Son socle défensif écartelé dans tous les sens en première période, la France a fait la course derrière pendant tout le match. Malgré une énorme Lacrabère et un baroud d'honneur dans les dernières minutes, les Bleues se sont inclinées face à la Russie (25-26).
Deux jours après sa démonstration défensive face aux Pays-Bas, c’est un tout autre visage qu’a présenté l’équipe de France. Face à des Russes plus expérimentées, sûres de leurs forces et plus complètes que les Néerlandaises, les Bleues n’ont jamais trouvé la parade en défense et se sont inclinées, lundi, pour leur deuxième match du tournoi olympique (25-26). Le score l’indique, il n’a pas manqué grand-chose aux filles d’Olivier Krumholz pour accrocher une équipe que beaucoup citent parmi les candidats les plus crédibles au podium. Mais les trente premières minutes ont été rédhibitoires, avec 15 buts encaissés, soit plus qu’en une heure de jeu face aux vice-championnes du monde au premier match.
Plutôt concentrées sur l’axe central, les Bleues ont vu les ailières russes mettre la misère à Leynaud puis Glauser, entrée dès la 20e minute. Bliznova (3 buts en 10 minutes, photo ci-dessus) puis Sudakova (3 buts en 3 minutes) à l’aile droite et Kuznetsova à gauche se montraient impeccables, terminant la rencontre avec une réussite insolente de 12/14 sur les tirs de l’aile ! Corrigée à chaque attaque adverse, la France pliait (5-8, 13e) mais ne rompait pas, Pineau puis Lacrabère se montrant déterminantes pour égaliser (8-8, 16e). Dans la foulée, un ballon pour passer devant était vendangé et la Russie reprenait sa marche en avant. Avec si peu de dangers potentiels face à elle (seulement trois marqueuses françaises différentes après 35 minutes…), la défense russe se régalait et donnait l’opportunité à Dmitrieva et Vyakhireva de monter tous les ballons face à des Bleues en retard (2 fois 2 minutes pour Ayglon à la 21e). Un 4-0 et les joueuses de Trefilov reprenaient leurs aises (8-12, 23e) et tenaient cet avantage jusqu’au repos (10-15).
La reprise était un peu meilleure dans le secteur défensif français et l’écart se réduisait doucement quand Lacrabère s’arrachait (15-18, 40e). Pas toujours très académique, la gauchère fut pourtant énorme, « dans la zone », marquant sur chacun de ses tirs ou presque. Avec 11 buts (sur 13), la Béarnaise portait son équipe quand Zaadi – enfin sortie du banc –, Nze Minko ou Niombla n’apportaient pas ce que l’on peut espérer d’elles. Avec un relais de Dembélé et une belle fléchette de Pineau, la France se relançait (20-21, 48e) mais ne parvenait pas à égaliser, la faute à une Kuznetsova qui se jouait de Glauser en la lobant par deux fois. Le retour de Leynaud (52e) ne changeait rien et l’espoir semblait s’envoler quand Pineau se fendait d’un double loupé (pénalty arrêté, récupéré puis lobe au-dessus). Dans les derniers instants, une défense plus haute concrétisée par un doublé de Dembélé (6 buts au total) relançait l’intérêt (25-26 à 20 secondes de la fin) mais il était trop tard et la Russie ne lâchait pas sa victoire.
Cette défaite ne change pas grand-chose pour les Bleues, qui manquent néanmoins l’occasion de quasiment valider leur place en quart de finale. Mais la prestation montre que quand la défense ne va pas, les carences offensives (arrières gauches encore coincées, apport trop limité du banc, ailières droites parfois en difficulté) sont trop importantes pour espérer l'emporter. La prochaine rencontre, face à l’Argentine, doit permettre de reprendre goût au succès. Avant deux derniers matchs (Corée puis Suède) qui détermineront la suite de son programme.
A Rio de Janeiro, Halle du futur
Le lundi 8 août à 16h30
France - Russie : 25 - 26 (Mi-temps : 10-15)
Arbitres : MM LAH B. et SOK D. (Slovénie)
Evolution du score : 3-2 5°, 5-6 10°, 7-8 15°, 8-9 20°, 10-13 25°, 10-15 MT - 12-16 35°, 15-18 40°, 18-21 45°, 21-23 50°, 23-25 55°, 25-26 FT.
Les réactions...
Alexandra Lacrabère (arrière droite de l'équipe de France): "On perd mais il y a beaucoup d'enseignements positifs dans ce match. Onze buts, c'est bien, il faut que je continue comme ça. Je ne me fais pas de soucis pour la suite. Je suis contente parce qu'on n'a pas le même parcours qu'en 2012. On avait tout gagné (en phase de poules) en 2012 et on avait perdu en quart de finale. Cette défaite va nous obliger à rester en alerte."
Allison Pineau (demi-centre de l'équipe de France): "On ne s'en sort pas trop mal mais dans le money-time, on a encore ce manque de lucidité, on est un peu moins tueuses et cela fait la différence. J'ai quand même l'impression que l'on progresse. Il y a eu de belles choses en attaque, de l'abnégation et de la force collective. Pour ma part, je suis un peu frustrée. J'ai manqué de vice sur le penalty en fin de match. Il n'est pas forcément bien tiré, c'est surtout pour cela que je m'en veux."
Olivier Krumbholz (sélectionneur de l'équipe de France): "On revient presque à un mano a mano dans un match où on a été très en difficulté pendant un long moment. Il y a la satisfaction d'avoir inversé le rapport de force qui semblait très compromis. Cette équipe de France est là. Il faut qu'elle joue son jeu et qu'elle soit persuadée que quand on ne laisse pas l'adversaire jouer, il stresse et ne peut pas développer son jeu. Les joueuses françaises doivent piéger leurs adversaires défensivement. Faire preuve de culot, cela a toujours réussi à l'équipe de France. Malheureusement, ce qui a fonctionné contre les Pays-Bas n'a pas fonctionné contre la Russie. En plus, elles ont du vice : elles se sont rapidement adaptées à l'arbitrage qui sanctionne à tort et à travers."
Statistiques du match
Le programme des Bleues à Rio
Samedi 6 août : France - Pays-Bas, 18-14
Lundi 8 août : France - Russie, 25-26
Mercredi 10 août - 02h50 : France - Argentine
Vendredi 12 août - 02h50 : Corée du Sud - France
Dimanche 14 août - 16h30 : Suède – France
Horaires à l’heure française
Polémique autour du parquet...
Les couleurs de la "Future Arena" et de son parquet sont bien "flashy", avec une dominante orange qui donne parfois mal aux yeux. Plus grave pour ceux et celles qui foulent la surface de jeu, son revêtement pose problème. Ce lundi, c'est Allison Pineau qui a pris les devants sur le sujet. "Le parquet, c'est une catastrophe, souffle la demi-centre tricolore. Il y a des lattes qui sont cassées, des trous des deux côtés du terrain. Cela met un peu en danger les athlètes. Une joueuse a failli se tordre la cheville, moi pareil. C'est quand même inadmissible dans ce genre de compétition". Et comme le ballon utilisé ne fait pas l'unanimité, c'est un peu la grogne chez nos handballeuses...