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EDF F : mais que valent vraiment les Bleues ?

Jeux Olympiques

mardi 15 mars 2016 - © Pierre Menjot

 9 min 30 de lecture

Tournoi de qualification olympique, J-3.
Écartée des podiums lors des cinq dernières compétitions, l’équipe de France a-t-elle une chance de ramener une breloque de Rio ? Se voit-elle trop belle ou manque-t-il ce petit rien qui fait toute la différence ? Ce sont les questions qu’HandZone a posées à un ancien sélectionneur, une ancienne internationale et une championne du monde actuelle. Éléments de réponse.

Il y a quatre ans, l’équipe de France arrivait « fière comme un bar-tabac » aux Jeux olympiques de Londres, galvanisée par sa finale mondiale face à la Norvège (24-32), après avoir tapé la Suède ou la grande Russie. Le premier tour, à Londres, confirmait cette force collective avec la première place du groupe acquise… avant de se prendre les pieds dans le tapis monténégrin dès les quarts de finale. Depuis, le chemin  des Bleues n’est fait que de désillusions, de défaites en quart de finale mondial face à la Pologne (2013) et les Pays-Bas (2015), d’un Euro 2014 manqué également (5e). Et cette mauvaise impression que la France a sérieusement reculé dans la hiérarchie mondiale, très loin du jeu léché des Norvégiennes, impuissante face au mélange talent individuel-rigueur collective des Néerlandaises, incapable de se sublimer comme la Pologne, la Roumanie ou le Monténégro peuvent parfois le réussir. Au contraire, elle serait même réputée pour sa fébrilité, celle des « cadres » en premier lieu, lors des matchs couperets. Bref, la sensation d’avoir une équipe capable de battre à peu près tout le monde mais de perdre contre n’importe qui.

Pour tenter de juger au mieux ce potentiel, à quelques jours d’un TQO aisé et, surtout, à cinq petits mois des Jeux olympiques, HandZone a sollicité trois spécialistes afin qu’ils livrent leur ressenti, leurs impressions sur le répertoire tactique et technique de cette équipe, ainsi que leur pronostic pour Rio.

Daniel Costantini, sélectionneur de l’équipe de France masculine entre 1985 et 2001, champion du monde 1995 et 2001, trois participations aux Jeux olympiques (médaille de bronze en 1992).

« L’impression de retrouver le hand masculin des années 80 »

« Cela va peut-être décevoir certaines personnes à la fédération, mais oui, je pense que le niveau actuel de l’équipe de France est entre la 5e et la 8e place. J’ai même l’impression que finir 5e, c’est déjà pas mal. C’est une équipe très inconstante, même si elle s’appuie sur une bonne défense, quand même dépendante de ses gardiennes et en ce moment, Leynaud n’est pas l’égal de ce qu’elle fut il y a deux-trois ans et c’est Glauser qui monte bien. Je compatis avec les sélectionneurs : avant le match, on ne sait pas à quoi s’attendre avec cette équipe du fait de son inconstance et il faut être très réactif dans son coaching. En attaque, il y a trop d’incapacité à créer, je le reprochais déjà à mon ami Olivier Krumbholz à l’époque, Alain Portes a effectué un gros travail mais cela ne suffit pas.

Il manque un peu de top joueuses, même si Allison Pineau fait des performances intéressantes avec son club. Par rapport aux meilleures nations étrangères, on est un peu en deçà au niveau intrinsèque. On n’a pas forcément besoin de superstar mais il faut être efficace au tir et nos filles ne le sont pas. J’ai l’impression de retrouver le hand masculin quand je suis arrivé dans les années 80 : on jouait pas mal au ballon mais on ne marquait pas les buts importants. Or, dans les moments importants, ce sont les « stars » qui marquent.

En 1995, en Islande, les joueurs s’étaient réunis autour de Denis Lathoud et avaient décidé de tous pousser enfin dans le même sens. Mais c’était moi qui prenais quand même les décisions et on a été champions du monde grâce à cette harmonie. Là, j’ai l’impression qu’on a beaucoup écouté les filles. On va voir si ça va servir. Si celles qui se sont mises en avant assument et qu’elles sont aussi de vrais leaders sur le terrain, pourquoi pas espérer une médaille. Olivier Krumbholz a promis de bâtir une équipe pour les Jeux, pourquoi ne pas lui faire confiance ? »

Raphaëlle Tervel, ancienne internationale française (249 sélections), championne du monde 2003, passée par l’Espagne, la Norvège et la Hongrie, double vainqueur de la Ligue des champions (2013, 2014), quatre participations aux Jeux olympiques (4e en 2004). Aujourd’hui entraîneur de Besançon (LFH).

« Parler le même handball »

« Je pense que les résultats des dernières années ne correspondent pas au potentiel de cette équipe. Avec les filles qu’il y a, il y a vraiment moyen de faire mieux. Y’a un équilibre entre anciennes et jeunes, quand même pas mal d’expérience, cela fait un moment qu’elles se connaissent. On a tout pour faire un résultat.

La défense a toujours été une force. Alain (Portes) en a un peu changé les principes, avec un dispositif plus homme à homme alors qu’on était habitué à la zone ; ça met la misère à 95% des nations mais face aux meilleures mondiales, qui jouent davantage sans ballon, ça devient plus compliqué de glisser. L’attaque reste le point faible. Alain a apporté plus de mouvement, il y a eu du mieux mais tant qu’on n’a pas les bases, qu’on perd toujours des ballons, ça reste un problème. Si on ne maîtrise pas le b.a.-ba, ça ne peut pas marcher. A Besançon, on a repris les bases, en leur apprenant ce qu’on fait normalement en sport études. C’est ce socle commun qui doit permettre à l’équipe de se trouver puis de bien jouer. Si on joue « faux », ça ne passe pas contre les bonnes défenses, malgré les grosses qualités physiques. Et quand bien même on n’a pas d’arrière gauche, on s’en sort avec d’autres armes. Après c’est sûr que mentalement, on n’est pas au niveau, ç’a toujours été un peu le cas, d’où l’importance de parler le même handball pour se rassurer.

Une médaille aux Jeux, j’y  crois vraiment, il y a tout ce qu’il  faut. Il suffit que tout le monde aille dans le même sens. La frustration de ces dernières années peut ressortir. Il y a un gros match à gagner, le quart de finale, en faisant le mieux possible en phase de poules. Ensuite, c’est au mental. »

Stine Oftedal, demi-centre internationale norvégienne, double championne d’Europe (2010, 2014), double championne du monde (2011, 2015), joueuse d’Issy-Paris (LFH).

« L’une des équipes qu’on met toujours
parmi les candidats aux médailles, c’est la France »

« Avant chaque compétition, quand on discute ensemble dans notre sélection, pour se fixer un objectif, on regarde nos chances en évoquant aussi les autres équipes. Et l’une des équipes qu’on met toujours parmi les candidats aux médailles, c’est la France. On les voit toujours se battre pour une médaille. Finir 5e ou 6e, ok, c’est le résultat final de leurs dernières compétitions, mais ce sont des tout petits détails qui font qu’elles terminent à ces places-là et pas au-dessus.

Quand je vois l’effectif, je pense qu’il y a vraiment assez de bonnes joueuses pour disputer des demi-finales. Niombla a des qualités spéciales, Dembélé je l’apprécie vraiment, elle est très forte. Après, le plus dur est de mettre les joueuses ensemble, de faire un bon collectif. C’est le travail du coach, ses choix. Parfois, il faut se passer de joueuses qui sont peut-être plus fortes pour que l’équipe soit meilleure. Je ne veux pas m’avancer mais c’est peut-être ça qui manque.

Il faut construire une culture de la victoire. En Norvège, quand on joue les matchs les plus importants, on sait qu’on peut perdre, bien sûr, mais ça fait des années qu’on gagne ces rencontres. Gagner les matchs importants, c’est aussi quelque-chose à quoi il faut s’habituer. La France a une équipe encore assez jeune. A force de jouer des matchs éliminatoires, elle va en gagner. Je n’espère pas trop pour nous (sourire) mais c’est ce que j’imagine. La France et les Pays-Bas vont jouer les Jeux, je n’en ai aucun doute. Une médaille ? Oui, c’est possible. Dans les pronostics, nous sommes favorites et il y a 5-6 équipes, dont la France. Si elles font une médaille d’argent et nous l’or, ça me va très bien (sourire) !

L’avis de…
Siraba Dembélé, capitaine de l’équipe de France, 206 sélections.

« Il va falloir se surpasser »

Quel est le véritable niveau de l’équipe de France ?
On fait partie des cinq meilleures équipes avec la Norvège, le Monténégro, le Brésil, les Pays-Bas... Plutôt les 7-8 meilleures. Aujourd’hui, la Norvège est au-dessus et une demi-douzaine d’autres équipes se valent et peuvent finir sur un podium. Dans ce gros morceau, les niveaux sont vraiment très proches. Donc c’est très difficile à dire quel niveau on a. Je sais qu’on est capables d’être sur le podium mais c’est tellement serré que ça se joue à rien.

Mais ce rien, il manque à chaque fois…
Oui. C’est difficile à expliquer et si j’avais la réponse, on ne referait pas les mêmes bêtises. Il faut garder une certaine régularité, une certaine confiance en notre jeu tout au long de la saison.

Vous sembliez l’avoir acquise l’an dernier, avec une série de 17 matchs sans défaite dont des victoires contre la Norvège, le Danemark ou la Pologne
17 matchs sans défaite, oui, mais j’aimerai faire 17 matchs contre les cinq premières équipes du niveau international et voir ce que ça donne. Il est difficile de se fixer sur des matchs amicaux. La compétition, ce n’est pas pareil, quand on arrive en phase éliminatoire avec six matchs dans les jambes… Je n’ai pas d’explication mais je suis convaincue que plus on va avoir confiance en notre jeu, plus on aura confiance en nous et plus on va réussir à franchir ces paliers.

Olivier Krumbholz a insisté sur l’implication qu’il vous demande, notamment dans le projet de jeu
Il faut que tout le monde soit dans projet, donne son avis, que tout le monde adhère. Ça va nous responsabiliser, on va faire les choses que nous on aime, dont on se sent capables. On va prendre confiance et ça va nous emmener sur le podium. Moi, j’y crois dur comme fer. Mais il va falloir se surpasser, c’est du travail, il ne faut pas croire qu’on a fait assez.

Si vous prenez ainsi vos responsabilités, cela signifie qu’en cas d’échec, vous serez également responsables…
Là, on ne peut pas s’échapper. On en prend la responsabilité, ça ne me pose aucun problème. A un moment, quand on bute, c’est qu’il y a un souci. On peut mettre le doigt sur plein de choses mais responsabiliser les joueuses, ça peut être une idée pour progresser. Ça fait longtemps qu’on commence à travailler avec ce groupe, on a envie que ça paye. Les derniers échecs, on ne les oublie pas, on doit en tirer les leçons. Je suis confiante, on va franchir les paliers petit à petit. Même si les Jeux arrivent très vite… Mais on en est capables.

Le programme du TQO

Vendredi 16h45 : Japon - Tunisie ; 19h : France - Pays-Bas
Samedi 16h45 : Pays-Bas - Japon ; 19h : France - Tunisie
Dimanche 17h45 : Tunisie - Pays-Bas ; 19h30 : France - Japon

Les deux premiers qualifiés pour les Jeux olympiques de Rio (5-21 août 2016).

EDF F : mais que valent vraiment les Bleues ? 

Jeux Olympiques

mardi 15 mars 2016 - © Pierre Menjot

 9 min 30 de lecture

Tournoi de qualification olympique, J-3.
Écartée des podiums lors des cinq dernières compétitions, l’équipe de France a-t-elle une chance de ramener une breloque de Rio ? Se voit-elle trop belle ou manque-t-il ce petit rien qui fait toute la différence ? Ce sont les questions qu’HandZone a posées à un ancien sélectionneur, une ancienne internationale et une championne du monde actuelle. Éléments de réponse.

Il y a quatre ans, l’équipe de France arrivait « fière comme un bar-tabac » aux Jeux olympiques de Londres, galvanisée par sa finale mondiale face à la Norvège (24-32), après avoir tapé la Suède ou la grande Russie. Le premier tour, à Londres, confirmait cette force collective avec la première place du groupe acquise… avant de se prendre les pieds dans le tapis monténégrin dès les quarts de finale. Depuis, le chemin  des Bleues n’est fait que de désillusions, de défaites en quart de finale mondial face à la Pologne (2013) et les Pays-Bas (2015), d’un Euro 2014 manqué également (5e). Et cette mauvaise impression que la France a sérieusement reculé dans la hiérarchie mondiale, très loin du jeu léché des Norvégiennes, impuissante face au mélange talent individuel-rigueur collective des Néerlandaises, incapable de se sublimer comme la Pologne, la Roumanie ou le Monténégro peuvent parfois le réussir. Au contraire, elle serait même réputée pour sa fébrilité, celle des « cadres » en premier lieu, lors des matchs couperets. Bref, la sensation d’avoir une équipe capable de battre à peu près tout le monde mais de perdre contre n’importe qui.

Pour tenter de juger au mieux ce potentiel, à quelques jours d’un TQO aisé et, surtout, à cinq petits mois des Jeux olympiques, HandZone a sollicité trois spécialistes afin qu’ils livrent leur ressenti, leurs impressions sur le répertoire tactique et technique de cette équipe, ainsi que leur pronostic pour Rio.

Daniel Costantini, sélectionneur de l’équipe de France masculine entre 1985 et 2001, champion du monde 1995 et 2001, trois participations aux Jeux olympiques (médaille de bronze en 1992).

« L’impression de retrouver le hand masculin des années 80 »

« Cela va peut-être décevoir certaines personnes à la fédération, mais oui, je pense que le niveau actuel de l’équipe de France est entre la 5e et la 8e place. J’ai même l’impression que finir 5e, c’est déjà pas mal. C’est une équipe très inconstante, même si elle s’appuie sur une bonne défense, quand même dépendante de ses gardiennes et en ce moment, Leynaud n’est pas l’égal de ce qu’elle fut il y a deux-trois ans et c’est Glauser qui monte bien. Je compatis avec les sélectionneurs : avant le match, on ne sait pas à quoi s’attendre avec cette équipe du fait de son inconstance et il faut être très réactif dans son coaching. En attaque, il y a trop d’incapacité à créer, je le reprochais déjà à mon ami Olivier Krumbholz à l’époque, Alain Portes a effectué un gros travail mais cela ne suffit pas.

Il manque un peu de top joueuses, même si Allison Pineau fait des performances intéressantes avec son club. Par rapport aux meilleures nations étrangères, on est un peu en deçà au niveau intrinsèque. On n’a pas forcément besoin de superstar mais il faut être efficace au tir et nos filles ne le sont pas. J’ai l’impression de retrouver le hand masculin quand je suis arrivé dans les années 80 : on jouait pas mal au ballon mais on ne marquait pas les buts importants. Or, dans les moments importants, ce sont les « stars » qui marquent.

En 1995, en Islande, les joueurs s’étaient réunis autour de Denis Lathoud et avaient décidé de tous pousser enfin dans le même sens. Mais c’était moi qui prenais quand même les décisions et on a été champions du monde grâce à cette harmonie. Là, j’ai l’impression qu’on a beaucoup écouté les filles. On va voir si ça va servir. Si celles qui se sont mises en avant assument et qu’elles sont aussi de vrais leaders sur le terrain, pourquoi pas espérer une médaille. Olivier Krumbholz a promis de bâtir une équipe pour les Jeux, pourquoi ne pas lui faire confiance ? »

Raphaëlle Tervel, ancienne internationale française (249 sélections), championne du monde 2003, passée par l’Espagne, la Norvège et la Hongrie, double vainqueur de la Ligue des champions (2013, 2014), quatre participations aux Jeux olympiques (4e en 2004). Aujourd’hui entraîneur de Besançon (LFH).

« Parler le même handball »

« Je pense que les résultats des dernières années ne correspondent pas au potentiel de cette équipe. Avec les filles qu’il y a, il y a vraiment moyen de faire mieux. Y’a un équilibre entre anciennes et jeunes, quand même pas mal d’expérience, cela fait un moment qu’elles se connaissent. On a tout pour faire un résultat.

La défense a toujours été une force. Alain (Portes) en a un peu changé les principes, avec un dispositif plus homme à homme alors qu’on était habitué à la zone ; ça met la misère à 95% des nations mais face aux meilleures mondiales, qui jouent davantage sans ballon, ça devient plus compliqué de glisser. L’attaque reste le point faible. Alain a apporté plus de mouvement, il y a eu du mieux mais tant qu’on n’a pas les bases, qu’on perd toujours des ballons, ça reste un problème. Si on ne maîtrise pas le b.a.-ba, ça ne peut pas marcher. A Besançon, on a repris les bases, en leur apprenant ce qu’on fait normalement en sport études. C’est ce socle commun qui doit permettre à l’équipe de se trouver puis de bien jouer. Si on joue « faux », ça ne passe pas contre les bonnes défenses, malgré les grosses qualités physiques. Et quand bien même on n’a pas d’arrière gauche, on s’en sort avec d’autres armes. Après c’est sûr que mentalement, on n’est pas au niveau, ç’a toujours été un peu le cas, d’où l’importance de parler le même handball pour se rassurer.

Une médaille aux Jeux, j’y  crois vraiment, il y a tout ce qu’il  faut. Il suffit que tout le monde aille dans le même sens. La frustration de ces dernières années peut ressortir. Il y a un gros match à gagner, le quart de finale, en faisant le mieux possible en phase de poules. Ensuite, c’est au mental. »

Stine Oftedal, demi-centre internationale norvégienne, double championne d’Europe (2010, 2014), double championne du monde (2011, 2015), joueuse d’Issy-Paris (LFH).

« L’une des équipes qu’on met toujours
parmi les candidats aux médailles, c’est la France »

« Avant chaque compétition, quand on discute ensemble dans notre sélection, pour se fixer un objectif, on regarde nos chances en évoquant aussi les autres équipes. Et l’une des équipes qu’on met toujours parmi les candidats aux médailles, c’est la France. On les voit toujours se battre pour une médaille. Finir 5e ou 6e, ok, c’est le résultat final de leurs dernières compétitions, mais ce sont des tout petits détails qui font qu’elles terminent à ces places-là et pas au-dessus.

Quand je vois l’effectif, je pense qu’il y a vraiment assez de bonnes joueuses pour disputer des demi-finales. Niombla a des qualités spéciales, Dembélé je l’apprécie vraiment, elle est très forte. Après, le plus dur est de mettre les joueuses ensemble, de faire un bon collectif. C’est le travail du coach, ses choix. Parfois, il faut se passer de joueuses qui sont peut-être plus fortes pour que l’équipe soit meilleure. Je ne veux pas m’avancer mais c’est peut-être ça qui manque.

Il faut construire une culture de la victoire. En Norvège, quand on joue les matchs les plus importants, on sait qu’on peut perdre, bien sûr, mais ça fait des années qu’on gagne ces rencontres. Gagner les matchs importants, c’est aussi quelque-chose à quoi il faut s’habituer. La France a une équipe encore assez jeune. A force de jouer des matchs éliminatoires, elle va en gagner. Je n’espère pas trop pour nous (sourire) mais c’est ce que j’imagine. La France et les Pays-Bas vont jouer les Jeux, je n’en ai aucun doute. Une médaille ? Oui, c’est possible. Dans les pronostics, nous sommes favorites et il y a 5-6 équipes, dont la France. Si elles font une médaille d’argent et nous l’or, ça me va très bien (sourire) !

L’avis de…
Siraba Dembélé, capitaine de l’équipe de France, 206 sélections.

« Il va falloir se surpasser »

Quel est le véritable niveau de l’équipe de France ?
On fait partie des cinq meilleures équipes avec la Norvège, le Monténégro, le Brésil, les Pays-Bas... Plutôt les 7-8 meilleures. Aujourd’hui, la Norvège est au-dessus et une demi-douzaine d’autres équipes se valent et peuvent finir sur un podium. Dans ce gros morceau, les niveaux sont vraiment très proches. Donc c’est très difficile à dire quel niveau on a. Je sais qu’on est capables d’être sur le podium mais c’est tellement serré que ça se joue à rien.

Mais ce rien, il manque à chaque fois…
Oui. C’est difficile à expliquer et si j’avais la réponse, on ne referait pas les mêmes bêtises. Il faut garder une certaine régularité, une certaine confiance en notre jeu tout au long de la saison.

Vous sembliez l’avoir acquise l’an dernier, avec une série de 17 matchs sans défaite dont des victoires contre la Norvège, le Danemark ou la Pologne
17 matchs sans défaite, oui, mais j’aimerai faire 17 matchs contre les cinq premières équipes du niveau international et voir ce que ça donne. Il est difficile de se fixer sur des matchs amicaux. La compétition, ce n’est pas pareil, quand on arrive en phase éliminatoire avec six matchs dans les jambes… Je n’ai pas d’explication mais je suis convaincue que plus on va avoir confiance en notre jeu, plus on aura confiance en nous et plus on va réussir à franchir ces paliers.

Olivier Krumbholz a insisté sur l’implication qu’il vous demande, notamment dans le projet de jeu
Il faut que tout le monde soit dans projet, donne son avis, que tout le monde adhère. Ça va nous responsabiliser, on va faire les choses que nous on aime, dont on se sent capables. On va prendre confiance et ça va nous emmener sur le podium. Moi, j’y crois dur comme fer. Mais il va falloir se surpasser, c’est du travail, il ne faut pas croire qu’on a fait assez.

Si vous prenez ainsi vos responsabilités, cela signifie qu’en cas d’échec, vous serez également responsables…
Là, on ne peut pas s’échapper. On en prend la responsabilité, ça ne me pose aucun problème. A un moment, quand on bute, c’est qu’il y a un souci. On peut mettre le doigt sur plein de choses mais responsabiliser les joueuses, ça peut être une idée pour progresser. Ça fait longtemps qu’on commence à travailler avec ce groupe, on a envie que ça paye. Les derniers échecs, on ne les oublie pas, on doit en tirer les leçons. Je suis confiante, on va franchir les paliers petit à petit. Même si les Jeux arrivent très vite… Mais on en est capables.

Le programme du TQO

Vendredi 16h45 : Japon - Tunisie ; 19h : France - Pays-Bas
Samedi 16h45 : Pays-Bas - Japon ; 19h : France - Tunisie
Dimanche 17h45 : Tunisie - Pays-Bas ; 19h30 : France - Japon

Les deux premiers qualifiés pour les Jeux olympiques de Rio (5-21 août 2016).

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