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JO: Ludovic Fabregas « Mon but est d’avoir du temps de jeu »

Jeux Olympiques

mercredi 3 août 2016 - © Yves Michel

 4 min 28 de lecture

Il est le plus jeune de l’équipe de France mais pas le moins talentueux. A 20 ans, Ludovic Fabregas s’apprête à disputer à Rio, les 1ers Jeux Olympiques de sa carrière. Une consécration, pas un aboutissement.  

par Yves MICHEL

Il y a quatre ans, les Jeux, Ludovic Fabregas les avait vécus comme des millions de Français et huit de ses partenaires actuels, devant la télé.  Le maillot de l’équipe tricolore, il l’avait pourtant caressé dès son plus jeune âge, dans une autre discipline, le bike-trial qu’il pratiquait avec Alexandre, son frère de 4 ans son aîné. Pour lui, la Marseillaise a déjà retenti. Le Catalan né à Banyuls-sur-mer en juillet 1996, a été deux fois couronné champion du Monde en poussins et benjamins sur cet engin à deux roues… un peu particulier ! Après s’être essayé au rugby (normal, vu son gabarit de 2ème ligne), c’est vers le handball qu’il s’orientera. Tout s’enchaîne à une allure vertigineuse. Pôle et centre de formation de Montpellier, 1er examen de passage réussi auprès de Patrice Canayer, incorporation graduelle dans le groupe pro et retrouvailles avec ce maillot bleu blanc rouge qu’il n’a finalement jamais perdu de vue. En 2014, Euro jeunes en Pologne et 1ère médaille d’or collective avec les Minne, Mem, Richardson et autres Meyer !  « C'était ma 1ère compét' internationale et on voulait aller le plus loin possible. Au fil des matches, on s'est rendu compte qu'on avait une équipe capable de monter sur le podium. Et au final, on décroche l'or ! C’était incroyable. » Moins d’un an plus tard, le "petit" qui mesure tout de même 1.98 pour 100 kg, n’est plus un nom sur une liste. Que ce soit dans son club ou à la direction technique nationale, tout le monde surveille et accompagne sa progression. « Sans Montpellier et tous les entraîneurs que j’ai eus, je ne serais jamais parvenu à ce niveau. » Ce niveau… c’est l’entrée dans le cercle très fermé de France A, sur un poste de pivot où parait-il, la pleine maturité s’acquiert autour de 27-28 ans !  En Juin 2015, "Ludo" étrenne sa 1ère sélection contre la République Tchèque en qualification de l’Euro 2016. L’homme a pris de l’étoffe et Claude Onesta l’embarque en Pologne où il fait ses classes. Dans la tête du sélectionneur, le Catalan fait désormais partie de la « famille ». On le retrouve le 23 juin sur la liste des prétendants olympiques et mardi, il a atterri à Rio. « Je vis un rêve éveillé. Quand j’ai laissé tomber le vélo et je me suis consacré au hand, je ne pensais pas faire tout ce chemin et surtout arriver à ce niveau aussi rapidement. Je pratique véritablement depuis cinq ans (et pro depuis octobre 2015) et je me retrouve aux Jeux… c’est inouï ! Déjà, être retenu pour la prépa était une fierté. Figurer carrément dans les 14, c’est une nouvelle étape franchie et je me tiens prêt si on fait appel à moi. » L’intéressé dégage un sacré tempérament, un taiseux diront certains, renfermé et timide diront les autres, « un bosseur tout simplement décrit Alex, le frangin supporter. En quelques mois, il a beaucoup évolué. Dans la vie mais aussi dans son jeu. Il a vite compris que la défense ce n’était pas uniquement être fort sur l'homme, que cela allait au-delà. Il enregistre tout. De toutes les personnes qu’il a fréquentées, de Person à Quintin, en passant par "Belette" (Fred Anquetil), Canayer et Dinart, Il a appris des choses. »



Désigné meilleur espoir et surtout meilleur défenseur de LNH en juin dernier, Ludovic Fabregas n’a pas changé sa façon d’aborder les échéances. Il consolide la performance par des règles très simples. Une attention et une écoute accrues, un engagement total et à la manière d’un gardien à qui rien n’échappe, une parfaite connaissance du vis-à-vis. Mais à force d’épier les autres, la concurrence l'a repéré. « Si je suis dans le viseur de certains adversaires qui veulent me tester, je vais tout faire pour prendre de la confiance et être capable d’évoluer au plus haut niveau en toute sérénité.» Plus zen que lui, difficile de trouver. Et encadré par Tchouf l’ancien et Luka, le grand frère, il a parfaitement délimité son espace et bénéficie encore de ce droit à l’imperfection. Enfin… « Dès le moment où tu entres chez les "A" et qui plus est dans une épreuve importante comme les Jeux, il y a un degré dans l’erreur car tout le monde se montre exigeant. Tous les trois, on s’entend vraiment très bien et on communique vraiment beaucoup. J’essaie justement de bien travailler à l’entraînement pour pousser Luka et Cédric à être encore plus performants, mais aussi pour qu’ils soient un peu moins sollicités et qu’ils puissent souffler. Mon but, c’est aussi d’avoir du temps de jeu et d’en profiter au maximum. Je ne suis pas à Rio pour voir du monde ou faire des rencontres ! » Benjamin du groupe, Ludovic Fabregas a encore du temps devant lui mais compte avec impatience, les minutes qui séparent l’équipe de France de son 1er match olympique, dimanche face à la Tunisie. Et on l’a très bien compris. Pour en être l’acteur et non le spectateur.

JO: Ludovic Fabregas « Mon but est d’avoir du temps de jeu » 

Jeux Olympiques

mercredi 3 août 2016 - © Yves Michel

 4 min 28 de lecture

Il est le plus jeune de l’équipe de France mais pas le moins talentueux. A 20 ans, Ludovic Fabregas s’apprête à disputer à Rio, les 1ers Jeux Olympiques de sa carrière. Une consécration, pas un aboutissement.  

par Yves MICHEL

Il y a quatre ans, les Jeux, Ludovic Fabregas les avait vécus comme des millions de Français et huit de ses partenaires actuels, devant la télé.  Le maillot de l’équipe tricolore, il l’avait pourtant caressé dès son plus jeune âge, dans une autre discipline, le bike-trial qu’il pratiquait avec Alexandre, son frère de 4 ans son aîné. Pour lui, la Marseillaise a déjà retenti. Le Catalan né à Banyuls-sur-mer en juillet 1996, a été deux fois couronné champion du Monde en poussins et benjamins sur cet engin à deux roues… un peu particulier ! Après s’être essayé au rugby (normal, vu son gabarit de 2ème ligne), c’est vers le handball qu’il s’orientera. Tout s’enchaîne à une allure vertigineuse. Pôle et centre de formation de Montpellier, 1er examen de passage réussi auprès de Patrice Canayer, incorporation graduelle dans le groupe pro et retrouvailles avec ce maillot bleu blanc rouge qu’il n’a finalement jamais perdu de vue. En 2014, Euro jeunes en Pologne et 1ère médaille d’or collective avec les Minne, Mem, Richardson et autres Meyer !  « C'était ma 1ère compét' internationale et on voulait aller le plus loin possible. Au fil des matches, on s'est rendu compte qu'on avait une équipe capable de monter sur le podium. Et au final, on décroche l'or ! C’était incroyable. » Moins d’un an plus tard, le "petit" qui mesure tout de même 1.98 pour 100 kg, n’est plus un nom sur une liste. Que ce soit dans son club ou à la direction technique nationale, tout le monde surveille et accompagne sa progression. « Sans Montpellier et tous les entraîneurs que j’ai eus, je ne serais jamais parvenu à ce niveau. » Ce niveau… c’est l’entrée dans le cercle très fermé de France A, sur un poste de pivot où parait-il, la pleine maturité s’acquiert autour de 27-28 ans !  En Juin 2015, "Ludo" étrenne sa 1ère sélection contre la République Tchèque en qualification de l’Euro 2016. L’homme a pris de l’étoffe et Claude Onesta l’embarque en Pologne où il fait ses classes. Dans la tête du sélectionneur, le Catalan fait désormais partie de la « famille ». On le retrouve le 23 juin sur la liste des prétendants olympiques et mardi, il a atterri à Rio. « Je vis un rêve éveillé. Quand j’ai laissé tomber le vélo et je me suis consacré au hand, je ne pensais pas faire tout ce chemin et surtout arriver à ce niveau aussi rapidement. Je pratique véritablement depuis cinq ans (et pro depuis octobre 2015) et je me retrouve aux Jeux… c’est inouï ! Déjà, être retenu pour la prépa était une fierté. Figurer carrément dans les 14, c’est une nouvelle étape franchie et je me tiens prêt si on fait appel à moi. » L’intéressé dégage un sacré tempérament, un taiseux diront certains, renfermé et timide diront les autres, « un bosseur tout simplement décrit Alex, le frangin supporter. En quelques mois, il a beaucoup évolué. Dans la vie mais aussi dans son jeu. Il a vite compris que la défense ce n’était pas uniquement être fort sur l'homme, que cela allait au-delà. Il enregistre tout. De toutes les personnes qu’il a fréquentées, de Person à Quintin, en passant par "Belette" (Fred Anquetil), Canayer et Dinart, Il a appris des choses. »



Désigné meilleur espoir et surtout meilleur défenseur de LNH en juin dernier, Ludovic Fabregas n’a pas changé sa façon d’aborder les échéances. Il consolide la performance par des règles très simples. Une attention et une écoute accrues, un engagement total et à la manière d’un gardien à qui rien n’échappe, une parfaite connaissance du vis-à-vis. Mais à force d’épier les autres, la concurrence l'a repéré. « Si je suis dans le viseur de certains adversaires qui veulent me tester, je vais tout faire pour prendre de la confiance et être capable d’évoluer au plus haut niveau en toute sérénité.» Plus zen que lui, difficile de trouver. Et encadré par Tchouf l’ancien et Luka, le grand frère, il a parfaitement délimité son espace et bénéficie encore de ce droit à l’imperfection. Enfin… « Dès le moment où tu entres chez les "A" et qui plus est dans une épreuve importante comme les Jeux, il y a un degré dans l’erreur car tout le monde se montre exigeant. Tous les trois, on s’entend vraiment très bien et on communique vraiment beaucoup. J’essaie justement de bien travailler à l’entraînement pour pousser Luka et Cédric à être encore plus performants, mais aussi pour qu’ils soient un peu moins sollicités et qu’ils puissent souffler. Mon but, c’est aussi d’avoir du temps de jeu et d’en profiter au maximum. Je ne suis pas à Rio pour voir du monde ou faire des rencontres ! » Benjamin du groupe, Ludovic Fabregas a encore du temps devant lui mais compte avec impatience, les minutes qui séparent l’équipe de France de son 1er match olympique, dimanche face à la Tunisie. Et on l’a très bien compris. Pour en être l’acteur et non le spectateur.

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