Une très bonne première période semblait lancer les Bleus vers un succès facile face à la Tunisie. La suite fut autrement plus brouillonne face à un énorme Maggaiez et il a fallu toute la puissance de Karabatic pour arracher une première victoire dans ces Jeux (25-23).
Dans un début de tournoi où toutes les équipes sont à bloc, en particulier les outsiders, l'essentiel est de gagner ses matchs. C'est bien ce que l'on retiendra après cette entrée en matière des Bleus, vainqueurs de la Tunisie ce dimanche (25-23). Mais le score, étriqué, reflète bien la difficulté avec laquelle ce succès a été arraché, alors que tout semblait pourtant limpide dans une première demi-heure plutôt très bonne. Sauf que la Tunisie s'est réveillée dans le sillage de son gardien Marouen Maggaiez, phénoménal par la suite, et a poussé dans ses retranchements son adversaire. Comme un avant-goût de ce qui attend les double champions olympiques en titre dans leur quête d'une troisième couronne.
Pour avancer sans trembler à chaque fois, il faudra s'appuyer sur la première partie du match. Avec un 7 de base hybride (Dipanda arrière droit, Grébille à gauche en attaque, Gérard dans les cages et très rapidement Mahé à l'aile), tout s'est mis en place en bon ordre. D'abord en défense, avec un bloc compact et qui laissait des Tunisiens sans solution devant un bon Gérard (2 arrêt d'entrée). Puis en attaque, avec un jeu de transition propre, des courses d'arrières intéressantes (Dipanda double buteur d'entrée) et quelques changements de rythme. Solides et sereins, les Bleus s'installaient (3-1 puis 7-2, 14e), comptant même jusqu'à sept buts d'avance (12-5, 22e) grâce à un Mahé efficace et un but du gardien tricolore depuis ses cages. Didier Dinart gérait son effectif en faisant entrer au compte-gouttes Narcisse, Fabregas et Abalo, et il fallait quelques fléchettes de Jallouz et un Maggaiez énorme pour que les Tunisiens ne lâchent pas. Ce dernier terminait sa mi-temps par une double parade (sur Porte puis Mahé) et, mine de rien, l'écart se limitait à cinq unités au repos (16-11).
Le souci, c'est que l'ancien Montpelliérain continuait son show dans les cages et montait même en châleur. Des pénaltys de Guigou puis Abalo arrêtés, une double parade, et l'impression que le dernier rempart de l'Espérance de Tunis prenait de plus en plus de place (16 arrêts à 39% au final). Soudain boostée, son équipe se mettait à y croire quand Saied réduisait le retard à -2 (17-15, 40e). Moins en réussite en défense mais combative quand même, la France ne proposait plus rien en attaque en revanche : plus aucun liant, plus de shoot dans le bon tempo, et il fallait un exploit de Narcisse ou un décalage vers Porte pour maintenir ce mini break. Mais plus que ça, c'était le retour de Nikola Karabatic, économisé en début de seconde période, qui allait sauver les Bleus. Le barbu prenait les choses en main et y allait de son doublé avant d'offrir un caviar à Sorhaindo en pivot (22-20, 53e). Malgré cela, la Tunisie persistait et bénéficiait d'une balle d'égalisation, éteinte par une défense française impeccable sur le coup. Karabatic, énorme malgré une bûche de Tej, et Omeyer, venu faire le pompier dans les dix dernières minutes, validaient finalement le succès des leurs.
Bien sûr, c'était un match de reprise et sans doute que la Tunisie va en embêter plus d'un dans ce tournoi olympique, mais cette prestation mi-figue mi-raisin montre le chemin qui reste à parcourir. Dès le prochain match, face à un Qatar vu très solide face aux Croates (victoire 30-23), le niveau montera d'un cran et les hommes de Claude Onesta devront s'y hisser. Même si c'est évidemment en seconde semaine qu'ils sont attendus, ce premier tour doit leur servir de base de lancement. Et il reste encore du travail.
A Rio de Janeiro, Halle du futur
Le lundi 8 août à 00h50
France - Tunisie : 25 - 23 (Mi-temps : 16-11)
Arbitres : MM GEIPEL L. et HELBIG M. (Allemagne)
Evolution du score : 2-1 5°, 5-2 10°, 7-3 15°, 10-5 20°, 13-8 25°, 16-11 MT - 16-13 35°, 17-15 40°, 19-17 45°, 21-19 50°, 23-22 55°, 25-12 FT.
Statistiques du match