bandeau handzone

LFH : Metz et le nombre d'or

LBE

dimanche 29 mai 2016 - © Laurent Hoppe

 4 min 17 de lecture

Ligue féminine (finale retour).
Les joueuses d'Emmanuel Mayonnade ont souffert pour mater des Fleuryssoises en position de renverser la tendance jusqu'à vingt minutes de la fin. Elles l'emportent au final de deux unités (29-27) pour cueillir le vingtième titre de leur histoire.

Tout le monde ne se réjouit pas du vingtième titre messin. Au premier chef, bien entendu, les Fleuryssoises, frustrées de ne pouvoir achever l'ère Bougeant sur une cinquième récompense en quatre mandats. Ce n'est pas faute d'avoir mis les moyens. D'avoir cru, les deux tiers de la soirée, à réussir le « double-double », championnat et Coupe de la Ligue. Avec Marta Lopez Herrero, intenable sur l'aile droite (6/8), et l'inclassable Darly Zoqbi de Paula (12 arrêts) en meneuses de fronde, les Loirétaines firent la course en tête de la première (ouverture du score signée Cabral Barbosa) à la quarantième minute (18-19). Mieux, elles comptèrent jusqu'à trois buts d'avance (7-10, 22ème puis 12-15, 31ème). L'idée que le président Gontier ne serait pas seul à toucher le trophée du doigt (avant le coup d'envoi, par superstition) se répandait alors...

Anny Courtade fait aussi la grimace. La présidente du RC Cannes volley va être contrainte de passer chez le serrurier le plus proche afin d'obtenir un double de clés. Vous ne voyez pas le rapport ? Les archivistes, si. Car le firmament du sport collectif féminin français devient une copropriété. En arrachant la décision dans un dernier quart-temps brûlant, Metz empoche un vingtième titre de champion de France. Le fleuron lorrain égale, quantitativement, les volleyeuses de la Croisette. CQFD. « C'est génial pour le club. Pour moi, c'est le premier. Je ne réalise pas encore. Je le retiendrai toute ma vie » s'extasie Camille Aoustin. L'ailière gauche est loin d'être un cas isolé : sept Dragonnes (*) ont découvert toute la difficulté de brandir haut le trophée des reines de la LFH. Certaines s'y sont prises une demi-douzaine de fois...
Quelque part, cette finale au nombre d'or reflète une saison messine ô combien tortueuse. Fertile en contrariétés (élimination par Viborg dès les huitièmes de finale de Coupe des Coupes, sortie en demi-finales des deux coupes nationales) et en imprévus (départ de Jérémy Roussel, arrivée de Manu Mayonnade). En parallèle, des réminiscences d'une autre finale apparurent. Celle de la Coupe EHF 2013, perdue d'un but contre Holstebro. Arènes à guichets fermés (plus de 5000 spectateurs), tribunes repeintes en jaune avec une petite tache rose, crispation chez les arrières (7/14 pour Gros, 4/9 pour Smits). Aoustin, encore, sur fond de sirtaki : « On n'était pas assez relâchées. On avait du mal à appuyer sur l'accélérateur, on n'était pas encore à fond. A la mi-temps, on s'est remobilisées, fait un peu violence. »

Metz sortit de l'inconfort grâce à l'exclusion de Manon Houette, la première dans ce second round (43ème). A une de plus, les Mosellanes passèrent devant, par un jet de 7 mètres d'Ana Gros compensant opportunément de nombreux échecs dans le jeu (20-19). Leurs contres empruntèrent le chemin le plus court pour ajuster les gardiennes adverses (22-19, 46ème). « En deuxième mi-temps, Fleury a eu plus de mal à trouver le pivot, rajoute Aoustin. On a monté les ballons, on leur a fait mal. » Le petit viatique jaune et bleu fut suffisant pour résister au jusqu'au-boutisme de Niombla, comme au coup de poker de la chasuble made in Bougeant. (27-26, 58ème puis 29-26, 59ème). Marina Rajcic et Sladjana Pop-Lazic purent déployer les drapeaux du Monténégro et de la Serbie sur le tapis bleu. Et Nina Kanto, émue aux larmes, mit un point final à quinze ans de vie messine. Doré, évidemment.

(*) Aoustin, Burlet, Lévêque, Maubon, Pop-Lazic, Rajcic, Smits. Sans oublier leur entraîneur, Emmanuel Mayonnade...

Le « petit coup de gueule » de Zaadi

Gnonsiane Niombla (capitaine de Fleury) : « Le titre était à notre portée. On jouait bien, il y avait beaucoup d'allant. Physiquement, on se sentait bien. Quelques décisions, quelques fautes de notre part ont fait qu'on s'est déconnectées. »

Grace Zaadi (demi-centre de Metz) : « Personnellement, j'ai mis un petit coup de gueule dans le vestiaire. J'avais l'impression qu'on avait peur de mal faire. J'ai dit que c'était dommage de ne pas prendre de plaisir, qu'il fallait prendre les choses en mains. Même si on n'est pas passées devant dès le début, on y a toujours cru. »

Marina Rajcic (gardienne monténégrine de Metz, photo ci-dessous) : « C'est le plus grand moment de la saison ! Je suis très contente d'avoir battu une équipe aussi forte que Fleury. Nous avons cru en nous, joué réellement ensemble. Nous devrons travailler dur la saison prochaine, pour jouer la Ligue des Champions. »

Marion Maubon (ailière gauche de Metz) : « J'étais venue à Metz pour le titre. J'ai l'impression de concrétiser tout le travail accompli. Fleury ne nous l'a pas donné, on le savait. Il a fallu aller le chercher, la victoire est d'autant plus belle. La saison est plus que sauvée. »

LFH : Metz et le nombre d'or 

LBE

dimanche 29 mai 2016 - © Laurent Hoppe

 4 min 17 de lecture

Ligue féminine (finale retour).
Les joueuses d'Emmanuel Mayonnade ont souffert pour mater des Fleuryssoises en position de renverser la tendance jusqu'à vingt minutes de la fin. Elles l'emportent au final de deux unités (29-27) pour cueillir le vingtième titre de leur histoire.

Tout le monde ne se réjouit pas du vingtième titre messin. Au premier chef, bien entendu, les Fleuryssoises, frustrées de ne pouvoir achever l'ère Bougeant sur une cinquième récompense en quatre mandats. Ce n'est pas faute d'avoir mis les moyens. D'avoir cru, les deux tiers de la soirée, à réussir le « double-double », championnat et Coupe de la Ligue. Avec Marta Lopez Herrero, intenable sur l'aile droite (6/8), et l'inclassable Darly Zoqbi de Paula (12 arrêts) en meneuses de fronde, les Loirétaines firent la course en tête de la première (ouverture du score signée Cabral Barbosa) à la quarantième minute (18-19). Mieux, elles comptèrent jusqu'à trois buts d'avance (7-10, 22ème puis 12-15, 31ème). L'idée que le président Gontier ne serait pas seul à toucher le trophée du doigt (avant le coup d'envoi, par superstition) se répandait alors...

Anny Courtade fait aussi la grimace. La présidente du RC Cannes volley va être contrainte de passer chez le serrurier le plus proche afin d'obtenir un double de clés. Vous ne voyez pas le rapport ? Les archivistes, si. Car le firmament du sport collectif féminin français devient une copropriété. En arrachant la décision dans un dernier quart-temps brûlant, Metz empoche un vingtième titre de champion de France. Le fleuron lorrain égale, quantitativement, les volleyeuses de la Croisette. CQFD. « C'est génial pour le club. Pour moi, c'est le premier. Je ne réalise pas encore. Je le retiendrai toute ma vie » s'extasie Camille Aoustin. L'ailière gauche est loin d'être un cas isolé : sept Dragonnes (*) ont découvert toute la difficulté de brandir haut le trophée des reines de la LFH. Certaines s'y sont prises une demi-douzaine de fois...
Quelque part, cette finale au nombre d'or reflète une saison messine ô combien tortueuse. Fertile en contrariétés (élimination par Viborg dès les huitièmes de finale de Coupe des Coupes, sortie en demi-finales des deux coupes nationales) et en imprévus (départ de Jérémy Roussel, arrivée de Manu Mayonnade). En parallèle, des réminiscences d'une autre finale apparurent. Celle de la Coupe EHF 2013, perdue d'un but contre Holstebro. Arènes à guichets fermés (plus de 5000 spectateurs), tribunes repeintes en jaune avec une petite tache rose, crispation chez les arrières (7/14 pour Gros, 4/9 pour Smits). Aoustin, encore, sur fond de sirtaki : « On n'était pas assez relâchées. On avait du mal à appuyer sur l'accélérateur, on n'était pas encore à fond. A la mi-temps, on s'est remobilisées, fait un peu violence. »

Metz sortit de l'inconfort grâce à l'exclusion de Manon Houette, la première dans ce second round (43ème). A une de plus, les Mosellanes passèrent devant, par un jet de 7 mètres d'Ana Gros compensant opportunément de nombreux échecs dans le jeu (20-19). Leurs contres empruntèrent le chemin le plus court pour ajuster les gardiennes adverses (22-19, 46ème). « En deuxième mi-temps, Fleury a eu plus de mal à trouver le pivot, rajoute Aoustin. On a monté les ballons, on leur a fait mal. » Le petit viatique jaune et bleu fut suffisant pour résister au jusqu'au-boutisme de Niombla, comme au coup de poker de la chasuble made in Bougeant. (27-26, 58ème puis 29-26, 59ème). Marina Rajcic et Sladjana Pop-Lazic purent déployer les drapeaux du Monténégro et de la Serbie sur le tapis bleu. Et Nina Kanto, émue aux larmes, mit un point final à quinze ans de vie messine. Doré, évidemment.

(*) Aoustin, Burlet, Lévêque, Maubon, Pop-Lazic, Rajcic, Smits. Sans oublier leur entraîneur, Emmanuel Mayonnade...

Le « petit coup de gueule » de Zaadi

Gnonsiane Niombla (capitaine de Fleury) : « Le titre était à notre portée. On jouait bien, il y avait beaucoup d'allant. Physiquement, on se sentait bien. Quelques décisions, quelques fautes de notre part ont fait qu'on s'est déconnectées. »

Grace Zaadi (demi-centre de Metz) : « Personnellement, j'ai mis un petit coup de gueule dans le vestiaire. J'avais l'impression qu'on avait peur de mal faire. J'ai dit que c'était dommage de ne pas prendre de plaisir, qu'il fallait prendre les choses en mains. Même si on n'est pas passées devant dès le début, on y a toujours cru. »

Marina Rajcic (gardienne monténégrine de Metz, photo ci-dessous) : « C'est le plus grand moment de la saison ! Je suis très contente d'avoir battu une équipe aussi forte que Fleury. Nous avons cru en nous, joué réellement ensemble. Nous devrons travailler dur la saison prochaine, pour jouer la Ligue des Champions. »

Marion Maubon (ailière gauche de Metz) : « J'étais venue à Metz pour le titre. J'ai l'impression de concrétiser tout le travail accompli. Fleury ne nous l'a pas donné, on le savait. Il a fallu aller le chercher, la victoire est d'autant plus belle. La saison est plus que sauvée. »