Les Bleuets tombent de haut et voient s'envoler leurs illusions d'une nouvelle finale. Face à l'Allemagne, ils ont cédé dans la prolongation (35-33) et ne retrouveront pas l'Espagne dimanche, pour l'apothéose de l'Euro des moins de 20 ans.

par Yves MICHEL

Le sport peut être parfois cruel et ce samedi soir, à Kolding, les juniors tricolores l'ont appris à leurs dépens. Ils ne disputeront pas leur 3ème finale en deux ans, la faute aux Allemands mais surtout... à eux-mêmes. Sans défense et sans arrêt de gardiens dans les moments opportuns, cela ne pouvait pas passer. Ils ne sont pas tombés sur plus forts qu'eux mais tout simplement sur plus réalistes, plus besogneux et surtout plus roublards. Après avoir été contraints à la prolongation, c'est dommage de terminer ainsi et même si dimanche, il y aura la médaille de bronze à jouer contre la Croatie (étrillée par l'Espagne - voir plus bas), les regrets seront bien présents.  

Privés de leur capitaine Tim Sutton qui deux jours plus tôt avait pris un rouge direct, les Allemands avaient certainement à cœur de lui offrir un ticket pour la finale. Ils n'avaient pas fait un si long chemin pour rien. La meilleure manière de passer l'adversaire français était de le chahuter et de trouver la bonne recette pour contrer ce qui se fait de mieux depuis plus de deux ans sur le plan défensif. Ils n'ont pas eu à être trop inventifs car le bloc tricolore s'est montré apathique et a trop souvent reculé. Il manquait ce souffle d'agressivité qui aurait pu faire la différence ! Aucun des Allemands n'a été touché (ou si peu), les Bleuets ont été absents sur les impacts et sont restés trop haut, laissant du coup, trop d'espaces. Le pivot Patrick Gemp a pu promener ses 105 kg et 1.92 comme il l'a voulu. Souvent dans le dos de la défense, n'ayant plus qu'à attendre sur un plateau, les caviars de sa base arrière. 



Il y a eu pourtant ce mano a mano, terrible pour les nerfs qui a duré un peu plus que le temps règlementaire. Par deux fois en 1ère période, les Français avaient fait le trou (8-10 puis 11-13 à la 13ème), Aymeric Minne comme à son habitude orchestrait l'attaque, Melvynn Richardson mais également Hugo Kamtchop, se chargeant de marquer. Seulement voilà, le placement défensif laissait à désirer face à des Allemands qui vont bien exploiter l'entrée du 7ème joueur de champ et aussi tenter leur chance de loin. Et à ce petit jeu, l'arrière gauche Michalczyk (photo ci-dessus) va faire d'énormes dégâts. Les Tricolores étaient souvent sanctionnés, prenaient des exclusions à la pelle et Zintel convertissait à 7 mètres. De part et d'autre, l'écart avait du mal à se creuser, la Mannschaft va même avoir la possession de balle dans les 40 dernières secondes sans pour autant en bénéficier (30-30). L'état de fraîcheur allait être déterminant avec les deux fois 5 minutes qui étaient proposées.

C'est dans ce début de prolongation que les Bleuets vont définitivement perdre leurs illusions en étant incapables de stopper l'attaque allemande et en faisant briller le gardien Joël Birlehm (33-31 à la 64ème). Rien n'était perdu mais le ressort était cassé. Au changement de côté, Gemp encore lui, en remettait une couche (34-31) et même si ses partenaires, dans les 3-4 minutes qu'il restait à jouer ne vont pas avoir de réussite au tir, les Français ne vont même pas en profiter. Au buzzer final (35-33), le scénario était classique: visages décomposés et le menton dans les genoux pour les perdants, embrassades, poussées de fièvre et danses païennes pour les vainqueurs.


A Kolding, Sydbank Arena (Dan)
Vendredi 5 août 2016 à 20h30
Allemagne - France :       35 – 33 (15-15 / 30-30 / 33-31)
Arbitres : Marko Boricic & Dejan Markovic (Ser)

Allemagne
Gardiens: Twarz (14' 1/9 dont 0/1 pen.) puis Birlehm (56' 9/34 dont 1/2 pen.)
Joueurs de champ: Egelhoff, Gempp (3/3), Golla, Martens (7/7), Michalczik (8/14), Müller (4/6), Nothdurft (1/1), Salger, Schade (1/1), Semper (3/7), Struck, Weissgerber, Zintel (8/11 dont 6/6 pen.)

France
Gardiens : Harbaoui (47' 9/32 dont 0/4 pen.), Bonneau (23' 5/17 dont 0/2 pen.)
Joueurs de champ : Billant (2/4), Ferrandier L., Kamtchop-Baril (5/5), Lagarde (2/3 dont 0/1 pen.), Lenne (3/4), Maguy, Mem (4/8), Minne (4/8), Mocquais (5/5), N'Goma, Nyembo, Pechmalbec (1/1), Pelayo, Richardson (7/9 dont 2/2 pen.)

MVP: Aymeric Minne



Et revoilà l'Espagne mais cette fois, en finale !

Et c'est donc l'Espagne que l'Allemagne retrouvera ce dimanche en finale. En fin d'après-midi, les partenaires de Dani Dujshebaev (encore une fois excellent avec 9 buts à son actif) ont surclassé la Croatie (31-21). Un score sans appel qui reflète totalement le déroulement de la rencontre. Un manque d'agressivité en défense, une attaque désorganisée et surtout perturbée par l'excellent bloc hispanique que le gardien Ledo Menendez est venu sécuriser, bref, la Croatie a pris cette rencontre totalement à l'envers (11-4 à la 21ème). A cet instant, le coach des Balkans avait déjà posé son 2ème temps mort. Il utilisera son ultime carton vert quinze minutes plus tard juste avant que le score ne prenne des allures de correction pour ses joueurs (23-12 à la 38ème). A la faveur des rotations d'Isidoro Martinez, l'entraîneur de la "Rojita", les Croates vont trouver quelques solutions, sans trop y croire puisqu'à défaut d'être comblé, l'écart ne sera jamais ramené à des proportions un peu plus décentes. C'est la 1ère fois que cette génération des 96-97 espagnols se qualifie pour une finale. Ce n'est pas une surprise tant leur parcours sur cet Euro a été impressionnant puisqu'avant l'apothéose dominicale, ils sont invaincus (5 victoires - 1 nul).

Espagne-Allemagne sera donc une finale inédite pour cette catégorie d'âge puisque les joueurs d'outre-Rhin n'avaient jamais brillé jusque-là. La France elle, se contentera face à la Croatie de décrocher la médaille de bronze. Il faudra surtout se remotiver.

Ce dimanche à Kolding

match pour la 3ème place à 14h30    Croatie - France
Finale à 17h00                                  Espagne - Allemagne