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Une dernière journée à rebondissements

LMSL

jeudi 31 mai 2012 - © Yves Michel

 9 min 44 de lecture

La LNH, c'est comme les Galeries Lafayette. Il s'y passe toujours quelque chose et jusqu'au dernier moment ! Le championnat s'est joué jusqu'à son ultime journée, jusqu'à son ultime seconde et à ce petit jeu de la peur, Istres pour la relégation et Dunkerque pour le billet européen ont payé les pots cassés. 

En 30 secondes, Istres a tout perdu

A trente secondes du buzzer, lorsque Christophe Mazel a posé son temps mort, Istres tenait le bon bout face à Ivry. Les Provençaux qui étaient à l’attaque, menaient d’un but (25-26) et se dirigeaient tout droit vers un succès, synonyme de maintien au sein de l’élite. Et comme Paris venait de prendre une rouste à Chambéry (38-25), les joueurs de la capitale se retrouvaient en position de relégables. Pour Istres, ces trente secondes vont être trop lourdes à (di)gérer. Pendant le temps mort, les consignes étaient claires: conserver le plus longtemps possible le ballon. Le jeu reprend, l’ailier Maxime Derbier cafouille, Ondrej Sulc le tchèque d’Ivry intercepte, part en contre-attaque et se fait balancer aux abords de la zone par Mickaël Keller revenu à toutes enjambées. La sanction est inévitable. Sébastian Simonet (notre photo de tête) exécute le penalty et trompe Flavien Lorenzelli. Il reste douze secondes, le dernier assaut et le tir de Sassi Boultif détourné par F.X Chapon, ira mourir dans les lambris de Delaune.  Istres n’a pas perdu mais le match nul (26-26) n’est pas suffisant pour rester en D.1. « On n’a pas su temporiser et gérer une situation de stress dans ces dernières secondes, analysait Christophe Mazel. On ne va pas jeter la pierre à une seule personne car tout le monde est responsable. L’épilogue de ce match, c’est l’histoire de notre saison. Les moments chauds, nous n’avons pas su les transformer en notre faveur. » Le partage des points est équitable, tant chaque équipe a eu sa demie-heure de jeu. A Ivry, la première avec des attaques rondement menées et un intraitable François-Xavier Chapon (16 arrêts sur l'ensemble), à Istres, le second acte avec malgré tout, cette fin cauchemardesque qui catapulte l'équipe provençale en Pro D2. « C’est ce que désiraient tous les bien-pensants du handball, lâchera dépité, Christophe Mazel. Paris se maintient sur un coup du sort, c’est bien pour eux. Il y aura de l’argent dans le handball français. Nous ne sommes pas invités mais on va se bagarrer pour remonter et regagner notre place sportivement. » Et quand on évoque face au technicien istréen, une possibilité de repêchage, sa réponse est sans équivoque. « Ce n’est pas de mon domaine et je n’y compte pas ». Et de poursuivre, concernant son avenir en tant qu'entraîneur. « Je suis toujours sous contrat et le club ne m'a pas indiqué vouloir se séparer de moi, je ne pense pas que la question soit d’actualité. Pour le moment, je n’ai été contacté ni par Paris, ni par Barcelone, ni par Kiel, ça ne va peut-être pas tarder mais pour l’instant, je suis à Istres. » Quatorze ans après, Istres goûtera aux affres de l'étage inférieur. 


Pour Ivry, comme la saison dernière, le scénario se termine bien. Le maintien est assuré mais aurait pu changer de selle. Les joueurs de Pascal Léandri se sont encore fait peur et le couperet n'est pas passé loin. Ceci dit, à la mi-temps, informés du score en défaveur de Paris à Chambéry, ils se sont peut-être démobilisés. « Savoir que Paris perdait largement nous a ôté tout stress d’être derrière, avouait François-Xavier Chapon (notre photo). Mais nous voulions gagner le maintien par notre résultat et non par celui d’un autre. Cette semaine, je me suis imaginé être en D.2 et j'ai envié toutes ces équipes qui à une journée de la fin, concluaient le championnat en roue libre. La saison dernière avait été galère, cette saison l’a été également mais le contexte était différent. L’an passé, nous n’étions pas bons alors que là, ce n’était pas le cas. » En septembre prochain, le 2ème plus vieux club de LNH repartira en D.1. Avec ses jeunes, ses cadres, ses éclopés remis sur pied. Nous aurons l'occasion d'en reparler. 


Sans exister, Paris survit

35-28, le score est sans appel ! Chambéry qui avait renoncé à aligner Xavier Barachet (talonnade) n'a jamais été inquiété par une équipe de Paris qui n'était pourtant pas sortie d'affaire. Une victoire d'Istres à Ivry et les joueurs de François Berthier s'offraient comme il y a trois ans, une balade à l'étage inférieur. A la pause, les Savoyards avaient fait la différence (20-11) grâce à un excellent Edin Basic (10 buts sur tout le match) bien épaulé par son collègue slave Damir Bicanic (8 buts). Pour les inquiéter, les huit réalisations de Nicolas Claire (notre photo) n'ont pas pesé bien lourd dans la balance. Cette fois, Paris s'en sort grâce à un petit coup de pouce du destin. Merci Ivry ! Désormais, les dirigeants parisiens peuvent se tourner vers le futur et reprendre les contacts avec les investisseurs qatariens. Soulagement aussi pour le serbe Mladen Bojinovic et les islandais Gunnarsson et Hallgrimsson qui tôt dans la saison, avaient donné leur accord pour faire partie de la prochaine aventure. La venue de Luc Abalo pourrait également être d'actualité malgré les cinq années de contrat qui lient l'international à l'Atletico Madrid. 


Dunkerque broie du noir

Hier soir, sur le coup de 20h45, Dunkerque avait encore en poche un billet pour l’Europe… Une heure et quelques minutes plus tard, les Nordistes avaient tout perdu: le match face à Nantes, leur 4ème place en D.1 et le droit, la saison prochaine de disputer la toute nouvelle coupe européenne. Les finalistes malheureux de l’EHF se sont inclinés dans leur salle (25-28) face à une équipe nantaise peut-être plus déterminée à s'imposer. Les hommes de Thierry Anti ont atteint ce qui semblait encore inaccessible il y a quelques semaines. Ils n’ont jamais perdu pied même si après une 1ère période assez intense, les Dunkerquois avaient viré en tête (15-12 à la mi-temps). Au retour des vestiaires, c’est surtout grâce à ses duettistes espagnols que Nantes a sonné la révolte. Valero Rivera (8 buts dont 6/6 de champ) à la baguette et un époustouflant Borja Fernandez (notre photo) au pivot. Jamais, le géant des Asturies n’avait été à pareille fête. Six buts qui plus est, à des moments-clé du match.  Le filon ibérique qui est en vogue ces dernières années sur les bords de l’Erdre, n’est pas prêt à se tarir avec l’arrivée certaine du gaucher Jorge Maqueda, et probable de son compatriote droitier Antonio Garcia Robledo. Ce jeudi matin en se levant, les Dunkerquois vont très certainement avoir mal à la tête. Malgré les 14 arrêts de Vincent Gérard, malgré les 9 buts de Baptiste Butto, ils n'ont pas su préserver l'essentiel. Ils ont sans doute trop rêvé à une finale de coupe de l’EHF, en négligeant inconsciemment le quotidien du championnat (4 défaites consécutives en un mois).  La leçon sera à méditer. 


Epilogue

De cette 26ème journée, il faudra retenir le sacre annoncé depuis quelques semaines (depuis le début de la saison, dirons quelques mauvaises langues) de Montpellier. Carton plein pour les Héraultais qui s'adjugent les quatre trophées français dont ce 14ème titre de champion de France. Les Canayer boys ont battu Créteil (36-26) grâce notamment aux deux dignes représentants de la génération 88-89, William Accambray et Rémi Salou (6 buts chacun)

Toulouse et Jérôme Fernandez (notre photo) profitent de leur succès à Cesson (26-29) et du faux-pas de Sélestat (35-31) à Nîmes (futur sociétaire de la pro D2) pour s'installer seuls à la 6ème place de la LNH.

St Raphaël justifie son rang de 3ème. Les Raphaëlois terminent avec panache leur belle saison en allant s'imposer à Tremblay, 24-29 malgré les huit réalisations de Damien Waeghe, côté francilien. Les buteurs azuréens n'ont pas été en reste avec huit buts également pour Jan Stehlik et six pour Raphaël Caucheteux. 


On peut donc dire que la saison est pratiquement terminée. Le classement condamne Istres et Nîmes, Aix accède à l’élite après un parcours en pro D2 quasi exemplaire, Billère et Mulhouse sont en course pour rejoindre l’étage supérieur. Enfin… en principe. Le montant plancher à provisionner pour avoir le droit de jouer en LNH a été fixé à 1,4 million €. Tous les clubs sportivement qualifiés pour le prochain championnat de Pro D2 peuvent se porter candidat. Les dossiers déposés seront examinés par la commission de gestion de la Ligue mais si aucun ne remplit le cahier des charges, Istres pourrait être repêché. Qui s'en plaindrait? 

Une dernière journée à rebondissements 

LMSL

jeudi 31 mai 2012 - © Yves Michel

 9 min 44 de lecture

La LNH, c'est comme les Galeries Lafayette. Il s'y passe toujours quelque chose et jusqu'au dernier moment ! Le championnat s'est joué jusqu'à son ultime journée, jusqu'à son ultime seconde et à ce petit jeu de la peur, Istres pour la relégation et Dunkerque pour le billet européen ont payé les pots cassés. 

En 30 secondes, Istres a tout perdu

A trente secondes du buzzer, lorsque Christophe Mazel a posé son temps mort, Istres tenait le bon bout face à Ivry. Les Provençaux qui étaient à l’attaque, menaient d’un but (25-26) et se dirigeaient tout droit vers un succès, synonyme de maintien au sein de l’élite. Et comme Paris venait de prendre une rouste à Chambéry (38-25), les joueurs de la capitale se retrouvaient en position de relégables. Pour Istres, ces trente secondes vont être trop lourdes à (di)gérer. Pendant le temps mort, les consignes étaient claires: conserver le plus longtemps possible le ballon. Le jeu reprend, l’ailier Maxime Derbier cafouille, Ondrej Sulc le tchèque d’Ivry intercepte, part en contre-attaque et se fait balancer aux abords de la zone par Mickaël Keller revenu à toutes enjambées. La sanction est inévitable. Sébastian Simonet (notre photo de tête) exécute le penalty et trompe Flavien Lorenzelli. Il reste douze secondes, le dernier assaut et le tir de Sassi Boultif détourné par F.X Chapon, ira mourir dans les lambris de Delaune.  Istres n’a pas perdu mais le match nul (26-26) n’est pas suffisant pour rester en D.1. « On n’a pas su temporiser et gérer une situation de stress dans ces dernières secondes, analysait Christophe Mazel. On ne va pas jeter la pierre à une seule personne car tout le monde est responsable. L’épilogue de ce match, c’est l’histoire de notre saison. Les moments chauds, nous n’avons pas su les transformer en notre faveur. » Le partage des points est équitable, tant chaque équipe a eu sa demie-heure de jeu. A Ivry, la première avec des attaques rondement menées et un intraitable François-Xavier Chapon (16 arrêts sur l'ensemble), à Istres, le second acte avec malgré tout, cette fin cauchemardesque qui catapulte l'équipe provençale en Pro D2. « C’est ce que désiraient tous les bien-pensants du handball, lâchera dépité, Christophe Mazel. Paris se maintient sur un coup du sort, c’est bien pour eux. Il y aura de l’argent dans le handball français. Nous ne sommes pas invités mais on va se bagarrer pour remonter et regagner notre place sportivement. » Et quand on évoque face au technicien istréen, une possibilité de repêchage, sa réponse est sans équivoque. « Ce n’est pas de mon domaine et je n’y compte pas ». Et de poursuivre, concernant son avenir en tant qu'entraîneur. « Je suis toujours sous contrat et le club ne m'a pas indiqué vouloir se séparer de moi, je ne pense pas que la question soit d’actualité. Pour le moment, je n’ai été contacté ni par Paris, ni par Barcelone, ni par Kiel, ça ne va peut-être pas tarder mais pour l’instant, je suis à Istres. » Quatorze ans après, Istres goûtera aux affres de l'étage inférieur. 


Pour Ivry, comme la saison dernière, le scénario se termine bien. Le maintien est assuré mais aurait pu changer de selle. Les joueurs de Pascal Léandri se sont encore fait peur et le couperet n'est pas passé loin. Ceci dit, à la mi-temps, informés du score en défaveur de Paris à Chambéry, ils se sont peut-être démobilisés. « Savoir que Paris perdait largement nous a ôté tout stress d’être derrière, avouait François-Xavier Chapon (notre photo). Mais nous voulions gagner le maintien par notre résultat et non par celui d’un autre. Cette semaine, je me suis imaginé être en D.2 et j'ai envié toutes ces équipes qui à une journée de la fin, concluaient le championnat en roue libre. La saison dernière avait été galère, cette saison l’a été également mais le contexte était différent. L’an passé, nous n’étions pas bons alors que là, ce n’était pas le cas. » En septembre prochain, le 2ème plus vieux club de LNH repartira en D.1. Avec ses jeunes, ses cadres, ses éclopés remis sur pied. Nous aurons l'occasion d'en reparler. 


Sans exister, Paris survit

35-28, le score est sans appel ! Chambéry qui avait renoncé à aligner Xavier Barachet (talonnade) n'a jamais été inquiété par une équipe de Paris qui n'était pourtant pas sortie d'affaire. Une victoire d'Istres à Ivry et les joueurs de François Berthier s'offraient comme il y a trois ans, une balade à l'étage inférieur. A la pause, les Savoyards avaient fait la différence (20-11) grâce à un excellent Edin Basic (10 buts sur tout le match) bien épaulé par son collègue slave Damir Bicanic (8 buts). Pour les inquiéter, les huit réalisations de Nicolas Claire (notre photo) n'ont pas pesé bien lourd dans la balance. Cette fois, Paris s'en sort grâce à un petit coup de pouce du destin. Merci Ivry ! Désormais, les dirigeants parisiens peuvent se tourner vers le futur et reprendre les contacts avec les investisseurs qatariens. Soulagement aussi pour le serbe Mladen Bojinovic et les islandais Gunnarsson et Hallgrimsson qui tôt dans la saison, avaient donné leur accord pour faire partie de la prochaine aventure. La venue de Luc Abalo pourrait également être d'actualité malgré les cinq années de contrat qui lient l'international à l'Atletico Madrid. 


Dunkerque broie du noir

Hier soir, sur le coup de 20h45, Dunkerque avait encore en poche un billet pour l’Europe… Une heure et quelques minutes plus tard, les Nordistes avaient tout perdu: le match face à Nantes, leur 4ème place en D.1 et le droit, la saison prochaine de disputer la toute nouvelle coupe européenne. Les finalistes malheureux de l’EHF se sont inclinés dans leur salle (25-28) face à une équipe nantaise peut-être plus déterminée à s'imposer. Les hommes de Thierry Anti ont atteint ce qui semblait encore inaccessible il y a quelques semaines. Ils n’ont jamais perdu pied même si après une 1ère période assez intense, les Dunkerquois avaient viré en tête (15-12 à la mi-temps). Au retour des vestiaires, c’est surtout grâce à ses duettistes espagnols que Nantes a sonné la révolte. Valero Rivera (8 buts dont 6/6 de champ) à la baguette et un époustouflant Borja Fernandez (notre photo) au pivot. Jamais, le géant des Asturies n’avait été à pareille fête. Six buts qui plus est, à des moments-clé du match.  Le filon ibérique qui est en vogue ces dernières années sur les bords de l’Erdre, n’est pas prêt à se tarir avec l’arrivée certaine du gaucher Jorge Maqueda, et probable de son compatriote droitier Antonio Garcia Robledo. Ce jeudi matin en se levant, les Dunkerquois vont très certainement avoir mal à la tête. Malgré les 14 arrêts de Vincent Gérard, malgré les 9 buts de Baptiste Butto, ils n'ont pas su préserver l'essentiel. Ils ont sans doute trop rêvé à une finale de coupe de l’EHF, en négligeant inconsciemment le quotidien du championnat (4 défaites consécutives en un mois).  La leçon sera à méditer. 


Epilogue

De cette 26ème journée, il faudra retenir le sacre annoncé depuis quelques semaines (depuis le début de la saison, dirons quelques mauvaises langues) de Montpellier. Carton plein pour les Héraultais qui s'adjugent les quatre trophées français dont ce 14ème titre de champion de France. Les Canayer boys ont battu Créteil (36-26) grâce notamment aux deux dignes représentants de la génération 88-89, William Accambray et Rémi Salou (6 buts chacun)

Toulouse et Jérôme Fernandez (notre photo) profitent de leur succès à Cesson (26-29) et du faux-pas de Sélestat (35-31) à Nîmes (futur sociétaire de la pro D2) pour s'installer seuls à la 6ème place de la LNH.

St Raphaël justifie son rang de 3ème. Les Raphaëlois terminent avec panache leur belle saison en allant s'imposer à Tremblay, 24-29 malgré les huit réalisations de Damien Waeghe, côté francilien. Les buteurs azuréens n'ont pas été en reste avec huit buts également pour Jan Stehlik et six pour Raphaël Caucheteux. 


On peut donc dire que la saison est pratiquement terminée. Le classement condamne Istres et Nîmes, Aix accède à l’élite après un parcours en pro D2 quasi exemplaire, Billère et Mulhouse sont en course pour rejoindre l’étage supérieur. Enfin… en principe. Le montant plancher à provisionner pour avoir le droit de jouer en LNH a été fixé à 1,4 million €. Tous les clubs sportivement qualifiés pour le prochain championnat de Pro D2 peuvent se porter candidat. Les dossiers déposés seront examinés par la commission de gestion de la Ligue mais si aucun ne remplit le cahier des charges, Istres pourrait être repêché. Qui s'en plaindrait? 

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