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Isidoro Martinez : le regard tourné vers la Liga et Montpellier

Mondial

samedi 30 juillet 2011 - © Yves Michel

 5 min 21 de lecture

Ces 18èmes championnats du Monde juniors marquaient la fin d’une génération de joueurs mais également d’entraîneurs. A l’instar de l’Allemand Martin Heuberger qui dans quelques jours va prendre les destinées de la Mannschaft des Roggisch, Gensheimer et autres Klein, l’Espagnol Isidoro Martinez tourne lui aussi une page. Il va diriger le club de Leon, futur adversaire de Montpellier en Ligue des Champions.

8 matches… 8 victoires, le seul match qu’il ne fallait pas perdre en quarts, contre la Tunisie, vous le perdez d’un but !
Oui, c’est très dur à accepter car sur les matches que nous avons gagnés, nous avons bien joué. Contre la Tunisie, nous contrôlions la rencontre et nous prenons ce but dans les toutes dernières minutes. Nous sommes 5èmes au final, il faut l’accepter.

Vous êtes victimes du système des matches éliminatoires…
Non, car cela ne changeait pas grand-chose. L’équipe n’a pas beaucoup bougé depuis un an, je pense même que la motivation était plus importante. Nous sommes arrivés au complet, sans blessés. Donc, cela devait bien se passer.

On compare souvent l’organisation du handball espagnol à celle de la France. En France, la sélection A passe avant toute chose…
Le modèle à suivre pour la formation du jeune joueur est le modèle français, autant en sélection qu’en clubs. Le suivi physique, l’aspect individuel de l’athlète est important. En Espagne, nous travaillons beaucoup plus sur le collectif et parfois, le joueur ne s’améliore pas individuellement. Il y a une culture de la gagne dès le plus jeune âge au détriment de l’amélioration individuelle.

Contrairement à la France avec Accambray, Barachet et maintenant Luka Karabatic, peu de joueurs espagnols de la génération 88-89 ont été incorporés à la sélection A…. y’a-t-il  un problème ?
Je suis l’entraîneur des juniors et depuis trois ans, en Espagne nous avons changé les entraîneurs des catégories jeunes à partir de 16 ans. On a tout repris à zéro. On essaie bien entendu de former des joueurs pour qu’ensuite, ils puissent prétendre à la sélection A mais ce n’est pas facile. Nous ne restons pas les bras croisés. Prenez par exemple, les 16 juniors présents en Grèce, 12 vont jouer la saison qui arrive en championnat Asobal.

Est-ce que cela n’est pas démotivant pour un jeune de voir que la sélection A recrute des joueurs étrangers qui attendent 3 ans pour être naturalisés et revêtir le maillot espagnol ?
Je préfèrerais bien-sûr que nos jeunes joueurs aient l’opportunité d’évoluer en sélection au plus haut niveau. Il faut qu’ils aient l’habitude de disputer des matches de cette importance pour gagner de l’expérience.  Après les Jeux de Londres, il va y avoir un brassage inévitable car des éléments comme Juanin, Alberto Entrerrios, Iker Romero ou Hombrados vont arrêter. Il faudra sans doute prendre plus de jeunes.

Le 2 août prochain, vous ne serez plus entraîneur des Juniors et vous devenez à part entière, entraîneur de Ademar Leon…. C’est un sacré challenge…
C’est un changement énorme, j’ai vécu une expérience sportive passionnante et je vais en vivre une nouvelle qui devrait l’être tout autant, sinon plus. Leon a terminé 3ème de la Liga et s’est qualifié pour la Ligue des Champions. Cela implique certaines responsabilités.

Cela ne pouvait être qu’à Leon ?
Je suis professeur de handball à l’université de Leon depuis 4 ans, j’habite dans cette localité, j’y ai joué pendant 7 saisons, j’ai été l’adjoint de Manolo Cadenas  au début des années 2000 et j’ai l’opportunité de revenir dans un club que je n’ai jamais perdu de vue et qui d’ailleurs m’avait déjà fait une proposition identique mais qu’à l’époque, je n’avais pas acceptée.  Donc, Leon s’imposait.

Sept joueurs de la sélection nationale juniors sont issus du club de Leon, c’est la référence en Espagne en matière de formation ?
Oui, c’est une tradition à Leon de travailler avant tout, à partir de nos jeunes. Il y a bien-sûr d’autres clubs qui s’occupent des jeunes mais chez nous, c’est une priorité.

Un nouveau challenge personnel, un nouveau défi collectif. L’équipe de Leon est donc engagée en Ligue des Champions.
Oui, avec une poule très difficile où il y a Montpellier, Kiel, Copenhague et Szeged. Le tirage au sort ne nous a pas avantagés. Mais il faut l’accepter.

On sait que les joueurs français commencent à intéresser les clubs espagnols, vous, vous avez fait signer Adrien Di Panda.
Je surveille Di Panda depuis les juniors, depuis qu’il était le capitaine de la sélection. C’est un joueur charismatique. En plus, c’est un très bon défenseur. Et même s’il a été irrégulier la saison dernière avec Montpellier, je fonde de grands espoirs en lui. Sa polyvalence sur le côté droit et au poste de demi-centre, sa position centrale en défense sont des atouts intéressants.

Premier match de Ligue des Champions à… Montpellier. Une pression supplémentaire pour lui.
Ce sont des moments intéressants à vivre et la motivation est toujours au rendez-vous. Je n’aurai pas besoin de lui parler. Il sait très bien ce qu’on attend de lui et il voudra jouer juste devant ses anciens coéquipiers. Jouer d’entrée à Montpellier sera très difficile.

Un dernier mot sur la situation des clubs espagnols. Certains connaissent des difficultés financières…
Oui, je pense que certains ont dépensé de l’argent qu’ils n’avaient pas et cela a débouché sur des situations ingérables. A Ademar Leon, les dirigeants se sont montrés vigilants. Le club est sain financièrement.

Du coup, certains joueurs de la Liga Asobal arrivent en France
Oui et cela ne m’étonne pas. Les clubs français sont financièrement solvables et offrent de réelles opportunités. Les joueurs savent qu’ils seront payés à la fin du mois.

Une carrière en France ne vous tente pas ?
Il y a la barrière de la langue et puis je commence à peine comme entraîneur principal dans un club. Je vais tâcher de faire mes preuves à ce niveau, de faire bien ce que j’ai à faire. Et puis il y a d’excellents entraîneurs en France.

Un  grand merci à l’ailier gauche de la sélection juniors Ferran Guedea pour son aide comme traducteur

Retrouvez dès à présent les anecdotes autour du Mondial juniors sur http://totalhand.canalblog.com . Avec en prime, le « Mahétoscope », à l’intérieur du groupe France, comme si vous y étiez grâce à Kentin Mahé !

De notre envoyé spécial à Thessalonique

Isidoro Martinez : le regard tourné vers la Liga et Montpellier 

Mondial

samedi 30 juillet 2011 - © Yves Michel

 5 min 21 de lecture

Ces 18èmes championnats du Monde juniors marquaient la fin d’une génération de joueurs mais également d’entraîneurs. A l’instar de l’Allemand Martin Heuberger qui dans quelques jours va prendre les destinées de la Mannschaft des Roggisch, Gensheimer et autres Klein, l’Espagnol Isidoro Martinez tourne lui aussi une page. Il va diriger le club de Leon, futur adversaire de Montpellier en Ligue des Champions.

8 matches… 8 victoires, le seul match qu’il ne fallait pas perdre en quarts, contre la Tunisie, vous le perdez d’un but !
Oui, c’est très dur à accepter car sur les matches que nous avons gagnés, nous avons bien joué. Contre la Tunisie, nous contrôlions la rencontre et nous prenons ce but dans les toutes dernières minutes. Nous sommes 5èmes au final, il faut l’accepter.

Vous êtes victimes du système des matches éliminatoires…
Non, car cela ne changeait pas grand-chose. L’équipe n’a pas beaucoup bougé depuis un an, je pense même que la motivation était plus importante. Nous sommes arrivés au complet, sans blessés. Donc, cela devait bien se passer.

On compare souvent l’organisation du handball espagnol à celle de la France. En France, la sélection A passe avant toute chose…
Le modèle à suivre pour la formation du jeune joueur est le modèle français, autant en sélection qu’en clubs. Le suivi physique, l’aspect individuel de l’athlète est important. En Espagne, nous travaillons beaucoup plus sur le collectif et parfois, le joueur ne s’améliore pas individuellement. Il y a une culture de la gagne dès le plus jeune âge au détriment de l’amélioration individuelle.

Contrairement à la France avec Accambray, Barachet et maintenant Luka Karabatic, peu de joueurs espagnols de la génération 88-89 ont été incorporés à la sélection A…. y’a-t-il  un problème ?
Je suis l’entraîneur des juniors et depuis trois ans, en Espagne nous avons changé les entraîneurs des catégories jeunes à partir de 16 ans. On a tout repris à zéro. On essaie bien entendu de former des joueurs pour qu’ensuite, ils puissent prétendre à la sélection A mais ce n’est pas facile. Nous ne restons pas les bras croisés. Prenez par exemple, les 16 juniors présents en Grèce, 12 vont jouer la saison qui arrive en championnat Asobal.

Est-ce que cela n’est pas démotivant pour un jeune de voir que la sélection A recrute des joueurs étrangers qui attendent 3 ans pour être naturalisés et revêtir le maillot espagnol ?
Je préfèrerais bien-sûr que nos jeunes joueurs aient l’opportunité d’évoluer en sélection au plus haut niveau. Il faut qu’ils aient l’habitude de disputer des matches de cette importance pour gagner de l’expérience.  Après les Jeux de Londres, il va y avoir un brassage inévitable car des éléments comme Juanin, Alberto Entrerrios, Iker Romero ou Hombrados vont arrêter. Il faudra sans doute prendre plus de jeunes.

Le 2 août prochain, vous ne serez plus entraîneur des Juniors et vous devenez à part entière, entraîneur de Ademar Leon…. C’est un sacré challenge…
C’est un changement énorme, j’ai vécu une expérience sportive passionnante et je vais en vivre une nouvelle qui devrait l’être tout autant, sinon plus. Leon a terminé 3ème de la Liga et s’est qualifié pour la Ligue des Champions. Cela implique certaines responsabilités.

Cela ne pouvait être qu’à Leon ?
Je suis professeur de handball à l’université de Leon depuis 4 ans, j’habite dans cette localité, j’y ai joué pendant 7 saisons, j’ai été l’adjoint de Manolo Cadenas  au début des années 2000 et j’ai l’opportunité de revenir dans un club que je n’ai jamais perdu de vue et qui d’ailleurs m’avait déjà fait une proposition identique mais qu’à l’époque, je n’avais pas acceptée.  Donc, Leon s’imposait.

Sept joueurs de la sélection nationale juniors sont issus du club de Leon, c’est la référence en Espagne en matière de formation ?
Oui, c’est une tradition à Leon de travailler avant tout, à partir de nos jeunes. Il y a bien-sûr d’autres clubs qui s’occupent des jeunes mais chez nous, c’est une priorité.

Un nouveau challenge personnel, un nouveau défi collectif. L’équipe de Leon est donc engagée en Ligue des Champions.
Oui, avec une poule très difficile où il y a Montpellier, Kiel, Copenhague et Szeged. Le tirage au sort ne nous a pas avantagés. Mais il faut l’accepter.

On sait que les joueurs français commencent à intéresser les clubs espagnols, vous, vous avez fait signer Adrien Di Panda.
Je surveille Di Panda depuis les juniors, depuis qu’il était le capitaine de la sélection. C’est un joueur charismatique. En plus, c’est un très bon défenseur. Et même s’il a été irrégulier la saison dernière avec Montpellier, je fonde de grands espoirs en lui. Sa polyvalence sur le côté droit et au poste de demi-centre, sa position centrale en défense sont des atouts intéressants.

Premier match de Ligue des Champions à… Montpellier. Une pression supplémentaire pour lui.
Ce sont des moments intéressants à vivre et la motivation est toujours au rendez-vous. Je n’aurai pas besoin de lui parler. Il sait très bien ce qu’on attend de lui et il voudra jouer juste devant ses anciens coéquipiers. Jouer d’entrée à Montpellier sera très difficile.

Un dernier mot sur la situation des clubs espagnols. Certains connaissent des difficultés financières…
Oui, je pense que certains ont dépensé de l’argent qu’ils n’avaient pas et cela a débouché sur des situations ingérables. A Ademar Leon, les dirigeants se sont montrés vigilants. Le club est sain financièrement.

Du coup, certains joueurs de la Liga Asobal arrivent en France
Oui et cela ne m’étonne pas. Les clubs français sont financièrement solvables et offrent de réelles opportunités. Les joueurs savent qu’ils seront payés à la fin du mois.

Une carrière en France ne vous tente pas ?
Il y a la barrière de la langue et puis je commence à peine comme entraîneur principal dans un club. Je vais tâcher de faire mes preuves à ce niveau, de faire bien ce que j’ai à faire. Et puis il y a d’excellents entraîneurs en France.

Un  grand merci à l’ailier gauche de la sélection juniors Ferran Guedea pour son aide comme traducteur

Retrouvez dès à présent les anecdotes autour du Mondial juniors sur http://totalhand.canalblog.com . Avec en prime, le « Mahétoscope », à l’intérieur du groupe France, comme si vous y étiez grâce à Kentin Mahé !

De notre envoyé spécial à Thessalonique

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