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Les Britanniques s'éveillent au handball

Jeux Olympiques

samedi 28 juillet 2012 - © Yves Michel

 7 min 49 de lecture

A l'inverse des filles qui ont débuté en battant ce qui devait être l'épouvantail norvégien, les coéquipiers de Nicolas Karabatic eux, entrent en douceur dans le tournoi olympique. Ce soir à Londres, les Français sont opposés pour la troisième fois de leur histoire, à la modeste Grande Bretagne. Face à eux, une équipe au sein de laquelle évoluent bon nombre de bi-nationaux dont deux Français. 

Ne demandez pas à Claude Onesta s’il a passé ses nuits à étudier le jeu des britanniques ou si tout simplement il connait cette équipe de Grande-Bretagne. L’entraîneur tricolore sait pertinemment que ce premier rendez-vous olympique ne doit être qu’une formalité. « C’est du niveau de la 3ème division française, analysait-il cette semaine sur une chaîne de radio. Je ne peux pas faire semblant d’être inquiet. C’est aussi la dimension des Jeux Olympiques, avec parfois quelque chose qui peut être folklorique. » En fait l’adversaire du jour est atypique. C’est une équipe constituée de toutes pièces pour les Jeux et les joueurs qui la composent ont été recrutés par petites annonces ou par bouche à oreille. En 2008, Gawain Vincent (photo du bas) de père français et de mère anglaise évoluait à Torcy (Seine-et-Marne) en 3ème division lorsque son entraîneur de l’époque lui a parlé de cette opportunité de réaliser un des rêves les plus fous, participer aux JO de Londres sous la bannière de l’Union Jack. « J’ai envoyé un email et cinq minutes après, j’ai eu une réponse qui m’invitait à participer à mes frais, à un stage de détection à Liverpool. Il y avait 80 jeunes de moins de 21 ans et j’ai été sélectionné. Après, j’ai débuté la préparation avec les séniors de l’équipe en Allemagne, à Essen. » Voilà comment tout a commencé pour ce gaucher qui quelques mois plus tard se retrouvera au centre de formation de Nantes à écouter les conseils de Thierry Anti et Greg Cojean. « Cette équipe, c’est vrai, est très cosmopolite, sur 15 joueurs à Londres, il y a 5-6 britanniques de souche, le reste comme moi, ce sont des bi-nationaux. » Ce qui à la base était un loisir pour Gawain, va prendre une autre dimension, une autre importance, justement avec la perspective des Jeux. « Je me suis vraiment mis à fond dans le handball même si au centre, je passais pour l’Anglais de service. Je n’ai pas été épargné par les blessures notamment au genou et ma progression a été perturbée. Rien n’était gagné d’avance pour Londres d’autant que sur mon poste, il y avait le meilleur joueur de l’équipe. Tout s’est décidé dans la dernière ligne droite de la prépa où j’ai fait de bons matches et j’ai été pris dans les 14. » 


Ce dimanche soir, Gawain Vincent sera donc aligné sur la feuille du match Grande Bretagne – France. Il côtoiera un autre « compatriote », Sébastien Edgar, un ailier droit de 21 ans qui après avoir fait ses gammes à Bagnols/Marcoule en N3, vient de signer à Valence en ProD2. « Quand je me balade dans le village, remarque Gawain, j’ai toujours cet air un peu surpris, c’est tellement gigantesque. En fait, j’ai une chance incroyable de me retrouver là et j’essaie juste d’en profiter. J’ai croisé certains joueurs de l’équipe et me figurer que je vais jouer contre eux, c’est presque irréel. »  Gawain qui avoue être fan du Montpelliérain Vid Kavticnik (pour sa polyvalence et son tir) et de l’Islandais Petersson n’en oublie pas pour autant l’objectif de cette équipe "so british": donner le meilleur visage d’une discipline qui n’existait quasiment pas il y a sept ans. « Le but avec les JO, c’est aussi de faire décoller le hand dans le pays. Ça se pratique en salle, ça va vite, il y a du contact et ça convient très bien au tempérament anglais. Depuis que le programme pour les Jeux a été lancé, je crois que le nombre de licenciés chez les jeunes a été multiplié par six et même plus ! » Dans ce tournoi olympique, les Britanniques s’attendent à véritablement souffrir. Le premier match contre les champions olympiques en titre n’est véritablement pas un cadeau. « Contre eux, on ne se fait pas d’illusions car c’est un autre niveau. Dans notre équipe, il y a 13 amateurs et un professionnel (ndlr: Steven Larsson qui est passé par Haslum-Norvège, Schaffhausen-Suisse, Lugi-Suède et qui désormais évolue à Drammen en 1ère division norvégienne) donc on jouera avec nos moyens mais si d’ici la fin du tournoi, on peut accrocher une équipe comme l’Argentine ou la Tunisie, notre mission sera remplie. Après, on peut toujours rêver. » Rêver en restant éveillé, c’est en effet le luxe que s’est offert depuis quatre ans, notre « Frenchie made in Britain » qui la saison prochaine évoluera en N1 aux Girondins de Bordeaux. 


Grande-Bretagne

Gardiens: Jesper Parker (Karra HF D2 suédoise) - Robert White  
Arrières: Ciaran Williams (DC / Salford) - Martin Hare (ArrG / Stavanger Norvège) - Steven Larsson (ArrD / Drammen Norvège) - Chris Mohr (DC) - Daniel McMillan (ArrG) - Gawain Vincent (ArrD / Bordeaux N1) 
Ailiers: Mark Hawkins (Ail G / Afturelding Islande) - Sébastien Edgar (AilD / Valence proD2) - Sébastian Prieto (AilD / Stavanger Norvège) - John Pearce ( AilG / Brabrand DN) 
Pivots: Robin Garnham (Fram Larvik Norvège) - Chris McDermott (Afturelding Islande)

le coach: le serbe Dragan Djukic, 50 ans (depuis juin 2009 - a déjà dirigé la Macédoine et la Suisse)

Les deux France-Grande Bretagne

c'est un temps que les moins de 20 ans... A l'époque, la France n'avait droit qu'au Mondial C. En 1980 à Torshaun, les Tricolores s'étaient imposés 48 à 8... Six ans plus tard, à Sines, les Britanniques avaient réduit leur retard mais s'étaient tout de même inclinés... 39 à 16.

La "relative" frustration de Nikola Karabatic

Au micro de nos confrères de RTL, le capitaine montpelliérain a regretté ne pas pouvoir aller encourager ses potes français qui concourent dans les autres disciplines, les horaires ne coïncidant pas. En revanche, une fois dégagés de leurs obligations, les athlètes de la délégation française ont promis d'aller supporter les handballeurs et handballeuses....

Coup de griffe à France Télévisions

Pour avoir privé les amoureux du handball de la retransmission d'une bonne partie de la 1ère période du match entre la France et la Norvège et nous avoir gratifié sans utilité des temps morts des basketteuses pendant que les filles d'Olivier Krumbholz secouaient les Scandinaves. Sans parler de la réaction de l'entraîneur de l'équipe de France de basket qui aurait pu être diffusée à la mi-temps du handball. Merci à notre ami André Garcia de faire remonter auprès de sa hiérarchie, la colère de centaines de supporteurs de hand qui aiment également le basket !  


Helgesson out

C'est à la fois un coup dur pour la Suède et pour Toulon-St Cyr... Après dix minutes de jeu face aux Danoises, la meneuse suédo-varoise Thérèse Helgesson est restée au sol, se tordant de douleur. Le verdict du scanner est sans appel: fracture au niveau de la cheville droite. C'est la loi des séries pour la belle Thérèse qui déjà à Pékin, il y a quatre ans, avait quitté ses camarades avec une main cassée et l'an passé, juste avant le Mondial brésilien, elle avait du renoncer après avoir été victime d'une talonnade. A Londres, elle sera remplacée par Angelica Wallen, arrière gauche à Team Esbjerg (Dan). La France sera opposée à la Suède, mercredi 1er août. 

Les Britanniques s'éveillent au handball 

Jeux Olympiques

samedi 28 juillet 2012 - © Yves Michel

 7 min 49 de lecture

A l'inverse des filles qui ont débuté en battant ce qui devait être l'épouvantail norvégien, les coéquipiers de Nicolas Karabatic eux, entrent en douceur dans le tournoi olympique. Ce soir à Londres, les Français sont opposés pour la troisième fois de leur histoire, à la modeste Grande Bretagne. Face à eux, une équipe au sein de laquelle évoluent bon nombre de bi-nationaux dont deux Français. 

Ne demandez pas à Claude Onesta s’il a passé ses nuits à étudier le jeu des britanniques ou si tout simplement il connait cette équipe de Grande-Bretagne. L’entraîneur tricolore sait pertinemment que ce premier rendez-vous olympique ne doit être qu’une formalité. « C’est du niveau de la 3ème division française, analysait-il cette semaine sur une chaîne de radio. Je ne peux pas faire semblant d’être inquiet. C’est aussi la dimension des Jeux Olympiques, avec parfois quelque chose qui peut être folklorique. » En fait l’adversaire du jour est atypique. C’est une équipe constituée de toutes pièces pour les Jeux et les joueurs qui la composent ont été recrutés par petites annonces ou par bouche à oreille. En 2008, Gawain Vincent (photo du bas) de père français et de mère anglaise évoluait à Torcy (Seine-et-Marne) en 3ème division lorsque son entraîneur de l’époque lui a parlé de cette opportunité de réaliser un des rêves les plus fous, participer aux JO de Londres sous la bannière de l’Union Jack. « J’ai envoyé un email et cinq minutes après, j’ai eu une réponse qui m’invitait à participer à mes frais, à un stage de détection à Liverpool. Il y avait 80 jeunes de moins de 21 ans et j’ai été sélectionné. Après, j’ai débuté la préparation avec les séniors de l’équipe en Allemagne, à Essen. » Voilà comment tout a commencé pour ce gaucher qui quelques mois plus tard se retrouvera au centre de formation de Nantes à écouter les conseils de Thierry Anti et Greg Cojean. « Cette équipe, c’est vrai, est très cosmopolite, sur 15 joueurs à Londres, il y a 5-6 britanniques de souche, le reste comme moi, ce sont des bi-nationaux. » Ce qui à la base était un loisir pour Gawain, va prendre une autre dimension, une autre importance, justement avec la perspective des Jeux. « Je me suis vraiment mis à fond dans le handball même si au centre, je passais pour l’Anglais de service. Je n’ai pas été épargné par les blessures notamment au genou et ma progression a été perturbée. Rien n’était gagné d’avance pour Londres d’autant que sur mon poste, il y avait le meilleur joueur de l’équipe. Tout s’est décidé dans la dernière ligne droite de la prépa où j’ai fait de bons matches et j’ai été pris dans les 14. » 


Ce dimanche soir, Gawain Vincent sera donc aligné sur la feuille du match Grande Bretagne – France. Il côtoiera un autre « compatriote », Sébastien Edgar, un ailier droit de 21 ans qui après avoir fait ses gammes à Bagnols/Marcoule en N3, vient de signer à Valence en ProD2. « Quand je me balade dans le village, remarque Gawain, j’ai toujours cet air un peu surpris, c’est tellement gigantesque. En fait, j’ai une chance incroyable de me retrouver là et j’essaie juste d’en profiter. J’ai croisé certains joueurs de l’équipe et me figurer que je vais jouer contre eux, c’est presque irréel. »  Gawain qui avoue être fan du Montpelliérain Vid Kavticnik (pour sa polyvalence et son tir) et de l’Islandais Petersson n’en oublie pas pour autant l’objectif de cette équipe "so british": donner le meilleur visage d’une discipline qui n’existait quasiment pas il y a sept ans. « Le but avec les JO, c’est aussi de faire décoller le hand dans le pays. Ça se pratique en salle, ça va vite, il y a du contact et ça convient très bien au tempérament anglais. Depuis que le programme pour les Jeux a été lancé, je crois que le nombre de licenciés chez les jeunes a été multiplié par six et même plus ! » Dans ce tournoi olympique, les Britanniques s’attendent à véritablement souffrir. Le premier match contre les champions olympiques en titre n’est véritablement pas un cadeau. « Contre eux, on ne se fait pas d’illusions car c’est un autre niveau. Dans notre équipe, il y a 13 amateurs et un professionnel (ndlr: Steven Larsson qui est passé par Haslum-Norvège, Schaffhausen-Suisse, Lugi-Suède et qui désormais évolue à Drammen en 1ère division norvégienne) donc on jouera avec nos moyens mais si d’ici la fin du tournoi, on peut accrocher une équipe comme l’Argentine ou la Tunisie, notre mission sera remplie. Après, on peut toujours rêver. » Rêver en restant éveillé, c’est en effet le luxe que s’est offert depuis quatre ans, notre « Frenchie made in Britain » qui la saison prochaine évoluera en N1 aux Girondins de Bordeaux. 


Grande-Bretagne

Gardiens: Jesper Parker (Karra HF D2 suédoise) - Robert White  
Arrières: Ciaran Williams (DC / Salford) - Martin Hare (ArrG / Stavanger Norvège) - Steven Larsson (ArrD / Drammen Norvège) - Chris Mohr (DC) - Daniel McMillan (ArrG) - Gawain Vincent (ArrD / Bordeaux N1) 
Ailiers: Mark Hawkins (Ail G / Afturelding Islande) - Sébastien Edgar (AilD / Valence proD2) - Sébastian Prieto (AilD / Stavanger Norvège) - John Pearce ( AilG / Brabrand DN) 
Pivots: Robin Garnham (Fram Larvik Norvège) - Chris McDermott (Afturelding Islande)

le coach: le serbe Dragan Djukic, 50 ans (depuis juin 2009 - a déjà dirigé la Macédoine et la Suisse)

Les deux France-Grande Bretagne

c'est un temps que les moins de 20 ans... A l'époque, la France n'avait droit qu'au Mondial C. En 1980 à Torshaun, les Tricolores s'étaient imposés 48 à 8... Six ans plus tard, à Sines, les Britanniques avaient réduit leur retard mais s'étaient tout de même inclinés... 39 à 16.

La "relative" frustration de Nikola Karabatic

Au micro de nos confrères de RTL, le capitaine montpelliérain a regretté ne pas pouvoir aller encourager ses potes français qui concourent dans les autres disciplines, les horaires ne coïncidant pas. En revanche, une fois dégagés de leurs obligations, les athlètes de la délégation française ont promis d'aller supporter les handballeurs et handballeuses....

Coup de griffe à France Télévisions

Pour avoir privé les amoureux du handball de la retransmission d'une bonne partie de la 1ère période du match entre la France et la Norvège et nous avoir gratifié sans utilité des temps morts des basketteuses pendant que les filles d'Olivier Krumbholz secouaient les Scandinaves. Sans parler de la réaction de l'entraîneur de l'équipe de France de basket qui aurait pu être diffusée à la mi-temps du handball. Merci à notre ami André Garcia de faire remonter auprès de sa hiérarchie, la colère de centaines de supporteurs de hand qui aiment également le basket !  


Helgesson out

C'est à la fois un coup dur pour la Suède et pour Toulon-St Cyr... Après dix minutes de jeu face aux Danoises, la meneuse suédo-varoise Thérèse Helgesson est restée au sol, se tordant de douleur. Le verdict du scanner est sans appel: fracture au niveau de la cheville droite. C'est la loi des séries pour la belle Thérèse qui déjà à Pékin, il y a quatre ans, avait quitté ses camarades avec une main cassée et l'an passé, juste avant le Mondial brésilien, elle avait du renoncer après avoir été victime d'une talonnade. A Londres, elle sera remplacée par Angelica Wallen, arrière gauche à Team Esbjerg (Dan). La France sera opposée à la Suède, mercredi 1er août. 

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