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France Jeunes: Yanis Lenne fait sauter la banque !

International

mercredi 20 août 2014 - © Yves Michel

 5 min 33 de lecture

Avec les Bleuets, il est interdit d'avoir le cœur fragile ! En arrachant le match nul (30-30) face à l'Allemagne dans les ultimes secondes grâce à un lob de vieux roublard de son ailier droit Yanis Lenne, la France se qualifie pour les demi-finales de l'Euro. Vendredi, elle retrouvera l'Espagne.  

On s'attendait à un match au couteau ? On a été servi, et cette fois l'équipe qui restait au tapis voyait s'envoler son rêve de demi-finale. Comme à la roulette, la boule a mis longtemps à se fixer sur une case gagnante. Si les Français ont été en difficulté au plus mauvais moment dans le dernier quart d'heure lorsque le chrono égrène les minutes et que les tirs ne rentrent pas, ils n'ont jamais baissé les bras. La fameuse boule a pris son temps pour basculer dans le bon camp. Dans les quatre dernières secondes grâce à un lob de génie, conclusion d'un parfait décalage du Sélestadien Yanis Lenne (photo de tête). L'exploit est authentique car il fallait en avoir une sacrée paire pour tenter ce coup d'audace. Face notamment à un gardien allemand mis en confiance durant toute la rencontre par quelques arrêts déterminants. Le match nul était suffisant pour se qualifier ? Les Français ont répondu présents ! Ils ont donné quelques sueurs froides à ceux qui chaque jour plus nombreux suivent leurs exploits ? Normal, c'est de cette façon que se forgent les grandes histoires des grandes équipes ! C'est simple, depuis quatre jours, les Tricolores sont sur une autre planète !

Pourtant tous ceux qui connaissent la mentalité allemande surtout après une lourde défaite (la veille contre la Hongrie) le savent, le sursaut d'orgueil est toujours au rendez-vous. Pendant les 30 premières minutes, les deux équipes ne se sont fait aucun cadeau. Quand les Français prenaient de l'avance, la Mannschaft revenait à hauteur, Etienne Mocquais (photo du bas) enchaînait les jets à 7 mètres, Fabregas, les infiltrations dans l'axe et Richardson, les flèches de sa base arrière, rien n'y faisait, les Allemands répondaient toujours présents. Si bien qu'à la pause, les deux formations vont se retrouver dos à dos (16-16). De part et d'autre, on avait collectionné les trop nombreuses pertes de balle, les tirs qui s'écrasent sur le bois et quelques soucis dans la transmission pour vraiment prendre le large. Rien d'alarmant, simplement des détails à corriger.

Ce marquage va persister encore longtemps mais ce sont les Bleuets qui les premiers vont perdre du terrain. Plus mobile, l'Allemagne mettait du rythme et de la percussion et surtout poussait la défense française à la faute. Aymeric Minne prenait sa 2ème exclusion, le gaucher Dominik Claus crucifiait Florent Bonneau, Etienne Mocquais pourtant irréprochable jusque-là, voyait son pénalty anesthésié par Paul Porath (24-21 à la 45ème). Un faux rythme va dès lors s'installer. Julien Meyer (photo suivante) faisait son retour dans les buts sans que la situation ne change vraiment (29-24 à la 51ème). Le Sélestadien dont l'ambition est d'intégrer prochainement une école d'ingénieurs, réputé très exigeant avec lui-même va enfin monter en puissance. Au meilleur moment, multipliant les parades, bien épaulé par des partenaires qui allaient mettre le train en route. Résultat: un sympathique 1-5 au tableau d'affichage, les Tricolores n'étaient plus qu'à un but du bonheur. A très exactement 138 secondes du buzzer !

Il ne reste plus qu'une minute au chrono, récupération allemande, la Mannschaft se croit en demie ! Meyer s'interpose face à Jérôme Muller, les Français peuvent encore y croire ! Temps mort à douze secondes du dénouement, Eric Quintin donne ses ultimes conseils. Au moment de regagner son poste, Yanis Lenne frôle le ballon resté à terre à hauteur de la ligne des 9 mètres. Le Sélestadien tripote le cuir comme pour mieux l'apprivoiser. Avec une idée lumineuse derrière la tête ? L'enclenchement se met en place, Bouchillou au pivot, Richardson demi-centre, Minne arrière gauche, le chrono tourne, ça repasse par le Chambérien puis par Mem qui décale Lenne parti de l'angle de son aile droite. L'Alsacien tente de feinter Porath mais choisit de lober le gardien allemand. Il n'y avait que 4 secondes ! La France est au paradis, les Allemands restent prostrés, tous les Bleus se jettent sur le héros de la soirée.

Altruiste, Yanis Lenne ne parlera jamais de son exploit personnel. C'est parait-il sa nature. "C'est un gamin que je suis depuis l'école de hand, en moins de 9 ans, nous a glissé hier soir Thierry Demangeon, son entraîneur au centre de formation du SAHB. Après avoir eu quelques pépins physiques en début de saison dernière, il a véritablement explosé en Nationale 1 avec la réserve. C'est un gros travailleur qu'il faut parfois freiner. Il s'impose une véritable rigueur et une discipline de fer. Avec Julien (Meyer, le gardien), il fait partie du vivier sélestadien et s'entraîne déjà avec les pros. On fonde beaucoup d'espoir en eux ! Cela faisait longtemps depuis Seufyann Sayad, qu'on n'avait pas eu de purs produits de l'école du SAHB à ce niveau !" Intarissable l'adjoint de Jean-Luc Le Gall qui peut être très fier du comportement de ses deux protégés !



Tour principal de l'Euro Jeunes masculin 2014
A Gdynia (Pologne) Groupe 2
Allemagne - France  30-30  (MT : 16-16)
Arbitres : Lars Jorum & Kim-Rune Stenhaugmo (Norvège)

Allemagne: gardiens Porath , Birlehm - Claus (7), Müller Je. (5), Weisgerber (5), Kirchenbauer (4), Keller (3), Mertens (2), Schade (2), Struck (1), Zintel (1), Williams, Blos, Haider, Barten, Müller Jo.

France: gardiens Meyer (46' - 10/33), Bonneau (14' - 5/12) - Mocquais (5/7 dont 5/6 à 7m), Minne (4/5), Richardson (4/5), Fabregas (4/4), Nozeran (3/4), Garain (3/6), Bouchillou (2/2), Mem (2/4), Lenne (2/3), Billant (1/2 dont 0/1 à 7m), Kounkoud (0/1), Lagarde, Ferrandier, Zahm

C'est donc l'Espagne que les Tricolores retrouveront vendredi (à 17h30) en demi-finale. L'autre match du dernier carré de l'Euro opposera à 20h00, la Hongrie au Danemark. Comme les Magyars, avec six victoires en autant de rencontres, la "Rojita" est invaincue dans le tournoi. Le groupe dirigé par Alberto Suarez (champion d'Europe et vice champion du Monde lors des deux dernières années avec les juniors 92/93) est très homogène avec quelques très bons éléments comme un certain Daniel Dujshebaev (photo ci-dessus), sur le côté gauche de la base arrière, frère d'Alex et fils cadet de Talant. La France connait cette équipe pour l'avoir battue à deux reprises, il y a un peu plus d'un an lors d'un stage cadets à Vence (34-31 et 28-26). Mais pour une demi-finale d'un Euro, tous les compteurs sont remis à zéro.

Tous les résultats et classements de l'Euro Jeunes, c'est ICI

France Jeunes: Yanis Lenne fait sauter la banque ! 

International

mercredi 20 août 2014 - © Yves Michel

 5 min 33 de lecture

Avec les Bleuets, il est interdit d'avoir le cœur fragile ! En arrachant le match nul (30-30) face à l'Allemagne dans les ultimes secondes grâce à un lob de vieux roublard de son ailier droit Yanis Lenne, la France se qualifie pour les demi-finales de l'Euro. Vendredi, elle retrouvera l'Espagne.  

On s'attendait à un match au couteau ? On a été servi, et cette fois l'équipe qui restait au tapis voyait s'envoler son rêve de demi-finale. Comme à la roulette, la boule a mis longtemps à se fixer sur une case gagnante. Si les Français ont été en difficulté au plus mauvais moment dans le dernier quart d'heure lorsque le chrono égrène les minutes et que les tirs ne rentrent pas, ils n'ont jamais baissé les bras. La fameuse boule a pris son temps pour basculer dans le bon camp. Dans les quatre dernières secondes grâce à un lob de génie, conclusion d'un parfait décalage du Sélestadien Yanis Lenne (photo de tête). L'exploit est authentique car il fallait en avoir une sacrée paire pour tenter ce coup d'audace. Face notamment à un gardien allemand mis en confiance durant toute la rencontre par quelques arrêts déterminants. Le match nul était suffisant pour se qualifier ? Les Français ont répondu présents ! Ils ont donné quelques sueurs froides à ceux qui chaque jour plus nombreux suivent leurs exploits ? Normal, c'est de cette façon que se forgent les grandes histoires des grandes équipes ! C'est simple, depuis quatre jours, les Tricolores sont sur une autre planète !

Pourtant tous ceux qui connaissent la mentalité allemande surtout après une lourde défaite (la veille contre la Hongrie) le savent, le sursaut d'orgueil est toujours au rendez-vous. Pendant les 30 premières minutes, les deux équipes ne se sont fait aucun cadeau. Quand les Français prenaient de l'avance, la Mannschaft revenait à hauteur, Etienne Mocquais (photo du bas) enchaînait les jets à 7 mètres, Fabregas, les infiltrations dans l'axe et Richardson, les flèches de sa base arrière, rien n'y faisait, les Allemands répondaient toujours présents. Si bien qu'à la pause, les deux formations vont se retrouver dos à dos (16-16). De part et d'autre, on avait collectionné les trop nombreuses pertes de balle, les tirs qui s'écrasent sur le bois et quelques soucis dans la transmission pour vraiment prendre le large. Rien d'alarmant, simplement des détails à corriger.

Ce marquage va persister encore longtemps mais ce sont les Bleuets qui les premiers vont perdre du terrain. Plus mobile, l'Allemagne mettait du rythme et de la percussion et surtout poussait la défense française à la faute. Aymeric Minne prenait sa 2ème exclusion, le gaucher Dominik Claus crucifiait Florent Bonneau, Etienne Mocquais pourtant irréprochable jusque-là, voyait son pénalty anesthésié par Paul Porath (24-21 à la 45ème). Un faux rythme va dès lors s'installer. Julien Meyer (photo suivante) faisait son retour dans les buts sans que la situation ne change vraiment (29-24 à la 51ème). Le Sélestadien dont l'ambition est d'intégrer prochainement une école d'ingénieurs, réputé très exigeant avec lui-même va enfin monter en puissance. Au meilleur moment, multipliant les parades, bien épaulé par des partenaires qui allaient mettre le train en route. Résultat: un sympathique 1-5 au tableau d'affichage, les Tricolores n'étaient plus qu'à un but du bonheur. A très exactement 138 secondes du buzzer !

Il ne reste plus qu'une minute au chrono, récupération allemande, la Mannschaft se croit en demie ! Meyer s'interpose face à Jérôme Muller, les Français peuvent encore y croire ! Temps mort à douze secondes du dénouement, Eric Quintin donne ses ultimes conseils. Au moment de regagner son poste, Yanis Lenne frôle le ballon resté à terre à hauteur de la ligne des 9 mètres. Le Sélestadien tripote le cuir comme pour mieux l'apprivoiser. Avec une idée lumineuse derrière la tête ? L'enclenchement se met en place, Bouchillou au pivot, Richardson demi-centre, Minne arrière gauche, le chrono tourne, ça repasse par le Chambérien puis par Mem qui décale Lenne parti de l'angle de son aile droite. L'Alsacien tente de feinter Porath mais choisit de lober le gardien allemand. Il n'y avait que 4 secondes ! La France est au paradis, les Allemands restent prostrés, tous les Bleus se jettent sur le héros de la soirée.

Altruiste, Yanis Lenne ne parlera jamais de son exploit personnel. C'est parait-il sa nature. "C'est un gamin que je suis depuis l'école de hand, en moins de 9 ans, nous a glissé hier soir Thierry Demangeon, son entraîneur au centre de formation du SAHB. Après avoir eu quelques pépins physiques en début de saison dernière, il a véritablement explosé en Nationale 1 avec la réserve. C'est un gros travailleur qu'il faut parfois freiner. Il s'impose une véritable rigueur et une discipline de fer. Avec Julien (Meyer, le gardien), il fait partie du vivier sélestadien et s'entraîne déjà avec les pros. On fonde beaucoup d'espoir en eux ! Cela faisait longtemps depuis Seufyann Sayad, qu'on n'avait pas eu de purs produits de l'école du SAHB à ce niveau !" Intarissable l'adjoint de Jean-Luc Le Gall qui peut être très fier du comportement de ses deux protégés !



Tour principal de l'Euro Jeunes masculin 2014
A Gdynia (Pologne) Groupe 2
Allemagne - France  30-30  (MT : 16-16)
Arbitres : Lars Jorum & Kim-Rune Stenhaugmo (Norvège)

Allemagne: gardiens Porath , Birlehm - Claus (7), Müller Je. (5), Weisgerber (5), Kirchenbauer (4), Keller (3), Mertens (2), Schade (2), Struck (1), Zintel (1), Williams, Blos, Haider, Barten, Müller Jo.

France: gardiens Meyer (46' - 10/33), Bonneau (14' - 5/12) - Mocquais (5/7 dont 5/6 à 7m), Minne (4/5), Richardson (4/5), Fabregas (4/4), Nozeran (3/4), Garain (3/6), Bouchillou (2/2), Mem (2/4), Lenne (2/3), Billant (1/2 dont 0/1 à 7m), Kounkoud (0/1), Lagarde, Ferrandier, Zahm

C'est donc l'Espagne que les Tricolores retrouveront vendredi (à 17h30) en demi-finale. L'autre match du dernier carré de l'Euro opposera à 20h00, la Hongrie au Danemark. Comme les Magyars, avec six victoires en autant de rencontres, la "Rojita" est invaincue dans le tournoi. Le groupe dirigé par Alberto Suarez (champion d'Europe et vice champion du Monde lors des deux dernières années avec les juniors 92/93) est très homogène avec quelques très bons éléments comme un certain Daniel Dujshebaev (photo ci-dessus), sur le côté gauche de la base arrière, frère d'Alex et fils cadet de Talant. La France connait cette équipe pour l'avoir battue à deux reprises, il y a un peu plus d'un an lors d'un stage cadets à Vence (34-31 et 28-26). Mais pour une demi-finale d'un Euro, tous les compteurs sont remis à zéro.

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