Personne n'aurait imaginé une telle leçon ! Certainement pas les Qataris qui ont subi une de leurs plus lourdes défaites (20-35) depuis bien longtemps ! Les vice-champions du Monde n'ont pas eu droit au chapitre. A l'inverse des Français qui par la même occasion, ont envoyé un excellent signal à tous leurs futurs adversaires.
par Yves MICHEL
Si comme l'affirmait Claude Onesta avant la rencontre, les Qataris peuvent prétendre au podium notamment après leur démonstration face à la Croatie, au terme des 60 minutes qu'ils ont vécues face aux Français, les joueurs de Valero Rivera peuvent réellement se poser beaucoup de questions ! Car s'ils n'ont pas existé ou si peu dans le 1er acte, ils ont carrément explosé en plein vol pendant la 2ème période pour terminer complètement asphyxiés à quinze buts derrière !
Au final, il n'y a qu'à savourer les statistiques pour se rendre compte à quel point les Tricolores ont rendu une copie parfaite, en totale maîtrise et surtout comment ils ont bien su préparer leur coup. En défense notamment où le pressing exercé au près sur la base arrière adverse a payé. Ils n'ont laissé aucune initiative ou presque aux deux latéraux Capote et Markovic habitués à catapulter des mines et surtout à semer le doute. Les deux binationaux ont été considérablement gênés par le manque de recul que leur laissait les Français. Les hommes d'Onesta vont constamment avoir l'avantage du score et surtout étaler une certaine sérénité jusqu'au buzzer final. A l'image de Mathieu Grébille. La tête dans le seau deux jours auparavant contre la Tunisie avec cinq échecs à 9 mètres sur autant de tentatives, le Montpelliérain s'est totalement retrouvé. Il va inscrire son 1er but au bout de 3', ensuite buter sur le gardien Saric qui soi-dit en passant sera le seul à contrer les intentions françaises en 1ère période mais surtout, ne jamais perdre le fil et les sensations et retrouver la parfaite distance, à trois reprises en creusant l'écart (13-16 à la pause).
Au retour des vestiaires, le sursaut qatari ne va jamais arriver. Pire même pour eux, le bloc défensif tricolore aidé en cela par un "Titi" souverain va étendre sa mainmise. Tout le monde va briller. Daniel Narcisse préservé jusque-là et qui va apporter sa contribution dans les airs, Luc Abalo et ses jambes de feu, vif en contre-attaque et précis dans la finition, Cédric Sorhaindo véritable cauchemar pour les centraux adverses et surtout Nikola Karabatic. L'arrière parisien a été le chef d'orchestre, le piston d'une équipe qui a totalement assimilé ce qu'elle avait à faire et qui a surtout profité de l'immense trou noir traversé par le Qatar. Les hommes de Valero Rivera ont très vite abdiqué mais avaient-ils le choix ? Sans jus, sans clairvoyance dans leurs tirs, ils vont totalement subir ce second acte. Et lorsque le score va prendre des allures de correction, lorsque d'un écart de 4 buts, les Tricolores vont leur infliger un 10-1 en moins de quinze minutes, la cause était entendue. Et dire qu'il y a sept mois, ces mêmes adversaires dans la torpeur de l'Arena de Bercy qui accueillait la Golden League, avaient sauté de joie après avoir battu une sélection française copieusement rajeunie. Ce mardi, au buzzer final avec quinze buts d'écart dans les valises, ils n'affichaient plus le même visage. Loin s'en faut.
A Rio de Janeiro, Future Arena
Le mardi 9 août à 14h30
Qatar - France : 20 - 35 (Mi-temps : 13-16)
Arbitres : Vaclav Horacek & Jiri Novotny (Rép. Tch.)
Evolution du score : 1-2 (3è) 3-3 (7è) 4-6 (10è) 7-9 (15è) 9-12 (20è) 10-13 (23è) 12-13 (26è) 13-16 (MT) 15-20 (35è) 16-22 (39è) 17-31 (54è) 20-35 (fin)
Réactions
Nikola Karabatic, demi-centre de l'équipe de France: "On peut dire que c'était un match parfait. C'était dans la trempe du premier. La seule chose qui a changé, c'est notre efficacité aux tirs. On a converti nos occasions qui étaient à chaque fois des tirs très ouverts comme contre la Tunisie. On ne s'est pas affolés. On les a usés et ils ont baissé les bras. Cela montre que l'on est là. Il faudra compter sur nous. Maintenant, on sait que les phases de groupe, c'est bien pour prendre de la confiance mais que cela ne veut rien dire. La vérité, c'est lors des quarts de finale. "
Mathieu Grébille, arrière gauche de l'équipe de France: "Ils avaient déjà joué à cette heure-là et avaient un avantage. En plus, c'est un gros adversaire, en confiance, qui venait de battre la Croatie. Nous nous sommes bien préparés. Il fallait être tous à fond dans ce match. On l'a magnifiquement fait."
Thierry Omeyer, gardien de l'équipe de France: "On avait à coeur de progresser par rapport au premier match. On l'a vraiment bien fait. On est bien rentrés dans la partie. Il fallait être présent au niveau du combat et de l'intensité physique. Quand on voit la performance, on peut être satisfait. On ne prend que 20 buts contre des gros shooteurs et on n'a jamais relâché la pression. Plus le match avançait, plus ils avaient du mal à trouver des solutions."
Bertrand Roiné (arrière, champion du Monde avec la France en 2011, vice champion du Monde avec le qatar en 2015) "Notre objectif n'était pas de battre la France mais plus de battre la Tunisie et l'Argentine. Une victoire contre la France, cela nous aurait donné un joker. Mais la France est favorite. Notre équipe est encore jeune, pas encore comme la France qui, même quand elle n'est pas très bonne, continue de jouer et de gagner. On ne sait pas encore le faire."
Statistiques du match