugbyman .Un très bon 2ème ou 3ème ligne du haut de ses 2 m. « C’est là qu’on peut penser que le hand a véritablement évolué ces dernières quinze années avec auparavant, des joueurs de grande taille mais peut-être pas si costauds. Désormais, il y a de quoi faire  et on n’a pas à rougir de la comparaison. »

Même coup de cœur et même admiration pour Thierry Omeyer. Lui né à Mulhouse, dans une région pas franchement convertie à l’ovalie et qui a bien apprécié croiser le ballon avec d’autres légendes vivantes. « Le moment était très sympa. Y’en a quelques-uns qui ont bien assimilé les techniques de shoot. Moi le rugby, j’aime bien le regarder à la télé. Là, on a évité les contacts. Sur un vrai terrain, c’est une autre histoire. Surtout quand je vois les monstres que c’est. Lancés, ils doivent être impressionnants.» Et de ne pas oublier pour Titi que l’objectif pour les Blacks est le même que le sien, un championnat du Monde en 2011. « Ils vont jouer chez eux et ça fait longtemps qu’ils ne l’ont pas gagné. Ils auront à cœur de réussir leur compétition et finalement, nos objectifs sont identiques. »

Ce rassemblement à l’initiative de l’équipementier Adidas restera donc gravé dans les mémoires car aussi capés et adulés qu’ils soient, les Néo-Zélandais ont apprécié se frotter aux meilleurs handballeurs de la décennie. Et même si dans leur pays, seize fois moins peuplé que la France, le handball est à l’état de balbutiements avec une fédération et une équipe nationale qui tous les deux ans, défend ses chances dans l’Océanie (elle a terminé 2ème en 2010, derrière l’Australie, seul qualifié de la zone pour le prochain Mondial en Suède) l’ailier Mils Muliaina a été véritablement conquis. « C’est un sport incroyable. J’en avais déjà vu à la télé mais je n’avais jamais réalisé toute la difficulté du jeu. C’est par exemple, assez complexe de maîtriser le ballon. Les épaules sont mises beaucoup à contribution. En Nouvelle-Zélande, le rugby est plus populaire. Mais je crois que le handball a des ambitions. Ils ont comme projet de se qualifier dans le futur pour les Mondiaux et pourquoi pas pour les Jeux Olympiques. Et puis, c’est un sport idéal pour être pratiqué à l’intérieur. Surtout quand il neige, comme aujourd’hui. Quand je vais rentrer au pays, je ferai la promotion du handball. Il n’y a pas de culture pour ce sport comme il y a au rugby ou au hockey mais comme je me suis vraiment amusé aujourd’hui au contact du meilleur entraineur et des deux meilleurs joueurs au Monde, il faut que je fasse partager mon plaisir. C’était un honneur de les rencontrer. » Chapeau bas, le compliment est d’exception dans la bouche d’un des joueurs les plus charismatiques du rugby mondial.  Handballeurs et rugbymen se sont séparés en se souhaitant bonne réussite pour les prochaines grandes échéances. En Suède en janvier pour Jérôme Fernandez et ses coéquipiers. En Nouvelle Zélande, huit mois plus tard, chez eux pour les All Blacks.

 Yves MICHEL (www.rtl-lequipe.fr)

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