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Diego et Sebastian Simonet, gentlemen handballeurs

Coupe de France

vendredi 13 avril 2012 - © Yves Michel

 8 min 53 de lecture

Bercy leur tend les bras. Diego et Sebastian Simonet comptent sur la finale de la coupe de France dimanche, face à Montpellier pour enrichir le palmarès de l’US Ivry. Les frangins argentins débarqués d’Espagne, l’été dernier veulent terminer la saison en apothéose.

Chez les Simonet, le handball est inscrit dans les gênes. De Luis, le père à Alicia, la maman (tous deux anciennes gloires de la sélection nationale), en passant par Pablo, le petit dernier et ses deux frères, tout le monde, dans la famille, s’est piqué au jeu à 7. Dans un pays où comme partout, le football est roi, la discipline tente de se faire une place au soleil. Sebastian et Diego contribuent à ce retentissement et l’été prochain, avec la sélection albiceleste, ils participeront aux Jeux Olympiques de Londres. Ce sera une première pour le hand argentin. Mais avant, les deux frangins de Buenos Aires se sont fixés deux objectifs : remporter la coupe de France et maintenir l’US Ivry, actuellement lanterne rouge, parmi l'élite.  

Comment expliquer ce bon parcours en coupe alors qu’en championnat, cela ne s'est pas bien passé? 
Sebastian: la coupe est arrivée au bon moment, l’effectif était quasiment au complet, à l’entraînement, on se retrouvait tous ensemble et tout s’est enchaîné normalement. Les soucis sont arrivés très tôt dans la saison avec de nombreux blessés. Actuellement, Ivry montre son meilleur visage et c’est dommage qu’on n’ait pas eu cela en début de championnat. 
Diego : Dans cette dernière période, même quand on a perdu, c’était d’un but, contre des grosses équipes. 

Quand vous jouez ensemble, le rendement est meilleur, il y a une vraie complicité. 
Sebastian: C’est vrai, nous sommes inséparables. Depuis quatre ans, nous jouons ensemble en sélection, nous sommes restés deux ans à Torrevieja en Espagne et c’est normal que nous nous retrouvions à Ivry, tous les deux. 
Diego: Avec mon frère, on se comprend sur le terrain. Nous avons des affinités particulières. On pourrait jouer ensemble, les yeux fermés.


Cette complicité est-elle parfois pesante ? 
Sebastian: C’est vrai qu’au quotidien, des fois, c’est lassant (rires). Mais cela va au-delà du lien familial. On est comme deux amis pendant les matches et mais aussi, à l’extérieur. C’est aussi important qu’on habite ensemble car on peut échanger et critiquer nos prestations. Mais je confirme, il y a quelquefois des chamailleries. 

Ah bon, et cela peut aller loin ? 
Diego: Non, ça reste anodin. Par exemple, lorsqu’on s’intéresse au football, nous ne sommes pas d’accord car moi je supporte Barcelone et lui, le Real Madrid. 
Sebastian: A la maison, il n’y a qu’un seul poste de télévision, cela peut poser des problèmes. Surtout s’il y a un match avec Madrid et qu’il veuille jouer avec la Playstation. Par ailleurs, au quotidien, nous avons une règle : c’est moi qui fait la cuisine et ce n’est pas près de changer. Je lui laisse faire la vaisselle et tout va très bien. 

Tous les deux, vous avez quitté assez tôt l’Argentine mais là-bas, le handball a progressé 
Sebastian: L’Argentine s’intéresse de plus en plus au handball. Ce qui intrigue, c’est que les trois frères, nous jouons en Europe (Pablo, 20 ans évolue depuis cette saison en Espagne au club de Ciudad Encantada-Cuenca) à un très bon niveau puisque le club de notre frère est actuellement 6ème de la Liga Asobal. Pour les jeunes argentins, Diego reste un exemple à suivre. 

En plus Diego vient d'être élu meilleur joueur de mars…
Diego: Oui et c’est la première fois que cela tombe sur un joueur argentin. C’est un honneur pour moi et une reconnaissance du handball de notre pays. Mais c’est aussi grâce à toute l’équipe et à mon frère que j’ai obtenu cette récompense. 
Sebastian: Diego n’a pas la notoriété de Nikola Karabatic mais c’est vraiment un modèle pour le handball argentin. 


Pourtant cette saison avec Ivry, c’est loin d’être facile.
Sebastian: Oui, mais nous ne regrettons pas d’avoir fait ce choix. Nous avions besoin de bouger, de changer de style de jeu et surtout on nous fait confiance. Nous avons du temps de jeu, on est utilisé en défense alors qu’en Espagne, ce n’était pas le cas. 

Finalement, 2012 pourrait être une excellente année pour vous
Sebastian: Oui, si on se maintient, avant il y a la finale de la coupe et avec l’Argentine, nous sommes qualifiés pour les Jeux Olympiques. Pour la fin du championnat, le calendrier est un peu plus favorable. 
Diego: Le gros challenge, c’est de rester en 1ère division. 

Si Ivry se retrouve en D2, est-ce que vous restez au club ? 
Sebastian: Nous avons encore une année de contrat à honorer et nous respecterons notre engagement. Mais je ne veux pas envisager la descente. 

Incontestablement, la vie parisienne vous convient mieux que celle à Torrevieja, non ?
Sebastian: C’est très différent. Torrevieja, c’est une ville qui vit l’été, au bord de la mer. Mais avant nous habitions à Buenos Aires qui est une grande métropole, donc Paris, cela nous va mieux. Le climat n’est pas le même mais on s’y fait. Ici, il y a plus de mouvement. 
Diego: Moi j’adore Paris. Avec Séba, depuis qu’on est arrivé, on a presque tout visité. Je suis le roi du shopping ! On a constaté que depuis qu’on est ici, beaucoup d’amis sont venus nous rendre visite. A Torrevieja, ce n’était pas trop le cas (rires).


Dimanche, c’est la finale de la coupe contre l’ogre montpelliérain…
Sebastian: Oui, et la pression sera sur eux car ils sont favoris. Même si Kavticnik et Karabatic ne jouent pas, il y a d’excellents joueurs et c’est une grosse équipe. De notre côté, il y a une belle dynamique et nous sommes très en forme. Mais il faudra mieux jouer que lors des deux dernières oppositions (Montpellier s’est imposé en championnat avec 14 et 13 buts d’écart). 
Diego: Je pense que sur un match, tout est possible. C’est la 2ème fois que nous jouerons tous les deux, à Bercy. En janvier 2011, nous avions évolué avec l’Argentine contre la France et nous avions fait un très bon match dans une ambiance extraordinaire (les Experts s'étaient toutefois imposés 30 à 27). J’espère faire une aussi bonne prestation dimanche avec Ivry car dans la salle, il y aura des supporters argentins.

Vous avez réussi à attirer des compatriotes ? 
Sebastian: Oui, par exemple, au dernier match contre Istres à Ivry, nous avons rencontré trois joueurs argentins de volley-ball (qui évoluent en 2ème division à Asnières). Ils nous ont encouragés et dimanche, ils seront à Bercy avec le drapeau national. Il y a aussi des filles qui nous supportent mais nous sommes encore célibataires (rires). Enfin, pour Diego, c’est, comme on dit ‘’comme-ci, comme-ça’’. 

Quel serait le rêve le plus fou que vous aimeriez voir se réaliser ? 
Diego: Avec la sélection, monter sur le podium des Jeux. Et à titre individuel, progresser encore pour un jour, évoluer dans un très grand club. 


Ivano Balic est toujours ton modèle ? 
Diego: Plus que jamais. Cela fait très longtemps que je l’admire. Davor Dominikovic qui a joué plusieurs saisons avec lui, m’a récemment offert un de ses maillots, et j’étais très content. 
Sebastian: j’aime aussi Balic, il joue pour son équipe et c'est un fin stratège.

Si vous n’aviez pas fait de handball, vous vous seriez orientés vers quoi ? 
Diego: vers le football sans doute…
Sebastian: j’ai fait des études de marketing mais j’aurais aimé être ingénieur. Mais pourquoi se poser la question puisque le handball est en nous et que nous sommes satisfaits de ce qui nous arrive. 


Diego et Sebastian Simonet, gentlemen handballeurs 

Coupe de France

vendredi 13 avril 2012 - © Yves Michel

 8 min 53 de lecture

Bercy leur tend les bras. Diego et Sebastian Simonet comptent sur la finale de la coupe de France dimanche, face à Montpellier pour enrichir le palmarès de l’US Ivry. Les frangins argentins débarqués d’Espagne, l’été dernier veulent terminer la saison en apothéose.

Chez les Simonet, le handball est inscrit dans les gênes. De Luis, le père à Alicia, la maman (tous deux anciennes gloires de la sélection nationale), en passant par Pablo, le petit dernier et ses deux frères, tout le monde, dans la famille, s’est piqué au jeu à 7. Dans un pays où comme partout, le football est roi, la discipline tente de se faire une place au soleil. Sebastian et Diego contribuent à ce retentissement et l’été prochain, avec la sélection albiceleste, ils participeront aux Jeux Olympiques de Londres. Ce sera une première pour le hand argentin. Mais avant, les deux frangins de Buenos Aires se sont fixés deux objectifs : remporter la coupe de France et maintenir l’US Ivry, actuellement lanterne rouge, parmi l'élite.  

Comment expliquer ce bon parcours en coupe alors qu’en championnat, cela ne s'est pas bien passé? 
Sebastian: la coupe est arrivée au bon moment, l’effectif était quasiment au complet, à l’entraînement, on se retrouvait tous ensemble et tout s’est enchaîné normalement. Les soucis sont arrivés très tôt dans la saison avec de nombreux blessés. Actuellement, Ivry montre son meilleur visage et c’est dommage qu’on n’ait pas eu cela en début de championnat. 
Diego : Dans cette dernière période, même quand on a perdu, c’était d’un but, contre des grosses équipes. 

Quand vous jouez ensemble, le rendement est meilleur, il y a une vraie complicité. 
Sebastian: C’est vrai, nous sommes inséparables. Depuis quatre ans, nous jouons ensemble en sélection, nous sommes restés deux ans à Torrevieja en Espagne et c’est normal que nous nous retrouvions à Ivry, tous les deux. 
Diego: Avec mon frère, on se comprend sur le terrain. Nous avons des affinités particulières. On pourrait jouer ensemble, les yeux fermés.


Cette complicité est-elle parfois pesante ? 
Sebastian: C’est vrai qu’au quotidien, des fois, c’est lassant (rires). Mais cela va au-delà du lien familial. On est comme deux amis pendant les matches et mais aussi, à l’extérieur. C’est aussi important qu’on habite ensemble car on peut échanger et critiquer nos prestations. Mais je confirme, il y a quelquefois des chamailleries. 

Ah bon, et cela peut aller loin ? 
Diego: Non, ça reste anodin. Par exemple, lorsqu’on s’intéresse au football, nous ne sommes pas d’accord car moi je supporte Barcelone et lui, le Real Madrid. 
Sebastian: A la maison, il n’y a qu’un seul poste de télévision, cela peut poser des problèmes. Surtout s’il y a un match avec Madrid et qu’il veuille jouer avec la Playstation. Par ailleurs, au quotidien, nous avons une règle : c’est moi qui fait la cuisine et ce n’est pas près de changer. Je lui laisse faire la vaisselle et tout va très bien. 

Tous les deux, vous avez quitté assez tôt l’Argentine mais là-bas, le handball a progressé 
Sebastian: L’Argentine s’intéresse de plus en plus au handball. Ce qui intrigue, c’est que les trois frères, nous jouons en Europe (Pablo, 20 ans évolue depuis cette saison en Espagne au club de Ciudad Encantada-Cuenca) à un très bon niveau puisque le club de notre frère est actuellement 6ème de la Liga Asobal. Pour les jeunes argentins, Diego reste un exemple à suivre. 

En plus Diego vient d'être élu meilleur joueur de mars…
Diego: Oui et c’est la première fois que cela tombe sur un joueur argentin. C’est un honneur pour moi et une reconnaissance du handball de notre pays. Mais c’est aussi grâce à toute l’équipe et à mon frère que j’ai obtenu cette récompense. 
Sebastian: Diego n’a pas la notoriété de Nikola Karabatic mais c’est vraiment un modèle pour le handball argentin. 


Pourtant cette saison avec Ivry, c’est loin d’être facile.
Sebastian: Oui, mais nous ne regrettons pas d’avoir fait ce choix. Nous avions besoin de bouger, de changer de style de jeu et surtout on nous fait confiance. Nous avons du temps de jeu, on est utilisé en défense alors qu’en Espagne, ce n’était pas le cas. 

Finalement, 2012 pourrait être une excellente année pour vous
Sebastian: Oui, si on se maintient, avant il y a la finale de la coupe et avec l’Argentine, nous sommes qualifiés pour les Jeux Olympiques. Pour la fin du championnat, le calendrier est un peu plus favorable. 
Diego: Le gros challenge, c’est de rester en 1ère division. 

Si Ivry se retrouve en D2, est-ce que vous restez au club ? 
Sebastian: Nous avons encore une année de contrat à honorer et nous respecterons notre engagement. Mais je ne veux pas envisager la descente. 

Incontestablement, la vie parisienne vous convient mieux que celle à Torrevieja, non ?
Sebastian: C’est très différent. Torrevieja, c’est une ville qui vit l’été, au bord de la mer. Mais avant nous habitions à Buenos Aires qui est une grande métropole, donc Paris, cela nous va mieux. Le climat n’est pas le même mais on s’y fait. Ici, il y a plus de mouvement. 
Diego: Moi j’adore Paris. Avec Séba, depuis qu’on est arrivé, on a presque tout visité. Je suis le roi du shopping ! On a constaté que depuis qu’on est ici, beaucoup d’amis sont venus nous rendre visite. A Torrevieja, ce n’était pas trop le cas (rires).


Dimanche, c’est la finale de la coupe contre l’ogre montpelliérain…
Sebastian: Oui, et la pression sera sur eux car ils sont favoris. Même si Kavticnik et Karabatic ne jouent pas, il y a d’excellents joueurs et c’est une grosse équipe. De notre côté, il y a une belle dynamique et nous sommes très en forme. Mais il faudra mieux jouer que lors des deux dernières oppositions (Montpellier s’est imposé en championnat avec 14 et 13 buts d’écart). 
Diego: Je pense que sur un match, tout est possible. C’est la 2ème fois que nous jouerons tous les deux, à Bercy. En janvier 2011, nous avions évolué avec l’Argentine contre la France et nous avions fait un très bon match dans une ambiance extraordinaire (les Experts s'étaient toutefois imposés 30 à 27). J’espère faire une aussi bonne prestation dimanche avec Ivry car dans la salle, il y aura des supporters argentins.

Vous avez réussi à attirer des compatriotes ? 
Sebastian: Oui, par exemple, au dernier match contre Istres à Ivry, nous avons rencontré trois joueurs argentins de volley-ball (qui évoluent en 2ème division à Asnières). Ils nous ont encouragés et dimanche, ils seront à Bercy avec le drapeau national. Il y a aussi des filles qui nous supportent mais nous sommes encore célibataires (rires). Enfin, pour Diego, c’est, comme on dit ‘’comme-ci, comme-ça’’. 

Quel serait le rêve le plus fou que vous aimeriez voir se réaliser ? 
Diego: Avec la sélection, monter sur le podium des Jeux. Et à titre individuel, progresser encore pour un jour, évoluer dans un très grand club. 


Ivano Balic est toujours ton modèle ? 
Diego: Plus que jamais. Cela fait très longtemps que je l’admire. Davor Dominikovic qui a joué plusieurs saisons avec lui, m’a récemment offert un de ses maillots, et j’étais très content. 
Sebastian: j’aime aussi Balic, il joue pour son équipe et c'est un fin stratège.

Si vous n’aviez pas fait de handball, vous vous seriez orientés vers quoi ? 
Diego: vers le football sans doute…
Sebastian: j’ai fait des études de marketing mais j’aurais aimé être ingénieur. Mais pourquoi se poser la question puisque le handball est en nous et que nous sommes satisfaits de ce qui nous arrive. 


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